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Accueil | Portraits | Audrey Pulvar

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23 juin 2021

Temps de lecture : 22 minutes

23 juin 2021

Accueil | Portraits | Audrey Pulvar

Audrey Pulvar

Temps de lecture : 22 minutes

Journaliste engagée à gauche, militante communautariste

C’est un papi­er de merde, imbé­cile et raciste”, Audrey Pul­var le 26 jan­vi­er à RTL, pro­pos d’un arti­cle de mode sur la “black­geoisie” paru dans l’hebdomadaire Elle.

Audrey Pulvar est née le 21 février 1972 à Fort-de-France (Martinique). Son père, Marc Pulvar, est le fondateur du Mouvement indépendantiste martiniquais et secrétaire de la centrale syndicale des travailleurs martiniquais (CSTM). En 1963, il fut membre de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique et signataire du Manifeste intitulé « La Martinique aux Martiniquais ».

Formation universitaire

Après un DEUG de sci­ences économiques obtenu à Rouen, elle entre à l’ESJ Paris dont elle sor­ti­ra major de sa pro­mo­tion en 1994.

Parcours professionnel

Audrey Pul­var débute sa car­rière jour­nal­is­tique sur la chaîne de télévi­sion antil­laise ATV comme jour­nal­iste reporter d’im­ages et devient, dès 1995, présen­ta­trice du jour­nal du soir. En 1999, elle est nom­mée rédac­trice en chef adjointe de la chaîne tout en con­tin­u­ant d’as­sur­er ses fonc­tions de présen­ta­trice. Elle quitte les Antilles et ATV en avril 2002 pour rejoin­dre LCI comme pigiste. À par­tir de décem­bre, elle tra­vaille simul­tané­ment à TV5.

À la suite d’une ren­con­tre avec Rémy Pflim­lin, directeur général de France 3, elle obtient le poste de présen­ta­trice du jour­nal télévisé région­al de France 3 Mar­seille en novem­bre 2003. Après quelques rem­place­ments sur l’an­tenne nationale, elle présente Soir 3 à par­tir de sep­tem­bre 2004, devenant ain­si la pre­mière femme noire à présen­ter un jour­nal télévisé sur une chaîne hertzi­enne française. À par­tir de sep­tem­bre 2005, tou­jours sur France 3, elle présente le jour­nal du soir, le 19/20.
En 2006, elle ani­me le mag­a­zine men­su­el Par­lez-moi d’ailleurs, sur la Chaîne parlementaire.
En juil­let 2009, elle quitte France 3 pour rejoin­dre la chaîne d’in­for­ma­tion en con­tinu i>télé afin d’y présen­ter la tranche 18/20h en semaine, assor­tie d’une inter­view poli­tique hebdomadaire.
En sep­tem­bre 2010, elle prend les rênes de la tranche mati­nale de France Inter (6/7h), moment fort de la journée d’une radio.
Fin 2010, lorsque Arnaud Mon­te­bourg, son com­pagnon, annonce sa can­di­da­ture aux pri­maires social­istes, i>télé sus­pend son émis­sion d’actualité par « pru­dence » « éthique » et « déon­tolo­gie ». France Inter lui retire l’in­ter­view poli­tique qu’elle présente chaque matin à 7h50.
En sep­tem­bre 2011, en rem­place­ment d’Éric Zem­mour et Éric Naul­leau, Audrey Pul­var devient chroniqueuse, aux côtés de Nat­acha Polony, dans l’émis­sion “On n’est pas couché” présen­tée par Lau­rent Ruquier sur France 2.

Le 16 mai 2012, à la suite de la nom­i­na­tion d’Ar­naud Mon­te­bourg au gou­verne­ment du pre­mier min­istre Jean-Marc Ayrault, France Inter lui retire la présen­ta­tion de la tranche 6/7h. Par un tex­to trans­mis à l’AFP, Audrey Pul­var a annon­cé le 18 novem­bre 2012 la fin de sa rela­tion avec Arnaud Montebourg.

