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Julian Bugier

29 septembre 2021

Temps de lecture : 12 minutes
Accueil | Portraits | Julian Bugier
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Julian Bugier

Temps de lecture : 12 minutes

Un « beau mec » dans un costume trop grand ?

Présentateur remplaçant des journaux télévisés sur France 2, Julian Bugier est né en 1981 à Blois (Loir-et-Cher). Son père, Jacques Bugier, journaliste indépendant, a collaboré notamment pour le quotidien Le Monde et La Nouvelle République. En parallèle, Jacques Bugier a travaillé en 2001–2002 comme chargé de mission au sein du cabinet de Jack Lang, avant d’être membre de l’équipe de campagne de candidat François Bayrou à l’élection présidentielle de 2007 et rédacteur en chef du site France Démocrate (association créée « dans la foulée du lancement du Mouvement démocrate » de François Bayrou) de 2006 à 2009.

Formation

DEUG d’é­co non validé, il part à l’âge de 19 ans en Grande-Bre­tagne, tra­vaille d’abord comme sta­giaire pour la chaîne économique Bloomberg TV avant d’être engagé pour réalis­er des reportages sur l’ac­tu­al­ité économique et de présen­ter des journaux.

Parcours professionnel

2005 à 2009 : Par­ticipe au lance­ment de la chaîne d’in­for­ma­tion en con­tinu BFMTV (présen­ta­teur du jour­nal de l’économie et des journaux).

2009 à 2011 : Il rejoint la chaîne d’in­for­ma­tion en con­tinu i>Télé afin de présen­ter « La mati­nale du week-end ». En sep­tem­bre 2010, il prend en charge une nou­velle tranche horaire du lun­di au ven­dre­di entre 17h et 19h avec Sonia Chi­roni et la par­tic­i­pa­tion de Robert Ménard, puis entre 17 h et 20 h à par­tir de novem­bre 2010 et la sus­pen­sion de l’émis­sion d’Audrey Pul­var.

2011 : Il devient sur France 2 le rem­plaçant de Lau­rent Dela­housse à la présen­ta­tion des jour­naux de 13 heures et de 20 heures du week-end puis jok­er de David Pujadas, à la présen­ta­tion du jour­nal de 20 heures en semaine sur France 2. À par­tir de jan­vi­er 2012, il présente un pro­gramme court, inti­t­ulé « Élysée-moi » du lun­di au same­di à 19 h 55 juste avant le jour­nal sur France 2.

Dès juin 2014, il présente les émis­sions esti­vales « C’est l’é­conomie cette semaine » et « C’est l’é­conomie demain » sur Europe 1. À la ren­trée suiv­ante, France 2 le charge de présen­ter les soirées con­tin­ues (télé­film inédit suivi d’un débat) en rem­place­ment du défunt Benoît Duquesne.

Le 27 mai 2015, lors de l’en­trée au Pan­théon de Pierre Brosso­lette, Geneviève de Gaulle-Antho­nioz, Ger­maine Tillion et Jean Zay, il présente l’émis­sion spé­ciale de France 2 Qua­tre résis­tants au Pan­théon avec comme con­sul­tants à ses côtés Stéphane Bern et Nathalie Saint-Cricq.

Julian Bugi­er s’est vu attribuer, en plus des rem­place­ments en semaine, ceux des jour­naux du week-end entre mars et juil­let 2015 en rai­son de la grossesse de Marie Drucker.

À par­tir du 5 sep­tem­bre 2015, il présente un mag­a­zine heb­do­madaire de con­som­ma­tion, Tout compte fait le same­di à 14 h 40 sur France 2. Il dit au sujet de cette émis­sion (TéléObs 09/7/2016) : « Les retours des téléspec­ta­teurs sont très bons, les enquêtes qual­i­ta­tives, pos­i­tives, et l’ho­raire de l’émis­sion a été avancé de quar­ante min­utes, ce qui est un gage d’in­térêt de la chaîne. L’émis­sion est recon­duite à la ren­trée et j’en suis ravi car c’est mon bébé, je l’ai créée de toutes pièces, j’en suis le présen­ta­teur mais aus­si le rédac­teur en chef ».

