L’Observatoire du journalisme vous a manqué pendant ces quelques jours de vacances et de rediffusion d’articles ? Rassurez-vous, vous aussi, vous nous avez manqué. L’actualité médiatique n’a pas pris de vacances dans la période. Nous vous livrons une revue de presse de quelques événements marquants qui se sont produits depuis le début du mois d’avril.
2 avril : une attaque énigmatique contre des policiers
Le 2 avril, un individu a renversé avec la voiture qu’il conduisait deux policiers dans la capitale américaine, près de la Maison blanche. L’identification de l’auteur des faits a souvent été laborieuse pour des médias souvent si prompts à trouver des suprémacistes blancs partout.
Gilles-William Goldnadel souligne sur son compte Twitter que
Ce soir #ArteJournal ordinairement obsédé par les supremacistes blancs aux USA a caché l’identité du meurtrier noir islamiste du #Capitol. La preuve scientifique en laboratoire médiatique que cette chaîne est composée non de journalistes mais de petits voyous islamo gauchistes https://t.co/vIPp8dmabj
— G‑William Goldnadel (@GWGoldnadel) April 3, 2021
Le Parisien a également été très pudique au sujet de cet événement et titrait à19h45 le 2 avril un article paru sur son site : « Une voiture fonce sur le Capitole de Washington, un policier tué, un autre blessé, Biden dévasté ». On apprenait également par le journal que la piste terroriste était écartée.
Une conclusion dont font douter de nombreux indices assemblés notamment par lesObservateurs.ch. L’auteur des faits se révèle être en effet un sympathisant du mouvement noir Nation of Islam et il est sorti de son véhicule après son geste fou armé d’un couteau. Aurait-il été inconvenant ou trop agressif d’employer le mode direct — sujet, verbe, complément — et de titrer : « un islamiste noir fonce en voiture sur deux policiers et en tue un » ?
2 avril : le fact checking day
Le 2 avril avait lieu le « fact checking day », l’anniversaire des vérificateurs de faits (AFP Factuel, Checknews, les Décodeurs, etc.). Ces équipes de journalistes prétendent vérifier les informations qui circulent en ligne et traquer les fake news. L’Observatoire du journalisme a eu à plusieurs reprises l’occasion de souligner les nombreux biais de ces redresseurs d’infox. L’AFP Factuel nous annonçait fièrement en ce jour anniversaire que « plus de 100 journalistes y travaillent à travers le monde, dans plus de 20 langues. Ils analysent les publications, les images et les vidéos virales pour déceler les fausses informations ».
L’« International fact checking day » a été organisé par l’institut Poynter. Celui-ci se présente sur son site comme une organisation qui prépare les journalistes du monde entier à délivrer des informations « honnêtes ». Parmi ses mécènes, le National Endowment for Democracy qui est présenté par Mediapart comme la vitrine légale de la CIA et par Le Monde diplomatique comme le relais de cette agence gouvernementale américaine.
Un autre mécène a attiré notre attention : la Foundation to Promote Open Society. Cette fondation est étroitement liée à l’Open Society Foundation, créée par le milliardaire américain qui utilise une partie de sa fortune pour propager sa vision du monde sans frontières. « Sous couvert d’altruisme, George Soros est passé maître dans l’art de désordonner le monde et de faire prospérer ses affaires », concluait Valeurs actuelles pour présenter en 2018 un dossier sur le personnage. Mais bien évidemment, les bailleurs de fond n’influent en aucune manière le choix et le traitement de la chasse aux intox. Ce serait mesquin de le suspecter…
2 avril : l’avocat Vincent Di Vizio mentionne furtivement l’immigration sur UPRTV
François Asselineau a invité le 2 avril sur la chaîne YouTube de l’UPR Vincent Di Vizio. Cet avocat qui défend notamment des professionnels de santé mérite d’être connu pour sa connaissance fine des arcanes du monde médical. Sa prestation le 2 avril, qui comptait 184 000 vues le 9 avril, permet d’aller de découvertes en découvertes sur la gestion de la crise sanitaire. À la fin de l’interview, François Asselineau demande à Vincent Di Vizio s’il est d’accord sur le fait que la ruine de l’hôpital français est due notamment aux grandes orientations des politiques économiques édictées chaque année par l’Union européenne. L’avocat annonce précautionneusement « au risque d’être clivant, choisir c’est renoncer (…), je ne peux avoir un hôpital public de qualité avec une immigration massive, avec une politique européenne qui vient m’expliquer qu’il faut que j’investisse massivement là mais pas là ». Occasion manquée pour François Asselineau, qui n’a pas rebondi sur l’Aide médicale d’État dont le coût sans limite dépasse le milliard d’euros en 2021, sur les factures impayées par les étrangers dans les hôpitaux français d’un montant également plus que conséquent, sur les étrangers admis en France pour motif médical…Attribuer à l’Union européenne certaines des turpitudes de nos dirigeants nationaux, ça ne serait pas un peu facile, non ?