Plusieurs per­son­nal­ités dénon­cent l’esprit par­ti­san avec lequel elle exercerait son méti­er. Pour l’hebdomadaire Téléra­ma (n°3255, 2 juin 2012) : « La jour­nal­iste de France Inter et de France 2, com­pagne du min­istre Arnaud Mon­te­bourg, prête le flanc, par son intran­sigeance, aux accu­sa­tions de mélange des gen­res ». Le 7 juin, sur i>Télé, chez Robert Ménard, elle est mise en cause par Dominique Pradal­ié, porte parole du Syn­di­cat nation­al des jour­nal­istes, pre­mier syn­di­cat de jour­nal­istes de France, qui dénonce les « con­flits d’intérêts » que représen­tent, selon elle, la pour­suite de la car­rière jour­nal­is­tique d’Audrey Pul­var (et des trois autre jour­nal­istes vivant actuelle­ment en cou­ple avec des mem­bres du gou­verne­ment). Selon Mme Pradal­ié, ce genre de liai­son jour­nal­is­ti­co-poli­tique s’avère « déon­tologique­ment inten­able ».

Audrey Pul­var a quit­té l’émis­sion “On n’est pas couché” à la fin du mois de juin 2012, à l’issue de la sai­son. Dans la foulée elle est nom­mée direc­trice du développe­ment édi­to­r­i­al des Inrock­upt­ibles, poste qu’elle n’occupera que six mois. Le ven­dre­di 21 décem­bre 2012, elle annonce en effet sa démis­sion, con­fir­mant la rumeur qui depuis quelques semaines évo­quait des rela­tions ten­dues avec le pro­prié­taire du titre, le ban­quier Matthieu Pigasse.

Un mois aupar­a­vant, en novem­bre 2012, elle se sépare d’Ar­naud Montebourg.

En jan­vi­er 2013, elle rejoint RTL et devient chroniqueuse dans l’émis­sion On refait le monde de Marc-Olivi­er Fogiel.

Le 12 févri­er 2013, elle ani­me l’émis­sion Touche pas à mon poste en rem­plaçant excep­tion­nelle­ment Cyril Hanouna, par­ti ani­mer la Nou­velle Star.

En 2013, elle par­ticipe à Toute la télé chante pour Sidac­tion sur France 2.

À la ren­trée 2013, elle revient sur i>Télé, aux côtés de Lau­rence Fer­rari. Tou­jours sur i>Télé, à la ren­trée 2014, elle rem­place Léa Salamé en soirée du lun­di au jeu­di à la présen­ta­tion du Grand JT et de l’émis­sion de débat On ne va pas se men­tir et ani­me égale­ment le nou­veau mag­a­zine 18H Poli­tique le dimanche.

Le 26 avril 2017, dans l’en­tre-deux-tours de l’élec­tion prési­den­tielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, elle est tem­po­raire­ment sus­pendue de CNews jusqu’au 7 mai car elle a signé une péti­tion fémin­iste anti-Marine Le Pen ini­tiée par la min­istre de la Famille, de l’En­fance et des Droits des femmes Lau­rence Rossig­nol. Flo­ri­ant Philip­pot et David Rach­line, ténors du FN, ont dénon­cé l’un « un vrai prob­lème d’im­par­tial­ité », l’autre « une atteinte grave à la déon­tolo­gie jour­nal­is­tique ». La chaîne estime qu’elle a man­qué à son devoir de neu­tral­ité. Une péti­tion de SOS-Racisme est lancée pour deman­der sa réin­té­gra­tion immé­di­ate à l’an­tenne. Écartée des inter­views poli­tiques, elle présente sa dernière émis­sion le 16 juil­let 2017 sur CNews, et quitte le journalisme.

Elle est élue le 28 juin 2017 à la prési­dence de la Fon­da­tion pour la nature et l’homme, suite à la démis­sion le 17 mai 2017 de son prési­dent-fon­da­teur Nico­las Hulot en rai­son de sa nom­i­na­tion au poste de min­istre de l’En­vi­ron­nement. L’époque où elle sus­ci­tait l’ire des défenseurs des ani­maux pour ses lunettes à 3.300 € (12.000 selon Tech­nikart, 15.000 selon le Canard Enchaîné) en écailles de tortue est loin…

En sep­tem­bre elle annonce le lance­ment à par­tir d’oc­to­bre 2017 d’une plate­forme de vidéos à la demande, ecinema.com, créée par des pro­fes­sion­nels de l’au­dio-visuel. Chaque ven­dre­di, pour 9.99€ par mois, elle pro­posera sur ordi­na­teur (d’abord sur Apple, puis sur Android), des films achetés à l’é­tranger qui ne sont pas disponibles en France. Frédéric Houzelle, fon­da­teur de la société de pro­duc­tion Atlantis, Roland Coutas, ex-chef de Telemarket.fr et Bruno Barde, directeur du fes­ti­val de Deauville, fig­urent par­mi les pre­miers action­naires. Une grosse lev­ée de fonds est prévue en 2018.

