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1 juillet 2020

Temps de lecture : 12 minutes

1 juillet 2020

Accueil | Portraits | Michel Denisot

Michel Denisot

Temps de lecture : 12 minutes

Football, Canal+ et Sarkozy

Michel Denisot est né en avril 1945 à Buzançais en Indre, il est journaliste, producteur et animateur de télévision, il a également été président de deux clubs de football français.

Formation

Orphe­lin de père à 5 ans, Michel Denisot suit deux années d’études au cen­tre d’apprentissage CARTIF (écoles de for­ma­tion pro­fes­sion­nelle ouvrant aux emplois d’ou­vri­ers ou d’employés qual­i­fiés) alors qu’il a 15 ans. Il a redou­blé trois fois sa pre­mière et deux fois sa ter­mi­nale, repas­sant l’épreuve du Bac­calau­réat à trois repris­es, sans suc­cès. Michel Denisot n’est déten­teur d’aucun diplôme.

Parcours professionnel

Michel Denisot fait ses débuts dans le jour­nal­isme en tant que pigiste dans la presse locale de Château­roux dans les années 1960.

1968

Il est pigiste pour les sta­tions régionales de l’ORTF de Limo­ges, Poitiers, Bor­deaux et Reims.

1969

Michel Denisot se fait engager dans l ‘équipe du jeu télévisé à suc­cès « Le Schmil­blic ».

1972

Michel Denisot décroche un poste comme homme à tout faire pour la chaine de l’ORTF (future TF1). Son tra­vail con­siste prin­ci­pale­ment à porter les boissons.

1975

Il co-présente le jour­nal télévisé de 13 heures en com­pag­nie d’Yves Mourousi et de Claude Pierrard.

1977

Michel Denisot rejoint le ser­vice des sports de la chaine TF1 en tant que com­men­ta­teur de football.

1980

Michel Denisot présente le jeu esti­val « La bonne con­duite », une émis­sion con­sacrée à la sécu­rité routière.

1981

Il est ani­ma­teur pour l’émission « Téléfoot ».

1984

Michel Denisot quitte la chaine TF1 et rejoint Canal. Sur la nou­velle chaine cryp­tée il pro­duira et présen­tera plusieurs émis­sions : le « 7/9 » (1984–1985), « Zénith » (1985–1987), « Mon Zénith à moi » (1987–1992), « Le Jour­nal du ciné­ma » (1992), « Demain » (1988–1990), « La grande Famille » (1990–1991), « Télés Dimanche » (1992), « À part ça » (1996–1998).

1987

Michel Denisot signe son retour sur TF1 en tant que présen­ta­teur de l’émission « Ciné-Stars ».

1989

Michel Denisot devient le prési­dent du club de foot­ball « La Berri­chonne » de Château­roux. Un poste qu’il occu­pera jusqu’en 1991. Durant cette péri­ode, il parvien­dra à faire mon­ter le club en deux­ième division.

1991

Fort de son suc­cès à la tête du club de foot­ball « La Berri­chonne » de Château­roux, Michel Denisot devient le prési­dent délégué du Paris Saint-Ger­main jusqu’en 1998. Durant sa prési­dence, le club gag­n­era un cham­pi­onnat de France, six coupes nationales et une coupe européenne.

1993

Michel Denisot est nom­mé directeur artis­tique des céré­monies du Fes­ti­val de Cannes.

1994

Il devient directeur artis­tique des céré­monies des César du cinéma.

1998

Michel Denisot est pro­mu directeur des sports de Canal ain­si que prési­dent d’Eurosport France (poste qu’il occu­pera jusqu’en 2001). Le prési­dent de la République Jacques Chirac le décore de la Légion d’honneur en récom­pense de son tra­vail à la tête du club de foot­ball du Paris Saint-Germain.

2001

Grim­pant les éch­e­lons de la chaine Canal, Michel Denisot est nom­mé directeur délégué de la chaîne.

2002

Michel Denisot rede­vient le prési­dent du club de foot­ball « La Berri­chonne » de Château­roux, poste qu’il occu­pera jusqu’en 2008.

2003

Avec la mul­ti­pli­ca­tion des chaines télévisées et celles du groupe Canal+, Michel Denisot prend la direc­tion de la chaine Sport+ et la chaine d’information en con­tin­ue i>Télé.

2004

Michel Denisot devient le directeur général adjoint du groupe Canal+ de Bertrand Méheut. Cette année là il revient à la télévi­sion en ani­mant l’émission Le « Grand Jour­nal » tous les soirs sur Canal+ de 19h à 20h.

