L’information est devenue un terrain de guerre. Comme dans toute guerre, des camps s’affrontent à mort, y compris sur le plan financier. Aujourd’hui, on assiste à un nouvel épisode de cette guerre avec l’attaque au portefeuille que vient de subir Causeur.
Causeur blacklisté
Le journal d’Élisabeth Lévy est menacé financièrement après avoir été blacklisté par toutes les régies publicitaires, le site Causeur ne peut plus placer de réclame sur ses pages et donc avoir les revenus publicitaires associés. Un manque à gagner qui menace directement le budget de cette revue et donc son existence. Ce n’est pas le premier site visé par un tel processus. Valeurs Actuelles ou encore Boulevard Voltaire ont déjà fait les frais de ces méthodes.
Le but est bien entendu la fermeture ou la faillite de ces sites, le second amenant le premier. Une méthode plus vicieuse que les habituelles condamnations dans les tribunaux de la République au nom de certaines lois telles que la fameuse loi Pleven. Le choix des sites est délibéré et laissé à l’appréciation des internautes.
Sleepling giants, les censeurs 2.0
Derrière cette manœuvre se trouvent les Sleepings Giants, ces censeurs 2.0, dont les méthodes nous rappellent les heures les plus sombres que ces messieurs sont si enclins à dénoncer. Il y a quelques mois, nous avions relevé que n’importe qui pouvait pressurer un annonceur en lui mettant sous le nez une annonce présente sur un site « infréquentable ». N’importe qui peut se faire auxiliaire de censure et obtenir gain de cause sur le simple poids de la pression sociale. Une méthode hors de tout cadre juridique, sans aucun socle solide. Qui fait la liste des sites infréquentables ? Quels critères les rendent infréquentables ?
Voir aussi : Élisabeth Lévy, portrait
Silence honteux des principaux médias
Dans une société un tant soit peu normale, la presse, dont les expédients financiers sont de plus en plus précaires et où, sans l’intervention de quelques hommes fortunés, la plupart des grands groupes auraient déjà mis la clé sous la porte, cette presse dénoncerait ces Sleepings Giants dont on sait que les lubies peuvent viser plus ou moins n’importe qui un jour. Il n’en est rien. Les grands groupes de presse, Le Monde, Télérama, BFM ou encore Mediapart soutiennent ces initiatives. Est-ce une certaine arrogance qui les assure de ne jamais craindre ce genre de menaces financières ou une adhésion au projet liberticide de ces Sleepings Giant qui les poussent à se positionner ainsi ? Sans doute un peu des deux.
Quoi qu’il en soit, nous observons ainsi une double pression sur les sites et les médias non alignés. En haut, les chaînes comme CNews sont menacées de perdre leur fréquence d’antenne ou sont signalées par l’ARCOM ; en bas, les sites de réinformation sont la cible des internautes se payant un militantisme low-cost en dénonçant des plateformes qu’ils considèrent malsaines et à proscrire. Rien de neuf, en somme, pour les lecteurs assidus de l’OJIM.