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Déontologie : quand des journalistes revendiquent leur qualité de non-journalistes

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26 décembre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Déontologie : quand des journalistes revendiquent leur qualité de non-journalistes

Temps de lecture : 3 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 27/10/2021

La charte de Munich adoptée en novembre 1971 par la Fédération européenne des journalistes précise la déontologie de la profession, en dix devoirs et cinq droits. Cinq journalistes viennent pourtant de publier une tribune sur le blog Médiapart “Journalistes pas complices” où ils annoncent gentiment s’assoir sur ses principes, tribune à laquelle ont répondu plusieurs dizaines de leurs confrères.

Munich, son opéra, sa bière, sa charte

La charte pré­cise dix devoirs, par­mi lesquels :

  1. Respecter la vérité, quelles qu’en puis­sent être les con­séquences pour lui-même, et ce, en rai­son du droit que le pub­lic a de con­naître la vérité.
  2. Défendre la lib­erté de l’information, du com­men­taire et de la critique.
  3. S’interdire le pla­giat, la calom­nie, la diffama­tion, les accu­sa­tions sans fonde­ment ain­si que de recevoir un quel­conque avan­tage en rai­son de la pub­li­ca­tion ou de la sup­pres­sion d’une information.
  4. Ne jamais con­fon­dre le méti­er de jour­nal­iste avec celui du pub­lic­i­taire ou du propagandiste.

Voir aus­si : Tri­bune libre : Medi­a­part, bal­lade entre Al Qaï­da et la CIA

Les principes des signataires de cette tribune

Sous le titre affriolant « Jour­nal­istes, nous ne serons pas com­plices de la haine » et sous la plume de Elsa Gam­bin (Téléra­ma, Vice, Slate, etc…), Julie Chansel (Médi­a­part, entre autres), Gas­pard Glanz (Tara­nis News), Lau­re Dasinieres (Slate, Têtu entre autres), Mar­tin Clavey (soundofscience.fr), nous pou­vons lire :

« Nous, jour­nal­istes respectueux-ses des valeurs démoc­ra­tiques, con­sid­érons qu’il n’y a pas à débat­tre avec les per­son­nes prô­nant des idées fas­cistes, racistes, xéno­phobes, sex­istes, homo­phobes et néga­tion­nistes mais seule­ment à les com­bat­tre et/ou les invis­i­bilis­er. En ces temps de cam­pagne prési­den­tielle qui véhicu­lent tou­jours plus d’idées nauséabon­des et con­traires au respect des droits humains, nous, jour­nal­istes sociale­ment engagé-es pour la défense de ces droits fon­da­men­taux, nous désol­i­darisons des grand-es patron-nes de médias, directeurs et direc­tri­ces de rédac­tion, ani­ma­teurs et ani­ma­tri­ces, chroniqueur-ses, con­frères et con­sœurs qui ten­dent avec jubi­la­tion micros et caméras à des per­son­nal­ités publiques vom­is­sant leur haine de l’autre. Per­son­nal­ités dont l’une a déjà été con­damnée par la jus­tice pour provo­ca­tion à la haine raciale ».

Êtes-vous pour l’amour ou pour la haine ? Je suis pour l’amour mon bon Mon­sieur. Êtes-vous pour la mal­adie et la mort ou pour la bonne san­té ? Je suis pour la bonne san­té mon bon Mon­sieur. Une déc­la­ra­tion con­tre la haine ne coûte rien et donne bonne con­science. Bonne con­science pour quoi faire ? Pour « invis­i­bilis­er » les méchants, autrement dit se trans­former en comité de cen­sure, une évo­lu­tion récente du méti­er de jour­nal­iste. L’influence de la plu­part des écoles de jour­nal­isme, véri­ta­bles officines de bour­rage de crâne pour cer­taines, se fait ici sen­tir. Au moins le bon pub­lic est-il prévenu.

Voir aus­si : Fran­ce­In­fo, Arte et Dés­in­tox en été, le mil­i­tan­tisme en guise d’information

Quelques signataires

Nous n’allons pas vous infliger la liste com­plète des sig­nataires (que vous trou­verez en lien plus loin), mais remar­quons par­mi d’autres :

Plus quelques dizaines de censeurs en poste ou de can­di­dats censeurs… La liste com­plète est ici.

Voir aus­si : Fdes­ouche et l’affaire du “fichi­er” : entre­tien avec Pierre Sautarel