L’inoxydable
Michel Drucker a commencé sa carrière de journaliste en 1964, à l’âge de 22 ans. Plus de cinquante ans plus tard, il continue toujours de présenter l’une des émissions préférées des Français, le dimanche après-midi sur France 2. En cinq décennies à la télévision, Michel Drucker a réussi à se construire une image parfaitement lisse de gentil animateur, ami des invités et proche de son public, image entretenue par les multiples biographies qui lui ont été consacrées. En effet, son engagement politique pourtant constant et assumé ou sa proximité avec le pouvoir financier ou étatique, sont rarement évoqués. De même, il n’est jamais fait mention de son exorbitant salaire versé grâce à la redevance des contribuables, ni de l’influente famille Drucker, qui accapare les postes à responsabilité du paysage audiovisuel français (PAF).
Portrait vidéo
Biographie
Michel Drucker est né en septembre 1942 à Vire. « Mon père s’appelait Abraham et ma mère Lola. […] On est des Français de sang mêlé, moi je viens de Roumanie », affirmera-t-il. En effet, ses parents – Abraham Drucker est natif du village de Davideni, en Roumanie, et Lola Schafler (voir biographie), est originaire de Vienne, en Autriche – arrivent en France en 1925 et sont naturalisés français en 1937 : « Ma famille est originaire des Carpates, un terroir situé entre la Roumanie et l’Autriche, plus précisément de Czernowitz, devenue depuis Tchernovtsy, capitale de la Bucovine, qui fut turque avant de devenir autrichienne, puis roumaine, puis russe. Aujourd’hui, cette ancienne ville de l’empire austro-hongrois est en Ukraine. […] Ils sont arrivés en France dans les années 1930. Mes parents ne parlaient pratiquement pas français. Ils parlaient yiddish, roumain et allemand. » (lien).
Bien que de confession juive, le chef de la famille Drucker, Abraham, a souhaité « ardemment que ses fils s’intègrent entièrement à la société française. Il voulait que l’on soit plus Français que les Français ! Contre l’avis de ma mère, il a décidé alors de baptiser ses trois fils. Pour ma mère, notre baptême était un drame puisqu’elle était beaucoup plus sioniste que mon père. Son frère avait émigré en Palestine avant la création de l’état d’Israël. Ma mère trouvait que notre baptême ça faisait désordre pour des Juifs, même si moi et mes frères, Jacques et Jean, n’avons pas été élevés dans la tradition juive. ». Malgré tout, Michel Drucker le dit clairement : « je suis Juif et je le resterai toute ma vie. […] Nous étions Juifs, même si on n’allait pas à la Synagogue, on ne fêtait pas Kippour et on n’a pas été élevés dans la tradition religieuse juive. Je crois que je suis de plus en plus Juif. Pour preuve : j’ai de plus en plus envie d’aller découvrir mes racines identitaires dans la ville où mes parents ont grandi, Czernowitz, en Ukraine. »
La Seconde Guerre mondiale marqua profondément la famille Drucker (voir « Les zones d’ombre d’Abraham Drucker pendant la Seconde Guerre mondiale »). En 1937, Abraham Drucker s’installe comme médecin de campagne dans le département du Calvados, à Saint-Sever-Calvados, puis à Vire, place de la gare. En 1942, il est arrêté suite à une dénonciation et il est fait prisonnier à Compiègne, puis devient médecin-chef du camp de Drancy. Après l’arrestation d’Abraham Drucker, son épouse, enceinte (de Michel), accompagnée de Jean (son fils aîné), se fait contrôler sur le quai de la gare de Rennes par un officier de la Gestapo. Intervient alors un homme qu’elle ne connaît pas, Pierre Le Lay (père de Patrick Le Lay, ancien Pdg de TF1), chargé d’aller la chercher et qui affirme en allemand à l’officier qu’il s’agit de son épouse, lui sauvant ainsi probablement la vie (source : Wikipédia).
Lola et Abraham Drucker ont eu trois fils, dont deux (Jean et Michel) ont occupé d’importantes fonctions au sein du paysage Audiovisuel Français (voir « sa nébuleuse »). Abraham Drucker a par ailleurs eu un quatrième fils, Patrick, avec une maîtresse (lien).
Michel Drucker s’est marié à Las Vegas avec l’actrice Dany Saval (voir biographie) le 28 juillet 1973. Ils n’ont pas eu d’enfant mais ils ont adopté en 1979 une petite réfugiée indochinoise, Yleng (lien) alors âgée de 16 ans, qui est aujourd’hui l’une des principales collaboratrices de la maison de couture Cardin. Par ailleurs, il est le beau-père de Stéfanie Jarre, décoratrice de plateaux de télévision, née d’une union précédente de Dany Saval avec le compositeur Maurice Jarre.
Concubinage et affaire judiciaire avec Calixthe Beyala
Michel Drucker eut entre 2004 et 2006 une relation avec l’écrivain d’origine camerounaise Calixthe Beyala. Son livre sorti en 2007 L’Homme qui m’offrait le ciel (Albin Michel), raconte l’idylle sous forme romancée entre une « écrivaine » africaine de renom (c’est-à-dire Calixthe Beyala) « passionaria de la “cause noire” » (Le Point, 13/04/2007) et une étoile de la télévision française, avant que ce dernier ne la quitte. La lauréate du Grand Prix de l’Académie française pour Les Honneurs perdus retrace en détail cette histoire d’amour de deux ans dans ce roman à clés qui a fait jaser le monde médiatique : « c’est ce stratagème que la romancière Calixthe Beyala, africaine, a choisi pour se venger de l’homme qui a partagé deux ans de sa vie avant de rompre cette liaison extra-conjugale et de sagement rejoindre son épouse. » (Le Point, 13/04/2007)
Même si le héros s’appelle François Ackerman et travaille à Canal+, les détails sont tels (un frère récemment décédé, des fans qui « attendent impatiemment chaque dimanche », etc.) que chacun y a en effet retrouvé le portait de Michel Drucker, le journaliste qui porte, selon Beyala, « l’image sacerdotale de l’animateur préféré des Français ».
