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Accueil | Portraits | Sonia Mabrouk

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4 janvier 2024

Temps de lecture : 20 minutes

4 janvier 2024

Accueil | Portraits | Sonia Mabrouk

Sonia Mabrouk

Temps de lecture : 20 minutes

Une Tunisienne amoureuse de la France

Née en Tunisie le 17 décembre 1977, Sonia Mabrouk est une journaliste connue pour ses émissions d’information et de débat politique sur Public Senat, Europe 1 et CNews.

La jour­nal­iste nait en 1977 à Tunis et grandit dans le quarti­er de la Goulette, à une dizaine de kilo­mètres au nord-est de la cap­i­tale tunisi­enne. Enfant unique, elle est issue d’une famille de la haute société, proche de Bour­gui­ba. Son grand-père a été min­istre du Com­merce et son oncle ambas­sadeur en France entre 1973 et 1986, puis min­istre des affaires étrangères entre 1986 et 1987. Son père pos­sé­dait une société d’informatique dédiée à la numéri­sa­tion des col­lec­tions des musées tunisiens.

Elle baigne donc dans la poli­tique et la cul­ture depuis l’enfance.

Repérée par Jean-Pierre Elk­a­b­bach alors qu’elle tra­vaille pour l’hebdomadaire Jeune Afrique, elle débute sa car­rière télévi­suelle sur Pub­lic Sénat, chaîne dont le jour­nal­iste est alors prési­dent. Elle obtient sa nation­al­ité française en mai 2010.

Pre­mière Tunisi­enne à présen­ter les infor­ma­tions sur une chaîne nationale française, elle se démar­que par un style direct, n’hésitant pas relancer ses invités lorsqu’ils évi­tent ses ques­tions. Au début de sa car­rière, elle révélait que son mod­èle était Chris­tine Amar­pour de CNN, une inter­vieweuse qui n’hésite pas à pouss­er ses invités, et même les plus pres­tigieux, dans leurs retranche­ments. Elle a par ailleurs l’avantage d’être poly­glotte en français, arabe, anglais et ital­ien et a con­fié à Télé2semaines dévor­er « les télés du monde entier, arabe, espag­nole, ital­i­enne ».

Elle est actuelle­ment ani­ma­trice poli­tique sur Europe 1, et présen­ta­trice sur CNews. Con­nue pour son franc-par­ler, elle est par­ti­c­ulière­ment appré­ciée pour la qual­ité de ses inter­views politiques.

Par­al­lèle­ment à sa car­rière de jour­nal­iste, elle se lance dans l’écriture, avec un pre­mier ouvrage en 2017, Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille, et un sec­ond en 2018, Dans son cœur som­meille la vengeance. Quoiqu’ils vari­ent dans leur forme – le pre­mier se présente sous forme d’une con­ver­sa­tion libre et le sec­ond est un roman, ils sont tous deux l’occasion d’aborder des ques­tions d’actualité sous un angle littéraire.

Ils trait­ent large­ment de la ques­tion du ter­ror­isme islamiste. Il s’agit effec­tive­ment d’une ques­tion qui tient à cœur à la jour­nal­iste fran­co-tunisi­enne, avec de récentes pris­es de posi­tion con­tre la journée du voile à Sci­ences Po ou encore le port du burki­ni qui lui ont valu d’être taxée d’islamophobe.

Formation

Sonia Mabrouk com­mence ses études en Tunisie. Après avoir obtenu son bac à 16 ans à l’Institut Jeanne d’Arc de Tunis où, comme elle le con­fie au Jour­nal du Dimanche, « [l]es bonnes sœurs catholiques nous fai­saient appren­dre le Coran », elle pour­suit ses études à l’école de com­merce IHEC de Carthage. Elle pour­suit ses études à Paris, où elle arrive à 20 ans. Elle suit à la Sor­bonne un DEA et une thèse.

Parcours professionnel

Elle enseigne la ges­tion et le com­merce inter­na­tion­al durant deux ans à l’IHEC de Carthage, où elle a précédem­ment fait ses études. Elle se des­tine en effet au départ à une car­rière d’enseignante.

