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Présidence de Public Sénat : Emmanuel Kessler vs Jean-François Achilli ou l’indépendance contre la fusion

15 avril 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Présidence de Public Sénat : Emmanuel Kessler vs Jean-François Achilli ou l’indépendance contre la fusion

Temps de lecture : 3 minutes

En finale pour la présidence de Public Sénat – la décision ne sera prise que le 19 avril – on trouve sans grande surprise le président actuel (Emmanuel Kessler) contre le journaliste politique Jean-François Achilli. Le premier incarne la continuité – et l’indépendance de Public Sénat qui est l’une des coûteuses facettes de l’exception culturelle française. L’autre, la proximité avec Emmanuel Macron – qui a déjà réussi à imposer ses candidats à l’AFP et à LCP-AN – et la possibilité d’une fusion avec LCP-AN justement.

Kessler défend son bilan

En atten­dant le choix du Sénat, Emmanuel Kessler ne se prive pas d’in­ter­ven­tions médi­a­tiques pour soign­er son bilan. Ain­si, sur France Info : « On est dans l’ac­tion, dans l’én­ergie. Il y avait plus de 60 per­son­nes mobil­isées toute la journée pour une antenne en con­tinu de 11h30 à 23h30, avec beau­coup de moyens tech­niques, un plateau excep­tion­nel dans la salon des con­férences du Sénat », a‑t-il expliqué, enfonçant le clou : « On rend ça pas­sion­nant en étant proches de citoyens, en leur per­me­t­tant de s’ex­primer. Et puis on a essayé de mon­tr­er à quoi sert le Sénat ».

Pas assez Macron compatible ? Obstacle ou avantage ?

Cepen­dant une autre par­tie de ce même inter­view, si elle peut être appré­ciée au Sénat, ne le sera guère en haut lieu : « Il y a eu quand même une leçon poli­tique assez forte lors de ces élec­tions. L’ef­fet Macron a été stop­pé au Sénat. Certes, ça pou­vait être anticipé parce que ce sont les con­seillers munic­i­paux élus en 2014 qui ont voté et La République en marche n’ex­is­tait pas. On s’at­tendait quand même à une poussée, hors ça a été plutôt une régres­sion de la part de LREM ». Mes­sage sub­lim­i­nal : le Sénat n’est pas sous le con­trôle d’En Marche, or comme celui-ci a un droit de regard direct sur la prési­dence de Pub­lic Sénat, la chaîne ne doit pas non plus être con­trôlée par l’Élysée.

Au Figaro, il a été plus clair encore : « trois ans, c’est court pour men­er à bien sa mis­sion: j’espère pou­voir la pro­longer. Je suis can­di­dat à un deux­ième man­dat, qui me per­me­t­tra d’aller au bout de mon engage­ment ». Cla­mant qu’il avait 24.2 mil­lions de téléspec­ta­teurs en décem­bre 2017 – qui le croira ? Il s’op­pose tou­jours à la fusion et défie l’Élysée : « je n’y suis pas favor­able. En revanche, je pense qu’il faut encore inten­si­fi­er l’harmonisation de nos grilles de pro­grammes et la mutu­al­i­sa­tion de nos moyens ». Et au Monde, en jan­vi­er 2018, il croit bon de pré­cis­er : « pour l’instant, ni le Sénat, ni l’Assemblée nationale ne souhait­ent cette fusion. Les deux chaînes reflè­tent le sys­tème de bicamérisme français. Et si fusion il y a, elle ne se décidera pas à l’Elysée ou à Matignon mais au Sénat et à l’Assemblée ».

Achilli en embuscade

De son côté, Jean-François Achilli, qui a con­nu par le passé une rival­ité avec Jean-Jacques Bour­din sur RMC, reste éton­nam­ment dis­cret dans les médias. Tout juste sait-on de lui ces derniers temps qu’il a échangé avec des lycéens à Bas­tia lors de la semaine de la Presse fin mars 2017 après avoir « ren­con­tré une cinquan­taine d’enseignants dans le cadre d’une for­ma­tion à l’Éducation aux Médias et à l’Information » ou qu’une poli­to­logue caen­naise de 37 ans qui a eu une « brève liai­son » sur deux week-ends en 2014 avec lui a été con­damnée pour har­cèle­ment. Rien ne fil­tre de lui, à part, selon le JDD, qu’il « fait fig­ure de grand favori » car il est favor­able à la fusion LCP-AN – Pub­lic Sénat.

Qui, des con­ser­va­teurs du Sénat ou de Macron, aura rai­son ? Réponse le 19 avril.

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