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Le politiquement correct au pouvoir lance un assaut migratoire contre l’école

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9 mai 2019

Temps de lecture : 5 minutes
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Le politiquement correct au pouvoir lance un assaut migratoire contre l’école

Temps de lecture : 5 minutes

L’école est un enjeu majeur pour les tenants de l’idéologie au pouvoir et du politiquement correct. Elle est comme assaillie par des formes d’éducation aux médias tout azimut et se déclinant en nombre de formes diverses, une « éducation » véhiculant des messages ouvertement idéologiques. En ce domaine, le CLEMI a encore frappé.

À l’évidence, pro­gram­mer les enfants dès leur plus jeune âge afin qu’ils devi­en­nent de futurs citoyens votant cor­recte­ment est devenu une pri­or­ité. En toile de fond, il y va des « valeurs » du pro­jet européiste et de la lutte con­tre qui oserait penser autrement. Une lutte idéologique con­fi­nant à la pro­pa­gande qui com­mence dès l’école donc, et à laque­lle l’OJIM a déjà con­sacré plusieurs analyses.

Des exemples de l’offensive en cours

Par­mi d’autres, et aux­quels il con­vient d’ajouter l’action du CLEMI ou « cen­tre pour l’éducation aux médias et à l’information », car penser comme il faut penser cela s’apprend :

Le CLEMI est le por­teur de pro­jets des médias offi­ciels dans les étab­lisse­ments sco­laires, il est décen­tral­isé et agit dans toutes les académies et a pour fonc­tion de dif­fuser le poli­tique­ment cor­rect par tous les types de médias.

Un regard sur cette carte en forme de pro­gres­sion péd­a­gogique aidera à com­pren­dre la nature de l’offensive : les class­es presse.

Par­mi ses obses­sions, la ques­tion des migrations.

Pour le CLEMI : tous migrants !

C’est ain­si que depuis 2018 nom­bre d’académies pro­posent aux étab­lisse­ments sco­laires de « réserv­er l’exposition Tous migrants ! », une expo­si­tion en général présen­tée ain­si par les ser­vices de l’Éducation Nationale :

« Le CLEMI a fait l’acquisition, d’une nou­velle très belle l’exposition « TOUS MIGRANTS » éditée par l’Association Car­toon­ing for Peace.
Cette expo­si­tion itinérante com­prend 13 pan­neaux roll-up de dessins de presse sur le thème de l’exil et de la migra­tion. Elle a aus­si don­né lieu à l’édition d’un petit ouvrage rédigé par Ben­jamin STORA. Retrou­ver le kit péd­a­gogique et le port­fo­lio sur le site de Car­toon­ing for peace.
Nous avons priv­ilégié, cette année le prêt aux étab­lisse­ments UPE2A qui accueil­lent des élèves et allo­phones et sou­vent des jeunes migrants; elle a été offi­cielle­ment inau­gurée le ven­dre­di  16 novem­bre  2018 au col­lège Robert Dois­neau de Chalon sur Saône avec Car­toon­ing for peace et Ali Jamshid­i­far dessi­na­teur Iranien. »

Cartooning for peace

L’exposition con­cerne donc la fameuse édu­ca­tion aux médias et est achetée par les ser­vices de l’État afin d’être exposée dans les étab­lisse­ments sco­laires. Achetée à qui ? A car­toon­ing for peace, qui comme son nom l’indique est spé­cial­isé dans le dessin de presse. La présen­ta­tion de l’association par elle-même est fort intéres­sante, en par­ti­c­uli­er le para­graphe « valeurs » où elle affirme vouloir lut­ter pour la tolérance de toutes les opin­ions, mais en com­bat­tant qui ne défend pas les bonnes opin­ions, celles du con­formisme des médias dom­i­nants. Ici comme en nom­bre de lieux de ce type, il sem­ble que l’on ne sai­sisse pas la con­tra­dic­tion : affirmer être ouvert à toutes les opin­ions sauf à celles… que l’on a soi-même définies comme n’étant pas acceptables.