Parcours militant

Audrey Pul­var est une mil­i­tante com­mu­nau­tariste engagée à gauche. Fille d’un leader indépen­dan­tiste mar­tini­quais, elle est proche du Club du XXIème siè­cle (visant à pro­mou­voir le com­mu­nau­tarisme sur critères eth­niques). Elle a ain­si été mar­raine, en 2009, des « Entre­tiens de l’ex­cel­lence » (ses­sions d’ori­en­ta­tion pro­fes­sion­nelle auprès des jeunes col­légiens et lycéens « issus des quartiers défa­vorisés »). Elle est égale­ment mem­bre du « Comité per­ma­nent de la diver­sité de France Télévi­sion » (instal­lé en juin 2009 pour pro­mou­voir la var­iété eth­no-cul­turelle à l’écran et au sein du groupe pub­lic et présidé par Hervé Bourges).

Tou­jours la même année, elle est mem­bre de la pro­mo­tion 2009  des Young Lead­ers, le fameux réseau fran­co-améri­cain de jeunes décideurs, et côtoie notam­ment Amélie de Montchalin, la min­istre de la Trans­for­ma­tion et de la Fonc­tion publique. Cette infor­ma­tion est révélée par Ben­jamin Dor­mann en 2012, alors même que toute trace dig­i­tale de sa par­tic­i­pa­tion avait été oppor­tuné­ment sup­primée sur le site français de l’organisation. Des preuves sub­sis­tent néanmoins.

Le 26 jan­vi­er 2012, elle a déclenché une polémique autour d’un arti­cle paru dans l’hebdomadaire Elle, con­sacré à la « black­geoisie » et aux codes ves­ti­men­taires de la bour­geoisie afro-améri­caine. Dans sa chronique quo­ti­di­enne sur France Inter, Audrey Pul­var attaque l’auteur du papi­er, la jour­nal­iste Nathalie Doli­vo, qui serait une abru­tie mal­hon­nête présen­tant la com­mu­nauté noire comme « une entité mou­ton­nière » sous-dévelop­pée. Or, ajoute Audrey Pul­var, « les noires ont-elles atten­du le cou­ple Oba­ma pour met­tre au plac­ard la cein­ture de bananes et les sou­tiens gorges en noix de coco ? » Et de dénon­cer « la bêtise et l’inanité » d’un « papi­er de merde » « imbé­cile et raciste ».

Le 31 jan­vi­er, Audrey Pul­var cosigne une tri­bune libre dans Le Monde, avec divers activistes du com­mu­nau­tarisme noir. La tri­bune, qui obtient un reten­tisse­ment inter­na­tion­al, dénonce le « racisme » de l’article incrim­iné et affirme, force exem­ples à l’appuis, que les Noires s’habillent en fait comme les Blanch­es. Men­acée de per­dre des bud­gets pub­lic­i­taires aux États-Unis (où des vedettes Noires protes­tent con­tre un mag­a­zine sup­posé raciste), la direc­tion de Elle présente finale­ment des excus­es au Con­seil représen­tatif des asso­ci­a­tions noires de France (CRAN) et s’engage à accorder plus de place aux femmes issues de la diversité.

