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Alain Weill rachète L’Express pour un euro symbolique

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23 juillet 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Alain Weill rachète L’Express pour un euro symbolique

Temps de lecture : 3 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 16/02/2019

Patrick Drahi en a eu assez de remplir le tonneau des Danaïdes. Après les lourdes pertes de Libération et L’Express en 2018, il cède pour un euro symbolique le titre à Alain Weill, chef de file des médias d’Altice/SFR qui rachète à titre personnel.

Plus dure sera la perte

Lorsque le groupe belge Roular­ta rachète L’Express/L’Expansion en 2006 au groupe Das­sault il a le sen­ti­ment de réalis­er une bonne affaire. L’Express vend plus de 400.000 copies par semaine et est béné­fi­ci­aire. C’est pourquoi le mon­tant de la vente est coquet : 220M€. Neuf ans plus tard en 2015, Patrick Drahi rachète avec Marc Laufer pour une somme inférieure à 10M d’euros. En 2016, Laufer quitte le navire pour pour­suiv­re des pro­jets per­son­nels. En févri­er 2019 Alain Weill rachète la majorité à titre per­son­nel pour un euro sym­bol­ique. En moins de treize ans la valeur du titre est passée de deux cent vingt mil­lions d’euros à … rien.

Drahi Weill restent associés

Alain Weill reprend 51% du cap­i­tal, les 49% restent chez Altice Médias qui apur­era les pertes (estimées à 10M€) et remet­tra au pot encore 10M€ pour relancer le titre. De son côté Alain Weill ajoutera 10M€, soit au total 20M€ pour lancer une nou­velle for­mule. Un nou­veau plan social de départs (de 30 à 40 per­son­nes) serait abondé par Altice.

Cet aller-retour au sein du même groupe laisse songeur. Alain Weill demeure à la tête d’Altice médias qui inclut Libéra­tion. Sépar­er les deux pub­li­ca­tions revient à se pass­er de syn­er­gies. Sauf si…

Un Express numérique ?

Quand Alain Weill s’est exprimé en mars 2018 dans les colonnes du Figaro, il n’a pas mâché ses mots. Nous reprenons ses déc­la­ra­tions d’alors :

« La déci­sion a été prise pour Libéra­tion et L’Express d’engager un pro­jet de trans­for­ma­tion dig­i­tale impor­tant. Le mot d’ordre est « dig­i­tal first ». Désor­mais, toutes les équipes seront tournées vers le site, qui sera à très forte valeur ajoutée. Nous allons pouss­er les abon­nements numériques. Cela fonc­tionne très bien aux États-Unis. Enfin, il y aura une petite équipe qui extraira des con­tenus et fab­ri­quera un jour­nal papi­er ». (Les mots en gras sont soulignés par nous).

Si l’hebdomadaire devient numérique, les choses devi­en­nent plus sim­ples. Alain Weill annonce déjà une énième nou­velle for­mule à l’été, moins de pag­i­na­tion mais plus de texte, de nou­velles sig­na­tures, le report de paru­tion au ven­dre­di et prévient « Nous n’envisageons pas une dis­pari­tion du papi­er, mais si ça doit s‘arrêter, ça ne sera pas un prob­lème ». Si 20 mil­lions sont investis dans L’Express pour le sauver, le mal­heureux Libéra­tion qui a per­du autour de 10M€ en 2018 risque de se trou­ver bien esseulé. A moins que lui aus­si ne passe au tout digital.