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Accueil | Portraits | Élie Guckert

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18 juillet 2023

Temps de lecture : 11 minutes

18 juillet 2023

Accueil | Portraits | Élie Guckert

Élie Guckert

Temps de lecture : 11 minutes

Jofa contre les chofas

Né le 25 septembre 1992 à Laxou, fils et petit-fils d’ingénieurs, il est le rejeton d’une famille engagée à gauche dans un département, la Meuse, traditionnellement ancré à droite. D’où son esprit de contradiction et un tempérament combattif (dont témoigne la mention « Information Warfare » sur son profil Twitter) qu’il emploie à lutter contre l’hydre de « l’extrême-droite ». Son père, Olivier Guckert, est conseiller municipal PS et premier secrétaire fédéral du Parti socialiste en Meuse (« si ma famille était plutôt de droite ou centre droit, personnellement, j’ai toujours eu le cœur qui penchait à gauche… ») ; sa mère Simone Jofa-Guckert, dirige le centre de formation d’apprentis de Bar-le-Duc. Il a un frère cadet répondant au nom de Youri, guitariste et vocaliste du groupe de punk rock Gunless. Fin mai 2022, il demande par l’intermédiaire de son avocat le retrait de son portrait sur l’Ojim, en effet il avait « constaté avec effarement » que son portrait « apparaissait dès la troisième position » sur les moteurs de recherche.

Il emprunte le nom de sa mère Jofa, ici et sur le web, le patronyme Jofa étant une vari­ante orthographique de Jaffe (dérivé de l’hébreu יפה, « beau »), un patronyme très com­mun par­mi les juifs orig­i­naires de l’ancien Empire russe.

Scolarité

Il est pen­sion­naire du lycée Hen­ri Vogt de Com­mer­cy où il obtient son bac­calau­réat en sci­ences économiques et sociales en 2010. Lors de ses années lycéennes, il s’adonne volon­tiers à la musique au sein de son groupe de hard rock Buck, où il offi­cie en tant que bat­teur tan­dis que son frère est à la guitare.

Il s’oriente vers les métiers du ciné­ma et de l’audiovisuel, puis bifurque en direc­tion des arts du spec­ta­cle, sans plus de suc­cès. Doué pour le dessin et pas­sion­né de bande dess­inée, c’est pour­tant dans le jour­nal­isme qu’il trou­ve son bon­heur, « un domaine où on ne [lui] reprochera pas d’être bavard et curieux ».

Il s’engage donc dans une licence d’information com­mu­ni­ca­tion à la fac­ulté de let­tres de Nan­cy en 2013, puis par un mas­ter de Jour­nal­isme et de médias numériques qu’il valide à l’Université de Lor­raine de Metz en 2018.

Ce mas­ter a été créé par Arnaud Merci­er, l’ancien directeur de thèse de Farid Ikken, le ter­ror­iste qui avait attaqué trois policiers à coups de marteau sur le parvis de Notre-Dame en 2017. À l’époque, ce dernier avait présen­té l’agresseur comme un homme « doux comme un agneau […] à mille lieues de tous les idéaux islamistes de détes­ta­tion de l’Occident ».

Les atten­tats de 2015 exer­cent une influ­ence déci­sive sur la sen­si­bil­ité de Guck­ert et le con­for­tent dans sa volon­té de s’orienter vers le jour­nal­isme. Au cours de ses études, il rédi­ge des arti­cles pour le compte de Webul­li­tion et l’Obser­va­toire du Web­jour­nal­isme, réseau de recherche porté par le Cen­tre de recherche sur les médi­a­tions (CREM) de l’Université de Lor­raine à Metz.

Il est engagé comme bénév­ole au sein de la radio uni­ver­si­taire de sa fac­ulté Radio Cam­pus Lor­raine en sep­tem­bre 2015 (il est un des chroniqueurs-ani­ma­teurs de l’émission Alter­ground dédiée au rock), avant d’en être nom­mé rédac­teur en chef quelques mois plus tard. Il y cou­vre notam­ment les mou­ve­ments soci­aux, armé de son appareil pho­to, et la poli­tique régionale de manière générale.

