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Toujours plus de régulation (censure) pour Laurent Solly, DG de Facebook France

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28 juillet 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Toujours plus de régulation (censure) pour Laurent Solly, DG de Facebook France

Temps de lecture : 3 minutes

[Pre­mière dif­fu­sion le 27 févri­er 2020]

Le 24 février 2020, Laurent Solly, directeur général de Facebook France depuis 2013 et ancien collaborateur ministériel de Sarkozy ainsi que directeur adjoint de sa campagne présidentielle en 2007, était au micro de France Info. Il était interrogé sur les moyens mis en oeuvre par la plateforme aux 37 millions d’utilisateurs en France, pour contrôler toujours plus ce qui y est publié par les internautes.

Traquer les “fausses informations”

Sol­ly a rap­pelé sa farouche volon­té de “lut­ter con­tre les fauss­es infor­ma­tions”, en par­ti­c­uli­er dans le con­texte du coro­n­avirus. Face­book, grâce à ses équipes de “fact check­ing” (sic), met tout en œuvre pour sup­primer les fauss­es infor­ma­tions pou­vant met­tre en dan­ger ses util­isa­teurs comme cela a par exem­ple été le cas avec des pub­li­ca­tions relayant l’idée que boire un verre de jav­el per­me­t­tait de lut­ter con­tre le virus (sic). L’idée est aus­si d’aider “la bonne infor­ma­tion à cir­culer” comme en relayant sur le réseau, les gestes de préven­tion utiles face au virus.

Sol­ly est aus­si revenu sur le sujet plus épineux des accu­sa­tions améri­caines faites aux russ­es d’avoir manip­ulé le réseau social. Nou­velle obses­sion, que ce soit dans le cadre des élec­tions ou désor­mais par rap­port au coro­n­avirus. Le directeur général est resté mod­éré sur le sujet en expli­quant sim­ple­ment que “L’an dernier, au cours des neuf pre­miers mois, nous avons sup­primé 5,4 mil­liards de ten­ta­tives de créa­tions de fauss­es pages et de faux pro­fils.”. Était-ce des pages russ­es, ou peut être améri­caines, ou peut être même pas “fauss­es” comme celle de l’OJIM ? On ne le saura pas.

Réguler internet contre la « haine » par plus de censure

Inter­rogé par la suite sur l’affaire Griveaux, il a rap­pelé que la vidéo “n’a pas été vue, ni sur Face­book, ni sur Insta­gram” et que le “le blocage [des liens ren­voy­ant vers la vidéo] a été extrême­ment rapi­de”. “Beau­coup de pro­grès ont été faits pour lut­ter con­tre ces con­tenus nuis­i­bles, de haine, nous avons investi con­sid­érable­ment au cours des deux dernières années, plusieurs mil­liards de dol­lars.” Ajoute‑t’il, ce qui n’a tout de même pas empêché leur algo­rithme de cen­sur­er une une de Téléra­ma très récem­ment. On apprend aus­si par la même occa­sion qu’il y a 35 000 per­son­nes dans le monde, tra­vail­lant 24h sur 24, à la “mod­éra­tion” de Face­book. 35000 per­son­nes physiques aidées par l’intelligence arti­fi­cielle, un peu moins que la NSA améri­caine à laque­lle Face­book four­nit régulière­ment des informations.

Inter­rogé sur la loi Avia et le délai de 24h accordé au plate­formes pour retir­er des con­tenus illicites, il est allé jusqu’à évo­quer que cette durée n’était pas “le meilleur indi­ca­teur” et espér­er plus de rapid­ité pour faire dis­paraître ces vilains con­tenus. Il s’est tout de même inquiété du risque “de sup­primer trop de mes­sages, met­tant en cause la lib­erté d’expression ». Au, vu les actions de son entre­prise, cela ressem­ble surtout à de belles paroles lénifi­antes, comme dis­ait Jacques Chirac, les promess­es n’engagent que ceux qui les entendent.

Finale­ment, il sem­ble espér­er encore d’autres lois dans la suite d’Avia. “Il est néces­saire de mod­erniser et d’améliorer la régu­la­tion d’internet et des grandes plate­formes. Nous faisons des efforts mais nous ne pou­vons pas être seuls (…) Nous avons besoin du lég­is­la­teur. Seul, Face­book ne peut pas édicter toutes les règles.” Un avenir radieux s’annonce pour la cen­sure privée comme pour la cen­sure éta­tique. Mer­ci Lau­rent Sol­ly, mer­ci Face­book, mer­ci la loi Avia. Et mer­ci au lecteur qui nous a sig­nalé cette intervention.