Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Fabrice Arfi contre le Grand (méchant) Journal

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

3 octobre 2015

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Fabrice Arfi contre le Grand (méchant) Journal

Fabrice Arfi contre le Grand (méchant) Journal

Temps de lecture : 3 minutes

Fabrice Arfi, journaliste militant à Mediapart, a‑t-il été déprogrammé du « Grand Journal » de Canal+, l’émission phare d’une chaîne cryptée aujourd’hui au centre de tous les débats ?

C’est en tous cas ce qu’af­firme le jour­nal­iste. Dans un entre­tien accordé à Téléra­ma, celui-ci assure avoir été con­tac­té par l’émis­sion présen­tée par Maïte­na Biraben à l’oc­ca­sion de la sor­tie du livre Informer n’est pas un délit (Cal­mann-Lévy), qu’il codirige. « La pro­duc­tion parais­sait alors si embal­lée par le con­cept de l’ouvrage et la liste des jour­nal­istes qui y ont par­ticipé (Élise Lucet, Denis Robert, Gérard Dav­et, Fab­rice Lhomme, Benoît Col­lom­bat, Lau­rent Richard…) qu’elle me pro­pose même de venir par­ticiper à une “émis­sion pilote” », racon­te-t-il sur son blog. Une émis­sion pour de faux donc, mais avec en ligne de mire une sec­onde invi­ta­tion, en direct cette fois-ci et en exclusivité.

Prob­lème, entre l’in­vi­ta­tion informelle et la date fixée pour l’émis­sion, les équipes du « Grand Jour­nal » ont lu l’ou­vrage en ques­tion, con­statant la présence d’un chapitre con­sacré à leur patron, Vin­cent Bol­loré. « Le 9 sep­tem­bre, la pro­duc­tion, si allante la semaine d’avant, appelle, gênée aux entour­nures, la mai­son d’édition pour lui annon­cer que, finale­ment, euh…, com­ment dire ? en fait, eh bien, Le Grand Jour­nal ne fera rien de rien sur le livre », explique Arfi qui, après avoir envoyé un tex­to pour évo­quer ce qu’il con­sid­ère comme une « cen­sure » liée à Bol­loré, affirme qu’une source interne lui a don­né raison.

« Je ne sais pas s’il s’agit d’une cen­sure ou d’une auto-cen­sure, mais cela ne change rien au fond », ajoute-t-il, s’é­ton­nant que le « Grand Jour­nal », qui, explique-t-il, « a tou­jours été très cor­rect avec Medi­a­part sous Denisot et De Caunes, en dépit des sail­lies “apha­ti­ennes” », le dépro­gramme de la sorte.

Invitée de France Inter jeu­di 1er octo­bre, Maïte­na Biraben s’est défendue de ces accu­sa­tions, dev­enues mon­naie courante depuis le début de la sai­son à l’é­gard d’une émis­sion que le monde jour­nal­is­tique aime détester depuis le change­ment de direc­tion. « Vin­cent Bol­loré n’est pas dans mon oreil­lette et j’ai un cerveau. Il ne m’a jamais appelée pour me deman­der quoi que ce soit sur l’émission. Il n’intervient pas dans l’éditorial, il n’appelle pas. C’est nous qui déci­dons », a t‑elle tranché avant d’af­firmer qu’il était « faux » de dire que l’émis­sion avait dépro­gram­mé Fab­rice Arfi. « Il sera invité dans l’émission », a pré­cisé celle qui est déjà plongée dans une polémique après sa sor­tie sur le FN, un par­ti « au dis­cours de vérité ».

Depuis la reprise en main de Canal + par Vin­cent Bol­loré (qui a procédé à de nom­breuses mis­es à l’é­cart, a repro­gram­mé les Guig­nols en cryp­té et fait pass­er à la trappe des doc­u­men­taires gênants), les jour­nal­istes font front com­mun con­tre le « Grand Jour­nal », une émis­sion autre­fois chérie et aujour­d’hui d’au­tant plus haïe… Leur mon­stre serait-il en train de leur échapper ?

Voir notre portrait de Maïtena Biraben

Crédit pho­to : DR