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Enquête sur la mainmise culturelle de l’audiovisuel public par la gauche

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31 octobre 2021

Temps de lecture : 14 minutes
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Enquête sur la mainmise culturelle de l’audiovisuel public par la gauche

Temps de lecture : 14 minutes

Le Figaro Magazine du 24 octobre 2021 a publié une longue enquête, signée de trois journalistes chevronnés, sur un phénomène connu depuis longtemps mais rarement évoqué dans la presse nationale, celui de la prégnance absolue des idées du monde libéral libertaire dans le secteur public audio-visuel : Radio France et France Télévisions. Une situation souvent étudiée par l’Ojim. Nous livrons un extrait de cette enquête exemplaire, qui fourmille d’exemples, sans commentaires, une semaine après sa parution. Le texte complet se retrouve sur Le Figaro Magazine et en digital sur le site du Figaro.

ENQUÊTE — Une propagande insidieuse se déverse, au fil des programmes de France Inter, Info, Culture et des émissions politiques de France Télévisions, sur les électeurs français. Aux frais du contribuable.

Il est 7h, le 8 octo­bre. La Pologne vient de défi­er l’Union européenne et le som­met Afrique-France com­mence, mais le jour­nal de France Inter ouvre sur une infor­ma­tion « édi­fi­ante » et « exclu­sive » : une agence d’intérim sur deux accepterait les deman­des des entre­pre­neurs du BTP de leur fournir de la main‑d’œuvre « de type européen ». Le test­ing « inédit » réal­isé par SOS-Racisme — via seule­ment 69 appels télé­phoniques — est présen­té sans con­tra­dicteur, ni mise en per­spec­tive. La journée com­mence bien.

Vient ensuite le catéchisme de Thomas Legrand sur la lutte con­tre le dérè­gle­ment cli­ma­tique, domaine dans lequel France Inter rivalise par­fois d’intransigeance avec Gre­ta Thun­berg. Le chroniqueur poli­tique dresse la liste des 11 argu­ments « qui fleurent bon ce poi­son de la pen­sée » qu’est, selon lui, « le bon sens » : « Ils ont tous un petit morceau de per­ti­nence », mais vis­eraient surtout à « nous auto­con­va­in­cre que ce serait mieux de ne rien faire » . Ne pas dire, donc, que l’empreinte car­bone de la France est « ridicule » com­parée à celle de l’Inde, de la Chine et des États-Unis. Ni que « la tech­nolo­gie nous sauvera » et que la décrois­sance serait économique­ment et sociale­ment insouten­able, surtout pour les plus pau­vres. Ne jamais par­ler d’ « écolo­gie puni­tive » car ce qui est bon pour la planète ne saurait être une puni­tion. Dans l’audiovisuel pub­lic, on adore dress­er des listes mais là, l’éditorialiste a sim­ple­ment repris celle établie par la revue sci­en­tifique de l’université de Cam­bridge et adoubée par le Giec (Groupe d’experts inter­gou­verne­men­tal sur l’évolution du cli­mat). Amen !

Cam­pagne oblige, en cette ren­trée, sur les cent vingt min­utes de mati­nale quo­ti­di­enne, trois min­utes de chronique ont été accordées à nos con­frères Alexan­dre Devec­chio (Le Figaro et Le Figaro Mag­a­zine), Nat­acha Polony (Mar­i­anne et BFMTV) ou Éti­enne Ger­nelle (Le Point). Trois fois trois min­utes par semaine, tout au plus, pour écouter autre chose que la pen­sée dom­i­nante : cela équiv­aut à moins de 2 % du temps d’antenne heb­do­madaire entre 7h et 9h. La séquence où ils inter­vi­en­nent est inti­t­ulée « en toute sub­jec­tiv­ité », pour ras­sur­er la Société des jour­nal­istes de France Inter, qui s’est émue du choc cul­turel infligé !

