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Europe 1 et France Inter : le bal des pleureuses

9 août 2021

Temps de lecture : 4 minutes
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Europe 1 et France Inter : le bal des pleureuses

Temps de lecture : 4 minutes

Red­if­fu­sion esti­vale. Pre­mière dif­fu­sion le 14 juil­let 2021

Les journalistes des médias de grand chemin n’en reviennent pas : la liberté d’expression qu’ils prétendent défendre à corps et à cri, quotidiennement, s’invite dans leurs studios. Mais c’est une liberté qui ne pense pas comme eux. Que croyez-vous qu’il advint ? La liberté d’expression, ils n’en veulent pas finalement.

La rédaction d’Europe 1 ne supporte pas le pluralisme

Nous en par­lions déjà fin juin, 76 salariés (sur 204) dont 36 jour­nal­istes radio auraient, à la date du 7 juil­let 2021, déposé un dossier pour quit­ter Europe 1 dans le cadre de la rup­ture con­ven­tion­nelle col­lec­tive. Ce sont ceux qui s’étaient réu­nis en assem­blée générale début juil­let et s’étaient alar­més de la venue de per­son­nal­ités de « droite ou d’extrême droite ». Une assem­blée générale qui avait débouché sur deux jours de grève. Le con­flit se déroule dans le con­texte de la réor­gan­i­sa­tion de la radio voulue par Vin­cent Bol­loré et du rap­proche­ment avec CNews. Mal­gré les apparences, c’est une minorité qui se plaint.

Ce qui gêne ce groupe minori­taire de salariés, s’affirmant claire­ment de la gauche libérale lib­er­taire ? La venue de jour­nal­istes ayant des opin­ions poli­tiques un peu dif­férentes, comme Dim­itri Pavlenko, Lau­rence Fer­rari ou Sonia Mabrouk. Ils par­tent au nom de la lib­erté d’expression ? Au con­traire, leur départ se fait en fonc­tion du refus de cette même lib­erté.  Autres change­ments sur Europe 1, Patrick Cohen s’en va… pour retourn­er dans le giron de Radio France, il ani­mera « L’Esprit pub­lic », l’émission domini­cale de débat (com­prenez, d’absence de débat) poli­tique de France Cul­ture. Comme le ser­vice pub­lic est bon prince il pren­dra égale­ment du galon sur France 5, dans le mag­a­zine C à vous.

Sur France Inter, on ne veut pas plus de pluralisme non plus

Le refus du plu­ral­isme dans les médias (au nom de la lutte pour le plu­ral­isme) ne touche pas seule­ment la rédac­tion d’Europe 1. Il en va de même sur France Inter. Dimanche 4 juil­let 2021, la direc­trice de France Inter annonçait l’arrivée sur les antennes de la radio de Nat­acha https://www.ojim.fr/portraits/natacha-polony/  Polony, direc­trice de la rédac­tion de Mar­i­anne, Cécile Duflot, anci­enne député et Min­istre Europe Écolo­gie Les Verts, Alexan­dre Devec­chio, rédac­teur en chef adjoint du Figaro, et Éti­enne Ger­nelle, directeur du Point. Pas de quoi cass­er qua­tre pattes à un canard : ils vien­nent d’organes de presse inscrits dans le jeu démoc­ra­tique, même s’ils sont pour Polony et Devec­chio, de divers­es manières, cri­tiques de l’idéologie libérale lib­er­taire au pou­voir. Et cer­tains ont déjà offi­cié régulière­ment sur les antennes de Radio France, à l’image d’Alexandre Devec­chio dans l’émission « Les Infor­més » de Fran­ce­in­fo.

La Société des journalistes et son nombril

La réac­tion de la Société des jour­nal­istes de la sta­tion (ou de ceux qui rédi­gent les com­mu­niqués) donne une idée de la con­cep­tion en vigueur de la lib­erté d’expression et du plu­ral­isme poli­tique : « En tant que jour­nal­istes, à lapproche des échéances de 2022, nous con­sid­érons quoffrir aux audi­teurs « une boîte à out­ils pour leur per­me­t­tre de se forg­er une opin­ion » [ce sont les pro­pos de la direc­trice de France Inter] devrait pass­er par de la péd­a­gogie, du reportage (…) et non par un pan­el dopin­ions dans lesquelles il faudrait ensuite piocher, en choi­sis­sant le plus con­va­in­cant plutôt que le mieux informé ».

Les jour­nal­istes en place sur France Inter ne veu­lent surtout pas d’un pan­el d’opinion. Ils le dis­ent claire­ment, ils ne veu­lent qu’une seule opin­ion. Pourquoi ne pas con­tin­uer, en effet, à mul­ti­pli­er, comme il est d’usage sur France Inter, les reportages et out­ils d’information allant tous poli­tique­ment dans le même sens ?

Dis­cu­tant avec Nadine Mora­no, il y a peu, sur Cnews, cette dernière se plaig­nant de n’être jamais invitée sur France Inter, Pas­cal Praud réagis­sait ain­si : « France Inter, c’est de la pro­pa­gande ». Qui l’ignore ?  

Reste que, épi­der­mique, la réac­tion de la Société des jour­nal­istes de la sta­tion est d’autant plus tombée à plat que le ren­dez-vous quo­ti­di­en et mati­nal auquel par­ticiper­ont les qua­tre nou­veaux venus dur­era… 2 min­utes 30 et s’intitulera « En toute sub­jec­tiv­ité ». Et ce sera sous le con­trôle avisé de Nico­las https://www.ojim.fr/portraits/nicolas-demorand/  Demor­and. Peu de choses ? Il suf­fit de cela pour que les ten­ants des médias de grand chemin voient venir un risque au moins mondial.

Qu’en pense Lau­rence Bloch, direc­trice de France Inter ? « France Inter doit être un ter­ri­toire com­mun où l’on peut s’écouter, échang­er et s’entendre ». C’est loin d’être gagné.

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