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Reporters sans frontières demande plus de censures sur Facebook

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25 juillet 2021

Temps de lecture : 4 minutes
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Reporters sans frontières demande plus de censures sur Facebook

Temps de lecture : 4 minutes

Red­if­fu­sion esti­vale. Pre­mière dif­fu­sion le 26 mars 2021

RSF se veut l’apôtre d’un bon combat, celui de la liberté d’informer. Mais son comportement dans les faits est à l’exact contraire et quand RSF porte plainte contre Facebook en France ce n’est pas pour protester contre la censure mais pour la réclamer.

Plainte pénale en droit de la consommation

La forme juridique est inusitée et la plainte est portée à la fois con­tre Face­book France et Face­book Irlande pour « pra­tiques com­mer­ciales trompeuses ». L’association estime que le réseau social laisse pro­lifér­er des com­men­taires désoblig­eants voire haineux con­tre cer­tains jour­nal­istes ain­si que des mes­sages de dés­in­for­ma­tion en par­ti­c­uli­er en ce qui con­cerne la pandémie. L’association met le doigt sur une « con­tra­dic­tion man­i­feste entre les engage­ments du réseau social vis-à-vis des con­som­ma­teurs et la réal­ité de son fonc­tion­nement ».  Cette con­tra­dic­tion con­stituerait selon le code de la con­som­ma­tion un délit pas­si­ble d’une amende pou­vant attein­dre 10% du chiffre d’affaires annuel moyen. Remar­quons que pour RSF l’information s’adresse à des con­som­ma­teurs et non à des citoyens, selon une logique de marché. Des plaintes iden­tiques pour­raient être déposées dans d’autres pays.

Les journalistes, des êtres à part ?

Sont cités en exem­ple des com­men­taires « haineux » con­tre Yann  Barthès et son émis­sion Quo­ti­di­en sur TMC (groupe TF1) qui a suc­cédé à un même type d’émission, Le Petit jour­nal sur Canal+. RSF sig­nale (sans rire) que « de nom­breux com­men­taires dén­i­grants envers des jour­nal­istes du jour­nal télévisé “Quo­ti­di­en” [appa­rais­sent] par­mi les “com­men­taires les plus per­ti­nents”. Nous avons dit tout le mal que nous pen­sions de ces deux émis­sions, super­fi­cielles, mani­ant la déri­sion et le ricane­ment, dans un entre soi nar­cis­sique et une vul­gar­ité « dje­une » plutôt répug­nante. Tous les goûts sont dans la nature dis­ait la concierge mais nous sommes sur­pris d’apprendre qu’il est main­tenant inter­dit – ou sera inter­dit si RSF est suivi dans ses récla­ma­tions – de cri­ti­quer ces émis­sions sur les réseaux sociaux.

Voir aus­si : Quand le « Petit Jour­nal » joue avec les faits et Quo­ti­di­en de Yann Barthès : men­songes et déri­sion. Troisième partie

Désinformation sur Hold-Up

Que fait une asso­ci­a­tion de jour­nal­istes devant un doc­u­men­taire ? Elle le regarde, le cri­tique, en fait un compte-ren­du négatif si besoin, répond le com­mun des mor­tels. Que nen­ni, répond RSF, il faut l’interdire, stop­per sa dif­fu­sion par tous les moyens, partout et tout le temps car il « dés­in­forme ». Nous n’avons pas d’opinion tranchée sur le doc­u­men­taire Hold-Up, dont nous avons par­lé ici, mais il nous sem­ble raisonnable de laiss­er cha­cun se faire son idée.

Pas pour RSF qui couine : « Cette vidéo a ain­si été partagée 426 fois au sein de pages et de groupes publics, générant 36 843 réac­tions. Celle-ci ne com­por­tant aucun éti­que­tage “fausse infor­ma­tion”, plus de 5,5 mil­lions d’utilisateurs ont [poten­tielle­ment] été exposés à ces dés­in­for­ma­tions ».

Cachez ce sein que je ne saurais voir,
Par de pareils objets les regards sont blessés,
Et cela fait venir de coupables pensées.
Molière,Tartuffe

La plainte de RSF stip­ule « une sim­ple recherche par mots-clés dans la barre de recherche du réseau social suf­fit à affich­er les nom­breuses occur­rences du film ». Diantre, les cro­quants se révoltent, ils veu­lent avoir accès à une infor­ma­tion (de qual­ité rel­a­tive certes, comme nom­bre d’informations des médias de grand chemin, soit dit en pas­sant) et ne pas se voir imposé un fil­tre. La messe est dite, bas les masques, RSF rejoint les rangs – en réal­ité les avait rejoints depuis longtemps – des lib­er­ti­cides soft, ceux qui vous étran­g­lent en souri­ant au nom des droits de l’homme.

Voir sur la pandémie deux autres doc­u­men­taires, sur lesquels nous n’exprimons pas d’opinion, nous lais­sons nos lecteurs juges : celui du Belge Crutzen, Ceci n’est pas un com­plot et celui des Français Jou­bert et Cristol Tous vac­cinés ?