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Taha Bouhafs, vrai antifa, « journaliste » à La bas si j’y suis et QG

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21 juin 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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Taha Bouhafs, vrai antifa, « journaliste » à La bas si j’y suis et QG

Temps de lecture : 4 minutes

L’activiste antifa grenoblois Taha Bouhafs, également actif dans le nord de Paris et au sein du mouvement « indigéniste », se fait maintenant passer pour journaliste afin d’être intouchable. Celui qui est intervenu – avec d’autres militants d’extrême-gauche – pendant les violences urbaines de Nantes cet été au jour et au lieu où des caméras ont été sciées au pied (il en avait d’ailleurs posté les photos), travaille maintenant pour Là bas si j’y suis, et a cosigné le manifeste fondateur du Nouveau Média d’Aude Lancelin, virée du Média, le QG.

Là-bas si tu y es

Un com­mu­niqué de Là-bas si j’y suis en date du 12 juin appelle à « la sol­i­dar­ité avec notre jour­nal­iste inter­pel­lé […] Taha Bouhafs a subi des vio­lences subies d’une inter­pel­la­tion au cours d’un reportage sur les tra­vailleurs sans-papiers dans les locaux de Chrono­post à Alfortville mar­di 11 juin 2019 […] Tout au long de son inter­pel­la­tion Taha Bouhafs a fait état de sa qual­ité de jour­nal­iste en exer­ci­ce ».

Il se trou­ve cepen­dant que les­dits tra­vailleurs sans papiers (donc délin­quants clan­des­tins) occu­pent une par­tie du site privé de Chrono­post et de la voie publique. Quant au « jour­nal­iste » il a été arrêté pour out­rage à agent. Il a «  décidé de porter plainte pour vio­lences poli­cières, indi­quant avoir eu l’épaule déboîtée lors de son arresta­tion et s’être fait pre­scrire 30 jours d’ITT par l’hôpital Hen­ri Mon­dor. Son télé­phone, qui se trou­ve être celui qui a filmé Alexan­dre Benal­la le 1er mai sur la place de la Con­trescarpe… a par ailleurs été placé sous scel­lés. [Il] était à l’époque mil­i­tant de la France Insoumise », écrit le média indépen­dant 94 Citoyens.

Les enfants de Daniel Mermet

Le site inter­net Là-Bas si j’y suis est la con­tin­u­a­tion sur inter­net de l’émission éponyme de l’activiste d’extrême-gauche Daniel Mer­met. Mal­gré des faits de har­cèle­ment moral, des méth­odes de man­age­ment dignes des pires ultra­l­ibéraux qu’il dénonçait à l’antenne et une ten­ta­tive de sui­cide de son ex-assis­tante dès 2003, relevés à l’époque par plusieurs médias d’extrême-gauche (CQFD, Acrimed), Mer­met et son émis­sion ont béné­fi­cié d’une forme d’impunité qui a duré jusqu’en 2013, notam­ment par son statut assumé d’émission d’extrême-gauche sur le ser­vice pub­lic radio­phonique (France Inter).

Olivi­er Cyran, jour­nal­iste de CQFD et du Monde Diplo­ma­tique – pour­tant régulière­ment invité chez Daniel Mer­met, a pub­lié sur le média mil­i­tant Arti­cle 11 une enquête sur le cli­mat social au sein de l’émission. Dès l’année suiv­ante, mal­gré le sou­tien de François Ruf­fin (Fakir), ancien col­lab­o­ra­teur de l’émission, elle a été amputée de 20% en sep­tem­bre 2013 puis sup­primée en juin 2014 ; elle a repris ensuite sur inter­net, forte de son audi­ence passée (450.000 audi­teurs), et de ses relais for­més par les AMG (audi­teurs mod­estes et géni­aux). En 2017 Daniel Mer­met a obtenu de faire recon­naître son licen­ciement « sans cause réelle ni sérieuse ».

Par­mi les col­lab­o­ra­teurs du site, qui revendique 30.000 vis­ites quo­ti­di­ennes, on trou­ve Gérard Mordil­lat (Mordil­lat Mord), Corinne Morel Dar­leux (Le Fond de l’air est Vert), Jean-Michel Dumay (Usage de faux), Didi­er Porte (Vive les médias), ou Aude Lancelin (“La Guerre des idées”). Mais aus­si Jonathan Duong ou Jérémy Younès… mis en valeur dans la très sovié­tique rubrique « les employés du mois », qui rap­pelle les « tableaux d’honneur » des usines avant la chute du rideau de fer

QG veut succéder au Média

On retrou­ve aus­si Taha Bouhafs dans les sig­nataires du man­i­feste du nou­veau média d’Aude Lancelin, QG, virée du Média qu’elle a pour­tant con­tribué à redress­er en le met­tant au ser­vice de la lutte des Gilets jaunes, entre autres de sa fac­tion gauchiste. Par­mi ces sig­nataires, dont on ne con­nait pas le degré réel de sou­tien, on trou­ve aus­si le réal­isa­teur Yves Bernanos, le fon­da­teur des Crises Olivi­er Berruy­er, l’ex-LFI Char­lotte Girard, l’ex-égérie des Gilets Jaunes Priscil­lia Ludos­ki, le philosophe Michel Onfray, ou encore la fon­da­trice du col­lec­tif pour Adama – et con­tre les « vio­lences poli­cières » Assa Traoré.

Quant à Taha Bouhafs, mêlé à la rumeur de Tol­bi­ac, mais aus­si à une agres­sion du can­di­dat LREM aux lég­isla­tives en Isère (il lui ren­voie l’accusation), il dit ne pas être plus mil­i­tant qu’un jour­nal­iste du Point… mais insulte et agresse les policiers à Tol­bi­ac, et ailleurs. D’étranges méth­odes pour un « jour­nal­iste », vrai ou faux.

Voir aus­si : Taha Bouhafs, portrait

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