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Loi immigration : au-delà du brouhaha médiatique, “l’extrême droite” a‑t-elle vraiment gagné ?

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15 janvier 2024

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Loi immigration : au-delà du brouhaha médiatique, “l’extrême droite” a‑t-elle vraiment gagné ?

Loi immigration : au-delà du brouhaha médiatique, “l’extrême droite” a‑t-elle vraiment gagné ?

Temps de lecture : 3 minutes

« Ce quinquennat sera marqué à jamais du sceau de cette infamie » réagit Sandrine Rousseau lors de l’adoption du texte, le 19 décembre 2023. Chassons toute inquiétude : « ce texte d’extrême droite et attentatoire aux droits humains fondamentaux » remporte l’adhésion de 68% des français informés d’après l’enquête commandée par Le Figaro. Entre indignations et effusions de joies, médias et personnalités politiques réagissent à une loi immigration qui pose les bases. Revue de presse.

Affolement des médias progressistes

Faire la revue de presse d’un événe­ment aus­si con­tro­ver­sé que la loi immi­gra­tion implique de pren­dre en compte des avis tranchés : en pre­mier lieu, l’affolement des médias pro­gres­sistes. Pour Medi­a­part, qui par­le de « course aux droites extrêmes », « le vrai prob­lème, ce n’est pas l’immigration, c’est Emmanuel Macron ».

L’indignation sans lim­ite sem­ble être le mot d’ordre au sein des jour­naux du même camp : Libéra­tion va jusqu’à dénon­cer une « déchéance démoc­ra­tique » et ne manque pas de not­er une trahi­son vécue par l’aile gauche de La République en Marche autour du « bar­rage à l’extrême droite  ».  Pour Olivi­er Fau­re, pre­mier secré­taire du PS, Emmanuel Macron « adopte mot pour mot le pro­gramme du RN » alors même qu’Elisabeth Borne, ex-Pre­mière min­istre, tweete sur X que « la manœu­vre du RN a échoué. » Emmanuel Macron n’adopte pas la même stratégie et s’en dédouane en déclarant dans C à Vous le 20 décem­bre 2023 « Est-ce que c’est le texte du gou­verne­ment et de la majorité ? Non. »

Joie contenue du côté conservateur

Côté con­ser­va­teur, les médias man­i­fes­tent une joie con­tenue entre sat­is­fac­tion face aux avancées et à l’ouverture du débat médi­a­tique et reven­di­ca­tions sup­plé­men­taires. Cer­tains quo­ti­di­ens à l’image de Boule­vard Voltaire ten­tent de tem­pér­er l’emballement en analysant les réac­tions de per­son­nal­ités poli­tiques : « Zola, avec son “J’accuse”, est relégué au musée des ringardis­es. » D’autres restent cri­tiques : le texte est « trop à gauche pour la droite, trop à droite pour la gauche » pour Valeurs Actuelles.

Au-delà de l’unanimité des Répub­li­cains et des mem­bres du Rassem­ble­ment nation­al, pour Éric Zem­mour, la loi immi­gra­tion « porte si bien son nom : elle con­firme que l’immigration est la loi » déclare-t-il dans une tri­bune accordée au Figaro.

Pour sa part, ce dernier relate aus­si sur Insta­gram la joie partagée au sein du Rassem­ble­ment nation­al : « C’est une vic­toire idéologique du RN puisque la pri­or­ité nationale est inscrite dans cette loi » (Marine le Pen) et les excla­ma­tions des adver­saires de la loi ; avant de laiss­er place aux opin­ions de son directeur adjoint de la rédac­tion, Yves Thréard, qui con­clut ain­si : « La loi immi­gra­tion ne mérite pas tous les excès d’indignation enten­dus ces dernières heures. Ce texte ne chang­era pas grand-chose à la vague migra­toire à laque­lle notre pays est exposé. »

Sur France Inter, pour les chroniqueurs de Le Télé­phone Sonne, le choix du nou­veau gou­verne­ment témoigne, dans la même lignée, d’un vire­ment à droite assumé de La République en Marche, déce­vant une frange de son électorat.

Finale­ment, serait-ce la fin du « en même temps » d’Emmanuel Macron ? se demande Le Point.

Les déci­sions du nou­veau gou­verne­ment Attal, for­mé en par­tie avec des sou­tiens de Nico­las Sarkozy, ne tarderont pas à nous don­ner un début de  réponse.