L’histoire ? « Un homme qui a voué sa vie à sa réussite professionnelle, qui se considère comme un “athlète de haut niveau du petit écran”, qui vit dans l’ascétisme et la peur de tomber malade, découvre la passion et les délices du sexe sur le tard. Il se veut alors un autre homme, rêve à voix haute de quitter la télé pour ouvrir une école en Afrique, se transforme dans les dîners en ville en défenseur acharné des “minorités visibles”. Ses amis ne le reconnaissent plus. Certains hommes politiques de premier plan s’en inquiètent […] Naturellement, cet amour d’adolescent tardif prend fin brutalement le jour où l’épouse légitime (qui “gère les affaires” et “fait chambre à part depuis des années”) sonne la fin de cette récréation et exige le retour du mari au bercail, sous la menace d’un suicide. » La société de production de Michel Drucker est détenue à 50% par son épouse, Dany Saval.
Calixthe Beyala est revenue, dans un entretien vidéo accordé au site africain grioo.com, sur la vision « racialiste » de Michel Drucker. « Je dirais que c’est un héros colonial que je condamne. Michel Drucker a tenu à mon égard des propos racialistes. Il m’a dit : “Que vont penser les Français, la France profonde et la presse, si j’épouse une femme noire ?” Je me suis regardée dans la glace et je me suis demandé : quelle est ma couleur ? étais-je couverte de suie, d’excréments qui justifiaient que les Français m’auraient rejetée ? […] C’est un homme qui vit dans le passé, dans le passé d’une France raciste, racialiste […] ce sont des propos qu’on ne peut pas pardonner ».
Par ailleurs et à la suite de cette rupture, Calixthe Beyala a intenté un procès en 2009 à Michel Drucker, lui réclamant 200 000 euros de dommages et intérêts. Elle lui reprochait de ne pas l’avoir payée pour sa contribution à un livre d’entretiens avec Régis Debray qu’elle avait rédigée à la place de l’animateur et que ce dernier devait signer (le livre n’est jamais paru). Elle perd le procès en première instance, mais en appel en janvier 2011, Michel Drucker est condamné à lui verser 40 000 euros. Si Calixthe Beyala ne disposait pas de preuve écrite de cet accord, les juges ont estimé que « la relation de concubinage qu’elle entretenait avec Michel Drucker à l’époque la plaçait dans l’impossibilité morale d’exiger de lui qu’il formalise par écrit son engagement » et donnait droit, en partie, à la demande de la plaignante (Voici, 14/01/2011).
L’affaire de sa villa
En mars 2015, le Conseil d’état a validé, après de longs mois de procédure, le permis de construire de sa maison d’Eygalières située dans le parc naturel des Alpilles (Bouches-du-Rhône). En 2007, Drucker avait déposé une demande portant sur une maison de 293 m² avec piscine. Le permis de construire lui avait été délivré en 2008. D’après le Canard Enchaîné de l’époque, le permis aurait été obtenu « en échange de bons procédés », Drucker ayant organisé une grande fête de départ en retraite au maire d’Eygalières, Félix Pélissier (avec la présence de Dave, Hugues Aufray, Guy Marchand, Patrick Sabatier, Charles Aznavour, etc…) moyennant quoi le maire de la commune aurait signé le permis de construire juste avant de quitter son poste. La Ligue de Défense des Alpilles avait alors déposé deux plaintes, considérant que ce permis, accordé à une habitation située à 340 mètres de la chapelle Saint-Sixte inscrite à l’inventaire des monuments historiques, devait impérativement faire l’objet de l’accord de l’architecte des bâtiments de France (la loi exige un minimum de 500 mètres d’éloignement). Le tribunal administratif de Marseille avait annulé le permis le 23 décembre 2010 et demandé l’arrêt des travaux, en vain. L’avocat de Drucker, Jean-Pierre Mignard, avait alors déposé un recours gracieux auprès du ministère de l’écologie. Toujours selon Le Canard Enchaîné, l’animateur avait reçu l’appui de Jean-Louis Borloo qui était alors ministre de l’écologie, puis de Nathalie Kosciusko-Morizet. En novembre 2012, la Cour d’Appel annulait la décision du tribunal administratif et rendait son permis de construire à l’animateur, décision confirmée par le Conseil d’État qui mettait fin à une saga de 7 ans.
Les zones d’ombre d’Abraham Drucker pendant la Seconde Guerre mondiale
Pour justifier son refus de recevoir la famille Le Pen sur son plateau (Jean-Marie ou sa fille Marine), Michel Drucker a longtemps mis en avant le passé de sa famille durant la Seconde Guerre mondiale.
Pourtant d’épaisses zones d’ombre pèsent sur le comportement du père de Michel Drucker, Abraham Drucker, durant le second conflit mondial. Le site memoire-viretuelle.fr (« Une histoire des persécutions contre les Juifs de Viré ») a rédigé une biographie détaillée d’Abraham Drucker, livrant des informations troublantes sur la famille durant cette sombre période. En 1937 « il obtient un poste de médecin-interne au sanatorium de Saint-Sever, en spécialité tuberculose osseuse. Sa femme est, quant à elle, employée comme infirmière. Deux ans plus tard (en septembre) il est mobilisé sous le drapeau français en tant qu’infirmier puis médecin, jusqu’en août 1940. Une fois démobilisé, Abraham Drucker retourne travailler au sanatorium. A l’automne 1940, lui et sa femme sont recensés comme “israélites” sur les listes établies en mairie et à la sous-préfecture de Vire. Dans une correspondance du maire de Saint-Sever au préfet datée du 29 mars 1941, ce dernier atteste qu’Abraham Drucker se rend quotidiennement en mairie pour se faire pointer. »
Par ailleurs, à cette époque, Abraham Drucker a transmis un dossier aux services préfectoraux et à la Feldkommandantur. « Dans ces correspondances, il y a plusieurs certificats, ainsi que des informations précises sur une partie de la famille restée en Roumanie. Abraham Drucker avance deux arguments principalement. D’une part, il ne connaît pas ses grands-parents paternels et maternels ; d’autre part, il a été élevé en dehors de la religion juive, insistant sur le fait que le prénom d’“Abraham” lui a été donné à la naissance par une sage-femme juive. L’interprétation de cette démarche n’apparaît pas évidente. S’agit-il d’un réflexe légaliste ou d’une véritable volonté de rompre avec ses origines ? Abraham Drucker est-il conscient de risques éventuels qu’il encourt ou qu’il fait encourir à d’autres ? Le fait de donner les noms et les professions de trois cousins restés en Roumanie (“tous de religion catholique” selon lui) n’est pas anodin, car ce n’est pas en ces termes que les nazis établissent la judéité des individus : est juif celui qui a du sang juif, quelque soit sa religion… »
Abraham Drucker est arrêté à la suite d’une dénonciation en 1942 et il est fait prisonnier à Compiègne, puis devient médecin-chef du camp de Drancy. Un épisode sombre et souvent occulté dans les biographies de la famille Drucker a été révélé dans l’ouvrage Drancy, un camp de concentration très ordinaire, 1941–1944 (éditions Manya, 1991) de Maurice Rajsfus. On découvre ainsi qu’Abraham Drucker accompagna le commandant du camp de Drancy, Aloïs Brunner, à Nice : « Dans leurs fourgons, les SS avaient emmené une partie du personnel interné de Drancy, dont le docteur Abraham Drucker, médecin-chef du camp. Un “physionomiste” faisait également partie de l’équipe […] Au cours de nombreuses chasses à l’homme conduites dans les rues de Nice, les nazis se faisaient accompagner par des “spécialistes” juifs chargés de vérifier, sous les porches des immeubles, si les hommes interpellés étaient circoncis ou non. »
Dans sa lettre d’informations confidentielles, Faits et Documents n°104 (du 1er au 15 février 2001), Emmanuel Ratier reproduit « une note dactylographiée d’une douzaine de feuillets, datée du 5 septembre 1944, signée par Emmanuel d’Astier de La Vigerie, ministre de l’Intérieur du gouvernement provisoire. Adressée au secrétaire général de l’Association des banquiers, elle demande de bloquer les comptes bancaires des journaux et organisations collaborationnistes ainsi que d’un certain nombre de personnes. Nous reproduisons la première page et un extrait, espérant qu’un historien de la période pourra répondre à la présence parmi eux d’Abraham Drucker. » Il semblerait qu’aucune poursuite n’a été engagée contre le Dr Drucker. En tout cas, en février 1946, Abraham Drucker adresse un témoignage de douze pages (documents conservés au Centre de documentation juive contemporaine CCXVI-66) à une cour de justice des alliés en Allemagne dans lequel il revient en détail sur son arrestation et sa captivité.
