Talons aiguilles sur écran plat à Match
Laurence Ferrari, née le 5 juillet 1966 à Aix-les-Bains (Savoie). Fille de Gratien Ferrari, maire d’Aix-les-Bains de 1987 — 1995, député RPR de la Savoie de mars 1986 à mai 1988 et de mars 1993 à avril 1997 député de la Savoie (première circonscription), UDF-AD. Président du Parti Républicain de Savoie de 1980 à 1983. Conseiller municipal d’Aix-les-Bains depuis 1971 et maire-adjoint de 1977. Condamné en 2000 à cinq mois de prison avec sursis et 30 000 F d’amende pour prise illégale d’intérêt et abus de confiance. Trois faits étaient reprochés à l’ancien maire : avoir installé sa permanence parlementaire dans un immeuble réservé aux associations, sans payer de note d’électricité et de loyer entre 1993 et 1995, avoir réglé un loyer trimestriel de 330 francs à la suite de critiques, d’avoir versé, en 1995, à la société Socorex, dirigée par l’un de ses amis, 160 000 Francs pour avoir édité un livre de prestige sur Aix-les-Bain, livre qui n’était jamais paru, la société ayant fait faillite, et avoir influencé l’attribution du marché public sur les repas des cantines scolaires (notamment France-Soir, 11 septembre 2000).
Nominée aux Bobards d’Or 2010. Le 3 avril 2009, TF1 diffusait dans son journal de 20 heures, présenté par Laurence Ferrari, des images biaisées au sein d’un reportage centré sur le vote du projet Hadopi ou Création et Internet. Les images en question montraient en fait l’hémicycle de l’Assemblée Nationale plein à craquer, alors qu’en réalité, lors du vote en question l’hémicycle était occupé par 16 députés seulement. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) impose la lecture d’un communiqué à TF1 pour signifier que “dans un journal du 3 avril 2009, pour illustrer l’adoption du projet de loi Hadopi, TF1 a diffusé des images de l’Assemblée Nationale qui ne correspondaient pas à la séance invoquée et pouvaient induire en erreur sur le nombre de députés présents”.
Mariée une première fois en 1993 au journaliste Thomas Hugues dont elle se sépare à l’amiable en 2007, elle s’est remariée en juillet 2009 avec le violoniste Renaud Capuçon à la mairie du 16e arrondissement de Paris et sous l’autorité du maire Claude Goasguen. Le couple s’est rencontré en 2008, lors d’un dîner de Savoyards organisé par Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture.
Formation
Quand Laurence Ferrari est interrogée sur son enfance, elle préfère mettre en avant ses « parents profs » (Questions de femmes, 22 juin 2004), plutôt que l’activité politique de son père. Après son bac D, elle commence des études de médecine, mais échoue en première année. Elle rentre donc à l’EFAP, l’école française des attachées de presse. Elle obtient, en 1992, un DESS de communication politique et sociale à la Sorbonne.
A l’automne 2018 elle révèle le suicide de sa mère, dépressive, alors qu’elle n’avait que 22 ans et travaillait à Europe 1.
Parcours militant
Si son père était élu RPR, Laurence Ferrari ne semble pas avoir été membre d’un parti politique, ni avoir eu d’engagement politique.
En revanche, elle milite ouvertement en faveur du mariage pour tous. Le 27 janvier 2013, c’est elle qui anime la grande soirée people en faveur de la loi Taubira, organisée par Pierre Bergé au théâtre du Rond Point à Paris. Dans une interview à Têtu.com, elle justifie ainsi son engagement : « je trouvais logique à un moment de m’engager, de porter les valeurs qui moi m’animent. À savoir : la tolérance, l’égalité des droits, la solidarité… J’ai ressenti le besoin d’apporter ma voix à ceux qui soutiennent le mariage pour tous ».
Quinze jours après la mobilisation massive des familles contre la loi Taubira, Laurence Ferrari continue : « je ne suis pas une militante dans l’âme, c’est vrai […]. Mais je trouve que cette cause – le mariage pour tous — est tellement importante que je ne pouvais plus rester dans mon coin sans rien dire ».
Un engagement très visible, notamment lorsque les invités sont hostiles au projet de loi. Frigide Barjot, première égérie de la Manif pour tous, en fera notamment les frais à deux reprises : une première fois sur le plateau du « Grand 8 », face aux cinq animatrices toutes favorables au mariage homosexuel et une deuxième fois sur le plateau de « Tirs croisés », face à une Laurence Ferrari « vindicative ». « Personne ne reviendra sur cette réforme. La droite l’a dit ; les responsables de droite l’ont dit », assène la journaliste.