Parcours professionnel

Il effectue des nom­breux stages au sein de la presse et de la télévi­sion régionale et locale, prin­ci­pale­ment au sein de Lyon Cap­i­tale, Le Télé­gramme, France Bleu Lor­raine Nord, France 3 Lor­raine. Autant d’organismes large­ment défici­taires et  sub­ven­tion­nés par l’État. Suite à ces nom­breux stages, il décroche un CDD à L’Est Répub­li­cain, un des plus larges tirages de la presse locale hexagonale.

Devenu jour­nal­iste indépen­dant, comme il le proclame fière­ment sur ses réseaux, il con­tribue aus­si bien aux vais­seaux-ami­raux de la presse de gauche et libérale lib­er­taire (Medi­a­part depuis sep­tem­bre 2020, Slate depuis novem­bre 2019), qu’à des pub­li­ca­tions plus con­fi­den­tielles (L’Arrière-Cour depuis mars 2020, Belling­cat depuis novem­bre 2020, où il traduit depuis l’anglais vers le français). Il grat­i­fie égale­ment le site Con­spir­a­cy Watch de ses analy­ses où il décor­tique les fake news et dis­sèques les per­son­nal­ités poli­tiques lorgnant vers le com­plo­tisme et le pop­ulisme (le pre­mier étant man­i­feste­ment pour le jour­nal­iste l’instrument du sec­ond) telles Jean Las­salle ou Jean-Marie Bigard. Enfin, il est con­tribu­teur de Syrie Factuel, un « col­lec­tif citoyen fran­coph­o­ne con­tre la dés­in­for­ma­tion sur la Syrie » hébergé sur Medi­um.

Reste à savoir si son tra­vail est si indépen­dant qu’il le pré­tend, surtout lorsque l’OJIM met au jour une con­nex­ion avec l’Open Soci­ety de George Soros. Il revendique surtout l’exploitation de sources ouvertes (de l’anglais « open source ») pour ses reportages, par­ti­c­ulière­ment les sys­tèmes de géolo­cal­i­sa­tion, pour men­er à bien ses enquêtes, sou­vent à charge. Mais cela ne rem­place pas une présence con­crète sur le ter­rain, d’où les nom­breuses inco­hérences et rac­cour­cis relevés par les mem­bres de l’association lors de son enquête sur SOS Chré­tiens d’Orient.

Élie Guck­ert est très atten­tif à ce qui se trame dans sa ville de cœur de Nan­cy. Ain­si, il se fait le relais objec­tif des antifas et des divers­es asso­ci­a­tions d’extrême-gauche lorsqu’il enjoint à demi-mot la ville de Nan­cy sur Twit­ter à faire fer­mer la librairie non-con­formiste “Les Deux-Cités” à Nancy.

Bibliographie

Nébuleuse

Lucas Hue­ber : cama­rades de pro­mo­tion en mas­ter, ils sont tous les deux auteurs d’un web­doc ques­tion­nant les réac­tions des autorités français­es face au phénomène ter­ror­iste inti­t­ulé « La déchéance de ratio­nal­ité : Pourquoi la France est passée à côté du ter­ror­isme dji­hadiste ». Ce doc­u­ment est loué par le jour­nal­iste français David Thom­son, inter­viewé pour les besoins de l’enquête, grand reporter au ser­vice Afrique de RFI et spé­cial­iste des jihadistes français et tunisiens. Ils en font la pro­mo­tion sur les ondes de Radio Cam­pus Lor­raine, la mai­son d’Élie Guck­ert. Lucas Hue­ber est aujourd’hui secré­taire de rédac­tion à l’Est Républicain.

Ari­ane Lavrilleux : cor­re­spon­dante fran­coph­o­ne au Caire pour  divers médias français. Sur son site per­son­nel, elle men­tionne un intérêt vif pour les « trans­for­ma­tions socié­tales et com­bats portées par les femmes, les jeunes et les minorités religieuses et cul­turelles ». Elle s’associe à Guck­ert pour men­er l’enquête sur une pré­ten­due péné­tra­tion de l’extrême-droite via des asso­ci­a­tions car­i­ta­tives, en l’espèce SOS Chré­tiens d’Orient, au Moyen-Ori­ent en adop­tant des moyens discutables.