Décorations / Honneurs
- Chevalier des Arts et des Lettres (1984) ; Chevalier de la Légion d’Honneur (1994) ; Officier de la Légion d’Honneur (2004)
- Colonel-citoyen de l’Armée de l’air française, officiers de réserve haut gradés de l’aviation (lien)
Formation
École : « L’école n’a pas su m’intéresser. De 8 à 17 ans, j’ai passé mon temps… à ne rien faire alors que c’est à cette période qu’un individu se construit. Un vrai cauchemar ! », « L’école n’a pas su m’intéresser », Voici.fr, 09/12/2011.
Parcours professionnel
Télévision
- 1966–1968 : « Tilt Magazine » — la première chaîne de l’ORTF
- 1968–1969 : « Quatre temps » — la première chaîne de l’ORTF
- 1970 : « La Preuve par 4 » — la première chaîne de l’ORTF
- 1972 : « Avec le Cœur » — la première chaîne de l’ORTF
- 1972–1975 : « Sport en fête » — première chaîne de l’ORTF
- 1975–1980 : « Les Rendez-vous du dimanche » — TF1
- 1980–1981 : « Stars » — TF1
- 1982–1990 : « Champs-Élysées » — Antenne 2
- 1986–1988 : « Les Césars » — Antenne 2
- 1987–1989 : « Téléthon » — Antenne 2 — Production : AFM
- 1990–1994 : « Stars 90 » — TF1 (quatre saisons)
- 1991–1994 : « Ciné Stars » — TF1
- 1992–1994 : « Drôles de stars » — TF1
- 1992–1994 : « Music stars » — TF1
- 1994–1996 : « Téléthon » — France 2 — Production : AFM
- 1994–1997 : « Studio Gabriel » — France 2
- 1994–1998 : « Faites la fête » — France 2
- 1997–1998 : « Drucker and co » — France 2
- 1997–1998 : « Stars & Co » — France 2
- Depuis 1998 : « Vivement dimanche » et « Vivement dimanche prochain » — France 2
- 1999–2001 : « Tapis rouge » — France 2
- Depuis 2004 : émissions spéciales : « Une nuit sur le Charles-de-Gaulle », « Une nuit sous les mers », « Les pompiers, ces hommes, ces Héros », « Au cœur de l’armée de terre », « En vol avec l’armée de l’air », « Au cœur de la gendarmerie », « Une nuit dans l’espace » — France 2 — Production : Froogies
- 2006–2008 : « Tenue de soirée » — France 2
- 2010–2013 : « Champs-Élysées » — France 2
- 2012 : « soirée spéciale Michel Drucker » sur France 2 avec la diffusion d’un téléfilm autobiographique Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? et d’un reportage Michel Drucker, itinéraire d’un enfant de la télé.
- Depuis 2012 : « Le Grand Show » — France 2
- 2014 : « L’été indien » — France 2 et TVA
- 2017 « Vivement la télé »
- 2018 « Samedi soir »
- 2019 « Le grand show de l’humour »
- 2022 Vivement dimanche passe de France 2 à France 3
Victoires de la musique
Animation des Victoires de la musique sur France 2 (Antenne 2 en 1990) :
- seul en 1990, 1997, 1998, 1999 ;
- coprésentation avec Nagui en 1995, 2006, 2007 ;
- avec Arthur en 1996 ;
- avec Jean-Luc Delarue en 2000, 2003 ;
- avec Jean-Luc Delarue, Guillaume Durand, Daniela Lumbroso et Nagui en 2005.
Journaliste et commentateur sportif
- 1964–1966 : reporter et commentateur sportif — première chaîne de l’ORTF
- 1965–1972 : journaliste de la rubrique sport du JT — première chaîne de l’ORTF
- 1969–1986 : commentateur sportif du football — première chaîne de l’ORTF, TF1, Antenne 2
Radio
- 1974–1976 : « RTL c’est vous » — RTL
- 1976–1982 : « La Grande Parade » — RTL
- 1976–1982 : « La Valise » (dont il est l’auteur) — RTL
- 1983–1987 : « Studio 1 » — Europe 1
- 2008–2009 : « Europe 1 découvertes » — Europe 1
- 2009–2010 : « Studio Europe 1 » — Europe 1
- 2010–2011 : « Les Numéros 1 de demain » — Europe 1
- 2011–2013 : « Faites entrer l’invité » — Europe 1
- Depuis 2014 : « Les Grosses Têtes » — RTL, le 1er décembre 2014.