Son mari le violoniste Renaud Capuçon a été reçu à l’Élysée début octobre 2018 dans le cadre des « jeudi de l’Élysée », organisés une fois par mois par Brigitte et Emmanuel Macron autour d’un musicien… de cour ?
Elle même été conviée à l’Élysée, notamment le 19 mars 2018 avec d’autres politiques et stars du PAF pour une réception en l’honneur du Grand Duc et de la Grande Duchesse du Luxembourg. Et pendant la campagne présidentielle, elle a trouvé « absolument génial » l’engagement de sa consœur et collègue Laurence Haïm aux côtés d’Emmanuel Macron.
Parcours professionnel
En 1986, Laurence Ferrari, alors âgée de 20 ans, devient pigiste à l’AFP et au Figaro Magazine Rhône-Alpes. Elle intègre, la même année Europe 2 Lyon, où elle présente les flashs d’information. La même année, elle rentre à Europe 1, où elle est en charge de la circulation routière depuis Rosny-sous-Bois, mais aussi de la rubrique santé. La journaliste politique maison Catherine Nay la prend sous son aile et se rappelle d’une jeune femme qui « était toute timide, […] ne connaissait rien du métier, on aurait dit la poupée de Peynet ».
À partir de 1994, elle commence à « piger » au service politique du Point, tout en faisant ses début à la télévision, avec Michel Drucker dans « Studio Gabriel », et Jean-Pierre Pernaut, dans « Combien ça coûte ».
En 1997, elle devient pigiste au service politique de L’Express et chroniqueuse pour une émission de mode sur M6. À la fin de la même année, elle présente les journaux du matin (entre 6 et 10 heures) sur LCI.
À partir de septembre 2000 et jusqu’en 2006, elle anime avec son mari, Thomas Hugues, (mariés en 1994, ils divorcent en 2007), le magazine hebdomadaire « Sept à Huit ». L’année suivante, elle anime « Vis ma vie », toujours sur TF1 puis, en juin 2002, elle est nommée « joker » de Claire Chazal, pour présenter le journal de 20 heures de TF1, le week-end et durant les vacances.
C’est à cette époque que Laurence Ferrari sort réellement de l’anonymat. Elle multiplie les interviews dans les magazines people et se laisse interroger sur deux thèmes principaux : son couple avec Thomas Hugues, « unis à la ville comme à l’écran » (Téléloisirs, 26 novembre 2005), les « ken et barbie de l’information », et sa rivalité avec Claire Chazal. Laurence Ferrari assume d’ailleurs parfaitement la médiatisation de son couple, dans le but de faire connaître son émission : « Au début, Sept à Huit n’existait pas, c’était une émission qui démarrait, il fallait bien « vendre » quelque chose entre guillemets, j’aime pas le terme, mais bon quand même, il fallait faire parler de l’émission… » (Match TV, 21 septembre 2003)
En 2004, elle présente Question de famille sur RTL qui sera remplacée l’année suivante par « Tête à tête ».
Premier réel fait d’arme de sa carrière, le 30 octobre 2005, quand elle glisse, à la fin d’un entretien avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, « c’était Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle pour 2007 ». Pour Le Monde, « TF1 toussote devant tant d’audace : Laurence Ferrari n’est pas qu’un charmant sourire. »
En mai 2006, bloquée dans sa carrière, elle quitte TF1, en même temps que son mari – dont elle se sépare à l’amiable en 2007. À partir de septembre, elle anime « Dimanche+ » sur Canal+. Pour cela, elle crée sa propre maison de production, Story Box, avec Thomas Hugues et Lorraine Willems. Elle présente également « Le journal inattendu », sur RTL.
Deux ans plus tard, en 2008, elle retourne à TF1, pour présenter le journal de 20 heures, en lieu et place de Patrick Poivre d’Arvor. L’éviction de PPDA et la promotion de Laurence Ferrari donne lieu à une médiatisation importante, qualifiée de « Ferrari-promo », par la rédaction d’« Arrêt sur images » : « comment multiplier les interviews promotionnelles dans la presse française et francophone, quand on a strictement rien à dire ? C’est le problème rencontré par Laurence Ferrari, qui doit “créer l’évènement” autour de sa première présentation (comme titulaire) du 20 Heures de TF1 ».