En mai 2017 elle s’op­pose au fes­ti­val afro-fémin­iste Nyansapo qui fait polémique car cer­tains espaces y sont inter­dits à toutes celles qui ne sont pas des femmes noires, « racisées ». Ces « espaces de mix­ité choisie », c’est à dire de non-mix­ité, se retrou­vent au sein d’une frange dure de l’ex­trême-gauche, prin­ci­pale­ment liée aux luttes antiracistes et LGBT. Elle se fend d’un pre­mier tweet le 28 mai 2017 : « Les gens, defenseurs de “l’afro­fem­i­nisme” exclusif des blancs : j’imag­ine qu’1 salon à l’ac­cès inter­dit aux noir.e.s ça vous irait aus­si? », puis d’un sec­ond, pour répon­dre à ses détracteurs : « Par ailleurs, au cas où cer­tains en douteraient encore, la négresse-de-mai­son-black­geoise-boun­ty-traitresse #Audrey­Pul­var, elle vous emmerde »

En août 2017 dans La Croix elle donne des détails sur son engage­ment pour le fémin­isme : « je par­ticipe à des con­férences sur le fémin­isme, l’égalité entre hommes et femmes, le droit des jeunes filles à dis­pos­er de leur corps… » Pour celle-ci, « nos sociétés ont intérêt à être fémin­istes, car ce n’est pas le com­bat des femmes con­tre les hommes, mais des femmes avec les hommes pour con­stru­ire une société meilleure. »

Elle pré­side la Fon­da­tion Nico­las Hulot en 2017 en prenant la suite de son fon­da­teur, nom­mé min­istre de la Tran­si­tion écologique par Macron. C’est à compter de cette date qu’elle prend ses dis­tances avec son activ­ité ini­tiale, « je ne me sen­tais plus tout à fait chez moi dans le méti­er de jour­nal­iste de presse audio­vi­suelle. Depuis 2 à 5 ans, je voy­ais se dévelop­per une nou­velle forme de jour­nal­isme, beau­coup de spec­ta­cle. Je ne m’y retrou­vais pas. » (Paris Match)

Elle sou­tient le col­lec­tif européen Pacte Finance Cli­mat en 2018. Pul­var démis­sionne en 2019 pour se con­sacr­er à la créa­tion d’un fonds de dota­tion, African Pat­tern, des­tiné à soutenir des pro­jets d’écologie sol­idaire en Afrique. Bien qu’elle eût soutenu précédem­ment ne pas avoir d’ambitions élec­torales, Pul­var se présente sur la liste d’Anne Hidal­go dans le 4e arrondisse­ment de Paris aux côtés du maire de l’arrondissement, Ariel Weil. Sans sur­prise, elle est élue con­seil­lère de Paris et devient adjointe d’Hidalgo (dont elle a con­tribué au pro­gramme sur les ques­tions d’écologie), en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des cir­cuits courts. Cer­tains y ver­ront con­fir­ma­tion de la tra­di­tion des emplois fic­tifs, tou­jours bien vivante dans cette insti­tu­tion fort dispendieuse.

Le 26 jan­vi­er 2021, elle se porte can­di­date aux élec­tions régionales en Île-de-France en tant que tête de liste du mou­ve­ment de gauche « Île-de-France en com­mun ». Ce mou­ve­ment rassem­ble notam­ment le Par­ti social­iste, le Par­ti rad­i­cal de gauche, Place publique et Allons Z’Enfants. Elle annonce à cette occa­sion les mesures phares de son pro­jet : la gra­tu­ité des trans­ports en com­mun et la créa­tion d’un pass social pour les jeunes.

La cam­pagne prend un tour dan­gereux lorsqu’elle juge bon de défendre le principe des réu­nions non-mixtes pra­tiquées par l’UNEF, pour­voyeur his­torique de cadres du Par­ti social­iste. Sur le plateau de BFM TV, son inter­ven­tion met le feu aux poudres : « Je préfère les réu­nions réservées à” que les réu­nions inter­dites à”. Mais sil se trou­ve que vient à cet ate­lier une femme blanche, un homme blanc, il nest pas ques­tion de la ou le jeter dehors. En revanche, on peut lui deman­der de se taire, d’être spec­ta­teur ou spec­ta­trice silen­cieux ». Cette hos­til­ité man­i­feste à l’encontre des Blancs dérange, non seule­ment à droite, mais jusque dans son pro­pre camp. Pour preuve, Anne Hidal­go, son prin­ci­pal sou­tien, ne vole pas à son sec­ours, tan­dis que des hiérar­ques social­istes déplorent « une expres­sion mal­heureuse ». L’opération rachat a lieu dans les colonnes du Monde, où elle se fend d’une longue tri­bune pour plaider son inno­cence et accuser la mesquine « fachos­phère » :  « [P]ar un spec­tac­u­laire retourne­ment, là où je refu­sais le principe de réu­nions totale­ment fer­mées – jai dit mon oppo­si­tion aux réu­nions « inter­dites à » –, là où jinvi­tais sim­ple­ment à écouter, sans linter­rompre, la parole de vic­times, qui doivent pou­voir être les pre­mières à sexprimer, la droite et lextrême droite, com­plaisam­ment relayées, ont fait croire et répété à lenvi que je voulais empêcher la parole ».