Il présente l’émission « Chansons d’amour pour Plus de Vie » sur France 2 pour récolter des dons en faveur de la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France, présidée par Bernadette Chirac, ancienne première dame de France et épouse de l’ancien président de la République, Jacques Chirac. « La famille Chirac m’a toujours fait une confiance absolue, surtout dans les relations avec la presse. Quand le couple a quitté l’élysée, j’ai prévenu Mme Chirac que je serais toujours là pour l’aider à promouvoir l’action de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France », « Jacques Chirac : chez Michel Drucker en famille », Voici.fr, 26/11/2009.
En 2016, Michel Drucker montera sur scène et tiendra la vedette dans un spectacle d’inspiration biographique : « “J’ai décidé d’appuyer sur pause et de faire ce spectacle pour me retrouver en allant vers les gens afin que l’on fête ensemble un album photo qui est aussi le leur”. Une cinquantaine de représentations est planifiée à partir de janvier 2016 et la première aura lieu à Rennes “car c’est dans la gare de cette ville que ma mère a été sauvée par le père de Patrick Le Lay, Pierre Le Lay, en juillet 1942”, a partagé un Michel Drucker très ému », « Michel Drucker va monter sur scène pour raconter sa vie », Voici.fr, 15/05/2015.
Après avoir annoncé en 2023 sa retraite pour 2025, il le dément sur Téléloisirs le 2 janvier 2024, étant même pressenti pour présenter une partie des Jeux Olympiques de Paris de l’été.
Michel Drucker, la politique et les élections
Vote
En octobre 2011, Michel Drucker a expliqué qu’il allait « voter dimanche à la primaire PS. »
Pour le second tour des élections présidentielles en 2012 : « J’étais embêté car je connais bien les deux [Nicolas Sarkozy et François Hollande]. Au dernier moment, j’ai entendu la voix de ma mère : “Tu ne peux pas me faire ça”. J’ai voté Hollande », « Michel Drucker : “J’ai voté Hollande” », Programme-tv.net, 11/10/2013.
L’émission de Michel Drucker, « Vivement dimanche », « est le talk-show le plus suivi de France, avec 15 % de part d’audience en moyenne sur la saison. » Une invitation dans l’émission de Michel Drucker fait donc figure de passage obligé pour les politiques, qui espèrent ainsi séduire le grand public à l’approche des échéances électorales.
« Quant à Chirac, il a toujours eu beaucoup de difficultés avec l’instrument. En revanche, sa femme, Bernadette, fut très professionnelle pour son premier “Vivement dimanche”, et sa brillante prestation aida à la réélection de son mari — Chirac me l’a même écrit… « Michel Drucker: “Sarkozy, le seul président à être un enfant de la télévision” », Lexpress.fr, 26/12/2014.
« Plus tard, juste avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2002, je demande à Lionel Jospin d’accepter mon invitation, mais, épuisé, me fait-il répondre, par cinq années passées à Matignon, il décline. C’est Jean-Pierre Chevènement qui le remplace, avant de faire 5% à la présidentielle, un score qui pèse très lourd. Ce qui fait dire à certains que si Jospin avait participé à mon émission il n’aurait peut-être pas été devancé de 194 000 voix par Jean-Marie Le Pen ! », ibid.
Michel Drucker n’hésite pas à user de son influence pour s’immiscer, à sa façon, dans le débat politique. Pour preuve, le 29 mars 2015, jour des élections départementales, alors que les médias audiovisuels sont dans l’obligation, par souci de neutralité, de ne pas diffuser le moindre message à caractère politique, Michel Drucker invite l’humoriste Jamel Debbouze. Militant de gauche et soutien du président de la République François Hollande, Debbouze lutte ouvertement contre le Front National ! Au cours de l’émission, il ne manque pas de faire la promotion de la diversité ethnique, de la culture de rue, du hip-hop et du métissage…
Les liens consanguins avec les politiques
En plus de 50 ans de carrière, Michel Drucker a donc noué des « liens consanguins » avec les politiques.
Il entretient des relations privilégiées avec l’ancien président de la République Jacques Chirac (1995–2007), qu’il a rencontré pour la première fois en 1965, à Orvilliers (Yvelines), chez les Pompidou : « Puis une complicité s’est nouée au fil des ans entre eux ». « Je garde d’excellents souvenirs des soirées émouvantes et chaleureuses qu’elle (Claude Chirac, sa fille) organisait, souvent avec. Je me rappelle notamment des 60 ans de son père, auxquels elle avait convié plein d’artistes », « Jacques Chirac : chez Michel Drucker en famille », Voici.fr, 26/11/2009.
Par ailleurs, Michel Drucker « ne remerciera jamais assez » Jacques Chirac « d’avoir reconnu la responsabilité française dans la rafle du Vel’ d’Hiv’, d’avoir célébré les Justes au Panthéon et de s’être élevé contre la perversion et les injustices du colonialisme et de l’esclavage », Tribune Juive n° 23, décembre 2007-janvier 2008.
Michel Drucker a également noué des rapports amicaux avec Nicolas Sarkozy, et ce dès 2005 : « Combien de fois m’a-t-il appelé alors qu’il était devant son poste en train de regarder une émission ! […] Une anecdote : comme il réfléchissait à la succession de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions, il m’avait demandé de passer le voir, un week-end, à l’Élysée. Installé face à lui, je l’entends me demander : “Qui pour remplacer Carolis ? ” Je défends mon patron de l’époque, mais me heurte à une réaction d’agacement […] Quelques minutes après, un Sarkozy déchaîné me joint au téléphone : c’en était fini de Carolis, il nomma Rémy Pflimlin… », « Jacques Chirac : chez Michel Drucker en famille », Voici.fr, 26/11/2009. Là aussi, les origines de Nicolas Sarkozy ont plu à l’animateur inamovible du PAF car l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine a « été le premier à réduire à néant le Front national. Étant donné ses origines, Nicolas Sarkozy a de bonnes raisons d’être encore plus vigilant que les autres. Mais moi, je trouve assez réconfortant que, pour la première fois, la France ait voté pour un homme politique qui a en partie des origines juives. C’est tout de même une avancée considérable ! […] Combien de fois ai-je entendu “jamais la France n’élira un président de la République qui a des origines juives”. C’est un énorme progrès », Tribune Juive n° 23, décembre 2007-janvier 2008.
