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L’Express surveille l’Instagram d’Erik Tegnér pour s’occuper

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26 octobre 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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L’Express surveille l’Instagram d’Erik Tegnér pour s’occuper

Temps de lecture : 3 minutes

Erik Tegnér, ardent défenseur de l’alliance des droites et à l’origine – avec quelques autres — de la Convention de la droite de septembre 2019, est sorti en soirée (comme le font une grande partie des jeunes) dans la nuit du 16 au 17 octobre. Il a par la suite publié des “stories” sur son compte Instagram de cette dernière, sans doute un peu trop rapides (là aussi, comme le font une grande partie des jeunes). Mais Camille Vigogne Le Coat, de L’Express, n’ayant sans doute que peu de choses à écrire, a trouvé le moyen d’en faire tout un article.

Attention lors de vos soirées, L’Express veille !

A l’origine de cet arti­cle, deux pho­tos pub­liées par Teg­nér. L’une d’elles mon­tre deux per­son­nes faisant sem­blant d’être voilées avec la légende “Hal­lal” et la sec­onde mon­tre des gens faisant la fête avec la légende “Alcool, fête, femmes… L’is­lam poli­tique, pas mon truc”.

L’Express s’est donc empressé de récupér­er des cap­tures d’écran de ces deux pho­tos pour en faire tout un arti­cle inter­ro­gatif sur le pos­si­ble “déra­page islam­o­phobe” (sic) du mil­i­tant “en plein débat sur le voile”. Allant jusqu’à deman­der des expli­ca­tions à ce dernier qui leur a répon­du “C’est de la provoc pour mes potes, mais ce n’est pas non plus choquant. Je fais ce que je veux en soirée : faire la fête, boire, s’a­muser sans prise de tête. C’est aus­si ça être Français. J’ai pas envie d’être pru­dent et de me met­tre au Coca, de devenir cinglé du con­trôle. A moins qu’on ne soit déjà dans une société de vig­i­lance et de déla­tion ?

Mais L’Express, pen­sant tenir un vrai sujet, souligne la sup­pres­sion de ces deux pho­tos par Teg­nér et con­clut par un “Trop tard”, son­nant comme un glas. La jour­nal­iste, pas­sant pour­tant du temps sur Insta­gram, ignore sans doute qu’une “sto­ry” Insta­gram ne dure que 24h après quoi elle s’ef­face automatiquement…

Cette fois, la sauce ne prend pas

Libéra­tion aurait aus­si repris cette “infor­ma­tion” comme le con­fie Teg­nér à Valeurs Actuelles, mais le jour­nal a prob­a­ble­ment fait demi-tour devant le ridicule de cette non-infor­ma­tion, car aucune trace d’un quel­conque arti­cle n’est trou­vable. Au final, n’en déplaise aux « grands reporters » de L’Express, la presse se fiche de ce non-événement.

Lors de l’émission “Le Grand Jury RTL — Le Figaro — LCI”, Marine Le Pen a tout de même été inter­rogée sur cette pseu­do-polémique mais elle a coupé court au sujet, rap­pelant le ridicule de com­menter deux pho­tos Insta­gram. Et flop. Les jour­nal­istes ne sem­blent d’ailleurs pas l’avoir con­tred­ite ni pour­suivi sur le sujet.

Pas facile tous les jours de sor­tir des arti­cles vrai­ment intéres­sants quand on est jour­nal­iste d’un média de grand chemin. A moins que l’Express en train de per­dre la moitié de ses effec­tifs et une grande par­tie de ses lecteurs, n’en soit à racol­er les pho­tos Insta­gram de la moitié de la France… Plus dure sera la chute ?

PS : Il sem­ble que le « jour­nal­isme de dénon­ci­a­tion » soit l’apanage de cer­tains (pas de tous, bien enten­du) jour­nal­istes de l’hebdomadaire. Fin 2018, Jérôme Dupuis appelait tran­quille­ment au saccage de la Nou­velle Libraire (con­sid­érée droitiste) à peine ouverte au Quarti­er Latin. Un appel suivi d’effet puisque la librairie – au milieu d’un remar­quable silence médi­a­tique – a été plusieurs fois vic­time d’attaques et de dépré­da­tions par la suite. Un esprit caus­tique (ou cynique) pour­rait dire qu’au moins cette fois un arti­cle de l’hebdomadaire a été lu et que sa con­clu­sion a été mise en appli­ca­tion pra­tique et rapide.