Publications

  • L’En­fant-Bois, Paris, Mer­cure de France, 2003.
  • Libres comme Elles : Por­traits de femmes sin­gulières, Paris, Édi­tions de la Mar­tinière, 2014, 216 p.
  • Libres et insoumis : Por­traits d’hommes sin­guliers, Paris, Édi­tions de la Mar­tinière, 2015, 216 p.
  • La Femme, Paris, Flam­mar­i­on, coll. « Le Monde en tableaux », 2016, 192 p.
  • Inven­ter la Démoc­ra­tie du XXIe siè­cle, Les Liens qui Libèrent, 2017, 10 p. (pré­face)

Collaborations

- Col­loque nation­al « Ter­res (à) ménag­er » organ­isé par le départe­ment de Loire-Atlan­tique – 17 juin 2019
— Forum « Économies de demain : osons l’alchimie » de Brest, inter­ven­tion sur la tran­si­tion écologique – 28 novem­bre 2019
— Col­loque de la LICRA, « La tragédie des harkis: crime con­tre l’hu­man­ité ? » (ani­ma­tion d’une table ronde con­sacrée aux nation­al­istes algériens et aux sup­plétifs pen­dant la guerre) – 4 févri­er 2012.
— Col­loque région­al sur l’his­toire de l’im­mi­gra­tion afro-antil­laise en France – 16 jan­vi­er 2012 – DRJSCS et DRAC.
— Col­loque « Jeunes filles et enjeux de pop­u­la­tion : les leviers oubliés du développe­ment » – 16 mai 2011.
— Obser­va­toire de la Par­ité — table ronde, inti­t­ulée « Égal­ité pro­fes­sion­nelle : trop de lois ou pas assez » 13 décem­bre 2010.
— Insti­tut Mon­taigne – Col­loque « Qu’est-ce qu’être Français ? » — ven­dre­di 4 décem­bre 2009
— « Choisir la cause des femmes » – col­loque organ­isé dans le cadre de la prési­dence française de l’U­nion européenne – ani­ma­tion d’une table ronde – 28 novem­bre 2008
— IXème forum sur l’actualité de la langue française – Cen­tre inter­na­tion­al d’é­tudes péd­a­gogiques — 12 févri­er 2007
— col­loque de la fon­da­tion Nico­las Hulot — 13 juin 2009

Ce qu’elle gagne

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Elle l’a dit

« Moi, je suis pour l’indépendance de la Mar­tinique. Ça n’arrivera prob­a­ble­ment pas de mon vivant, mais je pense que c’est un hori­zon acces­si­ble, et souhaitable. » Respect-Mag – 7 octo­bre 2011

« La société française, comme d’habitude, va plus vite que son monde poli­tique. Dans la réal­ité des faits, elle a bougé. Mais l’exemple doit venir d’en haut, des par­tis poli­tiques, de la représen­ta­tion nationale, qui reste majori­taire­ment celle d’hommes blancs, au-delà de 40 ans, issus d’un par­cours uni­ver­si­taire et poli­tique bien pré­cis. C’est ça qui doit chang­er. » Respect-Mag – 7 octo­bre 2011

« Et bien le nègre, il t’emmerde » à pro­pos de l’af­faire Guer­lain, citant Aimé Césaire — France Inter — 18 octo­bre 2010

« Nous ne sommes pas nom­breux dans la sphère médi­a­tique à avoir mon his­toire, mon par­cours, mes ram­i­fi­ca­tions famil­iales, à pou­voir dire des choses, les dire fort. Si je ne dis rien, je déçois beau­coup de gens. Ce qui me fatigue, c’est que d’autres per­son­nes pour­raient par­ler mais ne le font pas. J’ai une dimen­sion de porte-parole, même si ce n’est pas le rôle que je préfère… » Les Inrock­upt­ibles – 27 mars 2012

« Eric Zem­mour dit que ce n’est pas moi qui suis sous influ­ence de Mon­te­bourg, mais Mon­te­bourg qui est sous mon influ­ence […]. Or, il m’ar­rive d’être encore plus à gauche qu’Ar­naud. Et il m’ar­rive dans mes édi­tos de cri­ti­quer en creux sa poli­tique », Elle, 19 novem­bre 2012.