Selon Renaud Revel, c’est Nicolas Sarkozy lui-même, alors président de la République, qui serait intervenu pour faciliter le retour de Ferrari sur la première chaine, en manœuvrant avec Martin Bouygues, pour remplacer le présentateur vedette du 20 heures.
C’est d’ailleurs ce que semble confirmer Anne Fulda, journaliste au Figaro (et ancienne conquête de Nicolas Sarkozy). Interrogée par Renaud Revel pour son livre Les Amazones de la République, celle-ci déclare : « en restant dix-huit mois aux côtés de Nicolas Sarkozy, j’ai gagné un billet d’humeur dans les colonnes du Figaro, quand d’autres, qui l’ont fréquenté deux mois, ont hérité d’un JT. » Dans son livre, le même Renaud Revel évoque, quant à lui, les « liens d’amitié, relations de connivences, complicité ou plus encore… » entre Ferrari et Sarkozy.
D’ailleurs, dès novembre 2007, le tabloïd anglais The Daily mail, évoquait la rumeur d’une liaison entre Laurence Ferrari et Nicolas Sarkozy. Une information reprise par Metro et Closer, qui seront condamnés respectivement à 5 000 et 12 000 euros de dommages et intérêts.
La presse européenne va dans le même sens. Le Corriere de la Sera, du 10 juin 2008, titre « Sarkozy lance Laurence au journal de 20h ». The Independent titre, quant à lui, « la favorite de Sarkozy remplace le plus connu des présentateurs français ». Enfin, le Daily Telegraph : « le présentateur le plus connu de la télévision va être remplacé par une blonde très glamour, après, dit-on, qu’elle a reçu le soutien enthousiaste du président Nicolas Sarkozy ».
Libération résume ainsi les relations entre Nicolas Sarkozy et Laurence Ferrari : « leurs itinéraires se croisent, leurs intronisations se succèdent et leurs intérêts se recoupent. Jeune joker des JT, elle titille un rien le prétendant élyséen et en récolte l’onction d’impertinence calibrée sans laquelle il n’est pas de carrière flatteuse. Automne 2007, le Nicolas d’avant Carla B. aurait côtoyé la Laurence d’après Thomas H. Chacun, chacune a beau avoir droit à sa liberté chérie, elle dément en grand, entonne l’air de la calomnie. La main sur le cœur, elle affirme : « qu’est ce qu’on peut faire contre une rumeur ? Il ne sert à rien de la démonter. J’ai laissé dire. » Reconnaissons que sa nomination comme présidente de la République des images n’avait pas forcément besoin du blanc-seing sarkozien ».
Pour professionnaliser son journal, Laurence Ferrari va aux États-Unis et visite les rédactions de chaines américaines ABC, NBC, CBS, « histoire de voire comment se confectionnent les journaux de ces grands networks ». En 2009 elle épouse le musicien Renaud Capuçon et a un enfant avec lui.
Les débuts à TF1 ne sont pourtant pas faciles, « tempétueux », même pour Libération: « audience en baisse, procès en usurpation instruit par PPDA, interrogation sur son charisme ». « En quatre éditions, le JT de Laurence Ferrari a perdu un million de téléspectateurs » souligne Emmanuel Berretta dans Le Point, du 29 août 2008, et d’appuyer notamment sur « un style d’interview qui a choqué ». « Le reboutiquage cosmétique du journal télévisé apparaît dès lors pour ce qu’il est : un plan com’ dans la rentrée télé. Tout le travail reste à faire ».
Deux mois après ses débuts, Laurence Ferrari répond dans le Journal du Dimanche : « j’en ai marre de ces attaques comptables stériles. L’information mérite mieux qu’une sempiternelle bataille de chiffres. Ce n’est pas un produit marketing, mais une matière noble ». Au bout d’un an, elle considère sa première année aux commandes du JT comme « une épreuve du feu » : « dès que vous posez un pied au journal de 20 heures d’une chaine comme TF1, croyez-moi, tout s’efface, les compteurs se mettent soudainement à zéro. […] D’un jour à l’autre, ce qui faisait votre notoriété, ou votre image glamour, ne vaut plus un sou : vous démarrez de rien ».
En septembre de la même année, elle est la première présentatrice de journal à ouvrir un compte twitter.