Michel Drucker est l’un des hôtes du couple François Hollande et Julie Gayet, car le président de la République « qui redoute l’enfermement de l’Élysée, multiplie les agapes hors du Palais. »
Michel Drucker sait pertinemment que les amitiés au plus haut sommet de l’État représentent pour lui la meilleure chance d’ascension, comme il devait l’avouer benoîtement : « Si Sevran a très bien évolué à la télévision dans les années Mitterrand, il n’a probablement rien eu à demander. C’est la cour, souvent, qui s’empresse de faire plaisir à un favori. Tous les patrons sont aux petits soins avec ceux qui ont l’oreille du roi — pas seulement à la télévision… Aux yeux du landerneau des décideurs, savoir que vous dînez régulièrement avec “Dieu” suffit pour que pas mal de choses aillent de soi. Vous êtes en cour, vous êtes quelqu’un. Vos projets ne sont pas des ordres, mais pas loin », « Télé et pouvoir : les révélations de Michel Drucker », tvmag.lefigaro.fr, 04/11/2014.
Refus de recevoir la famille Le Pen
En 2012, une polémique a opposé Michel Drucker à la candidate du Front National, Marine Le Pen, alors que celui-ci refusait de l’inviter mais n’avait « aucun problème moral à inviter Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon » (Le Point). C’est en répondant à une question de Laurent Ruquier, dans l’émission « On n’est pas couché », « qu’on apprend, par incidence, cet ostracisme tranquillement décrété à l’encontre de la fille de Jean-Marie Le Pen. “Je n’ai pas invité le père. Comme vous, nous choisissons librement nos invités” » (Le Point). Il déclara à France Soir à propos de Marine Le Pen qu’ « elle ne sera jamais présidente de la République » et qu’il avait « décidé de ne plus inviter d’hommes politiques jusqu’à la fin de la campagne présidentielle » de 2012.
Parcours militant
1968
Il signe la pétition des « gaullistes de gauche » favorable aux Enragés (un petit groupe d’agitateurs influencés par l’Internationale Situationniste) avec notamment Stéphane Collaro, Thierry Roland ou Raymond Marcillac. Il est licencié par le pouvoir gaulliste puis repris et promu par la suite. Outre cette pétition, Michel Drucker a « défilé avec Montand, Signoret, Sartre, on est allé dans les usines parler aux ouvriers. » (Libération, 16/06/2000)
2004
Il signe l’appel à la manifestation « Contre l’antisémitisme : je marche » organisée par SOS-Racisme avec le concours de « Ni putes ni soumises », de la FIDL, de l’UEJF, du CRIF et de la LICRA : « Tombes profanées, synagogues taguées, écoles incendiées, individus agressés… La France vient de connaître ces derniers jours une nouvelle vague d’actes antisémites qui nous afflige particulièrement. La banalisation de l’antisémitisme entraîne la banalisation de toutes les autres formes de racisme et d’exclusion. L ’antisémitisme n’est pas seulement l’affaire des Juifs, c’est un fléau que tout citoyen porteur des valeurs de l’antiracisme doit combattre au nom de la liberté, de la démocratie et des valeurs de la République. L’Histoire a montré que la progression de l’antisémitisme a toujours été associée à de terribles régressions politiques, morales et sociales. Nous refusons que les jeunes générations grandissent dans une société où ces actes, à force d’être répétés, laisseraient indifférents. Nous n’acceptons pas la haine du Juif : la France que nous voulons c’est la République du vivre-ensemble. Au-delà de nos origines sociales, culturelles et de nos horizons politiques, nous devons exprimer notre indignation pour dire non à l’antisémitisme d’où qu’il vienne. Nous appelons, nos concitoyens à manifester leur attachement aux valeurs républicaines en nous rejoignant. »
2012
Il fait partie des 100 signataires français (des « grandes figures de la politique, des médias et du show-biz ») en faveur de la Tunisie appelant les touristes « à aider la Tunisie et son tourisme en revenant massivement à ce pays qui a su protéger et ses citoyens et ses visiteurs. » (lien).
Ce qu’il gagne
En 2008, le magazine VSD indiquait que Michel Drucker gagnait 38 000 euros net par mois (lien).
« Une dizaine d’animateurs touche un cachet pour un prime-time entre 3 500 euros, pour les moins connus, à 12 000 euros pour une tête d’affiche », expliquent nos confrères qui ajoutent que plusieurs animateurs facturent leurs prestations par des sociétés créées à cet effet.
Citons par exemple Michel Drucker qui, en plus de ses revenus d’animateur-producteur, perçoit des droits sur les ventes de ses livres et exploite le Studio Gabriel, utilisé par d’autres comme Laurent Ruquier pour “On n’est pas couché” ou des conventions collectives, « Les salaires de plusieurs animateurs télé révélés par le magazine VSD », jeanmarcmorandini.com, 26/03/2015.
« Grâce à cette autre casquette, ils doublent, triplent, voire quadruplent leur salaire initial. Cyril Hanouna toucherait par exemple des centaines de milliers d’euros de dividendes grâce à sa société de production H2O. D’après VSD, Michel Drucker a même trouvé un nouveau filon. Le présentateur de Vivement Dimanche sur France 2 louerait le Studio Gabriel (où il tourne ses émissions) à des comités d’entreprises ou d’autres équipes de production comme celle de Laurent Ruquier, qui depuis septembre dernier enregistre dans le studio situé près de l’Élysée. à noter que beaucoup d’entre eux écrivent des livres et perçoivent donc des droits d’auteur », « Découvrez les salaires des animateurs de la télévision », tvmag.lefigaro.fr, 26/03/2015.
