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GB : création d’un organisme indépendant de régulation
Le scandale News of the World, la mise en place de la commission Leveson (juillet 2011) et la publication du rapport du même nom (29 novembre 2012) n’en finissent pas de produire leurs effets.
Mardi 4 décembre, les rédacteurs en chef des principaux journaux britanniques sont convoqués à Downing Street par le Premier ministre, qui leur met la pression : comme le préconise le rapport Leveson, un nouvel organisme de régulation de la presse doit être crée, plus indépendant que celui qui existe actuellement. Le statu quo souhaité par les médias n’est « pas une option », insiste David Cameron. A la différence de ses partenaires de coalition libéraux-démocrates, du juge Leveson, et de l’opposition travailliste, le Premier ministre n’est pas favorable à la loi pour encadrer cet organisme, mais menace pourtant de passer par elle si la presse n’arrive pas à trouver une solution « en interne ».
Mercredi 5 décembre : les rédacteurs en chef de tous les journaux tombent d’accord sur 40 propositions du rapport Leveson (sur 47). Points les plus notables : le nouvel organisme ne sera pas composé de rédacteurs en chef comme l’est l’actuelle et discréditée Press Complaints Commission ; il pourra mener ses propres enquêtes et imposer aux indélicats des amendes pouvant aller jusqu’à un million de livres.
Cet accord, auquel les journaux étaient d’une certaine manière contraints et forcés, est cependant loin de satisfaire tout le monde. Une pétition appelant à une loi de réglementation de la presse à réuni plus de 143 000 signatures, dont celle de l’écrivain Salman Rushdie, à qui l’on reconnaît généralement une certaine légitimité en matière de liberté d’expression et de protection de la vie privée.
Lundi 10 décembre au matin : le Parti travailliste publie ses propositions. La principale d’entre elle stipule que le nouvel organisme, qui s’appellerait « Press Standards Trust », soit certifié tous les trois ans par une commission de contrôle composée de trois juges, dont Leveson lui-même. À suivre…
Crédit photo : cactusbones via Flickr (cc)
Berlusconi : la presse française unanime
Après l’annonce de la démission imminente de Mario Monti et de la candidature prochaine de Silvio Berlusconi au poste de chef de gouvernement en Italie, la presse française, dans sa quasi-unanimité, s’inquiète du retour possible du Cavaliere aux affaires.
« Au secours, il revient ! », écrit par exemple Denis Daumin dans La Nouvelle République du Centre-Ouest du lundi 10 décembre 2012, exprimant ainsi l’avis général.
Dans Les Échos, Nicolas Barré brandit le spectre d’une crise politique « qui briserait l’élan des réformes engagées par Mario Monti », un risque que l’Italie devrait « ironiquement à celui que les marchés financiers ont chassé du pouvoir en novembre 2011 ».
Hormis le fait que plus personne ne semble trouver problématique le fait que les marchés financiers puissent aujourd’hui chasser du pouvoir un dirigeant démocratiquement élu, la presse oublie de s’interroger sur l’essentiel : le fossé grandissant entre les exigences démocratiques d’un côté, et celles du marché, de l’autre, exigences qui ont de plus en plus de mal à coexister.
Le retour de Berlusconi menacerait de « pénaliser » l’Italie, écrit Christophe Lucet dans Sud-Ouest. Il menacerait également « d’allonger la liste des grands sinistrés après le Grèce, l’Espagne et le Portugal », estime Ivan Drapeau dans La Charente libre. Certes. Mais que faire si les Italiens votent à nouveau pour lui ?
À se demander si les journalistes ne préparent pas les esprits à légitimer par avance un nouveau coup de force anti-démocratique.
Source : Le Monde. Crédit photo : capture d’écran LeMonde.fr
Nouvelle République et désinformation
Un des signes de non-respect de la déontologie journalistique – les faits d’abord les faits – est l’emploi de mots creux, d’euphémismes. Les violences faites aux personnes et aux biens deviennent des incivilités, les voyous deviennent des jeunes.
Un de nos observateurs de terrain nous signale un flagrant délit. Les voitures brûlées deviennent tellement quotidiennes que la préfecture de Paris a préféré ne plus publier de statistiques sur ce sujet (casser le thermomètre fait baisser la fièvre, c’est bien connu). Et en province ? Dans son édition du lundi 13 novembre 2012 (Tours et agglomération) La Nouvelle République parle de « feux de voitures ». Notre observateur commente : « Ces voitures s’enflamment sans doute toutes seules. »
Source : Observateur de l’Ojim à Tours
Défense de la photographie de presse
Une profession est en train de mourir, celle de photographe de presse. L’usage des plates-formes numériques dites microstocks tue le métier.