Frank Andrews : pur pro­duit de l’École de jour­nal­isme de Sci­ences Po, il a été jour­nal­iste pour le Mid­dle East Eye. Égale­ment rédac­teur adjoint de la revue Are We Europe, il a notam­ment tra­vail­lé pour CNN Inter­na­tion­al et Arab Reporters for Inves­tiga­tive Jour­nal­ism. Il a apporté son con­cours à l’enquête sur SOS Chré­tiens d’Orient

Rudy Reich­stadt : créa­teur du blog Con­spir­a­cy Watch, qua­si­ment con­sid­éré d’utilité publique depuis que la min­istre de l’Éducation nationale Najat Val­laud Belka­cem a relayé le pro­duit de ses travaux, alors con­fi­den­tiels, en 2015. Il est con­tribu­teur réguli­er sur le blog.

Raphaël Ruffi­er-Fos­soul : ancien rédac­teur en chef de Lyon Cap­i­tale, où Guck­ert a été sta­giaire en 2017, entre 2007 et 2019. L’homme aurait été prié de quit­ter Lyon Cap­i­tale par l’actionnaire (le mil­liar­daire Chris­t­ian Latouche, qui s’avère être égale­ment le pro­prié­taire de Sud Radio et le men­tor de Didi­er Maïs­to) suite à la dif­fu­sion sur France 3 d’un doc­u­men­taire  s’attardant sur les zones d’ombres de Gérard Col­lomb, maire de la ville. Il est le maître d’œuvre de l’Arrière Cour, une pub­li­ca­tion rho­dani­enne con­fi­den­tielle (à l’origine une newslet­ter gra­tu­ite con­sacrée aux élec­tions munic­i­pales à Lyon) mise sur orbite grâce au finance­ment par­tic­i­patif, dont l’objectif est de tor­piller les adver­saires de la gauche en prévi­sion des échéances élec­torales : les munic­i­pales en 2020, qui ont vu Col­lomb remet­tre son scep­tre aux écol­o­gistes au grand bon­heur de Ruffi­er-Fos­soul, et les régionales 2021. Ce à quoi s’emploie Élie Guck­ert en lais­sant enten­dre que la cam­pagne d’Andréa Kotarac recevrait des sub­sides de la Russie.

Maxime Macé et Pierre Plot­tu : même âge, même média (Slate), même ten­dresse pour les antifas, même zèle mil­i­tant à com­bat­tre la bête immonde ; les trois jour­nal­istes étaient faits pour s’entendre et se retwee­t­ent à qui mieux mieux, un microcosme.

Il l’a dit

« Leur objec­tif : faire régn­er une sourde ter­reur pour que les cama­rades Maxime Macé et Pierre Plot­tu et tous les autres la fer­ment. Ils ne renon­ceront pas, nous ne les lâcherons pas, et le tra­vail sur les Rochedy et autres bou­tiquiers de la haine con­tin­uera à être fait », Twit­ter, 15/06/2021.

« Sleep­ing Giants, par exem­ple, est un mou­ve­ment de citoyens qui lutte con­tre la haine en ligne en s’attaquant aux revenus pub­lic­i­taires des groupes d’extrême droite […] Au-delà de leur mil­i­tan­tisme, on se rend vite compte qu’ils font un tra­vail de jour­nal­isme, en rassem­blant des infor­ma­tions d’intérêt général. Leurs mem­bres passent des journées entières à recueil­lir des mes­sages sur les chaînes Telegram et les sites d’extrême droite. Il est utile de s’entretenir avec ces chercheurs au sujet des don­nées qu’ils col­lectent », Glob­al Inves­tiga­tive Jour­nal­ism Net­work, 28/05/2021.

« Les con­clu­sions du pro­cureur spé­cial Robert Mueller sont claires : la Russie a bien inter­féré dans l’élection de 2016 et favorisé Don­ald Trump. Le GRU, le ren­seigne­ment mil­i­taire russe, est directe­ment accusé d’avoir piraté les mails du par­ti démoc­rate. Enfin, le rap­port pointe de nom­breux liens entre le Krem­lin et l’équipe de cam­pagne de Don­ald Trump, sans établir qu’elle se soit pour autant coor­don­née avec l’opération de piratage russe. Mais Mueller pré­cise égale­ment que cer­taines preuves ont été sup­primées par l’entourage de Trump, et qu’il n’est donc pas en mesure de nier la pos­si­bil­ité que ces infor­ma­tions auraient pu l’amener à des con­clu­sions dif­férentes », Con­spir­a­cy Watch, 20/10/2020.

