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Nicolas et Dov sur France Inter

28 juin 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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Nicolas et Dov sur France Inter

Temps de lecture : 4 minutes

Nicolas, c’est Nicolas Demorand – ancien de Libération — sur France Inter. Dov, c’est Dov Alfon rédacteur en chef du même Libération qui dispose de son rond de serviette sur le 7/10 de Demorand/Salamé.

Dov Alfon, ancien des services israéliens à l’unité 8200

Pour ceux qui s’intéressent aux biogra­phies, celle de l’ami Dov est bien extra­or­di­naire. Né en 1961 en Tunisie alors sous pro­tec­torat français, Dov Alfon béné­fi­cie de la nation­al­ité française mais pren­dra la nation­al­ité israéli­enne (sa mère a alors émi­gré en Israël) lorsqu’il choisit de faire son ser­vice mil­i­taire dans l’unité 8200, la crème de la crème des ser­vices de ren­seigne­ment israéliens.

Voici com­ment elle est décrite dans le Times of Israël (en français ; les 16 juin 2019 et le 25 juin 2020) :

« L’unité 8200 – ou unité Shmoneh-Matay­im en hébreu – est con­sid­érée par la majorité des ana­lystes des ren­seigne­ments comme l’une des unités d’espionnage les plus sophis­tiquées – et quelque peu con­tro­ver­sées – de toute la planète. Une enquête parue en 2014 dans le Guardian avait par exem­ple révélé qu’elle était chargée d’espionner les civils pales­tiniens en Cisjordanie. »

De la même source à la même date, plus loin :

« Il est de notoriété publique que le jour­nal­iste, édi­teur et auteur Dov Alfon, 58 ans, a par­ticipé à la col­lecte de ren­seigne­ments en vue de l’opération israéli­enne Opéra, un raid aérien sur­prise mené au mois de juin 1981 qui avait détru­it un réac­teur nucléaire iranien situé aux abor­ds de Bagdad.
Mais lorsqu’on lui demande de citer des exem­ples spé­ci­fiques d’opérations aux­quelles il a par­ticipé quand, jeune homme, il apparte­nait à l’unité 8200 de l’armée israéli­enne, Dov Alfon fait une pause, mar­quant une hésitation.
« Je ne peux pas par­ler des choses que j’ai pu faire ou ne pas faire dans les rangs de l’unité 8200 », explique-t-il au Times of Israël avec un détache­ment que ne renierait pas James Bond, lors d’une inter­view réal­isée à Paris, dans un lieu qui ne sera pas divulgué. »

Tou­jours de la même source mais du 25 juin 2020, on pré­cise que cette unité (à laque­lle Dov Alfon n’appartient plus depuis la fin de son ser­vice mil­i­taire selon les sources offi­cielles) a été récem­ment décorée pour ser­vices ren­dus, comme le dit le général Hay­man, son responsable :

« L’excellence par un besoin clair, l’excellence par la soif de suc­cès, l’excellence par le fait de ne pas tran­siger sur les petits détails – c’est l’esprit du ren­seigne­ment mil­i­taire et cela s’exprime égale­ment lors de cet événe­ment », a déclaré Hay­man. « Les activ­ités opéra­tionnelles ont été menées de manière clan­des­tine, avec créa­tiv­ité et un fort désir de réussite. »
« Les capac­ités opéra­tionnelles, la col­lab­o­ra­tion et les réal­i­sa­tions uniques qui se sont reflétées dans vos actions ne peu­vent pas être pris­es à la légère », a‑t‑il déclaré. « Cette opéra­tion est une pre­mière et la plus impor­tante étape d’un long chemin qui nous attend. »

Un petit tour à Haaretz puis Dov Alfon se retrou­ve à la tête de Libéra­tion.

L’ami Dov/8200 sur Inter le 24 juin 2024

Mais revenons à France Inter et au bil­let de 8200/Dov de 7h20 inti­t­ulé « en toute sub­jec­tiv­ité ». Le bil­let est con­sacré à la par­tic­i­pa­tion élec­torale pour les élec­tions lég­isla­tives, en trois temps, trois mou­ve­ments, plus un comme dans la valse.

Temps 1, c’est 1958 « où l’extrême-droite pou­jadiste menaçait de pren­dre le pou­voir ». Déjà, mon dieu déjà. Remar­quons mal­gré tout que 8200 est un peu fâché avec les dates. Les élus pou­jadistes qui étaient 52 en 1956 se retrouvent…2 en 1958, bal­ayés par les gaullistes, on doit imag­in­er des dan­gers plus pres­sants. Pour le cama­rade 8200, l’important est de sig­naler qu’à l’époque la par­tic­i­pa­tion était de 82%, sans doute pour com­bat­tre l’hydre pou­jadiste menaçante alors qu’elle était en pleine décon­fi­ture. C’est ain­si que l’histoire se reconstruit.

Temps 2, on passe à 1993 et 1997 où « pour com­bat­tre le dan­ger FN » la par­tic­i­pa­tion était encore de 72%. Ouf, le dan­ger fût éloigné.

Temps 3, c’est 2024, une faible par­tic­i­pa­tion aux élec­tions européennes avec le résul­tat (mau­vais pour notre 8200) que l’on con­naît. Et une pro­jec­tion vers plus ou moins 62% de votants aux lég­isla­tives. Pas bon ça Nico­las, pas bon (ce n’est pas une cita­tion mais on peut imag­in­er le solil­oque intérieur de Dov/8200 sur le sujet).

Temps 4, mobilisez-vous braves gens, une forte par­tic­i­pa­tion serait « bonne pour la démoc­ra­tie ». Suiv­ez mon regard. Comme le soulig­nait Nico­las Demor­and en le salu­ant, c’est « un grand bon­heur de tra­vailler avec vous ». Nico­las Demor­and ancien directeur de la rédac­tion de Libéra­tion, rece­vait le nou­veau directeur de Libé, le jour­nal des mil­liar­daires. On se tient chaud à Inter.

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