3 avril : agression au couteau : impunité 100%
Dans notre beau pays, les dirigeants aiment souvent donner des leçons de morale à la terre entière. La nécessité de respecter de la diversité est clamée à qui veut l’entendre et les lois restreignant la liberté d’expression abondent. Par contre, passer au geste pour marquer son hostilité à la différence semble en certaines occasions bénéficier d’une impunité certaine. C’est ainsi que Le Parisien nous apprend qu’à Sarcelles, un Pakistanais qui fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire a tenté d’agresser 3 juifs au couteau, qui n’ont dû leur salut qu’à leur fuite. Ceux-ci venaient de sortir d’une synagogue et portaient une Kippa. Mis en examen, l’agresseur a finalement été libéré. L’arme utilisée : un couteau de 30 cm avec une lame dentée, excusez du peu. Information suivante ?
3 avril : un journaliste de l’AFP à la rescousse de l’UNEF
Dans une tribune publiée sur le site de l’Obs le 10 mars, l’universitaire Pierre Jourde s’indigne que des affiches anonymes placardées à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble désignant nommément deux professeurs accusés d’« islamophobie » soient « reprises sur les réseaux sociaux par l’UNEF, qui a approuvé et reproduit cet affichage ». Un débat sur la dissolution de ce syndicat étudiant a à l’époque des faits émergé sur les réseaux sociaux. On peut ne peut apprécier cette volonté de dissoudre à tout va des associations dont on ne partage pas les idées. Il est par contre assez étonnant qu’un journaliste de l’agence de presse AFP, qui sert de fournisseur d’informations aux grands médias, n’observe pas un certain devoir de réserve. C’est ainsi que le 3 avril, Djilali Belaid, qui se présente sur son compte Twitter comme « Journaliste AFP. RédChef video Afrique » réagit avec une ironie agressive aux derniers événements :
Je pense qu’il faut dissoudre: #UNEF #FCPE #EELV , les antiracistes, la presse libre, les démocrates …Puis continuer avec tous ceux qu’on ne peut pas contrôler.
— Djilali BELAID (@dbelaid) April 3, 2021
Cela amène Gaston Crémieux à réagir également sur Twitter :
Curieux qu’un journaliste d’une grande agence de presse se départisse à ce point là de son devoir de réserve
Pourriez-vous nous donner des exemples concrets de l’ambiance dictatoriale que vous dites subir? https://t.co/ssMkwrGkZG
— Gaston Crémieux (@GastonCremieux) April 4, 2021
4 avril : l’agression du couple Tapie fait la une
Difficile de n’avoir pas été informé de l’agression de Bernard Tapie à son domicile le week-end du 4 avril. Les images du visage tuméfié de l’ancien homme d’affaire et politicien ainsi que celles de son épouse ont passé en boucle dans les journaux télévisés du week end. Cette agression très lâche lors du cambriolage devient malheureusement courante dans la France Orange mécanique, en référence au film ultra violent paru dans les années 1970 et au livre de Laurent Obertone.
André Bercoff a eu une conversation téléphonique avec Bernard Tapie le lendemain de son agression.
Lors de « Bercoff dans tous ses états » sur Sud Radio le 6 avril, le journaliste omet de préciser l’origine étrangère des agresseurs quand il relate les faits. Une information que nous avait pourtant été divulguée par Edouard Chanot sur son compte Twitter, mais passons. André Bercoff rapporte qu’après que Bernard Tapie ait dit aux agresseurs qu’il avait toujours défendu les migrants et l’ouverture, l’un des tortionnaires lui a répondu : « Va te faire enculer, ce temps-là est mort ! ». Un vrai sujet de réflexion, non ?
L’hyper médiatisation de cette affaire contraste avec des silences éloquents. On pense à la petite Kaina âgée de 5 ans fauchée le 28 mars par deux racailles qui faisaient à Sevran, en Seine Saint Denis, une course de voitures. On pense à Christophe retrouvé égorgé dans un hall d’immeuble à Villeneuve d’Ascq, le 27 mars, parce qu’il ne supportait plus les dealers, nous apprend Actu 17 . En avez-vous entendu parler ?
En conclusion, le témoignage de@Ripisylve qui n’a fait la une d’aucun média :
« Mon père a subi un cambriolage ultra violent il y a quelques années. 5 auteurs. Peine la + sévère prononcée : 6 mois avec sursis. Le système judiciaire français est une honte absolue. Son laxisme tue et traumatise les innocents, laissant libre de sévir criminels et délinquants ».