En l’espace de dix ans les revenus totaux des photographes de presse ont été divisés par sept. Le colloque organisé au Sénat par PAJ (Photographes, Auteurs, Journalistes) en novembre a proposé des solutions. Vous trouverez en lien les actes présentés par Mario Fourmy (PDF), Président de PAJ.
Crédit photo : capture d’écran paj-photographe-auteur-journaliste.org
Le numérique en renfort des médias, entretien
Pierre Col, Directeur marketing d’Antidot, explique comment le numérique peut aider le développement et le modèle économique des médias.
Libération sort son journal numérique sur Facebook
Le journal Libération, après le succès de son édition numérique en PDF, vient de se positionner sur Facebook en lançant la première application de ce type.
Les utilisateurs du réseau social pourront ainsi télécharger ou feuilleter leur journal, partager des articles avec leurs amis, et voir les lectures récentes de ces derniers. Libération a annoncé, pour l’occasion, que la consultation du journal serait offerte du 2 au 13 décembre.
Crédit photo : Capture d’écran via Facebook
Yves Bigot nommé à la tête de TV5 Monde
Ce mercredi 5 décembre 2012, Yves Bigot a été nommé à la tête de TV5 Monde, la chaîne francophone internationale.
Il remplace ainsi Marie-Christine Saragosse, partie présider l’Audiovisuel Extérieur de la France (AEF), qui détient 49% de TV5 Monde. « C’est pour moi un défi, un challenge intellectuel et culturel, tout comme pour les différents pays et communautés concernés, car la francophonie est un enjeu stratégique, politique et culturel. La télévision est un vecteur moderne et puissant pour véhiculer les valeurs de la francophonie, elle doit être aussi un vecteur d’information et de culture, ce qui induit évidemment l’éducation », a déclaré Yves Bigot au Monde.
Crédit photo : Capture d’écran Europe 1 via Dailymotion
[MàJ] Le site d’information Owni va disparaître
Mis à jour le 8/12/2012 à 18h30 — Conçu à l’origine comme un média de distribution libre visant à lutter contre la loi Hadopi, le site OWNI (Objet Web Non identifié) est devenu le leader du data journalism (journalisme de données) à la française, ce nouveau journalisme qui vise à mettre à la disposition du public des données qu’il n’est pas censé connaître.
Le site accueille des articles quotidiens provenant de blogs externes ou directement publiés sur le site. Le directeur de la publication en est Guillaume Dasquié, un journaliste qui s’est spécialisé dans les questions liées à la défense nationale, aux services secrets et au secret d’Etat. OWNI fait la part belle aux sites « antifascistes » comme fafwatch, auxquels il s’efforce de donner une visibilité.
Mais le site va bientôt disparaître, du moins dans sa forme actuelle. Le fonds d’investissement Aventport, son actionnaire, prépare en effet un plan social d’importance. Sur 17 salariés, dont 11 journalistes, seuls 5 seront conservés, dont un seul journaliste, a indiqué une source proche du dossier qui confirme ainsi l’information de Rue89. Il est également prévu une fusion avec le magazine Usbek & Rica, un trimestriel papier. Aventport souhaite également transformer OWNI, qui avait reçu en 2010 et 2011 à Boston le prix du meilleur site d’information en ligne de langue non-anglaise, en prestataire d’applications pour les entreprises et les médias.
Des négociations sont en cours pour que huit salariés, dont trois journalistes, soient gardés.
Crédit photo : Capture d’écran via Owni.fr
Le groupe Impact médecine en liquidation judiciaire
Alors qu’il avait déposé son bilan en mai dernier pour un endettement d’environ 10 millions d’euros, le groupe Impact médecine a été placé jeudi 6 décembre en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, annonce PresseNews.
Le groupe, qui éditait 12 titres dont les hebdomadaires Impact médecin et Impact pharmacien, va donc voir ses 48 salariés et 24 pigistes licenciés dans les prochains jours. Une offre du fonds d’investissement Biomeca, proposant de conserver 10 salariés et une dizaine de milliers d’euros d’actifs, avait précédemment été rejetée par le juge commissaire.
Une affaire révélatrice de la crise que vit actuellement la presse médicale, notamment suite au scandale du Médiator qui avait beaucoup impacté les commandes publicitaires des laboratoires. Le groupe Impact médecine est le second acteur du secteur derrière Profession Santé qui annonce, de son côté, devoir se séparer de 20 salariés sur les 90 que compte son effectif.
Crédit photo : Impact médecine
Michel Naudy, mort d’un journaliste embarrassant
Âgé de 60 ans Michel Naudy a été retrouvé mort à son domicile. Il s’est sans doute suicidé. Michel Naudy apparaît de manière remarquable dans le documentaire « Les Nouveaux chiens de garde », où il défend avec talent ses convictions communistes.