Nouvelle polémique, pour cette journaliste qui se plait à ne pas faire d’histoire, en juin 2010, lorsqu’elle interroge, à Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien. Pour l’occasion, la journaliste porte le voile. L’affaire fait scandale. « Est-ce qu’on est obligé de se déguiser dans l’accoutrement exigé par un dictateur non-élu ? » tonne Bernard-Henri Lévy au Grand Journal de Canal+. Pour Laurence Ferrari, la cause est entendue : « le devoir d’information prime donc sur mes convictions personnelles ». « Je respecte les règles des pays où je me rends. Je ne me suis pas posée la question de savoir si cela m’était agréable ou désagréable », se justifie-t-elle au Figaro.
En 2011, les audiences du JT du 20 heures sont toujours en berne. Chaque mois, il perd des téléspectateurs (7,2 millions en janvier, 6,8 en mars). Au même moment, dans un sondage publié par Télé 2 semaines, Ferrari ne recueille que 12% des réponses à la question « qui préfèreriez-vous voir présenter le journal de 20h de TF1 en semaine ? »
Le 8 mai 2012, Renaud Revel, sur son blog Immédias, pose la question : « sommes-nous à la veille d’un cataclysme dans le paysage télé ? Pour la première fois depuis la privatisation de TF1, en 1987, le journal de 20 heures de cette chaine a fait pratiquement jeu égal, hier soir, avec celui de France 2, avec un écart infinitésimal de 143 000 téléspectateurs ».
Trois semaines plus tard, le 31 mai, elle présente son dernier journal et rejoint D8, chaine reprise par le groupe Canal+. À partir du 8 octobre 2012, elle anime une émission quotidienne Le Grand 8 avec Audrey Pulvar, Élisabeth Bost, Hapsatou Sy et Roselyne Bachelot. Pour Laurence Ferrari, cette émission d’« une heure et demie de direct chaque jour, du lundi au vendredi. Rien que des femmes, aucun sujet tabou », est un « gros challenge ».
Les débuts sont plus que laborieux. « Pointu sur l’actu, de pertinence variable sur des sujets féminins d’un intérêt relatif, le club des cinq se cherche encore. […] Citoyennes, mais complices, c’est le concept. Donc Laurence et son big band se tutoient et évoquent leurs expériences perso, papa émigré, gamin en CP, pareil que des copines en goguette chez Ladurée. Sauf que Pulvar a le doigt sur la gâchette et Ferrari, le sourire crispé ».
Avec cette émission, Laurence Ferrari quitte le registre de l’information pour celui de l’infotainment. Aussi, en 2013, elle se voit refuser le renouvellement de sa carte de presse par la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), qui considère Le Grand 8, comme une émission de divertissement. Une décision qu’elle considère comme injuste.
Cette émission vaudra aussi, fin 2012, à Laurence Ferrari, quatre nominations à la cérémonie parodique des Gérards de la télévision, pour un « Gérard de l’accident industriel », « Gérard de l’ambulance dans laquelle on va tirer quand même », « Gérard de la plus mauvaise animatrice » et « Gérard de l’émission de bonnes femmes qui donnent leur opinion » ! Au final, la journaliste n’obtient que les deux dernières distinctions.
En 2013, elle obtient, toujours pour Le Grand 8, le « Gérard de l’émission où les chroniqueurs servent à rien, mais comme l’animateur non plus, ça se voit moins ».
Cependant, après de nombreux aménagements (changement de décors, etc.), le Grand 8 gagne peu en parts d’audience.
Seulement quelques jours après la polémique sur la carte de presse de Laurence Ferrari – son émission est qualifiée de « divertissement » par la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, celle-ci annonce commencer une nouvelle émission quotidienne d’actualité, « Tirs croisés », sur i>Télé. Avec elle, deux intervenants : Audrey Pulvar et Jean-Claude Dassier. C’est dans ce cadre retrouvé de journaliste, qu’elle anime, par exemple, des débats pour les élections municipales de Paris et les soirées électorales pour la chaine d’information du groupe Canal+. Élargie de 18 à 20 heures à la rentrée 2015, elle est renommée Le direct Ferrari.
En 2016, le Grand 8 est arrêté le 30 juin faute d’audience. Tirs croisés continue sur I‑Télé, et une nouvelle émission est mise en place sur C8 à la rentrée, Punchline – produite par la société Elephant d’Emmanuel Chain. Malgré les récents échecs d’audience de la journaliste, Vincent Bolloré, nouveau propriétaire du groupe Canal, appuie la création de l’émission.