Elle com­mence sa car­rière en tant que jour­nal­iste pour Jeune Afrique, où elle entre grâce au jour­nal­iste fran­co-tunisien Béchir Ben Yahmed. Elle cou­vre pour l’hebdomadaire les sujets poli­tiques et socié­taux dans le monde et en France.

Trois ans plus tard, en 2009, elle obtient son pro­pre jour­nal sur la chaîne Pub­lic Sénat grâce au sou­tien de Jean-Pierre Elk­a­b­bach, alors prési­dent de la chaîne. Elle assure d’abord l’édition de 22h, puis l’émission de débats « On va plus loin », qu’elle assure jusqu’en 2017. Elle gagne avec cette émis­sion de débat de 90 min­utes sur les pro­jets et propo­si­tions de loi dis­cutés au Sénat ses let­tres de noblesse en tant que jour­nal­iste télévi­suelle. Elle se fait remar­quer pour son style franc et direct, n’hésitant pas à pos­er à ses invités des ques­tions qui fâchent et à les relancer.

En sep­tem­bre 2013 c’est à la radio qu’elle fait ses débuts en ani­mant « Le Débat des Grandes Voix » sur Europe 1 le same­di de 13h à 14h. Elle coanime égale­ment l’information du dimanche soir avec Patrick Roger.

De jan­vi­er à juin 2016 elle ani­me « Les Grandes Voix vous répon­dent », le dimanche de 19 à 20h. De sep­tem­bre 2016 à jan­vi­er 2017, elle a égale­ment ani­mé « Les Éclaireurs », émis­sion reprise par Nico­las Escoulan lorsque la chaîne choisit de faire plus de place aux Grandes Voix, avec des créneaux de dif­fu­sion en semaine de 17 à 18h en plus du same­di midi. À compter de sep­tem­bre 2019, elle présente l’entretien poli­tique de 8h15 dans la mati­nale de la station.

Elle rejoint l’équipe de CNews en sep­tem­bre 2017 avec « Les voix de l’info », et l’information de 17h – 19h. Suite à son change­ment d’émission sur Europe 1 en 2018, c’est la tranche 22 heures – minu­it de CNews qu’elle présente. Fig­ure rel­a­tive­ment con­sen­suelle, elle a acquis au cours de sa car­rière télévi­suelle une répu­ta­tion de sérieux et de rigueur. À par­tir de la ren­trée, elle est aux manettes de deux pro­grammes sur CNews : le « Midi News » qu’elle ani­me du lun­di au ven­dre­di entre 12 heures et 14 heures et le « Grand Ren­dez-Vous », le dimanche à 11 heures.

Elle com­mence égale­ment en 2017 une car­rière d’auteur avec la pub­li­ca­tion d’un pre­mier ouvrage, Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille. Elle enchaîne l’année suiv­ante avec un roman, Dans son cœur som­meille la vengeance. Ces deux ouvrages lui valent de pass­er du statut de jour­nal­iste à celui d’invitée, avec des inter­views et des plateaux TV nombreux.

En 2017, elle se fait remar­quer à l’occasion d’un échange vir­u­lent avec Mar­wan Muham­mad, prési­dent du Comité con­tre l’islamophobie en France dans l’émission de Thier­ry Ardis­son « Salut les ter­riens ! ». Elle lui reproche de se présen­ter comme par­lant au nom de tous les musul­mans abu­sive­ment : « Moi, ça me fait tou­jours rire les pro­fes­sion­nels qui par­lent au nom de tous les musul­mans et qui par­lent au nom de l’Is­lam. Par­don­nez-moi mon­sieur mais je tiens à vous le dire, vous êtes une car­i­ca­ture, vous êtes une impos­ture! […] Vous ne représen­tez rien. Absol­u­ment rien! Qui peut par­ler au nom des musul­mans? Per­son­ne, si ce n’est eux-mêmes. Ceux qui tra­vail­lent pour leur crèmerie, font leur miel sur l’Is­lam, ils ne représen­tent rien » (Audrey Kucin­skas, « Sonia Mabrouk n’a pas la même vision de l’islam que Mar­wan Muham­mad et le lui dit », L’Express, pub­lié le 10 avril 2017). Elle lui demande ensuite de prou­ver que son asso­ci­a­tion n’a aucun lien avec les Frères Musul­mans, accu­sa­tion à laque­lle Mar­wan Muham­mad choisit de ne pas répondre.

