Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Soros derrière les vérificateurs d’informations de Facebook en Europe centrale et orientale

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

7 novembre 2020

Temps de lecture : 5 minutes
Accueil | Veille médias | Soros derrière les vérificateurs d’informations de Facebook en Europe centrale et orientale

Soros derrière les vérificateurs d’informations de Facebook en Europe centrale et orientale

Temps de lecture : 5 minutes

La frontière entre vérification des informations et censure politique est souvent ténue sur Facebook. En France, les partenaires du média social américain affecté à cette mission délicate ont tous une orientation politique et idéologique plus ou moins de gauche. Pour l’Europe centrale et orientale réputée pour ses sociétés plutôt conservatrices et dans l’ensemble restées plus chrétiennes qu’en Europe occidentale, Facebook préfère confier la vérification des informations à des organisations financées par le très progressiste milliardaire américain d’origine juive hongroise, George Soros.

Hostilité aux populismes

Un mil­liar­daire qui ne cache pas son hos­til­ité aux gou­verne­ments de la région – notam­ment ceux en place à Budapest et Varso­vie – et aus­si au refus de ces pays d’accueillir les migrants. Il est très trou­blant que huit des onze organ­i­sa­tions d’Europe cen­trale et ori­en­tale chargées de la véri­fi­ca­tion des faits soient financées par les fonds de George Soros.

C’est le site con­ser­va­teur anglo­phone Remix News qui fait la lumière sur cette sit­u­a­tion inquié­tante après s’être penché sur les sources de finance­ment des vérifi­ca­teurs des infor­ma­tions tra­vail­lant pour Face­book dans les dif­férents pays de la région.

Basé en Hon­grie, Remix News est un site de revue de presse priv­ilé­giant les nou­velles du Groupe de Viseg­rád et de l’Europe cen­trale et ori­en­tale. Out­re la reprise d’articles pub­liés dans les langues de la région et que Remix News traduit en anglais, ce site d’information pub­lie aus­si ses pro­pres analy­ses et opin­ions. Vue d’Europe cen­trale et ori­en­tale, les révéla­tions de Remix News sont à ajouter au fait que le « con­seil de sur­veil­lance mon­di­al » de Face­book est lui-même très majori­taire­ment peu­plé de gens liés aux réseaux Soros.

60 partenaires dans le monde pour la censure

Ain­si qu’on peut le lire dans l’article de Remix News con­sacré aux vérifi­ca­teurs d’informations, Face­book a plus de 60 parte­naires dans le monde pour véri­fi­er les con­tenus dans plus de 50 langues. Ces parte­naires peu­vent facile­ment cen­sur­er des con­tenus en les tax­ant de faux ou de dés­in­for­ma­tion. Il n’est donc pas inno­cent que la majorité de ces parte­naires chargés de la véri­fi­ca­tion des infor­ma­tions en Europe cen­trale et ori­en­tale reçoivent des sub­ven­tions en prove­nance des fon­da­tions de George Soros.

Pologne et Tchéquie

En Pologne, c’est la société Dem­a­gog qui s’occupe de véri­fi­er la vérac­ité des infor­ma­tions pub­liées par les util­isa­teurs de Face­book. Dem­a­gog reçoit des fonds de la Fon­da­tion Ste­fan Bato­ry, créée par Soros (dans les années 1980, avec l’aval du régime com­mu­niste) et cofi­nancée par dif­férentes branch­es de l’OSF de George Soros (Open Soci­ety Foun­da­tion en Suisse, Open Soci­ety Insti­tute en Hon­grie, Foun­da­tion to Pro­mote Open Soci­ety à New York), ain­si que de la part de Trans­paren­cy Inter­na­tion­al qui reçoit aus­si des fonds de Soros. La Fon­da­tion Bato­ry, d’inspiration pro­gres­siste, est en pointe en ce qui con­cerne la cri­tique des gou­verne­ments du PiS en Pologne.