Punchline est arrêtée une fois de plus faute d’audience en juin 2017 et Laurence Ferrari reprend alors le Grand Rendez-vous, diffusé en simultané sur Europe 1, après le départ d’Audrey Pulvar de C News. En septembre 2017 elle devient aussi joker d’Yves Calvi dans l’Info du vrai.
A la rentrée 2018 elle arrive sur Radio Classique où elle anime chaque jour en semaine Entrée des artistes, émission dans laquelle elle fait découvrir de jeunes musiciens.
Punchline reprend plus tard sur CNews avec plus de succès et Laurence Ferrari se partage alors entre CNews et Europe 1 à la suite du rapprochement entre les deux stations sous l’égide de Vincent Bolloré.
Le 13 septembre 2022, Lagardère News, par la voix de Constance Benqué, Présidente de Lagardère News, Patrick Mahé et Caroline Mangez, respectivement Directeur général de la rédaction et Directrice de la rédaction de Paris Match, annonce la nomination de Laurence Ferrari au poste de rédactrice en chef politique de Paris Match, effective au 19 septembre. Cette décision surprend les observateurs de la vie médiatique dans la mesure où la presse écrite n’est pas le domaine de prédilection de la journaliste. Parallèlement, elle conserve ses émissions sur CNews (Punchline) et Europe 1.
Publications
Poulenc : L’Histoire de Babar — Debussy : La boite à joujoux, interprété par Laurence Ferrari et son mari, le violoniste Renaud Capuçon, Erato, 2012
Collaboration
Comme beaucoup de journalistes, Laurence Ferrari « fait des ménages ». Ainsi, en avril 2007, elle anime le forum élections, organisé par le journal Elle. En 2013, elle anime également, le colloque « Familles monoparentales : sortir de l’impasse », en présence, notamment de Christiane Taubira, ministre de la Justice.
Ce qu’elle gagne
« Je gagne très bien ma vie, c’est vrai. […] Je suis gâtée car des maisons de couture me prêtent des habits, alors pas de coups de folie dans les magasins », Télé 2 semaines, du 20 août au 2 septembre 2005.
En 2008, Laurence Ferrari obtient 143 000 euros de dommages et intérêts pour atteinte à la vie privée, soit plus que n’importe qui en France, dans le cadre de 16 procès contre des journaux.
En 2010, alors qu’elle interroge Nicolas Sarkozy sur le salaire d’Henri Proglio, alors patron d’EDF, le Président de la République lui répond : « Bien sûr que je pourrais vous demander votre salaire,… Je suis sûr que si je le comparais à un smicard, cela choquerait beaucoup de Français. Ne jouons pas à ce jeu-là ».
Le 26 octobre 2010, sur RMC, Jean-Luc Mélenchon s’en prend au salaire de Laurence Ferrari : « elle gagne 1,1 million d’euros par an. Elle va en congé maternité pendant que des matermittentes (sic!), par centaines sur son propre média, n’ont même pas le droit d’être au chômage ni en congé maternité ».
Bien entendu, TF1 dément « Laurence Ferrari ne gagne pas 1,1 million d’euros par an ». Pour Le Point, « la rémunération de la journaliste, elle se situe plutôt autour de 30.000 euros par mois. Donc, sur 13 mois, le salaire de Laurence Ferrari s’élèverait à 400.000 euros annuels (sans compter l’intéressement, etc.) »
Sur son blog, Mélenchon persiste : « Allez hop ! Je reproduis l’article du « Matin » suisse. « La nouvelle recrue de charme du 20 h de TF1 toucherait une fortune pour lire un prompteur. Grégoire Corthay – le 02 septembre 2008, 21h33. Le Matin Bleu. À TF1, Laurence Ferrari gagnerait un revenu aligné sur celui de son prédécesseur, Patrick Poivre d’Arvor, selon Renaud Revel, rédacteur en chef à «L’Express». Elle toucherait 115 000 francs par mois ainsi qu’une prime annuelle de 418 600 francs, soit un revenu annuel total de 1,8 million! Selon Renaud Revel, la jolie Savoyarde a pu négocier ce pont en or dans la mesure où, en quittant Canal+, elle a fait une croix sur une partie des revenus de sa société de production. Interrogé sur RTL, David Pujadas, journaliste du 20h de France 2, a avoué que le salaire supposé de Laurence Ferrari le « faisait rêver », précisant qu’à France Télévisions « ce ne sont pas du tout les mêmes ordres de grandeur… »
Un an plus tard, toujours sur TF1, Jean-Luc Mélenchon retirera ses propos après que la journaliste lui ait dit : « Vous avez dit beaucoup de bêtise sur mon salaire, M. Mélenchon ».