Deux ans plus tard, le 28 mars 2019, Mabrouk coince sur CNews un autre spé­cial­iste du dou­ble dis­cours, Bernard-Hen­ri Lévy.

L’ancien ter­ror­iste d’extrême-gauche Cesare Bat­tisti vient de fuir le Brésil, le gou­verne­ment Bol­sonaro nou­velle­ment élu ayant décidé de l’extrader, et s’est réfugié en Bolivie. Là-bas, il est arrêté puis livré aux autorités ital­i­ennes le 14 jan­vi­er, quar­ante ans après les faits. Sonia Mabrouk demande alors au philosophe s’il sou­tient tou­jours le ter­ror­iste d’extrême-gauche, que l’intelligentsia parisi­enne avait com­plaisam­ment cou­vé lors de son séjour en France entre 1990 et 2004. BHL avait écrit une let­tre à Lula lorsque celui-ci était prési­dent du Brésil pour le prier de ne pas livr­er Bat­tisti à la jus­tice. BHL peine à dis­simuler sa gêne : « Non, je ne lai pas soutenu sans faille, non. […] Je dis que quand un homme, accusé de crimes ter­ri­bles, se déclare inno­cent, moi je préfère quon évite lerreur judi­ci­aire. Ça veut dire que je préfère quon fasse crédit à cette procla­ma­tion dinno­cence. » Et Mabrouk d’enfoncer le clou : « Une par­tie de la gauche française en a fait un héros. Je me sou­viens com­ment il était dif­fi­cile de par­ler de lui, de ses assas­si­nats. Cer­tains se fai­saient vrai­ment vilipen­der. Un héros quon décou­vre assas­sin ».

À la ren­trée 2021, elle ani­me égale­ment le ren­dez-vous poli­tique du dimanche sur Europe1 à la place de Michael Darmon.

Sur le plateau de « Quelle Époque! », elle sug­gère à Élise Lucet de con­sacr­er un de ses vir­u­lents « Cash Inves­ti­ga­tion » à la ges­tion finan­cière de France Télévi­sions en faisant référence à une enquête du JDD.

Parcours militant

À cheval sur la France et la Tunisie, Sonia Mabrouk s’est dis­tin­guée par ses pris­es de posi­tion sur la ques­tion du ter­ror­isme islamique. Elle pose la ques­tion, notam­ment dans son ouvrage Dans son cœur som­meille la vengeance, des alter­na­tives qu’offre la civil­i­sa­tion européenne actuelle aux per­son­nes ten­tées par l’idéologie dji­hadiste. Elle en appelle à une véri­ta­ble « guerre idéologique » con­tre cette dernière (François de Labarre, « Sonia Mabrouk, l’échappée belle », pub­lié le 8 juil­let 2018 dans Paris Match). Elle souligne dans ce roman l’importance d’une réponse qui soit égale­ment spir­ituelle, à tra­vers la redé­cou­verte par son héroïne de ses racines chré­ti­ennes. Elle se définit elle-même comme de cul­ture musul­mane, croy­ant en Dieu mais non pra­ti­quante. Elle annonce ain­si dans une inter­view accordée à Pas­cal Lou­vri­er pour Causeur et pub­liée le 15 mai 2018, « je suis musul­mane mais j’adhère pleine­ment à la civil­i­sa­tion occi­den­tale ».

Elle con­damne vive­ment le traite­ment médi­a­tique des atten­tats ter­ror­istes en Europe, et notam­ment l’habitude de les met­tre sur le compte de la folie des auteurs. A ses yeux, c’est une rhé­torique qui bloque le débat dans la mesure où elle ne per­met pas d’analyser les moti­va­tions réelles des indi­vidus auteurs d’attentats. Elle insiste au con­traire pour par­ler de « sol­dats », de manière à per­me­t­tre la prise de con­science que ces actes s’inscrivent dans le cadre d’une guerre menée con­tre l’Occident.

Elle prend posi­tion face à l’actualité en avril 2016 en dénonçant sur Twit­ter la journée du voile organ­isée à Sci­ences Po Paris. Elle réag­it ensuite à la polémique sur le burki­ni par un autre tweet qui lui vaut d’être taxée d’islamophobe : « Der­rière le burki­ni, il y a surtout l’idéologie wah­habite et sa pro­pa­gande qui se répan­dent insi­dieuse­ment et dan­gereuse­ment #Tou­s­DesRem­parts ».