2009

Le Paris Saint-Ger­main pro­pose à Michel Denisot de revenir à la direc­tion du club, un poste qu’il refusera.

Durant la con­férence de Copen­h­ague sur l’écologie et l’avenir de la planète, le prési­dent Nico­las Sarkozy choisit de s’expliquer sur les pro­jets engagés par la France sur ce sujet devant Michel Denisot. Dans cette inter­view le prési­dent de la république enchaîn­era les erreurs et bour­des sur le sujet écologique sans que jamais l’animateur ne le reprenne. Une atti­tude qui ne man­quera pas de mar­quer les médias et les poli­tiques sur la pas­siv­ité du journaliste.

2011

Michel Denisot et le « Grand Jour­nal » s’envolent pour la Côte d’Ivoire, ou le présen­ta­teur a réus­si à obtenir une inter­view extra­or­di­naire du prési­dent Lau­rent Gbag­bo, bat­tu aux élec­tions et refu­sant de céder le pou­voir. Une inter­view qui a beau­coup fait par­ler d’elle puisque Lau­rent Gbag­bo à la suite de sa défaite n’a pas été recon­nu par la com­mis­sion élec­torale inter­na­tionale (sous l’égide de l’ONU) et la plu­part des pays d’Afrique et d’Eu­rope, France com­prise. L’Élysée lais­sera échap­per son mécon­tente­ment sur cette ini­tia­tive de Michel Denisot, « On prési­den­tialise soudaine­ment un homme dont la vic­toire est pour­tant con­testée de toute part. On donne le sen­ti­ment de crédi­bilis­er sa démarche ». 

2012

Michel Denisot devient directeur de la rédac­tion du mag­a­zine Van­i­ty Fair dans sa ver­sion française.

2013

Il laisse sa place de présen­ta­teur du « Grand Jour­nal » sur Canal+ à Antoine de Caunes.

Cette même année, alors qu’il présente un des derniers numéros du « Grand Jour­nal » depuis la Croisette à Cannes, des balles à blanc sont tirées par un indi­vidu, provo­quant la panique dans le pub­lic et sur le plateau. Cet épisode a pro­fondé­ment mar­qué Michel Denisot, cer­tains avanceront même que cette séquence l’a poussé à quit­ter le « Grand Jour­nal ».

2018

Il ani­me “Le Jour­nal du Fes­ti­val” et “Pro­fes­sion…” sur Canal+. Par­al­lèle­ment, il est le présen­ta­teur de l’émission “En off” sur Paris Pre­mière.

2019

Denisot passe der­rière la caméra pour réalis­er une comédie bro­car­dant le monde du petit écran, Toute ressem­blance…, met­tant en scène Franck Dubosc dans le rôle d’un présen­ta­teur star du 20 heures, der­rière lequel on devine sans peine la fig­ure d’Yves Mourousi. Fait curieux et vague­ment inquié­tant, aucune pro­jec­tion de presse n’est organ­isée avant la sor­tie. Le film, qui sort en salles en novem­bre 2019, ren­con­tre un échec embar­ras­sant en salles, ne rassem­blant qu’un peu plus de 100 000 spec­ta­teurs au bout de trois semaines d’exploitation, pour un bud­get s’élevant à 8 mil­lions d’euros. Un ratage d’une mag­ni­tude com­pa­ra­ble à l’époustouflant Ciné­man de Yann Moix, où Dubosc était déjà présent.

Publications

  • Brèves de vies, Fayard, 2014.
  • Nico­las Sarkozy, Au bout de la pas­sion, l’équilibre…, 1995 (entre­tiens avec Michel Denisot).
  • Le Berry : du foot et des hommes, (avec Lau­rent For­t­at et Sébastien Péaron), La Bouinotte édi­tions, 2003.

Filmographie

  • Incog­ni­to, 2009.
  • Bref – je crois que j’ai croisé Michel Denisot, teas­er de la série « Bref », 2011.
  • L’amour dure trois ans, 2012.