En 2015 Télé2Semaines révèle qu’elle gagne entre 10.000 et 15.000 euros par mois – hors primes d’antenne, contre 50.000 à l’époque où elle présentait le JT de TF1.
Nébuleuse
Jacques Duquesne, Jean Pierre Montanay (ancien rédacteur en chef des reportages de « Punchline »), Thomas Hugues, Corrine Bouloud (ancienne d’Europe 1 où elle débute en même temps que Ferrari), Lorraine Willems avec lesquels elle partage le capital de Story Box, une maison de production, Stéphane Ruet (producteur, photographe pour Story Box et conseiller en communication), Laeticia Hallyday, Catherine Nay, Jean-Claude Dassier, Audrey Pulvar, Roselyne Bachelot, Élisabeth Bost, Hapsatou Sy, Emmanuel Macron, Yannick Bolloré.
Elle a dit
« Je ne pense pas que lorsqu’on fait de l’antenne, on puisse être profondément dérangeant. La présentation de certaines émissions implique d’être consensuel : il nous faut rassembler le plus grand nombre », Questions de femmes, 22 juin 2004.
« Ce qu’on vous demande avant tout (même si le physique compte, c’est évident !), c’est d’être une bonne journaliste. C’est la compétence qui prime, on ne fait pas une carrière de journaliste sur un physique », Questions de femmes, 22 juin 2004.
« Moi, je suis une fille de l’école publique, fervente défenseur de l’école laïque. Mes parents étaient profs. Pourtant, j’ai mis mes enfants dans le privé. […] parce que je pense qu’ils sont mieux encadrés, que l’on exige plus de rigueur », Top famille, janvier 2005.
« Oui, je suis ambitieuse ! J’irai aussi haut que je peux aller », Télé 2 semaines, du 20 août au 2 septembre 2005.
« Je vous interdis de me faire passer pour la nouvelle « bombe » de Canal ! Je suis avant tout une journaliste politique », Télé 7 jours, novembre 2006.
À la question : « Trouvez-vous que les informations à la télévision sont impartiales ? » Elle répond : « cela dépend de la chaîne, des horaires, des émissions et des journalistes. Ces derniers, dont je suis, ne sont peut-être pas complètement impartiaux, car chacun a son style, sa couleur… Mais je crois que, en regardant ce qui se fait sur l’ensemble des chaînes, on arrive à se faire une opinion objective », TV Magazine, 15 au 21 avril 2007.
« C’est vrai que la bulle dans laquelle nous évoluons nous fait parfois passer à côté de la réalité de ce pays », L’Express, 21 décembre 2009.
« Je pars du principe que nos enfants sont des citoyens du monde », Psychologie magazine, mars 2011.
« Pas question d’inviter Marine Le Pen à tout bout de champ, pour faire de l’audience et, au passage le lit du FN », L’Express, 11 mai 2011.
« On peut être attaché à l’indépendance d’une rédaction sans dire ‘Je fais la grève’. Faire la grève, c’est détruire l’outil de travail, et ça a été le cas. Le résultat, c’est qu’on a détruit l’outil de travail », Europe 1, 24 octobre 2017.
« Nous sommes dans un contexte de sécurité très tendu. Agressions contre les forces de l’ordre, passage à l’acte de déséquilibrés, violence acharnée entre bandes de jeunes, contre des livreurs, contre des femmes, encore et toujours. La sortie du confinement et de la pandémie ressemble à un véritable chaos. Qu’est-ce que vous proposez pour endiguer cette montée de la violence ? Est-ce que nous sommes dans une France orange mécanique ? », question posée à Marine Le Pen, CNEWS, 01/06/2021.
« La violence gratuite et impunie, c’est la fin de la démocratie et le début de la barbarie, nous n’en sommes hélas pas loin », CNEWS, 29/04/2024.
Ils ont dit
« Mélange de Cendrillon pour la grâce et de Robocop pour la volonté de fer », VSD, 6 juillet 2005.