Réu­nis­sant près de 15 mil­lions d’auditeurs chaque jour, en audi­ence cumulée, les radios du ser­vice pub­lic tein­tent le débat nation­al. Elles le font avec le bud­get colos­sal de 600 mil­lions d’euros, le déploiement d’une quan­tité iné­galée d’émetteurs sur tout le ter­ri­toire et presque sans pub­lic­ité, ce qui garan­tit un con­fort d’écoute que la con­cur­rence leur envie.

Histoires édifiantes

En charge de la revue de presse mati­nale de France Inter, du lun­di au ven­dre­di, suiv­ie par près de 2 mil­lions d’auditeurs depuis 2017, Claude Askolovitch offi­cie sur l’antenne publique Arte. Le soir, dans « 28 Min­utes », il racon­te des his­toires édi­fi­antes, comme celle, le 8 octo­bre, du boulanger Makram Akrout, lau­réat du grand prix de la baguette de tra­di­tion française. La récom­pense : 4000 euros et le titre de four­nisseur offi­ciel de l’Élysée, pour un an. Ce gag­nant a tout pour plaire à l’auteur de Nos mal-aimés, ces musul­mans dont la France ne veut pas . Pensez, « un boulanger, fils de boulanger, venu de Tunisie, clan­des­tine­ment d’abord, pour gag­n­er son pain et qui avait con­quis sa citoyen­neté et nos palais » !

Las, des inter­nautes arabo­phones déter­rent sur le compte Face­book du gen­til boulanger des partages de mes­sages au fort relent islamiste. L’Élysée ne veut plus de son pain, au grand dam du chroniqueur de France Inter. « Makram, c’est vrai, relayait par­fois des mes­sages assez idiots, énervés, venus d’autres pro­fils » recon­naît-il, mais puisqu’il n’y avait « pas d’appel au dji­had ou au meurtre » pourquoi s’émouvoir de ce qu’il con­sid­ère comme de sim­ples man­i­fes­ta­tions de « mau­vaise humeur »  ? Morale de l’histoire, selon Claude Askolovitch : « L’idée que nos passés élec­tron­iques nous assiè­gent […] est une malé­dic­tion com­mune, mais quand l’islam est la grande peur, cer­taines fâcheries vous font plus vite tomber. » 

« Nos jour­nal­istes font de l’info , se défend la direc­trice de l’information de France Inter Cather­ine Nayl. On n’est pas une radio d’opinion, on a des lignes édi­to­ri­ales — ce qui est très dif­férent. On n’a pas une unique sen­si­bil­ité sur toute l’antenne qui déplairait ou plairait à nos audi­teurs. Notre objec­tif con­siste à trans­met­tre une infor­ma­tion fiable, plurielle, indépen­dante afin de per­me­t­tre au pub­lic de dis­pos­er d’outils pour com­pren­dre les dif­férents enjeux. De nom­breux débats ont lieu sur nos antennes, à l’image du récent face-à-face entre Dominique Reynié et Pas­cal Blan­chard sur l’identité nationale. Si sen­si­bil­ités il y a, ce ne sont pas celles des jour­nal­istes qui com­posent la rédac­tion de France Inter et de nos autres antennes. On se pose des ques­tions, entre nous, dans les rédac­tions pour essay­er d’avoir la cou­ver­ture la plus juste des sujets. On peut par­fois se tromper, mais il y a tou­jours une hon­nêteté intel­lectuelle de notre part. » 

« Jésus est pédé »

Au ray­on « humour », le par­ti pris est assumé depuis longtemps. Les catholiques y con­stituent une cible de prédilec­tion. La jour­nal­iste de Valeurs Actuelles Char­lotte d’Ornellas se sou­vient encore du numéro par­ti­c­ulière­ment grat­iné de « l’humoriste » Daniel Morin en sep­tem­bre 2018. Il y fan­tas­mait sa rela­tion avec elle, en susurrant : « Les petites cathos d’extrême droite, ça me plaît, ça me fait chavir­er, ça me trans­porte, ça m’excite. » Rires gras dans le stu­dio quand il décrit une pénible séquence sado­ma­so avant de con­clure : « Nous fer­ons l’amour comme deux berg­ers allemands. » 