Juil­let 2017 : Pris au dépourvu par la nom­i­na­tion d’Anne-Sophie Lapix qui le con­damne à son rôle de jok­er, il rem­place cepen­dant Pujadas, vic­time sac­ri­fi­cielle de Del­phine Ernotte, sur le plateau de Cel­lule de Crise, émis­sion con­sacrée à la ges­tion de crise éta­tique d’une sit­u­a­tion excep­tion­nelle (atten­tats ter­ror­istes de 2015, cat­a­stro­phe de Fukushi­ma, affaire du lait contaminé).

2018 : Il ani­me l’éphémère émis­sion de débats Ques­tions directes sur France 2 entre mars et mai 2018. Il a toute­fois l’occasion de présen­ter les grandes mess­es télévi­suelles que sont la céré­monie du 14 juil­let ou les Vic­toires de la Musique la même année.

2020 : Après deux brefs pas­sage sur la radio en 2013 et 2014, il ani­me la tranche 18–20h de la sta­tion pen­dant un an.

2021 : Après 9 ans d’attente, il devient le présen­ta­teur tit­u­laire du jour­nal de 13h en jan­vi­er suite au revire­ment de l’autre jok­er Marie-Sophie Lacar­rau, cette dernière ayant opté pour le 13h de TF1 et la per­spec­tive de suc­céder à Jean-Pierre Per­naut. Préoc­cupé par la prise de pou­voir de Bol­loré au sein d’Europe 1 ain­si que par le rythme médi­a­tique de la prési­den­tielle qui se pro­file, Bugi­er préfère renon­cer à son émis­sion radio­phonique et se con­sacr­er essen­tielle­ment au 13h de France 2. En out­re, il devrait être aux com­man­des de « J’ai une idée pour la France », une émis­sion où des propo­si­tions venues de l’é­tranger ou bien expéri­men­tée en régions seront débattues par un jury citoyen et soumis­es au vote des téléspectateurs.

Parcours militant

Il n’est pas encar­té, et se tient à une ligne « répub­li­caine mod­érée » (Libéra­tion, 3 sep­tem­bre 2015). Il affirme aus­si, après l’in­ter­view : « je suis à 100 % pour le mariage gay ». 

Le jour­nal­iste s’est déclaré publique­ment en faveur du con­gé pater­nité. Il fait par­tie des dix per­son­nal­ités qui s’associent à l’appel de Marie Claire pour éten­dre la durée légale du con­gé pater­nité. « Mod­erne et engagé pour l’é­gal­ité homme-femme, le beau trente­naire avait en effet tenu à pren­dre les onze jours légaux de con­gé pater­nité après la nais­sance de ses petits afin de “per­me­t­tre à Claire de se repos­er”. Il souhait­erait d’ailleurs que la durée de ce con­gé soit allongée : “Nous sommes en retard, les clichés ont la vie dure dans notre pays.” » (PurePeo­ple)

Ce qu’il gagne

Selon Libéra­tion, en tant que jok­er des présen­ta­teurs de France 2 il ne gagne « pas plus de 5000 € par mois » ; son émis­sion Tout compte fait lui apporte cepen­dant des revenus sup­plé­men­taires. Son salaire aurait pos­si­ble­ment dou­blé depuis sa tit­u­lar­i­sa­tion car Élise Lucet gag­nait 12 000 € par mois lorsqu’elle présen­tait le 13h quelques années auparavant.

Vie privée

Père de deux enfants, Lucien (8 ans) et Gabrielle (6 ans), Julian Bugi­er évolue à la ville au bras de sa con­sœur Claire Fournier, avec laque­lle il s’est mar­ié à Tahiti.

Sa femme a débuté sa car­rière sur BloombergTV et a ensuite offi­cié sur i>Télé dans Le Jour­nal de l’é­conomie en tant que rédac­trice en chef. Après un pas­sage sur France 5 dans C’est notre affaire de 2008 à 2013, elle est rev­enue sur i>Télé pour par­ler d’é­conomie. Depuis 2017, Claire Fournier est sur LCI, où elle assure les chroniques économiques de la mati­nale de Pas­cale de la Tour du Pin.

Il l’a dit

« Je quitte donc, à regret, la radio à la fin de la sai­son. Je sais que la sit­u­a­tion est ten­due, dif­fi­cile, avec de l’inquiétude et de l’incertitude du fait du change­ment de l’actionnaire et de la mutu­al­i­sa­tion avec CNews. Je crois que ce n’est pas l’histoire d’Europe 1 de devenir une radio d’opinion », Le Figaro, 14/07/2021.