« Elle a compris très tôt qu’on ne réussit pas si on ne travaille pas. Et après ses études, elle a tout de suite voulu partir à Paris car d’après elle, il n’y avait que là qu’on pouvait s’épanouir professionnellement. Et elle a eu la chance d’être soutenue par Catherine Nay à Europe 1. Après, elle est opportuniste et elle n’a jamais laissé passer sa chance. D’ailleurs, elle voulait tellement réussir dans l’univers des médias qu’elle me répétait tout le temps : “Même si je dois balayer les studios, je le ferai mais j’y arriverai.” », son père, Gratien Ferrari, Lyon Mag, 25 août 2008.
« Une femme à l’ambition chiquement pure et aux stratégies évidentes derrière une banalité sympa », Luc Le Vaillant, Libération, 20 janvier 2010.
« Le plafond de verre, elle ne connaît pas. Ça a l’air d’être une blonde qui sourit, en fait c’est une brune à poigne. Elle est en acier trempé. Et, elle est sans complexe dans le plaisir qu’elle prend à y arriver », un journaliste cité par Libération, 20 janvier 2010
« Le pire c’était cette perruche de Laurence Ferrari pérorant que je n’ai “ni idée, ni programme” et donc que je voulais juste qu’on parle de moi. Mais c’est elle qui en parlait! Et qui aurait osé lui dire, sur ce plateau de fruits de mer, que, précisément, le livre que je viens de publier en est un, à sa façon, et que de toutes façons j’en ai déjà écrit dix autres, des livres, et quelques milliers de pages de blog! On me dira d’accord mais il n’y a avait aucune page à colorier dedans. Je le reconnais. Et ce n’est pas écrit en corps 92 comme sur un prompteur. Tout s’explique ! », Jean-Luc Mélenchon, sur son blog, 17 octobre 2010
« Cette femme a osé dire, sur un plateau de télé, sans qu’un seul de ses confrères lui disent qu’elle est devenue folle : “les politiques passent, les chaînes restent”. C’est du Maurras traduit dans la langue de 2010 ! », Jean-Luc Mélenchon, 26 octobre 2010, sur RMC.
« Je ne dis pas qu’elle accepterait tout, dit une connaissance. Mais elle a plus d’ambition que de morale. » Que reste-t-il de celle qui en 2011 déclarait : « Pas question d’inviter Marine Le Pen à tout bout de champ pour faire de l’audience et, au passage, le lit du FN ! » Ou de celle qui animait un concert de soutien au mariage pour tous, puis remerciait Christiane Taubira pour «son courage» ? La blondeur autrefois estampillée TF1 évoque aujourd’hui les têtes d’affiche conservatrices de Fox News ». Adrien Franque, 16 septembre 2021, Libération.
« Évoquée par la presse britannique fin novembre 2007, la rumeur bruisse bientôt sur la Toile : Nicolas Sarkozy aurait emmené Laurence Ferrari à bord de son Falcon présidentiel pour une escapade dans un riad de Marrakech. Dans la foulée, la présentatrice de Dimanche plus, sur Canal Plus, est discrètement pistée par un paparazzi : durant quelques semaines, il la photographie se rendant discrètement à l’Élysée, parfois derrière les vitres fumées d’un véhicule officiel venu la récupérer en face de RTL, rue Bayard », Off Investigation, 19/09/2022.
« La rédaction était vent debout contre elle, nous a confié une ancienne de la SDJ. Confrontée aux baisses d’audience, elle prônait toujours moins d’info, privilégiant la vie quotidienne et les micros-trottoirs. Mais cela ne marchait pas », une ancienne membre anonyme de la SDJ de TF1, Ibid.
« J’ai en tête les mines consternées des collègues qui l’ont côtoyée depuis ses débuts et que je sonde dans le cadre de ce portrait, leur gêne à la lecture de ses papiers « flagorneurs », leur accablement devant « Punchline », une émission « cheap » et « indigne d’elle », leurs soupirs, aussi, en évoquant « la déchéance » de l’ancienne star de TF1, cette journaliste qu’ils imaginaient progressiste devenue porte-étendard d’une antenne qui ne l’est guère », Ina/La revue des médias, 15/10/2023.
« De toutes les filles de sa génération, beaucoup étaient plus brillantes ou matures qu’elle à leurs débuts. Mais c’est la seule qui reste. L’enjeu, dans ce métier, c’est de durer », Catherine Nay, Ibid.
Crédit photo : capture d’écran vidéo TF1 via Youtube (DR)