Créateur de l’excellente (donc supprimée rapidement) émission « Droit de regard » en 1995 sur la critique télévisuelle, il avait ensuite été mis au placard, selon les traditions de France Télévisions. Le groupe n’a d’ailleurs à ce jour pas eu un mot pour lui à l’antenne.
Placardisé, il était heureusement demeuré salarié du groupe. Mais osons la question qui fâche : si Michel Naudy, au lieu d’appartenir à l’extrême gauche communiste, avait appartenu à l’extrême droite populiste, aurait-il seulement conservé son salaire ?
In memoriam.
Source : Laure Daussy le 06/12/2012. Crédit photo : capture d’écran vidéo INA.fr
Tablette contre abonnement : une formule qui marche
Le 26 novembre dernier, le groupe de presse belge Rossel lançait une offre d’un nouveau genre : une tablette numérique offerte pour la souscription à un abonnement de deux ans à son journal Le Soir (ou aux journaux régionaux comme La Meuse ou Capitale).
Selon le premier bilan tiré par le groupe, l’offre a très bien fonctionné. Plus d’un millier d’abonnements en une semaine ! « Nous avons profité de la proximité des fêtes de fin d’année, mais c’est une opération qui va durer un an », a indiqué Fred Hurkmans, directeur marketing. En gros, Rossel propose d’offrir une tablette Samsung pour un abonnement de deux ans à son journal, édition numérique mais avec possibilité de recevoir le journal papier du week-end. L’offre varie de 23 à 41 euros par mois selon la tablette, ce qui fait dire à M. Hurkmans que « la tablette est quasiment gratuite ».
Bien-sûr, il s’agit surtout pour le directeur de prévoir l’avenir numérique de la presse. « Pour nous, c’est un positionnement stratégique sur le long terme. Rossel a beaucoup investi dans le numérique. Nous voulons proposer une autre expérience de lecture, dans un pays où beaucoup de gens sont encore attachés à la lecture papier », a-t-il déclaré.
Outre-manche, The Times propose également une tablette Android Nexus 7 pour 61 euros à condition d’un abonnement de 18 mois au journal au prix de 21 euros par mois. En France, seul le quotidien économique Les Échos semble en passe de lancer une telle offre prochainement.
Crédit photo : Stratageme.com via Flickr (cc)
Rémy Pflimlin recadre les producteurs indépendants
Avec son projet de « Grand Soir 3 » calqué sur le « 12/13 » et le « 19/20 » pour 2013, Remy Pflimlin s’est attiré les foudres des producteurs indépendants.
En effet, ce projet présenté par le directeur de France Télévisions se ferait aux dépens du second film du jeudi soir. « Quelques semaines après des attaques répétées sur les investissements dans la création, c’est maintenant l’exposition des œuvres qui est visée. Ce ne sont pas les promesses vagues sur le redéploiement de la case du lundi soir qui pourront calmer la montée de la colère du monde de la création et modifier l’impression désastreuse d’un passage en force provoqué par les décisions du président de France Télévisions », a protesté le Syndicat de producteurs Indépendants (SPI).
Et le principal accusé de se défendre : « Alors que des emplois directs et indirects sont en question, et que je dois prendre des décisions lourdes de conséquences pour nos chaînes, qualifier celles-ci de jeu est inacceptable et irresponsable. Notre pays traverse une crise d’une rare ampleur, qui touche tous les Français et implique que les entreprises publiques contribuent le plus possible à l’effort de redressement des comptes publics. Pour ma part, j’ai résolument engagé France Télévisions dans ce chemin, après avoir porté les engagements du groupe dans la création à un niveau inédit, soit 480 millions d’euros. »
Alors qu’il doit prendre en compte les économies que France Télévisions va devoir réaliser, Rémy Pflimlin déclare s’être « engagé à préserver en 2013 l’essentiel de nos investissements dans les programmes de création audiovisuelle et cinématographique, et même la totalité de ce qui était prévu dans le documentaire. Alors que la représentation nationale envisage, malgré la situation économique, de demander aux Français une contribution supplémentaire à l’audiovisuel public , les représentants des producteurs seraient mieux inspirés de dépasser leurs intérêts particuliers au profit de l’intérêt général ».
Le SPI, qui déplorait « l’absence de dialogue », a désormais sa réponse. La question sera tranchée prochainement avec le ministère de la Culture.
Crédit photo : jean-louis zimmermann via Flickr (cc)
Qui a dit…
« Le nationalisme de l’époque post-communiste peut avoir le visage du communiste nostalgique Milošević, du dictateur post-soviétique Poutine, des anticommunistes post-soviétiques Orbán et Jarosław Kaczyński. Il peut avoir différents visages. Cependant, le dénominateur commun, c’est toujours une hostilité aux règles de l’État de droit libéral, à la philosophie du dialogue, à l’esprit de pluralisme et de tolérance. »