Sonia Mabrouk cherche par ailleurs à faire dia­loguer les cul­tures en ren­forçant la col­lab­o­ra­tion cul­turelle entre les dif­férents pays méditer­ranéens. Pour ce faire, elle par­ticipe avec le mil­liar­daire Marc Ladre­it de Lachar­rière à la créa­tion en 2010 de l’Association des musées mécon­nus de la Méditer­ranée (AMMed), asso­ci­a­tion qui tra­vaille en parte­nar­i­at avec l’UNESCO. Dans Paris Match, elle pré­cise qu’il s’agissait de « créer un réseau de petits musées qui n’avaient pas la notoriété du Lou­vre, explique cette dernière. Et après le print­emps arabe, il fal­lait con­tin­uer à ren­forcer les liens entre les rives de la Méditer­ranée ».

Distinctions

Elle reçoit en 2010 le Trophée 2010 de la Réus­site de l’Association France-Euro-Méditer­ranée (FEM).

Vie privée

Après avoir été en cou­ple avec le chef étoilé Guy Savoy depuis 2013, ils se mari­ent en 2021. Leur sépa­ra­tion est annon­cée par Sonia Mabrouk en novem­bre 2022. L’année suiv­ante, elle est aperçue au bras de Pas­cal Obis­po sur des clichés obtenus par Paris Match.

Publications

En 2017, Sonia Mabrouk pub­lie chez Flam­mar­i­on son pre­mier ouvrage, Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille. Le livre se présente comme une con­ver­sa­tion libre d’une petite-fille avec sa grand-mère, effrayée par la tour­nure que prend le monde qui l’entoure. La ques­tion du ter­ror­isme islamiste est déjà au cœur des ques­tion­nements de l’auteur.

En 2018, elle pub­lie un sec­ond ouvrage, Dans son cœur som­meille la vengeance, chez Plon. Elle fait cette fois le choix du roman pour met­tre en lumière les prob­lé­ma­tiques con­tem­po­raines d’identité française face à la men­ace islamiste. L’ouvrage, à tra­vers le regard de Lena, jour­nal­iste et héroïne du roman, se con­cen­tre sur la sit­u­a­tion des « lion­ceaux de Dae’ch », enfants élevés dès leur plus jeune âge pour être des com­bat­tants de l’organisation ter­ror­iste. C’est la redé­cou­verte de la foi chré­ti­enne, à l’échelle indi­vidu­elle – celle ici de Lena – et nationale, que l’auteur pose en réponse aux ques­tions dif­fi­ciles que pose le retour de ces enfants en France.

En 2019 paraît son troisième opus, Douce France, où est (passé) ton bon sens ? Let­tre ouverte à un pays débous­solé, où elle enfourche à nou­veau ses chevaux de bataille habituels (islam, inté­gra­tion, immi­gra­tion, école) dans le for­mat de l’essai. Elle y affiche sans ambages ses con­vic­tions, son affinité avec la pen­sée con­ser­va­trice et sou­verain­iste et son hos­til­ité à l’universalisme abstrait qui tient lieu de reli­gion à l’Occident post-chré­tien. Le livre est salué par son ami Math­ieu Bock-Côté qui vante les mérites de sa réflex­ion dans Le Jour­nal de Mon­tréal, le plus gros tirage de la Belle Province.

Après Insoumis­sion Française, un coup de boutoir con­tre les agents du déclin civil­i­sa­tion­nel (wok­istes, décolo­ni­aux, écol­o­gistes et fémin­istes rad­i­cales), elle fait paraître en 2023, Recon­quérir le sacré qui ren­con­tre un cer­tain écho auprès des milieux con­ser­va­teurs et catholiques du pays. Elle y décrit, dans ce plaidoy­er pour une réha­bil­i­ta­tion de la tran­scen­dance, son attache­ment pour la messe en latin. Il n’en faut pas plus pour être invité par les Veilleurs au théâtre Mon­tan­si­er de Ver­sailles aux côtés de Franck Fer­rand et recueil­lir les éloges de Finkielkraut dis­pen­sées au micro de Répliques.