« [Le FN est] un par­ti qui reste d’extrême droite, raciste et xéno­phobe. […] Au con­traire, je m’é­tonne d’avoir été assez seule dans la pro­fes­sion alors qu’en 2002 des jour­nal­istes s’é­taient claire­ment engagés con­tre. », Le Parisien, 14/5/2017, au sujet de la péti­tion qu’elle a signée con­tre le FN et qui lui a valu d’être sus­pendue jusqu’à la fin de la cam­pagne présidentielle.

« Je suis petite-fille d’agriculteurs : on ne fai­sait pas du vin mais des pro­duits maraîch­ers et des agrumes, je sais donc ce que c’est qu’être attaché à son ter­roir, à son lieu de pro­duc­tion, de s’inquiéter pour une pro­duc­tion, d’être soumis aux aléas météorologiques… Et puis j’ai eu la chance de bien con­naître, à une péri­ode de ma vie, le départe­ment de Saône-et-Loire, je suis vrai­ment tombée en amour des vins de Bour­gogne à cette époque, du côté arti­sanal et authen­tique qui pré­vaut encore dans cette région, ne serait-ce qu’à cause de la taille des exploita­tions », Terre de Vins 3/7/2017

« Je bois un verre, un verre et demi, mais j’en prof­ite vrai­ment. Et je ne bois que des bons vins, du coup. En blanc je suis une grande fan de Pouil­ly-Fuis­sé, en rouge j’aime beau­coup les pomerols, ou encore un château comme Mon­trose à Saint-Estèphe, évidem­ment les vins de Vol­nay en Bour­gogne, mais aus­si les vins du Jura, où il y a des choses mag­nifiques. En cham­pagne je suis fidèle à cer­taines références, comme le rosé de Bil­le­cart-Salmon, Gos­set ou le Blanc de Blancs de la mai­son Déhu, qui est moins con­nue », ibid.

« En fait j’aime le vin mais aus­si tout ce qui va avec, les his­toires de trans­mis­sion, d’attachement vis­céral à une terre – et je n’entends pas cela de façon pater­nal­iste ou nation­al­iste », ibid.

« Il y a un tra­vail de sen­si­bil­i­sa­tion à faire là-dessus, et la défense du bien-manger, c’est déjà poli­tique. Et pour répon­dre à la ques­tion, oui pour moi le vin, c’est poli­tique, sous tous les aspects. Dans la façon dont on le pro­duit, dont on le con­somme, dont on le val­orise, notam­ment si l’on priv­ilégie les petits pro­duc­teurs au tra­vail scrupuleux, c’est déjà un acte citoyen », ibid.

« J’ai quit­té cette pro­fes­sion parce que j’es­ti­mais qu’à le tête de la Fon­da­tion pour la nature et l’homme, j’al­lais pren­dre des posi­tions publiques poli­tiques qui m’empêchaient de con­tin­uer mon méti­er de jour­nal­iste et sin­gulière­ment d’in­ter­vieweuse poli­tique. Est-ce que ça veut dire que je ne retra­vaillerai jamais dans une rédac­tion sous une forme ou une autre ? Je n’en sais rien », Europe 1, 23 sep­tem­bre 2017

« [Macron est] en cours de con­ver­sion et je pense qu’on doit beau­coup de cette con­ver­sion à sa fréquen­ta­tion quo­ti­di­enne de Nico­las Hulot », France TV Info, 1er décem­bre 2017

« [Hulot] est une chance pour nous, pour la France, pour l’Europe. Ce qu’il porte comme idée de trans­for­ma­tion de la société et qu’il a porté pen­dant 27 ans à la tête de la Fon­da­tion, ce sont des solu­tions de trans­for­ma­tion indis­pens­ables pour faire face aux con­séquences du réchauf­fe­ment cli­ma­tique », ibid.

