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Rentrée des médias : de nombreux nouveaux, combien d’élus ?

11 septembre 2023

Temps de lecture : 5 minutes
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Rentrée des médias : de nombreux nouveaux, combien d’élus ?

Temps de lecture : 5 minutes

Ils ont décidé de se lancer dans la grande aventure de la création de médias, à l’heure même où la presse papier connaît une épouvantable décroissance et où les contenus gratuits en ligne explosent : de Tocsin à Épopée en passant par la radio de KTO, tour d’horizon de ces nouveaux médias de la rentrée.

Une radio pour KTO

Radio Notre-Dame et RCF ne suff­i­saient pas : le 4 sep­tem­bre, KTO se lançait dans le for­mat radio­phonique, avec une radio de « qual­ité numérique avec la tech­nolo­gie DAB+ ». Mati­nales, directs partagés avec la chaîne de télévi­sion, émis­sions, pro­grammes de parte­naires : telles sont les grandes lignes tracées par KTO Radio. « La ligne édi­to­ri­ale de KTO Radio est celle de KTO TV, a expliqué Philip­pine de Saint-Pierre, direc­trice générale de KTO. [Elle] repose donc sur ses 3 piliers : accom­pa­g­n­er la vie de prière, don­ner des éclairages sur les ques­tions de fond, don­ner à voir la diver­sité des formes d’engagement. » La radio exemptera ses audi­teurs des flash info toutes les heures, con­sid­érant néces­saire « de s’extraire du stress quo­ti­di­en ». Se dis­ant « au ser­vice du Bien Com­mun, dans un con­texte de dis­so­lu­tion du lien civique, du tis­su social », aspi­rant à « con­tin­uer à agrandir notre audi­ence pour faire ray­on­ner au max­i­mum l’Évangile à tra­vers l’offre de nos pro­grammes », KTO Radio devra, pour exis­ter, se dis­tinguer de Radio Notre Dame – dont l’une des mis­sions, assez sim­i­laire, est « la trans­mis­sion de la foi en par­tic­i­pant à la nou­velle évangéli­sa­tion ». Elle part avec un hand­i­cap de taille : elle ne dis­pose pas de fréquence.

Clémence Houdiakova : de Radio Courtoisie à Tocsin média

Le 4 sep­tem­bre, c’était aus­si la ren­trée de Toc­sin, la nou­velle Web Radio lancée par Clé­mence Houdi­ako­va. Passée par Sud Radio et Radio Cour­toisie, cette jour­nal­iste de qual­ité a quit­té la radio FM pour un « petit média […] sou­ple […] qui per­met d’aller sur le ter­rain ». Comme elle l’a con­fié à TV Lib­ertés : « L’idée c’est [de faire] un peu de ter­rain pour ren­con­tr­er les Français qui ne se recon­nais­sent plus dans les médias ». Aspi­rant à pro­pos­er un nou­veau média de réin­for­ma­tion, elle ne s’inquiète pas de la con­cur­rence, soulig­nant que la mul­ti­pli­ca­tion des instru­ments de réin­for­ma­tion con­stitue une per­spec­tive réjouis­sante. Con­cer­nant le nom alarmiste de son média, Houdi­ako­va se veut pos­i­tive : « [le nom de] Toc­sin est éminem­ment posi­tif, por­teur d’espoir. […] On peut se rassem­bler pour faire front à l’ennemi ». Avec une ligne « sou­verain­iste et réal­iste », cette Web radio aura vraisem­blable­ment des dif­fi­cultés à exis­ter : adop­tant une ligne extrême­ment proche de celle de Radio Cour­toisie, dont il faut rap­pel­er que le slo­gan était par le passé « la radio du « pays réel et de la fran­coph­o­nie » (donc pas très éloigné de la for­mule « réal­iste et sou­verain­iste »), cette Web radio ne béné­ficiera pas d’une bande FM ni du DAB +. Il fau­dra donc à Clé­mence Houdi­ako­va compter sur une audi­ence appuyée sur son nom, pari dif­fi­cile en dépit d’une vraie réus­site sur les ondes de Radio Cour­toisie.

« L’Épopée » Le Pen

Plate­forme de vidéos plus que véri­ta­ble média, L’Épopée que lance Romain Maréchal, frère de Mar­i­on Maréchal, entend faire la pro­mo­tion du pat­ri­moine cul­turel français. L’ambition de ce « Net­flix de droite » est, selon La Let­tre A, de se faire l’écho des « témoins d’une révo­lu­tion silen­cieuse, celle d’une jeunesse française qui s’engage pour défendre notre civil­i­sa­tion ». Sans expéri­ence dans ce domaine, le petit-fils de Jean-Marie Le Pen, qui aurait fait un pas­sage pro­fes­sion­nel dans le busi­ness famil­ial immo­bili­er dans l’ouest parisien, n’a a pri­ori pas trou­vé de mécène auprès de Lau­rent Meeschaert, généreux dona­teur d’un Incor­rect sous per­fu­sion et de l’ISSEP, l’école qu’a ouvert sa sœur. Pierre-Edouard Stérin, le père de la smart­box et mécène généreux des sphères con­ser­va­tri­ces, aurait égale­ment refusé de financer le pro­jet. Pour l’heure, l’entourage de Romain Maréchal se com­pose de peu d’experts en matière de plate­formes vidéo : du directeur général de l’Ordre de Malte à l’avocat Adrien Abauz­it, on peine à com­pren­dre le plan d’action de cette entre­prise dont on se demande com­ment elle pour­rait vivre plus de quelques mois.

Embouteillage médiatique à droite

Factuel Média qui visait les 25 000 abon­nés en est très loin et sa péren­nité pas encore assurée en dépit du patron­age de l’iconique Chris­tine Kel­ly. Mais class­er à droite ce nou­veau média est peut-être une erreur et les arti­cles pub­liés à ce jour sont neu­tres et pro­fes­sion­nels. La con­cur­rence est ailleurs sur les plate­formes clas­siques et sur les fils d’actualité ; on peut compter sur l’entregent de son fon­da­teur Stéphane Simon pour forcer le des­tin et réus­sir là où tant d’autres ont échoué.

Au milieu de toutes ces inno­va­tions, une con­stata­tion : se faire un nom en dehors des médias déjà instal­lés est com­pliqué même avec des con­tenus inno­vants ou alter­nat­ifs. Il y faut du tal­ent, des col­lab­o­ra­teurs un peu aguer­ris… et pas mal de moyens. Nous y revien­drons dans un prochain article.

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