Car­toon­ing for peace indique aus­si la chronolo­gie de ses orig­ines. Cela donne ceci, con­cer­nant les débuts :

« 1991 – 1992 – Plan­tu ren­con­tre Yass­er Arafat en 1991 et Shi­mon Pères en 1992 et les fait sign­er suc­ces­sive­ment un même dessin. Pour la pre­mière fois, les sig­na­tures des deux par­ties sont apposées sur un même doc­u­ment dess­iné, un an avant les Accords d’Oslo. La ren­con­tre est filmée et la vidéo reçoit le prix du doc­u­ment rare au Fes­ti­val du scoop d’Angers. L’agence Reuters définit la ren­con­tre de « Cartoon’s diplomacy ».
2005 – Affaire des car­i­ca­tures de Mahomet : une par­tie du monde arabe s’embrase suite à la pub­li­ca­tion de 12 car­i­ca­tures de Mahomet réal­isées par des dessi­na­teurs danois et pub­liées dans le Jyl­lands-Posten. Les émeutes font 50 morts au Pak­istan et 11 en Libye.
2006 – Le 16 octo­bre 2006, Kofi Annan et Plan­tu organ­isent au siège des Nations unies à New York le col­loque inti­t­ulé « Dés­ap­pren­dre l’intolérance ». Douze dessi­na­teurs de presse de renom du monde s’y réu­nis­sent pour réfléchir à la respon­s­abil­ité édi­to­ri­ale des dessins de presse pub­liés. La pre­mière expo­si­tion « Car­toon­ing for Peace » y voit le jour.
La fon­da­tion Suisse Car­toon­ing for Peace/Dessins pour la Paix est alors créée à Genève avec Kofi Annan comme Prési­dent d’honneur. Deux ans plus tard, en 2008, l’Association française Car­toon­ing for Peace voit le jour à Paris. L’équipe est hébergée dans les locaux du jour­nal Le Monde où tra­vaille Plan­tu, Prési­dent de la Fon­da­tion et de l’Association Car­toon­ing for Peace. »

Sur de telles bases, qui en effet doutera de la neu­tral­ité poli­tique de cette opéra­tion et du traite­ment objec­tif par exem­ple de la ques­tion des migrants, de l’islam ou du pop­ulisme ? Il faudrait avoir l’esprit mal placé…

On con­sul­tera l’exposition ici.

Et le livret péd­a­gogique des­tiné aux enseignants, la base sur laque­lle se fonde le dis­cours tenu aux enfants des écoles et des collèges.

Per­son­ne ne sera non plus sur­pris de voir que Car­toon­ing for peace dif­fuse sa con­cep­tion dom­i­nante du poli­tique­ment cor­rect dans les étab­lisse­ments sco­laires avec l’aide de :

  • La France s’engage, dont le pro­jet a été lau­réat en 2017. La France s’engage est l’organisme actuelle­ment dirigée par l’ancien prési­dent François Hol­lande et chargé de favoris­er une dis­crim­i­na­tion « pos­i­tive » non avouée en finançant des pro­jets choi­sis selon des critères eth­niques puisqu’attribués à des pop­u­la­tions qui doivent venir des quartiers sen­si­bles. Par exem­ple, la Fon­da­tion a financé le film Divines, dont les pro­duc­teurs sont directe­ment reliés à la « Meklat con­nec­tion ».
  • l’Union Européenne
  • l’INJEP, Insti­tut Nation­al de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire
  • La Fon­da­tion de France

L’idéologie au pou­voir a com­pris qu’elle est men­acée. Elle a aus­si com­pris que le ter­rain de jeu des médias et de l’information est un ter­rain essen­tiel, relié à l’école. C’est pourquoi l’heure est à la métapoli­tique et à la for­ma­tion des con­sciences, avec la col­lab­o­ra­tion d’enseignants qui pour­raient ne pas s’en laiss­er longtemps compter.