« Éric Zem­mour ne sera pas sur mon plateau, Alain Finkielkraut non plus. Ce n’est pas une his­toire de camp, affirme-t-il. Il y en a juste marre de ces édi­to­crates qui monop­o­lisent la parole et assè­nent tou­jours les mêmes vérités. », Les Inrocks, 26 mars 2018.

« Je me place tou­jours du point de vue du spec­ta­teur, et pas celui du spé­cial­iste. Or, l’écueil des jour­nal­istes poli­tiques c’est de vouloir faire des inter­views de spé­cial­istes. Moi, je suis le petit gars qui a gran­di à Blois et qui aujourd’hui inter­viewe le prési­dent de la République. Je pense à mes amis, ma famille et je me demande quelles ques­tions ils se poseraient. », Ibid.

« Je n’ai jamais caché mon ambi­tion, alors il y a for­cé­ment une forme de décep­tion. Il y a quelques années, je pense que je n’aurais pas pu pré­ten­dre rem­plac­er David. Ce que j’ai con­stru­it durant ces six années à France 2, au jour­nal, mais aus­si à la présen­ta­tion de mag­a­zines, de soirées con­tin­ues, d’éditions spé­ciales, me donne une légitim­ité. », sur la nom­i­na­tion d’Anne-Sophie Lapix, Le Figaro, 6 juil­let 2017.

« À France Télévi­sions, j’ai appris la patience, un gage d’ex­péri­ence. Comme en poli­tique, il faut savoir atten­dre le bon moment. Oui, j’ai envie d’oc­cu­per ce poste et je me sens légitime pour le faire, ce qui n’é­tait pas le cas il y a encore quelques années », TéléObs, 9 juil­let 2016.

« J’aime faire des ren­con­tres, je suis curieux, je m’in­téresse à tous les sujets d’ac­tu­al­ité. Choisir un angle ou une image pour racon­ter l’in­fo, c’est une forme d’édi­to­ri­al­i­sa­tion, c’est ce qu’on fait tous les soirs dans nos jour­naux. J’ai envie de délivr­er l’in­for­ma­tion telle que je la perçois et telle que je pense qu’elle peut intéress­er le plus grand nom­bre de téléspectateurs.La fab­ri­ca­tion de l’in­fo me plaît et m’ex­cite. Et puis c’est un méti­er d’en­gage­ment, il faut se nour­rir en per­ma­nence, sor­tir de son plateau pour aller humer l’é­tat de la société française et l’é­tat de la planète », ibid.

« Je pense qu’il y avait claire­ment un angle de départ : le ser­vice pub­lic perd de son audace et de sa sin­gu­lar­ité, et moi, je suis devenu, l’e­space d’un por­trait, l’in­car­na­tion de cette perte de sin­gu­lar­ité », ibid. au sujet du por­trait que Libéra­tion lui a con­sacré le 03/9/2015

« Je suis un peu hors cadre, auto­di­dacte, ce qui est plutôt rare dans ma généra­tion et j’en suis assez fier. Et puis je fais par­tie de cette généra­tion de jour­nal­istes trente­naires “anti-con­nivence” issus, pour beau­coup, des chaînes d’in­fo en con­tinu, et rel­a­tive­ment indépen­dants par rap­port aux poli­tiques et aux pres­sions divers­es », ibid.

« Les gens cra­vatés avec des objec­tifs de rentabil­ité et des tableaux Excel, ce n’est pas ma came. Tout cela ren­force ma con­vic­tion que le ser­vice pub­lic est l’en­droit où ça se passe en ter­mes d’indépen­dance », ibid. (au sujet d’i>Télé).

« L’infamante Une de Minute sur Chris­tiane Taubi­ra. Hon­teux et franche­ment indigne de notre République. » Ozap, 26 décem­bre 2013

« Je ne suis pas d’ac­cord avec vous Robert [sur la peine de mort]. Rien ne jus­ti­fie qu’on enlève la vie, à mon sens, mer­ci Robert » « L’info sans inter­dit » (i>Télé, 15 décem­bre 2012).

