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L’administration Biden accusée d’instrumentaliser la prévention du terrorisme pour attaquer conservateurs et chrétiens

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23 juillet 2023

Temps de lecture : 6 minutes
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L’administration Biden accusée d’instrumentaliser la prévention du terrorisme pour attaquer conservateurs et chrétiens

Temps de lecture : 6 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 5 jan­vi­er 2023

Le Media Research Center, un organisme privé américain de veille médiatique à sensibilité conservatrice, se transforme en lanceur d’alerte avec la publication d’un rapport dénonçant le financement par l’administration Biden d’un programme universitaire où l’on semble voir un lien entre le Parti républicain ainsi que différents groupes conservateurs ou chrétiens et la mouvance néo-nazie.

« Menace » de la messe en latin

Cette nou­velle révéla­tion s’inscrit donc dans la suite des scan­dales du même type ayant vu le jour ces derniers temps. En févri­er dernier, un doc­u­ment du bureau de Vir­ginie du FBI avait fuité dans les médias où l’on appre­nait que le FBI con­sid­érait que les catholiques « tra­di­tion­nal­istes rad­i­caux » assis­tant à la messe en latin con­sti­tu­aient une men­ace extrémiste. Ce doc­u­ment avait été dévoilé par un ancien agent spé­cial du FBI et pub­lié par le site Web Uncov­er DC. Selon l’auteur le doc­u­ment du FBI en cause, les mess­es en latin seraient un repaire d’extrémistes « supré­ma­tistes blancs » et les catholiques tra­di­tion­al­istes les plus rad­i­caux seraient sus­cep­ti­bles « d’adhérer à une idéolo­gie anti­sémite, anti-immi­grants, anti-LGBTQ et supré­ma­tiste blanche ».

Une source gauchiste

Le doc­u­ment en ques­tion ne four­nit pas d’éléments à l’appui des thès­es qu’il avance mais se réfère à des doc­u­ments de l’organisation d’extrême gauche South­ern Pover­ty Law Cen­ter (SPLC) et notam­ment à sa liste de « groupes de haine du catholi­cisme tra­di­tion­nel rad­i­cal » disponible sur Inter­net. Du fait de son engage­ment idéologique très mar­qué, le SPLC n’est nor­male­ment plus util­isé comme source par le FBI depuis 10 ans selon ce qu’explique le site UncoverDC. Celui-ci indique aus­si que le doc­u­ment qu’il a mis en ligne (con­sultable dans l’article) n’a pour toute autre références que des médias égale­ment très mar­qués à gauche.

Suite à la divul­ga­tion de ce doc­u­ment, le FBI a publique­ment recon­nu qu’il ne respecte pas ses stan­dards habituels et a infor­mé de son retrait.

Le FBI, un coutumier du fait

Les nou­velles révéla­tions du Media Research Cen­ter dans son rap­port inti­t­ulé « Com­ment le Départe­ment de la Sécu­rité Intérieure de Biden instru­men­talise un pro­gramme anti-ter­ror­iste con­tre les con­ser­va­teurs, les chré­tiens et le Par­ti répub­li­cain » sem­blent toute­fois indi­quer qu’il ne s’agissait pas d’un sim­ple acci­dent de par­cours. Et ce d’autant plus que ce même Départe­ment de la Sécu­rité intérieure a déjà été plusieurs fois au cen­tre de l’attention des médias con­ser­va­teurs depuis l’année dernière pour son rôle dans les efforts de l’administration Biden en vue de con­trôler l’information sous pré­texte de lutte con­tre la désinformation.

Le Media Research Cen­ter dénonce tout par­ti­c­ulière­ment le finance­ment, dans le cadre du pro­gramme de préven­tion de la vio­lence ciblée et du ter­ror­isme du Départe­ment de la Sécu­rité intérieure, d’un « pro­jet de l’université de Day­ton pour la préven­tion de la rad­i­cal­i­sa­tion à la vio­lence extrémiste à tra­vers l’éducation, la créa­tion de réseaux et la for­ma­tion dans l’Ohio du sud-ouest » (PREVENTS-OH). Ceci notam­ment parce que la demande de sub­ven­tion soumise par cette uni­ver­sité con­te­nait un ren­voi à une con­férence organ­isée par elle où avait a été présen­tée une pyra­mide très par­ti­c­ulière appelée « Pyra­mide de la rad­i­cal­i­sa­tion d’extrême droite ».