En jan­vi­er 2020, le « chanteur récréatif » Frédéric Fromet a, lui, grat­i­fié les audi­teurs d’Inter d’une vari­a­tion sur le thème  Jésus est pédé . Devant l’abondance des cour­ri­ers de protes­ta­tion, Frédéric Fromet s’est excusé… d’avoir pu paraître insul­tant à l’égard des homo­sex­uels en util­isant le terme « pédé » : « Je con­state que ma chronique est ratée. Elle n’avait pour but que de dénon­cer l’homophobie. J’ai été si mal com­pris que j’ai même heurté une asso­ci­a­tion LGBT. » …

« Merci les fachos »

Pas découragée, La Manif pour tous vient de saisir le CSA pour con­tester l’apologie de la GPA faite par le jour­nal­iste Christophe Beau­grand pen­dant douze min­utes sur France 2, face à une ani­ma­trice émue. Pour le col­lec­tif, « le ser­vice pub­lic n’a pas à présen­ter de manière angélique une pra­tique inter­dite et con­sti­tu­tive d’un délit en France parce qu’elle est une alié­na­tion des femmes. En mil­i­tant ouverte­ment pour l’exploitation repro­duc­tive des femmes, le ser­vice pub­lic s’engage dans une voie dangereuse ». 

Le rire est un vecteur d’idéologie. L’émission de l’après-midi, « Par Jupiter ! », ani­mée par Char­line Van­hoe­nack­er et Alex Vizorek, deux ressor­tis­sants belges tru­cu­lents, en est la preuve. La pro­duc­trice de l’émission s’est filmée le 16 sep­tem­bre devant une affiche d’Éric Zem­mour qu’elle a affublé d’une mous­tache rouge hitléri­enne. Elle y grif­fonne un « Zob » et encour­age ses 312.000 abon­nés sur Twit­ter à faire de même. « #Par­Jupiter lance un mou­ve­ment nation­al de LOL activism : toi aus­si, poste ton Zob ! » , écrit-elle. Dans la même veine, Aymer­ic Lom­pret, chroniqueur de l’émission, a salué mi-octo­bre le prélève­ment de la rede­vance télé par un sonore « Mer­ci les fachos d’avoir payé pour qu’on dise que vous êtes des gros cons ! » Ces « sol­dats de la blague », « ouvri­ers de la rigo­lade », « les têtes à claques » , comme ils s’appellent eux-mêmes, sont des vir­tu­os­es et leur agilité impres­sionne, mais le ren­dez-vous fausse­ment déjan­té des après-midi de France Inter répond aux mêmes tro­pismes et vise tou­jours les mêmes cibles, sans surprise.

« Subjectivités »

Un sketch de Guil­laume Meurice, chroniqueur réguli­er de l’émission, enten­du début sep­tem­bre, résume « l’esprit mai­son » : l’humoriste s’y moque de la « droite du panache » des jeunes adhérents LR qu’il a ren­con­trés au Parc flo­ral. Le stu­dio s’esclaffe au sim­ple énon­cé de la séquence : « J’ai passé un dimanche après-midi avec Léopold, Marie-Char­lotte et Charles-Henri. » 

« Il y a des sen­si­bil­ités divers­es. On ne les a pas pesées sur une bal­ance pour trou­ver le point d’équilibre par­fait à tout instant, se défend encore Cather­ine Nayl. Chaque chronique ne peut pas plaire à tout le monde. » « Nous ne sommes pas dans l’arrogance, renchérit Dana Hasti­er, direc­trice des antennes et de la stratégie édi­to­ri­ale de Radio France. Il nous arrive de com­met­tre des erreurs dans tous les domaines, l’info ou l’humour. Et puis Radio France, ce n’est pas que Guil­laume Meurice ou Char­line Van­hoe­nack­er ! On pèse lourd dans la vie cul­turelle et intel­lectuelle du pays au-delà des deux “blagounettes” du mois qui ont agacé quelques per­son­nes et par­fois nous-mêmes. Nous faisons tra­vailler des tal­ents, donc des sub­jec­tiv­ités qui n’engagent qu’elles-mêmes. Sur le ter­rain des humoristes, nous en comp­tons 24 sur nos antennes, extrême­ment dif­férents. Qu’ont en com­mun Daniel Morin et Tan­guy Pas­tureau ? Nous avons aus­si François Morel, dans un reg­istre poé­tique, beau­coup de jeunes… Il y a un équili­bre dans la diver­sité. Je ne pense pas que telle ou telle chronique engage la total­ité du groupe Radio France. » 