« Trump c’est un adver­saire, très claire­ment, du cli­mat, de l’environnement, de l’humanité, parce qu’aujourd’hui ce qui est en cause c’est l’avenir de l’humanité, la Terre, elle, nous sur­vivra », ibid.

« Et puis il y a eu le score du FN” à l’élec­tion prési­den­tielle. Je me suis dit je n’ai pas la pré­ten­tion de chang­er le monde, mais je vais peut-être utilis­er mon énergie dif­férem­ment’’ […] Et je pense que la lutte con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique est le seul réc­it de nature à ent­hou­si­as­mer les pop­u­la­tions, à les réc­on­cili­er avec l’ac­tion poli­tique. », Paris Match, 19 févri­er 2019.

Sa nébuleuse

Com­pagne un temps d’Ar­naud Mon­te­bourg, elle pré­side avec le pro­duc­teur Louis Drey­fus et le pro­fesseur d’économie des médias (Paris II Pan­théon-Assas) Nathalie Sonnac, une com­mis­sion du think tank pro­gres­siste Ter­ra Nova sur le thème : « Le rôle de l’État sur le marché des médias ».

Audrey Pul­var est très proche de Ter­ra Nova, dont l’objectif est de récupér­er le vote des « minorités » : le fon­da­teur du think tank social­iste était en effet Olivi­er Fer­rand, intime de son com­pagnon, Arnaud Mon­te­bourg (Olivi­er Fer­rand décédé en juin 2012 est rem­placé par François Chérèque). Elle est à l’époque co-prési­dente du « groupe de tra­vail Média » au sein de Ter­ra Nova tout en faisant par­tie de la rédac­tion de France Télévi­sions. La jour­nal­iste ne fît rien pour ren­dre pub­lic cette affinité et ce n’est pas la moin­dre de ses cachot­ter­ies. Lorsqu’elle reçoit le mil­liar­daire Hen­ry Her­mand au micro de France Inter, elle nég­lige de pré­cis­er que ce dernier est admin­is­tra­teur et mécène de Ter­ra Nova, se bor­nant sim­ple­ment à le présen­ter comme un « grand patron de gauche, prési­dent du groupe Prog­est ».

Audrey Pul­var pub­liera sous peu un Manuel de com­bat pour résis­ter à vingt idées reçues (chez Flam­mar­i­on). L’auteur pré­tend y démon­ter vingt clichés émanant aus­si bien des par­tis de droite que de gauche.

On l’a dit à son sujet

« The win­ner is… Audrey Pul­var. La dame a gag­né, lun­di, la palme du tweet le plus inepte de la soirée. Et lourd, et éculé. On dirait du Pierre Bergé, c’est dire si c’est mod­erne et prime­sauti­er : « Pourquoi à pro­pos de laïc­ité ne répond-on qu’islam ? #Manif Pour­Tous ? #Sen­sCom­mun ? #Civ­i­tas ? Allô ? #LeGrand­De­bat. » On est fatigué. Lassé. On n’a même plus envie de s’énerver, de ricaner en imag­i­nant Jean-Vian­ney, se rad­i­cal­isant sur le site Mag­ni­fi­cat, par­tant faire le dji­had à Lour­des, revenant lour­de­ment armé d’un chapelet bleu layette, d’un bob « I love Jesus » et d’une Vierge en plas­tique pleine d’eau dont la couronne se dévisse », Gabrielle Cluzel sur Boule­vard Voltaire, 22 mars 2017

« Péti­tion con­tre MLP signée par Audrey Pul­var, qui ani­me des émis­sions poli­tiques sur @cnews. Ça pose un vrai prob­lème d’im­par­tial­ité », Flo­ri­an Philip­pot sur Twit­ter, 26 avril 2017

« Pen­dant ses études en jour­nal­isme à Paris, elle suit les négo­ci­a­tions du traité de Maas­tricht. Chute du mur de Berlin, pas­sage à la mon­naie unique, élar­gisse­ment de l’Union : toutes les étapes de la con­struc­tion européenne la réjouis­sent. Dans sa vie pro­fes­sion­nelle, à LCI, France 3 et TV5 Monde, elle cou­vre les événe­ments, tou­jours attentive.
La rup­ture se fait en 2005, après le référen­dum pour une con­sti­tu­tion de l’Europe. Trop libérale pour elle. Son engage­ment pour l’écologie appa­raît en 2017, quand elle prend la tête de la Fon­da­tion pour la Nature et pour l’Homme. Elle s’assume désor­mais activiste. Audrey Pul­var milite pour une Europe plus sociale et plus écologique. », Libéra­tion, 18 mai 2019.

