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Facebook sera-t-il démantelé ?

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5 juin 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Facebook sera-t-il démantelé ?

Temps de lecture : 3 minutes

Alors que les scandales se multiplient autour de lui, informations privées rendues publiques ou revendues, accusations d’espionnage, non-respect systématique de la vie privée, affaire Cambridge Analytica, amendes et menaces d’amendes, etc, Facebook accumule les bénéfices trimestriels autour de cinq milliards de dollars. Trop gros pour tomber disent certains, trop gros pour ne pas devoir être démantelé disent d’autres.

Emmanuel Macron en 2018

Lors d’une con­férence sur l’intelligence arti­fi­cielle à Paris en 2018, Emmanuel Macron avait déjà lancé une mise en garde, par­lant aus­si de Microsoft et de Google : « Tout d’accord ils ont une posi­tion clas­sique de mono­pole. A un moment, votre gou­verne­ment, votre peu­ple, vont dire réveillez-vous, ils sont trop gros ». Il fai­sait alors référence à ce qui est arrivé aux com­pag­nies améri­caines pétrolières au début du XXème siè­cle. La Stan­dard Oil qui con­trôlait 90% du pét­role améri­cain fut cassée en une dizaine d’entités plus petites en 1911. Il se dis­ait aus­si préoc­cupé par la lim­i­ta­tion de sou­veraineté que représen­taient les activ­ités des GAFAM appelant à leur régulation.

Elizabeth Warren en mars 2019

La séna­trice démoc­rate du Mass­a­chu­setts Eliz­a­beth War­ren – can­di­date à la nom­i­na­tion par son par­ti pour l’élection prési­den­tielle améri­caine de 2020 – a lancé une bombe en appelant le 8 mars 2019 au déman­tèle­ment d’Amazon, de Google et de Face­book. La séna­trice souhaite inter­dire aux géants cal­i­forniens de reven­dre des don­nées à des tiers, ruinant leur mod­èle économique. A titre d’exemple une telle mesure priverait aus­si bien Face­book que Google de plus de 85% de leurs revenus. Sans compter une sépa­ra­tion entre Face­book, What­sApp et Instagram.

Chris Hughes, cofondateur du réseau social, appelle à son démantèlement

Chris Hugh­es fait par­tie des co-fon­da­teurs du réseau. Sa tri­bune dans le New York Times du 9 mai 2019 a fait l’effet d’une bombe. Décrivant Mark Zucker­berg comme un « leader irre­spon­s­able », il ajoutait que la société est dev­enue trop grosse et déte­nait un mono­pole de fait sur les don­nées per­son­nelles. Il citait comme exem­ple d’intrusion, les actions du réseau effaçant les mes­sages qu’il avait pu échang­er avec des cadres de la société ou avec Zucker­berg lui-même. Et comme War­ren, il appelait à son démantèlement.

Si les démoc­rates ne sont pas ten­dres avec Zucker­berg, les répub­li­cains le voient de fait comme un adver­saire lib­er­taire de la Sil­i­con val­ley, peut-être de quoi s’inquiéter après 2020 quel que soit le tit­u­laire de la Mai­son Blanche. Entretemps avec des béné­fices de l’ordre de 20 mil­liards de dol­lars par an, le réseau a les moyens de ren­vers­er la vapeur.