Collaborations

Par l’entremise de Philippe Séguin, elle ren­con­tre Marc Ladre­it de Lachar­rière, énar­que, homme d’affaires et mécène, avec qui elle fonde l’Association des musées mécon­nus de la Méditer­ranée (AMMed), qui promeut des musées et lieux de cul­ture peu con­nus. L’objectif est, grâce au sou­tien de l’UNESCO, de favoris­er le dia­logue entre les dif­férents pays méditerranéens.

L’association tra­vaille sur des sup­ports var­iés allant des livres d’arts à la plate­forme numérique en pas­sant par les films-doc­u­men­taires. Ces derniers, co-pro­duits par Arte, met­tent en avant les dif­férents musées du pour­tour méditerranéen.

Proche du mem­bre de l’Institut Mon­taigne Hakim El Karoui et de son Club du XXIe siè­cle, elle a par­ticipé avec lui à une con­férence sur la poli­tique arabe de la France à l’Institut Français de Tunis en marge d’une vis­ite offi­cielle d’Édouard Philippe en 2018.

Depuis 2022, elle est mem­bre du jury du Prix Aujourd’hui présidé par Vin­cent Tré­mo­let de Villers.

Ce qu’elle gagne

Non con­nu.

Sa nébuleuse

Béchir Ben Yahmed : jour­nal­iste fran­co-tunisien, il est prési­dent-directeur du groupe Jeune Afrique. Il est le pre­mier à repér­er Sonia Mabrouk et à lui offrir un poste au sein de l’hebdomadaire Jeune Afrique suite à une can­di­da­ture spon­tanée de la jeune femme alors enseignante.

Jean-Pierre Elk­a­b­bach : il repère Sonia Mabrouk en 2000 alors qu’elle tra­vaille pour Jeune Afrique. C’est lui qui la fait entr­er sur Pub­lic Sénat alors qu’il en est prési­dent. Il a égale­ment repéré et lancé la car­rière de Léa Salamé, à laque­lle Sonia Mabrouk est sou­vent com­parée, pour son par­cours autant que pour ses orig­ines – la pre­mière ayant quant à elle des orig­ines libanaises.

Fabi­en Namias : directeur général d’Europe 1 entre 2013 et 2016, fait le pari de recruter la jour­nal­iste en 2013.

Con­stance Benc­qué : direc­trice générale du pôle news de Lagardère et prési­dente d’Europe 1, elle a repris les rênes d’Europe 1 en 2018 et a imposé Sonia Mabrouk au jour­nal de 8 heures pour l’interview poli­tique « au dernier moment, à la place d’un autre ». Elle lui témoignait de la sat­is­fac­tion un an plus tard, à l’heure des comptes, en admet­tant « qu’elle ne cesse de progresser ».

Patrick Roger : elle a co-ani­mé avec le mag­a­zine du dimanche soir sur Europe 1. L’homme est actuelle­ment directeur général de Sud Radio.

Cather­ine Nay et Charles Vil­leneuve : L’éditorialiste de Valeurs Actuelles et Europe 1, Cather­ine Nay, qu’elle qual­i­fie de « mod­èle » et Charles Vil­leneuve, dont la Let­tre A affirme qu’« il a veil­lé à son ascen­sion ».

Muriel Bey­er : son éditrice au édi­tions de l’Observatoire.

Meh­di Houas : ancien min­istre tunisien du Tourisme, il pré­side Talan, société de con­seil en inno­va­tion présente à l’international.

Elle l’a dit

« Mon ambi­tion, c’est de dur­er dans ce méti­er, je ne veux pas être une étoile filante. J’ambitionne de bien faire mon méti­er, je veux pren­dre le temps d’installer une image, un ton par­fois avec un peu d’impertinence » : dans une inter­view don­née à Hélène Reitza­um et Enguérand Renault pour Le Figaro, « Mabrouk : « Mon ambi­tion, c’est de dur­er dans ce méti­er », pub­liée le 3 avril 2013.

« À chaque nou­velle provo­ca­tion mise en scène par les exploiteurs de notre reli­gion, nous serons de plus ne plus nom­breux, j’en suis con­va­in­cue, à dénon­cer cette stratégie pour mieux réaf­firmer notre attache­ment à une reli­gion de paix, qui se vit et s’é­panouit dans la sphère privée. » : issu d’une tri­bune pub­liée sur Atlanti­co après avoir été qual­i­fiée d’ « arabe de ser­vice » par un core­li­gion­naire sur les réseaux sociaux.