5 avril : une agression contre un militant politique sans trop d’importance
La démocratie est un bien précieux. Elle permet à chacun d’exprimer ses opinions et de faire entendre, parfois de manière excessivement frustre, la loi de la majorité. Des milices d’extrême gauche qui s’auto-désignent antifas, pour anti fachistes (prononcez à l’italienne) , entendent limiter la liberté d’expression dans notre beau pays. Le 5 avril, 5 courageux nervis antifas s’en prenait violemment à un militant du RN qui distribuait des tracts aux halles de Saint Nazaire. Le Figaro a donné la parole à la personne qui l’accompagnait : « il a été roué de coups alors qu’il se trouvait au sol, et menacé de mort ». « Il souffre d’une fracture ouverte de la cheville », apprend-on à la lecture de l’article. Certains médias comme 20 minutes sont très pudiques pour décrire les faits : « Cinq individus l’auraient pris à partie avant de lui asséner plusieurs coups ». En fait de prise à partie, n’est-ce pas plutôt une agression sauvage ?
Cela amène Charlotte D’Ornellas à affirmer sur la plateau de Pascal Praud sur CNews :
Il est évident que cette agression d’un militant du RN serait plus médiatisée si elle concernait n’importe qui d’autre dans l’échiquier politique.
On le remarque régulièrement, la médiatisation dépend de la victime et beaucoup de l’agresseur. pic.twitter.com/oB6LqYORvh— Charlotte d’Ornellas (@ChdOrnellas) April 6, 2021
5 avril : Le New York Times aime l’UNEF
Le journal américain le New York Times a à cœur d’être à la pointe du mouvement « woke » aux États-Unis, ces personnes qui se disent plus « conscientes » que les autres de la méchante oppression que les hommes blancs font subir au reste de l’humanité. Pour illustrer l’« avant-garde du changement en France », le New York Times a choisi de publier en couverture de son édition du 5 avril une manifestation du syndicat étudiant l’UNEF.
L’islamologue Gilles Kepel a donné une longue et passionnante interview à l’Institut des Libertés le 6 avril, qui est disponible sur le site de l’association. Évoquant la mise au pilori des 2 enseignants de l’université de Grenoble pour avoir osé questionné la notion d’islamophobie, il donne comme exemple de l’existence de l’islamo-gauchisme le relais qu’a donné ce syndicat étudiant à cette cabale. Mais Grenoble doit être trop loin de New York pour permettre aux journalistes du New York Times de prendre conscience de ces réalités.
6 avril : un « heum » de Ursula Van Der Leyen qui en dit beaucoup
Après une longue série de manifestations d’agressivité de la part du gouvernement turc (attaque téléguidée de migrants à la frontière grecque début 2020, incident maritime franco-turque le 10 juin 2020, etc.), les représentants de la diplomatie de l’Union européenne ont essayé de se rabibocher avec le président Erdogan. Des images ont rapidement circulé sur l’entretien organisé en Turquie le 6 avril par Recep Tayyip Erdoğan. La réaction stupéfaite de la présidente de la commission européenne à son arrivée dans la salle de réception, restée debout alors que ses homologues sont déjà assis près du président turc, ont tourné en boucle. Éric Zemmour a fait une analyse assez détaillée de cet incident lors de Face à l’info sur C News le 8 avril. Parmi les réactions les plus acerbes à cet incident si révélateur, celle d’Anne-Sophie Chazaud sur Twitter :
« Cette image est en fait le parfait reflet de la réalité, elle est donc le contraire d’un loupé. Elle manifeste tout ce qui est haïssable et méprisable dans la situation actuelle :
La veulerie de l’Union européenne face à l’islam politique et à la brutalité turque.
L’absence de professionnalisme dans la préparation protocolaire de cette rencontre de la part des Européens.
La goujaterie pathétique et vulgaire de Charles Michel, président du Conseil européen, sorte d’inutile grande saucisse technocratique incapable de faire fonctionner ses quelques neurones ou son éducation afin de se lever et céder son fauteuil à la présidente.
La soumission également d’Ursula Von der Leyen qui, constatant la situation, aurait dû quitter les lieux sur le champ ou se lever et exiger qu’on modifie la configuration de la rencontre ».
Cinglant, comme nombre des billets d’Anne-Sophie Chazaud sur le réseau social…
Pour aller plus loin dans des livres parus récemment :
L’actualité est une source permanente d’étonnement, d’indignation et de réactions. Deux livres parus récemment apportent un regard critique sur le traitement médiatique de l’information :
- « Endoctrinement » de Marie Limes. Son éditeur (Ring) le présente ainsi . « Pas de texte. Uniquement des captures d’écran, et leur légende par Marie Limès. Des articles, des publications Facebook, des tweets, des publicités. Tout ce qui défile sur votre portable, sur vos écrans, et vous rentre dans le crâne, tous les jours, toutes les heures. Tout ça façonne votre pensée, et celle de vos semblables. Lentement mais sûrement ».
- « La nef des fous, des nouvelles du bas-empire » de Michel Onfray (Editions Robert Laffont).
Le philosophe présente son livre inspiré par l’actualité de la façon suivante : « Sous la forme d’une éphéméride, et ce sur chaque jour de cette année 2020, je consigne chaque délire dont notre époque est capable à partir d’une anecdote conclue par un genre de morale comme à la fin d’une fable ».