« Ça ame­nait for­cé­ment une réponse de notre part : un parce que Robert Ménard fait du Robert Ménard en dis­ant ce qu’il pense [sur la peine de mort], il a le droit de le penser mais, dans ce cas pré­cis, il m’a­pos­trophait par mon prénom puisqu’il a dit “Julian – vir­gule”, donc sous-enten­du “Je te demande ton avis Julian Bugi­er” ; et deux­ième­ment, étant quand même estampil­lé édi­to­ri­al­iste de la chaîne, ça pou­vait laiss­er penser que ce qu’il dis­ait à ce moment pré­cis, de par notre silence, était validé et adoubé par les présen­ta­teurs de la chaîne. Après, tout ça s’est fait très rapi­de­ment, je ne me suis pas posé toutes ces ques­tions au moment où je lui ai répon­du mais il n’y avait pas de quoi cass­er trois pattes à un canard. », « Julian Bugi­er : “J’ai envie qu’on me juge sur mon tra­vail” » (Ozap, 27 jan­vi­er 2011).

« Sur le moment, j’ai été 1/ Assez sur­pris, 2/ Flat­té et après, 3/ Je me suis ren­du compte qu’on ne me par­lait plus que de ça. Ouais, dans le fond, le truc de Têtu [élu plus beau mec du PAF par le mag­a­zine gay Têtu] m’a un peu gon­flé », « Julian Bugi­er: “Plus beau mec du PAF? Ca m’a un peu gon­flé” » (jeanmarcmorandini.com, 13 juin 2011).

« Tra­vailler au sein d’un grand groupe comme France télévi­sions est un chal­lenge. Il y a une super-rédac­tion, dont j’ad­mire le tra­vail. Je trou­ve les JT plus auda­cieux que ceux de la con­cur­rence, les choix sont assurés et cohérents, donc je n’ai pas hésité », « Julian Bugi­er: “Le JT le plus auda­cieux” » (TVma­gle­fi­garo, 22 juil­let 2011).

« La star ce n’est pas moi, la star c’est l’in­fo », Tech­nikart, juin 2011.

Collaboration

Non ren­seigné.

Sa nébuleuse

Thier­ry Thuil­li­er : Julian Bugi­er est le pro­tégé de cet ancien respon­s­able de la rédac­tion de la chaîne d’in­for­ma­tion en con­tinu i>Télé (2008 à 2010), et désor­mais directeur général adjoint chargé des rédac­tions et des mag­a­zines d’information de France Télévi­sions. Depuis mars 2011, Thier­ry Thuil­li­er est égale­ment mem­bre du Comité Per­ma­nent de la Diversité.

Marc Cantarel­li, qui l’embauche à Bloomberg TV à Lon­dres. « En 2005, con­tre l’avis de son père, il suit son nou­veau men­tor à Paris, accom­pa­g­né de quelques mem­bres de la bande à Bloomberg. Par­mi eux, sa future femme, Claire Fournier, de huit ans son aînée et aujourd’hui présen­ta­trice sur i‑Télé. Ils lan­cent alors BFM TV, chaîne de l’instant, à laque­lle per­son­ne ne croit vrai­ment » (Libéra­tion 03/9/2015)

Pas­cal Doucet-Bon, directeur délégué de l’information de France Télévi­sions.

Ils ont dit

« J’aime beau­coup Julian, il a beau­coup de tal­ent, mais nous ne sommes pas tou­jours d’accord, voilà tout. C’est aus­si cela le plu­ral­isme de l’info », Robert Ménard.

« Il incar­ne la toy-boy­i­sa­tion de l’in­fo », Tech­nikart, juin 2011

« entre deux coupures pub il pian­ote studieuse­ment sur son clavier, prêt à débus­quer le moin­dre hoquet phénomé­nal pour le trans­former en break­ing news », ibid.

« “C’é­tait le poulain de Thier­ry Thuil­li­er (ex-directeur de la rédac­tion) à i‑Télé. C’est nor­mal qu’il l’ait fait venir à France 2, mais c’est l’ar­naque du siè­cle !”, s’in­surge une ex-col­lab­o­ra­trice de Bugi­er. Elle pour­suit : “Julian n’est pas meilleur qu’un autre jour­nal­iste de chaîne d’in­fo en con­tinu. Il a juste un physique avan­tageux. En plus, il a une très mau­vaise ges­tion du direct. On ne peut pas dire qu’il soit très à l’aise à l’an­tenne. Franche­ment, le cos­tume est un peu trop grand pour lui. Mal­heureuse­ment, ce n’est pas le tal­ent et les capac­ités qui font le suc­cès.” », « Julian Bugi­er : Le nou­veau poulain de France 2, descen­du par ses ex-col­lègues » (Purepeo­ple, 06/08/2011).

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