Publications
- La Balle au bond, Paris, Calmann-Lévy, coll. « L’Heure du sport », 1972
- La Coupe du monde de football, Paris, Pygmalion, coll. « Universal sport », 1975 (avec Jean-Paul Ollivier)
- La Chaîne, Paris, J. C. Lattès, 1979
- Novembre des amours, Paris, J. C. Lattès, 1984
- Les no 1 — Tous les grands du football mondial, Fixot/France-football, 1987, avec Jean-Michel Joly et Pascal Robert
- avec Maurice Achard, Hors antenne, Paris, Calmann-Lévy, 1987
- Stars 90, Besancon, J.-P. Barthélemy, 1993
- Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?, Paris, Robert Laffont, 2007 (avec Jean-François Kervéan)
- Rappelle-moi, Paris, Robert Laffont, 2010 avec (Jean-François Kervéan)
- Les 500 émissions mythiques de la télévision française, Paris, Flammarion, 2012 (avec Gilles Verlant)
- De la lumière à l’oubli, Paris, Robert Laffont, 2013 (avec Jean-François Kervéan)
Discographie
- 1986 : La Fugue du Petit Poucet (conte pour enfants dont il fait la narration)
- 1986 : participation à « la chanson des restos » des Enfoirés
- 1989 : participation à la chanson « Pour toi Arménie »
- 2010 : participation à la chanson « 1 Geste pour Haïti chérie »
Filmographie
- 1972 : L’aventure c’est l’aventure, de Claude Lelouch : son propre rôle
- 2005 : L’Antidote, de Vincent de Brus (lui-même interrogeant Christian Clavier dans Vivement dimanche)
- 2005 : Un fil à la patte (pièce de théâtre mise en scène par Olivier Minne interprétée par les animateurs de France Télévision) — le rôle du fleuriste
- 2006 : Trois jeunes filles nues (pièce de théâtre mise en scène par Olivier Minne interprétée par les animateurs de France Télévision)
- 2007 : Trois contes merveilleux (téléfilm reprenant 3 contes populaires interprétés par les animateurs de France Télévision) où il prête sa voix au personnage du prêtre dans l’épisode Blanche-Neige.
- 2010 : Les prisons du cœur, il prête sa voix à une campagne de sensibilisation aux besoins en matière de réinsertion des prisonniers.
- 2012 : Stars 80, de Frédéric Forestier et Thomas Langmann : lui-même (sa voix)
- 2013 : La Grande Boucle : son propre rôle
- 2013 : Y’a pas d’âge : le rôle de Michel Jocker avec Jérome Commandeur
- 2014 : Avis de mistral : lui-même
- 2014 : Elle l’adore de Jeanne Herry : son propre rôle
Michel Drucker a également écrit le scénario des films suivants
- 1966 : La Bande à Bebel (court-documentaire)
- 1988 : La Chaîne (du roman de Michel Drucker), (mini-série) de Claude Faraldo
Collaborations
2007
Il participe à la Tsédaka (l’« aumône » en hébreu) à l’initiative du Fonds social juif unifié, en compagnie de l’humoriste aux trois nationalités (française, marocaine et canadienne) Gad Elmaleh (ancien compagnon de sa nièce Marie Drucker). Interviewé par Guysen TV, Michel Drucker explique son engagement pour « la solidarité, la générosité […] une communauté qui se sert les coudes et qui pense aux plus défavorisés. »
2008
Il anime avec Arthur les festivités organisées dans les jardins du Trocadéro à l’occasion du 60e anniversaire de l’État d’Israël en présence du président Nicolas Sarkozy et de la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni.
2009
Présent, lors du déplacement effectué par le grand rabbin Gilles Bernheim et le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, lors de l’inauguration des nouveaux locaux de Radio Chalom Côte d’Azur à Nice, en présence du président de la radio Jean Toledano, du député Maire de Nice Christian Estrosi. Le studio porte le nom de son frère, Jean Drucker.
2011
Il participe au Gala Scopus 2011 organisé par les amis français de l’Université de Jérusalem.
2014
Parrain avec Patrick Bruel de la Tsédaka organisée par le Fonds social juif unifié. Pour Michel Drucker : « Quand on m’a demandé d’être le parrain de l’édition 2014 de la campagne de la Tsédaka, j’ai immédiatement pensé à mon père Abraham, à sa sœur, et à mon cousin Martin, qui est né en Israël, où ses parents étaient arrivés dans les années 50, à l’époque de Ben Gourion et de Golda Meïr. Être aux côtés de mes amis de la Tsédaka est une évidence, comme un devoir de mémoire. » (lien)
2015
Présent à la Marche républicaine contre le terrorisme avec « Patrick Bruel, Romain Duris, Franck Dubosc, Alexandre Arcady et Marek Halter. » (lien)
Il l’a dit
« J’ai beaucoup d’amis dans le métier qui ne sont pas indifférents à leurs origines. Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel, Arthur, Michel Boujenah, Gad Elmaleh sont impliqués et proches d’Israël. Ma façon à moi d’être engagé, c’est d’ouvrir mon canapé du dimanche à tous ceux qui ont quelque chose à dire. Il s’y dit beaucoup de choses. Guy Bedos, par exemple, a fait beaucoup plus contre l’antisémitisme que bien des artistes », Michel Drucker, Tribune Juive, n° 23, décembre 2007-janvier 2008.
« On peut voter à droite et être de gauche, l’inverse aussi est vrai. Mais […] il y a autre chose que je peux vous dire : c’est que je méprise Le Pen et tous ceux qui votent pour lui », Écho de la Presse et de la Publicité, 22/09/1987, cité par François Brigneau dans Devine qui vient télé-dîner ce soir ? (premier service)
« Avant d’ajouter au sujet des invités qu’il fait défiler dans son célèbre canapé rouge : “Souvent ils sont plus morts que vivants” », « Drucker flingue sa propre émission », Voici.fr, 02/11/2012.
« Olivier Besancenot [alors candidat trotskiste de la LCR, actuel NPA] a un vrai charisme, il occupe l’espace, il n’est pas là par hasard et je pense que beaucoup de gens seront touchés par sa sincérité », « Ne pas utiliser », Lefigaro.fr, 09/05/2008.
« Mon père s’appelait Abraham et ma mère Lola. Comme Sarko [Nicolas Sarkozy] et comme Jonasz [Michel Jonasz], on vient de loin nous aussi. On est des Français de sang mêlé, moi je viens de Roumanie » (lien)
« C’est les politiques qui courtisent la télévision. Le vrai pouvoir il est à TF1, il est sur le service public, le pouvoir il est entre les mains qui détiennent l’information, toutes chaînes confondues […] tout a changé, il n’y a pas un homme politique qui peut se fâcher avec l’information de TF1. » (lien)
« Je présente mes excuses à tous les auditeurs [Europe 1]. Soyez assurés qu’il n’y avait aucune intention de choquer. […] Mes origines m’ont appris à lutter avec beaucoup de pugnacité contre les racismes en tout genre. Je suis Français de sang-mêlé et sur le chapitre de la discrimination, du racisme de la xénophobie et de l’antisémitisme, on n’a jamais transigé dans la famille. Je présente mes excuses et je salue encore Mohammed Moussaoui, le président du CFCM. A qui j’ai téléphoné », « Europe 1 : Geluck et Drucker ont présenté leurs excuses », Crif.org, 20/10/2008.