Fox News dénonce

Ain­si qu’on pou­vait le lire sur le site de la télévi­sion con­ser­va­trice Fox News le 25 mai, cap­tures d’écran de la chaîne Youtube de l’université de Day­ton à l’appui, « par­mi les organ­i­sa­tions et les mou­ve­ments fig­u­rant sur la pyra­mide, on trou­ve le Par­ti répub­li­cain, l’Heritage Foun­da­tion, l’American Con­ser­v­a­tive Union, Fox News, Bre­it­bart News, la Nation­al Rifle Asso­ci­a­tion, Prager Uni­ver­si­ty, Tea Par­ty Patri­ots, le mou­ve­ment Make Amer­i­ca Great Again (MAGA), le mou­ve­ment pro-polici­er Blue Lives Mat­ter et le Chris­t­ian Broad­cast­ing Net­work. La pyra­mide com­prend égale­ment des groupes haineux comme The Base, un groupe para­mil­i­taire néo-nazi, et le Dai­ly Stormer, une pub­li­ca­tion pro-nazie, les com­para­nt apparem­ment à des organ­i­sa­tions clas­siques comme le Par­ti répub­li­cain. »

L’Université de Dayton en pointe du gauchisme

Fox News indique égale­ment que, en 2021, l’université de Day­ton avait tenu un sémi­naire inti­t­ulé « Extrémisme, rhé­torique et pré­car­ité démoc­ra­tique » au cours duquel plusieurs « experts » en extrémismes « avaient com­paré les con­ser­va­teurs de grand chemin à des extrémistes géno­cidaires ». Au cours du même sémi­naire, peut-on aus­si lire dans le rap­port du Media Research Cen­ter, un uni­ver­si­taire spé­cial­iste des géno­cides a com­paré l’administration Trump aux Khmers Rouges qui ont tué le tiers de la pop­u­la­tion du Cam­bodge en 1975–79.

Dans un autre sémi­naire organ­isé par l’université de Day­ton sous le nom d’« ate­lier du nation­al­isme blanc », l’universitaire à l’origine de la présen­ta­tion de la « pyra­mide de la rad­i­cal­i­sa­tion d’extrême droite » est inter­venu pour expli­quer com­ment les « antifas­cistes » peu­vent met­tre la pres­sion sur les entre­pris­es et les com­merçants afin de faire « éjecter des gens » et pro­mou­voir le sociomuse­lage vis-à-vis des gens qu’ils con­sid­èrent comme fas­cistes. Des fas­cistes qu’il aurait assim­ilé à la droite en général. « Beau­coup de choses que nous faisons sont illé­gales », aurait déclaré cet uni­ver­si­taire qui se vante d’être un ancien antifa, « beau­coup d’entre elles impliquent d’enfreindre la loi. »

Dans son rap­port, le Media Research Cen­ter cite le pro­jet PREVENTS-OHS de l’université de Day­ton comme étant le plus rad­i­cal des béné­fi­ci­aires des fonds alloués par le Départe­ment de la Sécu­rité intérieure, mais pas le seul soule­vant de sérieuses ques­tions dans le cadre du pro­gramme de lutte con­tre « toutes les formes de ter­ror­isme et de vio­lence ciblée ». Un pro­gramme mis en place par Oba­ma et pour­suivi par Trump après avoir été sus­pendu pen­dant un temps, mais qui aurait été détourné par l’administration Biden de sa fonc­tion pre­mière. Celle-ci était en effet véri­ta­ble­ment, selon le Media Research Cen­ter, de prévenir le terrorisme.

On peut ain­si lire dans le rap­port de l’organisation de veille médi­a­tique que « l’administration Biden a dépen­sé près de 40 mil­lions de dol­lars de l’argent des con­tribuables améri­cains répar­tis en 80 sub­ven­tions pour enseign­er “l’éducation aux médias et les ini­tia­tives de pen­sée cri­tique en ligne”, par­mi d’autres ini­tia­tives, dans le cadre d’un effort pour instru­men­talis­er le pro­gramme de sub­ven­tions pour la préven­tion du ter­ror­isme et des vio­lences ciblées con­tre les con­ser­va­teurs, les chré­tiens et le Par­ti répub­li­cain. »

Sa con­clu­sion finale est que « l’administration Biden a claire­ment l’habitude d’utiliser l’argent des con­tribuables pour atta­quer ses opposants poli­tiques, que ce soit par l’intermédiaire du Con­seil de gou­ver­nance de la dés­in­for­ma­tion, du ciblage des par­ents en tant que ter­ror­istes, du finance­ment de la machine de cen­sure Glob­al Dis­in­for­ma­tion Index, et main­tenant du pro­gramme de sub­ven­tions pour la préven­tion du ter­ror­isme et des vio­lences ciblées du Départe­ment de la Sécu­rité intérieure ».

Voir aus­si : Police de la pen­sée : de Médi­a­part à l’interdiction d’un col­loque de l’Institut Iliade
Le même phénomène se retrou­ve en France. L’extrême-gauche sert de pois­son pilote et la pré­fec­ture de police instru­it. À titre d’exemple, retrou­vez notre arti­cle analysant com­ment un arti­cle de Médi­a­part a servi de base à la pré­fec­ture de police de Paris pour inter­dire un col­loque de l’Institut Ili­ade le 21 mai 2023.