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Un numéro de Causeur sur le grand changement de la population française : ces vérités si difficiles à dire

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21 septembre 2021

Temps de lecture : 4 minutes
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Un numéro de Causeur sur le grand changement de la population française : ces vérités si difficiles à dire

Temps de lecture : 4 minutes

La revue mensuelle Causeur consacre dans son numéro de septembre 2021 un dossier au changement de population en France. Plus que le contenu des articles, la couverture du journal a provoqué des réactions outrées d’une partie de la classe politique et médiatique. Mais ne serait-ce pas une nouvelle diversion pour éviter de parler du fond de la question, l’immigration massive que subissent les Français ?

Avant d’évoquer la con­tro­verse sur la cou­ver­ture du numéro de sep­tem­bre de Causeur, qui est somme toute assez dérisoire, il appa­rait plus impor­tant de s’attarder sur quelques-uns des arti­cles fort intéres­sants sur le change­ment de la pop­u­la­tion française sous l’effet de l’immigration, présents dans la dernière livrai­son du men­su­el dirigé par Élis­a­beth Lévy.

Le basculement de la population française en cartes et en chiffres

Dans le dossier que Causeur con­sacre à l’immigration, l’article de l’Observatoire de l’immigration et de la démo­gra­phie apporte des élé­ments de poids.

À par­tir d’informations mis­es en ligne sur le site de France stratégie, un organ­isme rat­taché au Pre­mier min­istre, sur « la ségré­ga­tion rési­den­tielle en France » parues en 2020, on y con­state que la pro­por­tion des jeunes de moins de 18 ans nés de par­ents extra-européens dans la pop­u­la­tion urbaine explose dans tout le pays. Des mono­gra­phies com­para­nt la sit­u­a­tion entre 1990 et 2017 en Seine Saint Denis, à Orléans, Poitiers et Nîmes en don­nent une illus­tra­tion d’autant plus sai­sis­sante que l’étude de France stratégie sous-estimerait les don­nées de l’INSEE mobil­isées. L’étude com­plète sur ce que nous appren­nent les cartes de France Stratégie est disponible sur le site de l’OID.

L’auteur de « Islam­o­pho­bie, intox­i­ca­tion idéologique », Philippe d’Iribarne, un ancien directeur de recherche au CNRS, s’attarde sur un phénomène peu étudié par les sci­ences sociales en France, celui de l’exode de la pop­u­la­tion de souche sous l’effet d’une immi­gra­tion extra-européenne mas­sive. Philippe d’Iribarne souligne notam­ment les con­tra­dic­tions du dis­cours offi­ciel sur l’assimilation, qui à bien des égards ne fonc­tionne plus.

Dans un arti­cle con­sacré à la honte d’être français, le pro­fesseur de philoso­phie Vin­cent Cous­sidière fait un his­torique de cette afflic­tion dont Jean Paul Sartre serait l’un des initiateurs.

Il souligne que l’idéologie migra­toire qui sacralise l’étranger est encore défendue par cette gauche qui con­sid­ère qu’être français n’est pas une identité.

L’ancien préfet Michel Aubouin illus­tre dans arti­cle sur « l’échange iné­gal » l’exportation par la France de jeunes diplômés et « l’importation de familles sous qual­i­fiées aux mœurs rétro­grades ». Un sujet dont beau­coup pressen­tent la réal­ité et qui est enfin décrit de façon argu­men­tée. L’auteur de l’article con­clut de cette poli­tique délétère du gou­verne­ment français qu’elle provo­quera à court terme « un durable appau­vrisse­ment du pays ». N’est-ce pas déjà le cas, seront-on ten­té de lui répondre…

Erwan Seznec démon­tre dans un arti­cle inti­t­ulé « Les retraites, moteur de l’immigrationnisme », l’illusion du recours à l’immigration pour résoudre le prob­lème du manque de coti­sants pour financer les retraites. Il égratigne au pas­sage les lead­ers syn­di­caux qui pra­tiquent une omer­ta sur la supercherie de l’immigrationnisme.

La couverture, objet unique de la polémique

Mais ce ne sont pas les con­tri­bu­tions de qual­ité au dossier sur l’immigration de Causeur qui ont sus­cité des réac­tions à gauche, mais la cou­ver­ture représen­tant des bébés sous le titre : « souriez, vous êtes grand rem­placés ! ».

Il n’en fal­lait pas plus que la fine fleur de la gauche morale s’enflamme. La « Min­istre déléguée auprès du Pre­mier min­istre chargée de l’É­gal­ité entre les femmes et les hommes, de la Diver­sité et de l’É­gal­ité des chances » (vous pou­vez repren­dre votre souf­fle) indique sur Twit­ter le 17 septembre :

« La “une” de #Causeur, que je ne pub­lierai pas, est abjecte. Soyons clairs : der­rière la théorie com­plo­tiste du “grand rem­place­ment” fondée sur la couleur de peau ou l’o­rig­ine eth­nique se cache du racisme décom­plexé. La @DILCRAH ( Délé­ga­tion Inter­min­istérielle à la Lutte Con­tre le Racisme, l’An­tisémitisme et la Haine anti-LGBT (NDLR) l’a sig­nalée au Pro­cureur de la République ».

Le site de revue de presse Fdes­ouche a con­sacré une page aux autres réac­tions out­rées : Christophe Cas­tan­er, Aude Lancelin, Thomas Portes, etc.

Que retenir de cette séquence d’emballement aus­si soudain que dérisoire ? Alors que la pub­lic­ité et le CSA (dit Cen­sure sous Astreinte) ne cessent de pro­mou­voir la représen­ta­tion de la « diver­sité » de la pop­u­la­tion en don­nant à voir des per­son­nes de dif­férentes orig­ines, le faire pour évo­quer le change­ment de pop­u­la­tion en cours serait répréhen­si­ble, voire pour­rait être assim­ilé à du racisme.

La gauche morale entend con­serv­er le mono­pole des représen­ta­tions sym­bol­iques, afin de ne don­ner qu’une ver­sion, for­cé­ment pos­i­tive, de l’immigration dans la société française. À ce stade, on peut bien par­ler d’un débat inter­dit, à tout le moins ren­du extrême­ment dif­fi­cile sous le poids d’une nomen­klatu­ra qui tient les leviers du pou­voir et des insti­tu­tions. La suite de cette affaire risque bien de relever de la chronique judi­ci­aire. Une de plus.