En Tchéquie, la plate­forme tchèque Demagog.cz a rem­placé l’AFP dans le rôle de vérifi­ca­teur des infor­ma­tions pour Face­book. Pas sûr donc que ce soit pire qu’avant, mais Demagog.cz revendique avoir reçu des finance­ments de l’OSF. Demagog.cz est aus­si financé par le fonds Nadační fond rodiny Orlick­ých qui a reçu des finance­ments de l’Open Soci­ety Fund de Prague selon un rap­port de 2018, et ce fonds finance en retour cer­tains pro­jets de l’Open Soci­ety Fund. L’Open Soci­ety Fund de Prague n’est plus directe­ment lié à l’Open Soci­ety Foun­da­tions (OSF) de George Soros depuis 2013, mais il déclare sur son site con­tin­uer à partager la même idéolo­gie et la même vision pour une société « ouverte ». Tou­jours selon l’enquête pub­liée par Remix News, Demagog.cz reçoit aus­si des finance­ments d’un fonds pour le jour­nal­isme indépen­dant (NFNZ) qui est lui-même sub­ven­tion­né par l’Open Soci­ety Fund de Prague.

Lituanie, Monténégro et Bosnie

En Litu­anie, c’est le Cen­tre bal­tique pour le jour­nal­isme d’investigation Re:Baltica qui a été recruté en mars dernier pour devenir le vérifi­ca­teur d’informations de Face­book. Re:Baltica revendique la présence de l’OSF de George Soros par­mi ses donateurs.

L’OSF sub­ven­tionne aus­si Raskrinka­van­je, une organ­i­sa­tion dévelop­pée par l’association civique « Pourquoi pas » (Zaš­to ne) et chargée de la véri­fi­ca­tion des infor­ma­tions pour le compte de Face­book en Bosnie-Herzé­govine et au Mon­téné­gro. Remix News a passé en revue le con­tenu pub­lié par Raskrinka­van­je et y décèle un biais pro­gres­siste très clair, vis­i­ble par exem­ple dans ses posi­tions en faveur des immi­grants illégaux.

Macédoine, Croatie et Ukraine

En Macé­doine, Face­book a con­fié la véri­fi­ca­tion des infor­ma­tions à Vistin­omer, une organ­i­sa­tion égale­ment sub­ven­tion­née par l’OSF, à la fois directe­ment et par l’intermédiaire du Ger­man Mar­shall Fund.

En Croat­ie, le vérifi­ca­teur d’informations de Face­book, Faktograf.hr, appar­tient à l’ONG Gong qui reçoit égale­ment des sub­ven­tions de l’OSF directe­ment et indi­recte­ment, par l’intermédiaire des fonds reçus de Trans­paren­cy Inter­na­tion­al, une organ­i­sa­tion qui béné­fi­cie égale­ment de sub­ven­tions de l’OSF comme déjà dit plus haut. Remix News cite la déc­la­ra­tion suiv­ante du député con­ser­va­teur croate Nino Raspudić à pro­pos du tra­vail de Faktograf :

« Les plus gros menteurs et manip­u­la­teurs du pays, Gong et HND, ont créé Fak­tograf, et ils vont donc déter­min­er avec l’argent de Soros ce qui est vrai et ce qui n’est pas vrai en Croatie. »

En Ukraine, c’est l’organisation Stop Fake qui se charge de la véri­fi­ca­tion des infor­ma­tions pour le compte de Face­book. Remix News indique que l’OSF a aidé à la créa­tion de cette organ­i­sa­tion qui pro­duit égale­ment des émis­sions de radio et du con­tenu Inter­net. Stop Fake béné­fi­cie égale­ment de finance­ments de l’OSF.

Un réseau à compléter

Face­book est en train d’étendre son réseau de vérifi­ca­teurs d’informations tiers et, à l’heure où le média Remix News menait son enquête, il n’y avait pas encore de vérifi­ca­teur attitré offi­ciel dans cer­tains pays d’Europe cen­trale et ori­en­tale. C’était le cas notam­ment pour la Ser­bie, la Roumanie et la Hon­grie dont le gou­verne­ment est une cible priv­ilégiée, pour ne pas dire obses­sion­nelle, de George Soros.