« Pour Audrey Pul­var, la posi­tion de lUNEF est par­faite­ment sen­sé: la couleur de peau déter­mine ce que lon est, donc un Blanc ne saurait subir le racisme, il ne peut que lexercer et seuls les Noirs ou les arabo-musul­mans peu­vent en être vic­times. Un Blanc ne saurait donc être autre chose quun raciste (qui signore ou pas) et un auteur de dis­crim­i­na­tions, voilà pourquoi il na pas sa place dans une réu­nion de vic­times, lesquelles se recon­nais­sent aus­si à leur couleur de peau. Néan­moins, Madame Pul­var est char­i­ta­ble, si le Blanc venait quand‑même, on lautoris­erait à rester, mais à con­di­tion quil reste silen­cieux. Elle ne pré­cise pas sil doit rester les yeux bais­sés et les mains jointes dans la pos­ture du péni­tent, mais elle en a suff­isam­ment dit pour se décon­sidérer aux yeux, non de la droite et de lextrême-droite, comme elle aimerait le faire croire, mais aux yeux de tous les human­istes et de tous les uni­ver­sal­istes », Céline Pina, Causeur, 30/03/2021.

« Nou­v­el accès de fièvre mar­di, quand Olivi­er Fau­re, pre­mier secré­taire du PS, explique sur LCI quAudrey Pul­var va revenir sur ses pro­pos pour pré­cis­er sa pen­sée. La can­di­date lui écrit illi­co : Je nai pas dit : Les blancs doivent se taire. Main­tenant que vous reprenez lexpres­sion util­isée par lextrême droite et la droite, la boucle est bouclée et je nai plus dissue. En interne, la con­fi­ance sem­ble rompue.Cest quand même le PS qui lui apporte le gros de sa logis­tique, les mil­i­tants et les moyens, prévient un cadre du par­ti.Nous sommes en droit de lui dire quil y a des règles à respecter, comme éviter de dire à des élus quils doivent chang­er de posi­tion stratégique. “Elle est entourée de con­seillers dextrême gauche qui veu­lent la mort du PS, accuse de son côté un con­seiller région­al. Est-ce quelle na pas volon­taire­ment pris cette posi­tion, sur leurs con­seils, pour nous met­tre dans la nasse ?” C’est ce genre d’interrogation qui témoigne de l’ampleur de la crise », France Info, 02/04/2021.

Durant de nom­breuses années, Madame Pul­var a nié être une « jour­nal­iste de gauche », s’énervant sur sa poli­ti­sa­tion sup­posée, dans un por­trait de Libéra­tion (22 octo­bre 2008) : « Quest-ce que ça veut dire jour­nal­iste de gauche ? On est jour­nal­iste ou on ne lest pas » !

« Peu de temps après ce por­trait, jai pub­lié une enquête con­tenant des infor­ma­tions sur son impli­ca­tion mécon­nue dans deux réseaux poli­tiques. À peine un jour­nal­iste mit il en ligne une inter­view de moi sur ces révéla­tions quil fut aus­sitôt était con­tac­té par le respon­s­able des con­tenus de Dai­ly­mo­tion : “Nous avons une demande urgente de sup­pres­sion de cette vidéo. Demande faite de la part dAudrey Pul­var”. Alors que linter­view­er rétorque : le problème cest quil ny a pas diffama­tion puisque le jour­nal­iste indique des faits, que se passe-t-il si je la remets ?, la men­ace se fait immé­di­ate­ment plus pres­sante : si vous souhaitez remet­tre la vidéo en ligne, nous devri­ons vous met­tre en con­tact avec lavo­cat dAudrey Pul­var” »,Ben­jamin Dor­mann, let­tre pub­liée sur le site de l’OJIM, 13/06/2021.

Crédit pho­to : Hegor via Wikimé­dia (CC-BY)

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