« La civil­i­sa­tion chré­ti­enne est forte grâce à ses valeurs. Elle sur­vivra si les valeurs chré­ti­ennes sont défendues et portées haut et fort par les chré­tiens en France et ailleurs dans le monde » : dans une inter­view don­née à Char­lotte d’Ornellas et Geof­froy Leje­une pour Valeurs Actuelles, « Sonia Mabrouk : « la civil­i­sa­tion sur­vivra si les valeurs chré­ti­ennes sont défendues » » et pub­liée le 5 mai 2018.

« « Je suis Char­lie », ce n’est pas une oblig­a­tion, c’est une con­vic­tion. […] Etre « Char­lie », c’est défendre un bien pré­cieux, la lib­erté d’expression, c’est la lib­erté de car­i­ca­tur­er, c’est la lib­erté de trans­gress­er. C’est aus­si l’héritage d’un cer­tain esprit français » : le 6 jan­vi­er 2018 à l’occasion de l’évènement « Tou­jours Char­lie ! De la mémoire au com­bat » à Paris, aux Folies Bergères.

« La France n’est pas mul­ti­cul­turelle et ne peut l’être » : dans une inter­view de Louis Lecomte pour L’Incorrect pub­liée le 14 mai 2019.

« J’ai pris sur ce sujet le cas d’un pays que je con­nais bien car il est mon pays d’o­rig­ine : la Tunisie. Elle a pris sa part au niveau des migrants, notam­ment libyens après l’in­ter­ven­tion mil­i­taire fran­co-bri­tan­nique. Mais elle a aus­si su dire stop quand elle a estimé avoir pris un nom­bre de migrants suff­isant avant de men­ac­er les équili­bres iden­ti­taires, économique ou poli­tique. J’ai tou­jours été éton­née qu’on puisse tenir ce genre de dis­cours de l’autre côté de la Méditer­ranée, en Ori­ent, et plus générale­ment dans le Sud ; et qu’on ne puisse pas le faire en France ou en Europe. Tout sim­ple­ment parce que l’on cul­pa­bilise tout le temps les Européens. » : inter­view don­née à Valeurs Actuelles et pub­liée le 11 sep­tem­bre 2019.

Sur la coloni­sa­tion : « C’était un pro­tec­torat … Et puis, est-ce que tout est à jeter ? C’est aus­si un bel héritage qui per­met à des gens comme moi de sub­limer la France », Libéra­tion, 25 avril 2021.

Sa réac­tion au por­trait incisif de Libéra­tion« Il fal­lait que je dise du mal de la France, que je ne sois pas fière et il fal­lait que je vienne for­cé­ment dun quarti­er favorisé, ce qui explique selon Libéra­tion, pourquoi je ne tape pas sur la France », L’Heure des Pros, 28 avril 2021.

Elle juge la parole des jour­nal­istes « mal­heureuse­ment trop sou­vent stan­dard­is­ée », notam­ment sur des sujets comme l’Islam ou Daesh, Flo­ri­an Guadalupe, « Sonia Mabrouk regrette la parole « stan­dard­is­ée » des jour­nal­istes », Ozap, pub­lié le 22 sep­tem­bre 2017

On l’a dit à son sujet

Dans une inter­view don­née à Lead­ers et pub­liée le 04 avril 2010, elle rap­porte les pro­pos de Jean-Pierre Elk­a­b­bach à son égard : « Tu ne dois pas faire une car­rière mais con­stru­ire un des­tin ».

Jean-Marie Bayle, directeur de la rédac­tion de Pub­lic Sénat sur la qual­ité de son tra­vail : « J’aime sa manière de men­er les entre­tiens. Sonia a une élé­gante imper­ti­nence. Elle tra­vaille beau­coup, ne cesse de pro­gress­er. Out­re les inter­views, elle est égale­ment très à l’aise lors des débats. Avec elle aux com­man­des, le plateau s’anime ».