Dana Hasti­er réfute en bloc les accu­sa­tions de par­tial­ité : « Je ne peux pas man­quer de m’interroger sur le fait que nos résul­tats d’audience doivent déranger ! On représente un ser­vice pub­lic puis­sant, avec 15 mil­lions d’auditeurs chaque jour, et France Inter y con­tribue à hau­teur de 6,6 mil­lions de per­son­nes. Et par­mi eux, il y a de plus en plus de jeunes, et toutes les caté­gories de la pop­u­la­tion, dont les class­es populaires. » 

Polémique monstre

Le traite­ment du « cas » Zem­mour est à part. À France Télévi­sions, on a fait assaut de vir­u­lence envers le « jour­nal­iste-pas-encore-can­di­dat ». Lau­rent Ruquier a sus­cité une polémique mon­stre dans l’édition du 11 sep­tem­bre de « On est en direct », la seule émis­sion du ser­vice pub­lic où l’ex-journaliste du Figaro Mag­a­zine a été reçu depuis 2016, en ne se don­nant même pas la peine de respecter les apparences de la neu­tral­ité. « Vous avez une image fausse sur tout » , a lancé l’animateur de France 2 à son invité. Les audi­ences du chroniqueur de CNews ? Pas un « tri­om­phe » , selon Lau­rent Ruquier. « Les chevilles, ça va ? » , l’a‑t-il inter­rogé comme un prof ser­monne son élève. Oubli­ait-il que la case de « Face à l’info », autre­fois sin­istrée avec 100.000 téléspec­ta­teurs atteignait sous l’impulsion de Zem­mour entre 800.000 et 1 mil­lion de téléspec­ta­teurs à l’horaire éminem­ment stratégique de l’access prime time sur CNews ?

Le 3 octo­bre dernier, Lau­rent Ruquier s’est fendu d’un édi­to à charge inti­t­ulé « Zem­mour, comme un virus qui pro­gresse » qui se ter­mi­nait ain­si : « Je l’ai eu dans mon lab­o­ra­toire pen­dant presque cinq ans et j’ai l’impression que je l’ai lais­sé s’échapper. » Sol­lic­ité, l’animateur n’a pas souhaité répon­dre aux ques­tions du Figaro Mag­a­zine.

Consigne claire

Son pas­sage à « On est en direct » mis à part, l’ensemble de l’audiovisuel pub­lic a reçu une con­signe claire sur Éric Zem­mour : il ne sera pas con­vié dans une émis­sion poli­tique tant qu’il n’aura pas déclaré sa can­di­da­ture. France 2 a bien annon­cé le 11 octo­bre que l’ancien chroniqueur du Figaro Mag­a­zine serait le prochain invité d’« Élysée 2022 », mais « l’émission sera pro­gram­mée alors qu’il sera can­di­dat » , nous a pré­cisé Lau­rent Guimi­er, directeur de l’information de France Télévi­sions. À quelle date ? Mys­tère, mais c’est déjà trop pour l’humoriste Aymer­ic Lom­pret, qui a regret­té, tou­jours dans son sketch sur la rede­vance, que « le ser­vice pub­lic se mette à genoux » devant Éric Zem­mour, qu’il « baisse le pan­talon d’Éric et… » . On épargn­era la suite à nos lecteurs.

En fait, l’annonce de France 2 ne vise qu’à étein­dre l’incendie allumé bien mal­gré lui par le jour­nal­iste poli­tique Gilles Born­stein le 7 octo­bre sur France Info TV.