Ce qu’il gagne

En 2012, sur le plateau du « Grand Jour­nal» le can­di­dat à la prési­dence de la république Nico­las Dupont-Aig­nan est invité par Michel Denisot et Jean-Michel Aphatie. Le can­di­dat sou­verain­iste y par­le alors chô­mage et pau­vreté, et finit par s’emporter sur les deux ani­ma­teurs leur deman­dant de com­mu­ni­quer leur salaire : « Don­nez-nous votre salaire, com­bi­en vous gag­nez ? Com­bi­en vous gag­nez ? Dites-le aux Français ! Vous n’oserez pas le dire ». Mais Michel Denisot refuse « de polémi­quer », répon­dant que « ça ne le regar­dait pas » avant de con­clure que son salaire à lui (à Dupont-Aig­nan) était « payé avec ses impôts ». Plus tard Nico­las Dupont-Aig­nan s’expliquera sur cette alter­ca­tion : « Ce n’é­tait pas du tout prévu. Mais ce qui m’avait choqué, c’est que quand je par­lais du chô­mage et de la mis­ère des gens, les téléspec­ta­teurs ne voy­aient pas mais Denisot et Aphatie se foutaient de ma gueule. Ils rigo­laient ensem­ble (…) C’é­tait un mépris qui m’é­tait insup­port­able et j’ai mal réa­gi — peut-être — encore que je suis assez con­tent de leur avoir demandé des explications ». 

Parcours militant

En 1995 Michel Denisot pub­lie un livre d’entretiens avec Nico­las Sarkozy. Cer­tains de ses con­frères jour­nal­istes cri­tiquent alors ce choix. À la suite de cet ouvrage, Michel Denisot déclar­era être « resté un ami très proche de Nico­las Sarkozy depuis cette époque ».
En 2002, il déclar­era avoir voté pour la can­di­date Arlette Laguiller, avant de pré­cis­er : « Je n’ai pas de for­ma­tion, je ne suis mem­bre de rien, à part de la con­frérie du fro­mage de tête, aujour­d’hui dis­soute, je suis sans éti­quette » dans les colonnes du jour­nal Libéra­tion.

Peu avant les élec­tions prési­den­tielles de 2012, le site Pre­mière pro­pose un sondage en ligne sur les inten­tions de vote de cer­tains grands jour­nal­istes. On y retrou­ve Michel Denisot qui selon les inter­nautes pencherait d’avantage du côté de Nico­las Sarkozy avec 40%, et 37% pour François Hollande.

Collaborations

Non ren­seigné.

Récompenses

Michel Denisot a reçu l’Ordre du Mérite Agri­cole, remis par le social­iste Jean Gla­vany. Jacques Chirac le décor­era de la Légion d’Honneur en 1998.

Il a dit

« Pour me remerci­er, il m’a invité à dîn­er et le per­son­nage m’in­téres­sait. Il assumait com­plète­ment l’am­bi­tion suprême. Dire que j’appartiens à son cer­cle rap­proché est une bêtise », à pro­pos des rumeurs cir­cu­lant sur sa prox­im­ité avec Nico­las Sarkozy, QG, 2010. 

« J’ai eu envie d’ar­rêter à Cannes, quand le fou a tiré 2 coups de feu sur la Croisette… J’ai vu ça comme un signe, ça m’a mar­qué, je me suis dit que ça voulait peut-être dire quelque chose », Le Parisien, 2013.

« Entre ceux qui par­tent et ne le dis­ent pas — soit la majorité des acteurs et sportifs français — et lui qui le dit, mon choix est fait. Et il n’a pas “lâché” la France : les employés des com­merces qu’il tient ici sont très con­tents de leur sort », dans TVmag à pro­pos du départ de l’acteur Gérard Depar­dieu de France, 2014.

« (Manuel Valls) quelqu’un qui a une grande pop­u­lar­ité et qui ne crée pas d’empathie arti­fi­cielle », Michel Denisot, Le Figaro, 2015.

« Quand je coupais des dépêch­es à Cognacq-Jay et que je por­tais le café à Elk­a­b­bach, ce n’était pas ter­ri­ble mais j’étais con­tent déjà. En fait, je ne pre­nais pas beau­coup de vacances et il y a tou­jours un moment où j’ai rem­placé quelqu’un. Les seuls con­cours que j’ai réus­sis ce sont les con­cours de cir­con­stances », Fran­ce­In­fo, 2019.

Ils ont dit

« Et tou­jours ses inter­views min­i­mal­istes, très policées comme lui. Impas­si­ble. Un qual­i­fi­catif qui l’a­gace », Libéra­tion, 2002.

« Le 1er mars 1995, le jour­nal­iste de Canal + Michel Denisot pub­lie un livre d’entretiens avec Nico­las Sarkozy, “Au bout de la pas­sion, l’équilibre”. Tout au long du livre, Michel Denisot ne fait que servir la soupe à Nico­las Sarkozy. L’objectif est de mon­tr­er aux lecteurs que le jeune Sarkozy est en réal­ité un homme poli­tique raisonnable, calme et équili­bré », Bel­la Ciao, 2008.