Mar­wane Ben Yahmed, actuel directeur de rédac­tion de Jeune Afrique dit à son sujet : « elle a choisi la dif­fi­culté. Pour quelqu’un qui vient de son milieu, après des études de com­merce, le chemin était tout tracé, elle aurait pu prof­iter de l’aide de sa famille mais elle a préféré se lancer dans le jour­nal­isme. Elle a fait le saut dans le monde de la télévi­sion avec une aisance qui m’a éton­né. ».

Solange Bied-Char­reton, « Sonia Mabrouk, étoile mon­tante du jour­nal­isme français », Valeurs Actuelles, arti­cle pub­lié le 12 mars 2017 : la jour­nal­iste la qual­i­fie d’ « étoile mon­tante du paysage audio­vi­suel français ».

Pour Acrimed, la jour­nal­iste n’est rien de moins qu’une « adver­saire poli­tique » : « Que Sonia Mabrouk, tôlière de l’émission « Midi News » sur CNews et inter­vieweuse poli­tique sur Europe 1, fasse office de chien de garde, qui pour­rait s’en éton­ner encore ? Que des élus de gauche con­tin­u­ent à répon­dre à ses invi­ta­tions mérite d’être sérieuse­ment inter­rogé. Qu’espèrent-ils face à un cadre aus­si ver­rouil­lé ? Les inter­views de San­drine Rousseau et d’Adrien Quaten­nens démon­trent bien que, quelles que soient leurs répons­es et leurs argu­men­ta­tions (qu’ils ne peu­vent jamais dévelop­per), Sonia Mabrouk excédera sys­té­ma­tique­ment son rôle et avancera ses idées. Pire : de telles inter­views lui facili­tent la tâche. Accepter de se pli­er au « jeu » des fauss­es questions/réponses, totale­ment cade­nassé et biaisé par Sonia Mabrouk, c’est en défini­tive la con­sid­ér­er comme une jour­nal­iste, et non comme l’adversaire poli­tique qu’elle est ».

Pour Valérie Toran­ian, direc­trice de la Revue des Deux Mon­des, elle « incar­ne ce que la France a de plus intel­li­gent à pro­pos­er en matière de lutte con­tre la déca­dence ».

Dans les colonnes de L’Incorrect, son con­frère et ami Math­ieu Bock-Côté la décrit en ces ter­mes : « Cest, je crois, la meilleure inter­vieweuse à œuvr­er au cœur de lespace pub­lic français. Les poli­tiques aiment se présen­ter à son micro alors quelle ne leur fait pas de cadeau, et sait les pouss­er élégam­ment au cœur de leurs con­tra­dic­tions. Mais elle leur offre la pos­si­bil­ité daller au fond des choses. De ne pas se con­tenter de surfer sur lactu­al­ité du jour, à tra­vers les for­mules con­v­enues engen­drées par une société médi­a­tique qui appau­vrit le domaine de la pen­sée. Elle leur per­met de dire le fond de leur pen­sée, sils en ont une »

Pour Franc-Tireur, organe du sémil­lant Raphaël Enthoven, elle est plaisam­ment surnom­mée « Notre-Dame de l’info » : « Une musul­mane laïque pour défendre les pathos trahis ? Du pain béni pour Bol­loré ».

Pour Causeur, elle a su s’arracher à ses déter­mi­na­tions iden­ti­taires et est une per­son­nal­ité de choix pour met­tre la gauche face à ses con­tra­dic­tions : « La ques­tion ici nest pas de savoir si Sonia Mabrouk a rai­son ou tort, mais de savoir si oui ou non elle a le droit de penser par elle-même sans que ses orig­ines con­di­tion­nent sa pen­sée, sans que cer­tains sujets lui soient inter­dits, sans quon lempêche de partager le résul­tat de ses réflex­ions. Ce droit, qui est tout sim­ple­ment la lib­erté de pen­sée, nest pas seule­ment celui de Sonia Mabrouk, cest aus­si le mien, le vôtre, le nôtre. Si elle le perd, nous le per­dons aus­si. La lib­erté de pen­sée meurt lorsquon renonce à sen servir : remer­cions donc Sonia Mabrouk davoir le courage den faire usage mal­gré les attaques que lui réserve si sou­vent cette bien-pen­sance qui pré­tend bien penser lorsquelle empêche de penser ».

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo CNews.

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