« Je suis juif et je le resterai toute ma vie. […] Je le suis de plus en plus. […] En vieillissant, étrangement, le devoir de mémoire est devenu de plus en plus présent en moi », Tribune Juive n° 23, décembre 2007-janvier 2008.
« Aujourd’hui, l’antisémitisme est moins virulent en France que dans d’autres pays d’Europe. Cependant, nous devons être extrêmement vigilants. Je pense que l’antisémitisme en France s’est beaucoup atténué. Force est de rappeler qu’aujourd’hui, la plupart des grandes stars françaises sont d’origine juive : Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel, Gad Elmaleh, Arthur… Nicolas Sarkozy a aussi des origines juives. C’est la première fois qu’un Président de la République française a des origines juives. L’ancienne ministre de la Santé, Simone Veil, qui est la femme politique la plus populaire de France, l’actuel patron du Fonds Monétaire International (F.M.I.), Dominique Strauss-Kahn, l’ancien Premier ministre de France, Laurent Fabius… sont aussi Juifs. On ne peut pas dire qu’en France les personnalités publiques d’origine juive sont montrées du doigt. Pas du tout! », « Quand Michel Drucker évoque sa judéité », cjnews.com, 17/02/2011.
«J’ai beaucoup d’amis dans le métier qui ne sont pas indifférents à leurs origines. Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel, Arthur, Michel Boujenah, Gad Elmaleh sont impliqués et proches d’Israël. Ma façon à moi d’être engagé, c’est d’ouvrir mon canapé du dimanche à tous ceux qui ont quelque chose à dire. Il s’y dit beaucoup de choses. Guy Bedos, par exemple, a fait beaucoup plus contre l’antisémitisme que bien des artistes », Tribune Juive n° 23, décembre 2007-janvier 2008.
Question : Votre année semble avoir été guidée par deux fils rouges : votre judéité, et la maladie de Michel Delpech.
Réponse : C’est vrai. Mon père s’appelait Abraham et a fait baptiser ses enfants. Ce n’est pas banal : il a tout fait pour découdre l’étoile jaune. Mais la soirée que j’ai vécue au Palais des Congrès pour la Tsédaka a été une révolution. Plus de 3 000 personnes se sont levées pour m’applaudir. C’est comme si je faisais un coming out. Je n’avais pas enfoui tout ça mais mon père l’avait fait. Les événements de janvier ont fait que c’est aussi une année particulière. J’ai eu le besoin de parler de mes origines et aussi de Michel Delpech. Quand je le vois dans sa chambre, je note les livres qu’il me dit de lire », « Il faut partir au top ! », Le Progrès, 11/10/2015
Sa nébuleuse
Le clan télévisuel des Drucker
Jean Drucker (12/08/1941 — 12/04/2003) : PDG de la chaîne M6 de 1987 à 2000 ; président d’Antenne 2 de 1986 à 1987 ; numéro 2 de RTL de 1980 à 1985. Membre du club Le Siècle.
Marie Drucker : voir portrait. Fille de Jean Drucker et nièce de Michel Drucker. « J’assume et je suis fière de mon nom. Mais je ne considère pas avoir été favorisée. S’il est vrai que s’appeler Drucker peut aider à obtenir un rendez vous, il faut ensuite faire ses preuves », TV7 jours 07/02/2003
Léa Drucker : Actrice. Fille de Jean Drucker, nièce de l’animateur de télévision Michel Drucker et de l’ex-président de M6 Jean Drucker, et cousine de la journaliste Marie Drucker.
Bernard Henri Lévy : « En France, le philosophe nouveau préfère les puissants au faîte de leur puissance. […] “Le courage” est néanmoins une des grandes qualités que l’animateur-producteur Michel Drucker a concédées à BHL quand, le 11 novembre 2002, il l’a invité sur France 2 dans “une émission particulière, une émission exceptionnelle. La personnalité de notre invité est rare. Il a une des plumes les plus acérées, les plus brillantes de sa génération”. Jean-Luc Lagardère, Harlem Désir, Jean-Marie Colombani, François Pinault, Pierre Lescure, Alain Minc et plusieurs autres se succédèrent chez Michel Drucker pour témoigner des vertus d’un philosophe que Marianne a jugé “unanimement reconnu” alors que la plupart des philosophes peinent à distinguer chez lui une œuvre quelconque. Les appuis médiatiques de Bernard-Henri Lévy vont de Voici à France Culture (au moment de la sortie de son livre sur Daniel Pearl, la radio publique alors dirigée par Laure Adler y consacra trois émissions le même jour). Son réseau comprend également Franz-Olivier Giesbert et Le Point, Thierry Ardisson et Michel Drucker (à France 2), Josyane Savigneau et Roger-Pol Droit (Le Monde des livres), Karl Zéro (Canal Plus), la quasi-totalité des médias détenus par Hachette-Lagardère (Paris Match, Le Journal du dimanche, Europe 1 en particulier), Arte, dont il préside depuis 1993 le conseil de surveillance. Sans oublier Maurice Szafran à Marianne. Réseau ? Le terme serait impropre puisque, en mai 2005, interrogé par Le Figaro Magazine sur son existence éventuelle, Bernard-Henri Lévy préféra parler de “quelques amis qui m’aident à contenir l’adversité”. Forcément, on est émus », Les nouveaux chiens de garde, Nouvelle édition actualisée (2005) et augmentée Serge Halimi.
Ils ont dit
Son aide à SOS Racisme : « L’émission [Droit de réponse du 5 janvier 1987] était conçue par Michel Polac pour montrer, contre les discours du Front National sur les étrangers, que l’immigration était un enrichissement pour la France puisqu’elle lui fournissait (entre autres) des chanteuses et des footballeurs de talent. Avant le début de l’émission, Harlem et quelques militants [de SOS Racisme] avaient distribué des badges et les avaient fait porter par les participants en leur expliquant le but de l’association. Le badge était donc apparu durant toute l’émission et Michel Polac, à la fin du débat, avait demandé à Harlem Désir d’expliquer en deux minutes ce qu’était le badge et l’association. L’adresse et le numéro de téléphone du local ne furent pas donnés lors de cette émission mais le lendemain sur Europe 1 par Michel Drucker qui avait écouté “Droit de réponse” et s’était renseigné sur cette nouvelle association antiraciste », Philippe Juhem, SOS-Racisme, histoire d’une mobilisation “apolitique”. Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981, Université de Nanterre — Paris X, 1998.