« Il a tou­jours besoin d’adrénaline. Dès qu’il peut, il saute sur l’occasion (…) Il aime bien les inter­views un peu improb­a­bles. Il avait adoré ren­con­tr­er le Dalai Lama au Bouthan, David Bowie à New York. Il dit tou­jours que c’est l’école Mourousi », un mem­bre de la chaine Canal+, 20 min­utes, 2011.

« Par­fois cri­tiqué pour son côté lisse et con­sen­suel, l’an­i­ma­teur, au car­net d’adress­es à faire rou­gir Michel Druck­er, a con­stru­it sa car­rière comme il l’a tou­jours enten­du », Le Figaro, 2015.

« Michel Deni­sot est un très bon profes­sion­nel, malheu­reu­se­ment peu géné­reux, a‑t-il écrit. Ses invi­tés doivent surtout le met­tre en valeur. Il n’aide pas. Il reçoit dis­tant, à peine bien­veillant. Il se sert des autres mais se garde bien de les aider. Il est à l’af­fût du piège qu’il pour­rait ten­dre », Jean-Pierre Coffe dans son livre auto­bi­ographique « Une vie de Coffe », 2015.

« Même s’il n’est pas nom­mé­ment cité, on recon­naît facile­ment le bon­homme. En poste dans la quo­ti­di­enne de Canal+ la sai­son dernière, le philosophe Ollivi­er Pour­riol, recon­ver­ti pour l’occasion en chroniqueur télé, a pu en effet à loisir observ­er de l’intérieur le fonc­tion­nement de la vit­rine en clair de la chaîne cryp­tée. Notam­ment celui de Michel Denisot, à la tête du « Grand Jour­nal » depuis neuf saisons. Et tout ça n’est pas joli joli. De fait, Denisot ne serait qu’un « croc­o­dile » rég­nant sur un univers où « on attaque les petits, on flat­te les grands ». Au fil de ce livre inti­t­ulé On/Off, ce sont les autres qui par­lent le mieux du grand man­i­tou. Pour­riol entend ain­si, à son sujet : « Pré­da­teur pour tous et proie pour per­son­ne, c’est lui qui régule tout son écosys­tème. » Mieux encore : « On bal­ance des chroniqueurs à prox­im­ité du super-pré­da­teur et on regarde qui s’en sort […] Les gens obser­vent et atten­dent le coup de griffe ou de dents. », VSD, 25 avril 2013.

« Par­fois cri­tiqué pour son côté lisse et con­sen­suel, l’animateur, au car­net d’adresses à faire rou­gir Michel Druck­er, a con­stru­it sa car­rière comme il l’a tou­jours enten­du. », Le Figaro, 2015.

« Michel Denisot est un très bon pro­fes­sion­nel, mal­heureuse­ment peu généreux, a‑t‑il écrit. Ses invités doivent surtout le met­tre en valeur. Il n’aide pas. Il reçoit dis­tant, à peine bien­veil­lant. Il se sert des autres mais se garde bien de les aider. Il est à l’affût du piège qu’il pour­rait ten­dre », Jean-Pierre Coffe dans son livre auto­bi­ographique Une vie de Coffe, 2015.

« L’idée de cet exer­ci­ce d’autodérision est née lors d’un dîn­er au Fes­ti­val de Cannes. Attablé à côté de la patronne d’UGC, Brigitte Mac­cioni, Michel Denisot com­mence à racon­ter les couliss­es du «JT». Elle se pas­sionne pour des bruits de couloirs, les vacheries en régie, ces jour­nal­istes aveuglés par les lumières de la célébrité, les échos d’un tout petit monde qui, hélas, ne font pas un bon film. », Le Figaro, 13 décem­bre 2019.

Sa nébuleuse

Jean-Pierre Elk­a­b­bach, André Rous­se­let, ancien député social­iste, ancien préfet et min­istre de l’in­térieur, qui fut égale­ment chef de cab­i­net adjoint de François Mit­ter­rand et fon­da­teur de Canal+. Pierre Les­cure, Marc-Olivi­er Fogiel, Charles Biétry, ancien directeur délégué de la chaîne télévisée beIN Sport. Ari­ane Massenet, Christophe Decha­vanne, Yves Mourousi, Xavier Cou­ture, Dominique Far­ru­gia, Jean-Michel Aphatie, Claude Pier­rard, Brigitte Mac­cioni, direc­trice générale adjointe d’UGC.

Crédit pho­to : Oli­tax via Wikimé­dia (cc)

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