« Le ter­ror­isme, on a trop ten­dance à le voir aujourd’hui comme quelque chose qui serait pro­pre à une cer­taine vision de l’islam », Radio Cam­pus Lor­raine, 2018.

« Le ter­ror­isme est un phénomène qui peut être con­trôlé, anticipé. Mais il ne peut pas être éradiqué », La déchéance de ratio­nal­ité : com­ment la France est passé à côté du ter­ror­isme dji­hadiste, 23/03/2018.

« Les argu­ments faciles cir­cu­lent donc tou­jours plus vite que la vérité. Ce sera mon boulot d’essayer de réduire l’écart », Présen­ta­tion auto­bi­ographique pour le Mas­ter Jour­nal­isme et Médias Numériques, Sound­cloud, 2016.

« Comme tous les bébés, je déclare mes pre­mières inten­tions à l’humanité en hurlant, sauf que con­traire­ment aux autres nou­veaux-nés, je con­tin­uerai à hurler toute ma vie », Ibid.

On l’a dit à son sujet

« Jeune jour­nal­iste peu expéri­men­té mais très mar­qué poli­tique­ment à l’extrême-gauche, Elie Guck­ert entre­prend de décern­er bons ou mau­vais points à ceux dont les opin­ions poli­tiques ne cor­re­spon­dent pas à son ori­en­ta­tion idéologique », Éric Dénécé, directeur du CF2R, Cen­tre Français de Recherche sur le ren­seigne­ment, OJIM, 19 juil­let 2023

« Je con­state qu’il y a un jour­nal­iste, Élie Guck­ert, rédac­teur de Medi­a­part, Élie Guck­ert, qui indique que notre cam­pagne, puisque les sondages sont bons et que la dynamique est bonne, serait payée par les Russ­es parce que Pou­tine voudrait s’emparer d’Auvergne-Rhône-Alpes. Sans aucune preuve », Andréa Kotarac, France 3, 14/06/2021

« En plus de se dire “spé­cial­iste de la Syrie”, Elie Guck­ert indique dans son CV des com­pé­tences en “recherche et véri­fi­ca­tion d’informations, enquête”… A la lec­ture de ses ques­tions sur le mon­tant du bud­get com­mu­ni­ca­tion de SOS CO, citant le chiffre de la pre­mière année, ou sur le fait qu’Alexandre Goodarzy ne soit plus chef de mis­sion Syrie depuis 2019, “oubliant” son enlève­ment de jan­vi­er а mars 2020 en Irak, il est per­mis de rire un peu. Comme sa col­lègue Ari­ane Lavrilleux, et mal­gré sa spé­cial­ité auto proclamée de la Syrie, aucun mem­bre de nos équipes en Syrie ne l’a jamais croisé sur le ter­rain… Mais s’y est-il même déjа ren­du ? », Breizh Info, 08/09/2020.

« Les séries de ques­tions qui sont posées, ain­si que le pro­fil de ces pigistes, ne lais­sent entrevoir aucun doute sur la sub­jec­tiv­ité de l’article qui sera pub­lié : il s’agit de salir et de nuire à une asso­ci­a­tion dont le tra­vail ne cor­re­spond pas aux exi­gences idéologiques des rédac­teurs. Deux des pigistes, Elie Guck­ert et Ari­ane Lavrilleux, se sont même fait pass­er pour des mem­bres de SOS Chré­tiens d’Orient, au mépris de toute déon­tolo­gie jour­nal­is­tique, pour soutir­er des infor­ma­tions à cer­tains de nos parte­naires […] Nous refu­sons caté­gorique­ment d’avoir à nous jus­ti­fi­er face à une quel­conque police poli­tique, qui plus est man­i­feste­ment incom­pé­tente. Nous déplorons en revanche, que ces jour­nal­istes con­sacrent leur énergie à nuire à une asso­ci­a­tion car­i­ta­tive, dont le tra­vail est recon­nu et salué sur le ter­rain, au lieu, par exem­ple, d’en­quêter sur les mou­ve­ments ter­ror­istes qui men­a­cent des inno­cents. », com­mu­niqué de SOS Chré­tiens d’Orient pub­lié sur son site en réponse aux accu­sa­tions de Medi­a­part, 08/09/2020.

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