« Les obsèques de Jean-Luc Lagardère mobilisèrent un aréopage plus impressionnant encore que celui qui avait salué la dépouille de Francis Bouygues dix ans plus tôt. Retenu par le déclenchement de la guerre d’Irak, le président de la République ne put se rendre à la cérémonie, mais, outre le Premier ministre, cinq anciens Premiers ministres, les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Défense, de l’éducation, du Budget, de la Culture, la moitié des patrons du CAC 40 et le président du Medef étaient venus. La nomenklatura des médias tenait son rang elle aussi : Dominique Baudis, le président du CSA, côtoyait Arlette Chabot, Jean-Pierre Elkabbach, Michel Drucker, Claire Chazal, Guillaume Durand, etc. éditeur chez Grasset (groupe Hachette), Bernard-Henri Lévy prononça l’hommage final. »
« En 1996, au moment de “l’affaire des contrats”, des animateurs de variétés surpayés de France 2 (Jean-Luc Delarue, Michel Drucker, etc.), une journaliste de la chaîne décrivait ainsi l’état des lieux: “Je vois la valse des milliards, mais je vois aussi les CDD qui ne sont pas embauchés, des chefs qui nous accusent de vider les caisses, qui nous refusent parfois une nuit d’hôtel en reportage par manque d’argent. Quel mépris !” », ibid.
Christophe Hondelatte : « Drucker a déjà raconté sa vie dans ses bouquins, la vie de Michel Drucker l’animateur nous intéresse, sa vie par ailleurs ne nous intéresse pas du tout. Et on en fait un film. Qui va être diffusé par qui ? Par la chaîne qui l’emploie. Eh bien moi je le dis, je ne paye pas de redevance pour que la vie des animateurs de France Télévisions soit exposée à l’antenne, comme si elle était plus intéressante que celle de la moyenne des autres », « Christophe Hondelatte s’en prend à Laurent Ruquier et Michel Drucker », Voici.fr, 18/12/2012
Daniel Schneidermann : « Il est étrange, à la longue, cet acharnement de Michel Drucker à se dépeindre en rescapé. Voilà un gars parvenu au sommet de ce que peut produire la télévision française (longévité, immuabilité, connivence, auto-attendrissement). Voilà un homme qui passe la main dans le dos du Charles de Gaulle, et connaît la moindre coursive de Johnny Hallyday (et l’inverse). Et au fond, il ne s’attache plus, depuis des années, qu’à un seul tableau : son autoportrait en rescapé. Rescapé du désastre scolaire (le fameux “qu’est-ce qu’on va faire de toi ?” paternel, devenu titre de best-seller), rescapé des mille accidents et traquenards qui auraient pu interrompre sa prodigieuse carrière, des basses attaques des journalistes qui se sont évertués à chercher la faille, mais aussi, apprenait-on mercredi soir en regardant sur France 2 “L’itinéraire d’un enfant de la télé” de Jean-François Kervéan (par ailleurs nègre du grand homme), quasi rescapé d’Auschwitz. Scène fondatrice du documentaire : Maman Drucker, enceinte de Michel, est arrêtée par la police allemande sur un quai de gare. Intervient Papa Le Lay (oui, le père de Patrick, celui du temps de cerveau disponible), qui retourne les flics allemands, en les entretenant, en allemand, sur Goethe et sur Schiller, jusqu’à ce qu’ils relâchent leur proie. Commentaire, sans rire, du documentaire : “La télé rôde sur cette naissance comme un destin. Une conversation culturelle lui a sauvé la vie” », « Drucker : autoportrait en rescapé », Arretsurimage.net, 20/12/2012.
Djamel Debbouze, présent sur scène au spectacle de Dieudonné « Mes excuses » déclara : « Mettez-vous à ma place. Ce n’est pas vous qui avez été obligés d’aller vous farcir Drucker et Enrico Macias », décembre 2004.
« L’homme est une institution à lui tout seul, une sorte de girouette molle qui nous indiquerait les puissants du moment. Certains le surnomment « Sujet-verbe-compliments ». C’est l’allié du pouvoir quel que soit le pouvoir, l’ami sans faille des présidents, l’animateur de shows caritatifs toujours du bon côté du manche. Attention, Drucker est un homme indéboulonnable, le genre de type dont il est absolument impossible de se débarrasser. Demain, la France vire musulmane, il se laisse pousser la barbe. Marine Le Pen est présidente, il explique l’œil humide que ses convictions d’honnête homme l’empêcheront toujours d’inviter un responsable UMP sur son plateau télé. C’est le collaborateur éternel dans sa version épicerie fine. Ses convictions profondes sont nichés tout au fond de son porte-monnaie. Pour lui, la politique, c’est obtenir un permis de construire en zone non-constructible et ça s’arrête là. C’est le parasite dans toute sa splendeur, le coquin aux belles dents pour qui les institutions n’existent que dans l’unique but de le servir », Julien Jauffret, « Des mœurs sordides de l’édition », Novopress, 10 février 2011.
« Avant d’aller dîner chez Michel Drucker, cet été, François Hollande était ignorant de certaines choses de la vie. Ainsi, le chef de l’État ne savait pas qu’il existe des couches-culottes pour chiens. Non seulement il ne l’ignore plus, mais il a même quitté le domicile de l’animateur de télévision avec deux sacs des susdites couches-culottes sous le bras, gracieusement offerts par Dany Saval, l’épouse de Michel Drucker. » « Les dîners surprises de François Hollande », lexpress.fr, 18 septembre 2015
« C’est les politiques qui courtisent la télévision. Le vrai pouvoir il est à TF1, il est sur le service public, le pouvoir il est entre les mains qui détiennent l’information, toutes chaînes confondues (…) tout a changé, il n’y a pas un homme politique qui peut se fâcher avec l’information de TF1. » (lien)
« De quoi asseoir son statut de rock star des maisons de retraite », « Michel Drucker élu personnalité préférée des seniors », Voici.fr, 10/04/2015.
« Il est étrange, à la longue, cet acharnement de Michel Drucker à se dépeindre en rescapé. Voilà un gars parvenu au sommet de ce que peut produire la télévision française (longévité, immuabilité, connivence, auto-attendrissement). Voilà un homme qui passe la main dans le dos du Charles de Gaulle, et connaît la moindre coursive de Johnny Hallyday (et l’inverse). Et au fond, il ne s’attache plus, depuis des années, qu’à un seul tableau : son autoportrait en rescapé », « Drucker : autoportrait en rescapé », Arretsurimage.net, 20/12/2012.
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