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Rivarol privé d’aides à la presse

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1 juin 2022

Temps de lecture : 3 minutes
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Rivarol privé d’aides à la presse

Temps de lecture : 3 minutes

C’est un exemple de plus du couvercle qui pèse de plus en plus sur la liberté d’expression. L’hebdomadaire Rivarol – dont chacun peut penser tout à fait ce qu’il veut, y compris beaucoup de mal – est privé d’aides à la presse.

Une tribune dans Le Monde le 7 mars 2022

C’est une péti­tion signée d’historiens, de per­son­nal­ités divers­es que nous évo­querons plus loin qui a entraîné cette mesure. Une trentaine de per­son­nes con­sid­éraient que cette « pro­pa­gande salit le tra­vail des his­to­riens ». La péti­tion remar­que pour­tant que la com­mis­sion par­i­taire des pub­li­ca­tions et agences de presse (CPPAP) réu­nie en 2018 avait accordé son impri­matur au jour­nal et renou­velé les avan­tages qui résul­tent du numéro d’immatriculation : TVA à taux réduit (2,1% au lieu de 20%), tar­ifs postaux préféren­tiels et accès aux aides à la presse.

Tout jour­nal qui appar­tient à la caté­gorie des pub­li­ca­tions d’information poli­tique et générale (IPG) et qui cou­vre en principe tout le champ de l’actualité y a droit. La péti­tion, qui demandait l’annulation de l’immatriculation du jour­nal en tant qu’IPG, ajoute « pour autant que ces infor­ma­tions ten­dent à éclair­er le juge­ment des citoyens ». Mais qui sera l’arbitre des élé­gances pour déter­min­er les « bonnes infor­ma­tions » qui vont « éclair­er le juge­ment des citoyens » ? Les sig­nataires de la pétition ?

Des signataires intéressants

Par­mi les sig­nataires, out­re les inévita­bles Beate et Serge Klars­feld, et le non moins inévitable Dominique Sopo, prési­dent de SOS racisme, on remar­quera les noms des habituels enne­mis de la lib­erté d’expression :

  • Tris­tan Mendès-France, respon­s­able de Stop Hate Money ;
  • Rudy Reichs­dadt, directeur de Con­spir­a­cy Watch ;
  • Valérie Igounet, direc­trice adjointe de Con­spir­a­cy Watch, chercheuse et voleuse de doc­u­ments à ses heures ;
  • Rachel et Daniel Barnon, respon­s­ables des Sleep­ing Giants France, le nom des respon­s­ables de cette entre­prise lib­er­ti­cide appa­raît pour la pre­mière fois publiquement.

Voir aus­si : Vidéo, Sleep­ing Giants, les nou­veaux inquisiteurs !

La technique du salami

Le jour­nal est privé d’aides qui pour­raient représen­ter 100K€ par an. L’hebdomadaire n’a certes plus le lus­tre d’antan, et il est lois­i­ble de détester, con­damn­er, mar­quer des désac­cords avec ses pro­pos ou de les con­sid­ér­er insup­port­a­bles. Mais ce sont des opin­ions, le jour­nal à notre con­nais­sance n’appelle pas à la vio­lence con­tre tel ou tel groupe, telle ou telle per­son­nal­ité. Et, en dépit des lois lib­er­ti­cides Pleven/Gayssot et con­sorts, les opin­ions ne sont pas des dél­its. Cha­cun con­naît la tech­nique du sala­mi, on en coupe une tranche, puis une autre, puis encore une autre et à la fin le sala­mi a dis­paru. Le sala­mi de la lib­erté d’expression et de la lib­erté d’opinion ne se coupe pas en tranch­es. La mesure qui frappe Rivarol est un atten­tat de plus con­tre les lib­ertés concrètes.