« Pas le droit de venir ici »

Comme l’élu com­mu­niste parisien Ian Brossat, son invité du jour, reprochait aux médias d’« avoir pro­mu depuis des années Éric Zem­mour », Gilles Born­stein s’est défendu en affir­mant : « Pas ici, Éric Zem­mour n’a pas le droit de venir d’ici. » Devant le tol­lé, il a expliqué sur les réseaux soci­aux s’être « mal exprimé » : il voulait juste rap­pel­er la con­signe édic­tée par sa direc­tion. Laque­lle par­le de « déra­page » et « instru­it actuelle­ment la mesure de sanc­tion qui sera prise à l’encontre de son auteur ». Le pre­mier qui dit la vérité…

Don­ner du temps d’antenne à un can­di­dat déclaré n’est pas une preuve d’impartialité, mais une oblig­a­tion inscrite dans le cahi­er des charges de tous les médias audio­vi­suels, publics ou privés. Le CSA veille ! Par ailleurs, pléthore de respon­s­ables poli­tiques sont invités tous les jours par les chaînes et les radios publiques sans être can­di­dats ni avoir la moin­dre inten­tion de le devenir. Et com­ment cou­vrir la cam­pagne prési­den­tielle en s’interdisant d’interroger celui qui, même non déclaré, en est l’épicentre depuis plusieurs semaines ? « Regardez nos antennes !, riposte Lau­rent Guimi­er. Nous cou­vrons ses déplace­ments — le lance­ment de sa tournée dans le Sud, par exem­ple -, nous avons fait de nom­breux sujets dans nos jour­naux, des duplex et des débats sur sa can­di­da­ture. » Quant à l’absence de l’écrivain Zem­mour des émis­sions lit­téraires du ser­vice pub­lic, « ce n’est pas le sujet » d’après le directeur de l’info de France Télévi­sions. La France n’a pas dit son dernier mot , il est vrai, ne s’était écoulé qu’à 200.000 exem­plaires un mois après sa parution ! …

Patrick Cohen, arbitre des élégances

Après un détour par Europe 1, où l’audience de sa mati­nale a per­du 200.000 audi­teurs dès la pre­mière sai­son, Patrick Cohen rejoint désor­mais chaque dimanche le stu­dio de France Cul­ture, pour décrypter l’actualité avec ses invités Aurélie Fil­ip­pet­ti, Chris­tine Ock­rent, Monique Can­to-Sper­ber ou des sig­na­tures du jour­nal Le Monde, tous fam­i­liers de la « mai­son ronde » et de la pen­sée dom­i­nante depuis des décen­nies. Il a retrou­vé l’entre-soi poli et intel­li­gent qui donne à ses ren­dez-vous un petit air de « l’oligarchie passe l’oral ». Le con­flit qui l’a mis aux pris­es avec la direc­tion d’Europe 1 sem­ble loin.

En 2020, Patrick Cohen s’était notam­ment opposé à l’arrivée de Louis de Raguenel à la tête du ser­vice poli­tique de la radio privée, sous pré­texte qu’il venait de Valeurs actuelles après être passé par des cab­i­nets du min­istère de l’Intérieur. « Mais quand j’ai demandé à le voir, il m’a affir­mé qu’il n’avait rien con­tre moi, se sou­vient Raguenel. Cela ne l’a pas empêché de dénon­cer ensuite mes papiers qui lui déplai­saient à la Société des rédac­teurs d’Europe 1, dont il était l’un des prin­ci­paux mem­bres. Mais sans jamais me le dire en face. » Sonia Mabrouk, qui con­duit l’interview mati­nale sur Europe 1, a aus­si essuyé indi­recte­ment les foudres de Cohen. Son inter­view de Mélanie Luce, la prési­dente de l’Unef, le 17 mars, lui a valu un com­mu­niqué de protes­ta­tion de la Société des rédac­teurs de la radio. Patrick Cohen était à la manœu­vre. Le com­mu­niqué fai­sait état d’un « malaise » provo­qué par la façon dont la jour­nal­iste avait mené l’entretien. Sa « faute » ? Avoir demandé à Mélanie Luce d’expliquer pourquoi elle approu­vait les réu­nions en « non-mix­ité » au sein du syn­di­cat étudiant.

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