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Arnaud Lagardère vire le PDG d’Hachette, préalable à d’autres accords ?

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14 avril 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Arnaud Lagardère vire le PDG d’Hachette, préalable à d’autres accords ?

Temps de lecture : 3 minutes

Nous vous parlions fin 2020 de ce qui pourrait être une fable de La Fontaine ou une chanson de la regrettée Anne Sylvestre, « Le nain et les géants » avec Arnaud Lagardère dans le premier rôle et Vincent Bolloré et Bernard Arnault dans les seconds. L’éviction brutale du PDG d’Hachette par Lagardère signale que la fable approche de son dénouement.

Arnaud Nourry, un grand patron

Ren­tré il y a plus de 30 ans chez Hachette, Arnaud Nour­ry en est devenu le PDG en 2003, il en a fait un groupe puis­sant, bien géré, pre­mier édi­teur français, très inter­na­tion­al et qui a su échap­per à la crise pandémique, un joy­au. Plus de 70% de l’activité hors de France, 150 édi­teurs au comp­teur, une crois­sance à deux chiffres en 2020, 2,4 mil­liards de chiffre d’affaires et 10% de résul­tat opéra­tionnel, n’importe quel dirigeant serait fier de ces résul­tats. Mais…

Et un patron qui voulait garder son indépendance

Entre un vrai grand patron et son patron (Arnaud Lagardère) ayant un pro­fil dis­ons (soyons aimables) « plus dilet­tante », les rela­tions étaient sup­posées com­pliquées, un peu de jalousie a pu effleur­er. Surtout Arnaud Nour­ry (que d’Arnaud et Arnault dans ce bateau) s’était mis en tra­vers d’accords pos­si­bles entre Bernard Arnault, Vin­cent Bol­loré et Lagardère lui-même. Il avait déclaré qu’un rap­proche­ment Editis/Hachette n’avait « aucun sens stratégique ». Il aurait même aver­ti l’Élysée de ce dan­ger et essayé de con­stituer une OPA avec des fonds d’investissement, risquant de trou­bler le jeu de monop­oly de son patron, pressé par des dettes per­son­nelles et les sol­lic­i­ta­tions de ses actionnaires.

Que va devenir Hachette ?

Arnaud Nour­ry – par­ti sans doute dans des con­di­tions con­fort­a­bles – a été rem­placé au pied levé par un proche d’Arnaud Lagardère, âgé de 72 ans. Le secré­taire général en titre a été nom­mé directeur général délégué. Et après ?

Pre­mière pos­si­bil­ité Edi­tis intè­gre la qua­si-total­ité d’Hachette, Bernard Arnault met­tant la main sur Paris-Match, le JDD et peut-être – à prix cassé – sur les bou­tiques de trav­el retail (bou­tiques d’aéroport) à l’arrêt depuis un bout de temps. Le sort d’Europe1 (où une procé­dure de licen­ciement col­lec­tif est en cours) est incer­tain et pour­rait aller à l’un ou à l’autre. Deux­ième pos­si­bil­ité, pour éviter une posi­tion dom­i­nante en France, Edi­tis fait son marché, récupère cer­taines activ­ités dans les pays anglo-sax­ons et un cer­tain nom­bre d’éditeurs en France. Arnaud Lagardère toucherait entre 200 et 300M€ pour renon­cer à la com­man­dite et garderait peut-être un hochet hon­ori­fique. La fable se ter­min­era en juin avec l’assemblée générale de Lagardère.

NB : Mon­sieur Ramzi Khi­roun, porte-parole du groupe Lagardère, a porté plainte con­tre Claude Chol­let, directeur de la pub­li­ca­tion de l’Ojim pour « injures publiques ». Cette plainte n’influence en rien les arti­cles que nous con­sacrons au groupe Lagardère, pro­prié­taire de médias (Paris Match, JDD, Europe 1). Nous avons plaidé une erreur de procé­dure le 1er avril 2021 devant la XVI­Ième cham­bre de Paris, juge­ment atten­du mi-juin.