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Médiapart : Plenel passe la main à Caroline Fouteau

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21 mars 2024

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Médiapart : Plenel passe la main à Caroline Fouteau

Médiapart : Plenel passe la main à Caroline Fouteau

Temps de lecture : 3 minutes

Après 16 années passées à la tête de Mediapart, Edwy Plenel lègue sa place à Carine Fouteau. Quoi de plus logique qu’un mâle blanc de plus de 50 ans laisse sa place à une femme…

Caroline Fouteau profil classique de la profession

Après avoir étudié briève­ment le pro­fil de Carine Fouteau, on est peu sur­pris de sa nom­i­na­tion à la direc­tion de Medi­a­part. Son par­cours et ses opin­ions sont une syn­thèse du par­cours d’un jour­nal­iste lambda.

D’abord passée par Les Échos où elle fait ses débuts en 1999, elle rejoint Medi­a­part en 2008. Dans une brève vidéo vis­i­ble sur Dai­ly­mo­tion, Fouteau jus­ti­fie sa déci­sion de rejoin­dre le jour­nal d’Edwy Plenel par l’indépendance qui y règne et en est le maître mot. Logique, quand on sait qu’elle quitte Les Échos après que le jour­nal soit tombé dans le giron de Bernard Arnault.

Selon elle, Medi­a­part est « un lab­o­ra­toire du jour­nal­isme ». Elle décide de se spé­cialis­er sur les ques­tions d’immigration avec la ferme inten­tion de « dépas­sion­ner le débat ». Quiconque con­naît la rhé­torique médi­a­tique sait que « dépas­sion­ner » est un autre terme pour désign­er la pirou­ette men­tale per­me­t­tant de dire que oui, l’immigration est une chance pour la France.

Vacarme pour les sans papiers

Ce posi­tion­nement est antérieur à son arrivée chez Medi­a­part. Par­al­lèle­ment à son tra­vail aux Échos, Carine Fouteau écrit pour la revue Vacarme, créée en 1997, qui n’est plus pub­liée aujourd’hui mais dont les archives sont con­sulta­bles en ligne. Dans sa présen­ta­tion, Vacarme se présente comme un out­il de réflex­ion « à la croisée de l’engagement poli­tique, de la créa­tion artis­tique et de la recherche ». Pour nos lecteurs qui se ques­tion­nent sur l’engagement poli­tique dont il est ques­tion, nous pré­cisons que dans les axes de la revue est men­tion­née « la défense des sans-papiers ». Aus­si, la spé­cial­i­sa­tion de Fouteau chez Medi­a­part est dans la droite ligne de son tra­vail pour Vacarme.

Attali et les hôtels de passage

Depuis 2008 où elle a rejoint Medi­a­part, Carine Fouteau a fait du chemin. En 2018 elle devient rédac­trice en chef, puis en 2024 elle est nom­mée en rem­place­ment d’Edwy Plenel. Elle fut égale­ment, à cer­taines occa­sions, la porte-parole du média, notam­ment le 20 décem­bre 2023 lorsqu’au nom du jour­nal, elle se prononce con­tre la loi immi­gra­tion qu’elle désigne comme une « infamie pour les étrangers qui vivent en France ». Quelques années aupar­a­vant elle avait dénon­cé les reli­quats du colo­nial­isme français en Nouvelle-Calédonie.

Une femme de gauche, favor­able à l’immigration et qui, pour peaufin­er le tableau, représente les élites nomades. D’une jeunesse passée en Iran et en Norvège à son mas­ter en jour­nal­isme obtenu à New York, Carine Fouteau pour­rait tout à fait rejoin­dre Jacques Attali, con­sid­érant les pays comme des hôtels de passage

La nom­i­na­tion de Carine Fouteau n’est que la dernière étape d’un proces­sus entamé en 2015 qui visait à renou­vel­er les têtes dirigeantes de Medi­a­part. Dans le papi­er rela­tant cette nom­i­na­tion, l’équipe de Medi­a­part assure que le choix de nom­mer une femme n’est pas volon­taire. Cepen­dant, lorsqu’il s’agit de soulign­er que désor­mais ce sont qua­tre femmes qui tien­nent les rênes du jour­nal, les rédac­teurs notent que « ce n’est pas un hasard. La révo­lu­tion MeToo nous a transformé ».

Voir aus­si : Médi­a­part, infographie