Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
France Inter : jeu de chaises musicales de l’entre soi

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

7 juillet 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | France Inter : jeu de chaises musicales de l’entre soi

France Inter : jeu de chaises musicales de l’entre soi

Temps de lecture : 3 minutes

À France Inter, la fin de l’émission quotidienne “C’est encore nous”, animée par Charline Vanhoenacker en compagnie de ses collègues Alex Vizorek et Guillaume Meurice, cède sa place à une nouvelle équipe tout aussi conforme à l’esprit du temps…

Ils ont « foiré » : un départ avant la décennie

C’était le ven­dre­di 30 juin : au micro de France Inter, Char­line Van­hoe­nack­er se dit « à deux doigts de chialer ». Après neuf ans d’existence, la direc­tion de la radio a décidé de met­tre un terme à l’émission C’est encore nous. À l’antenne, Van­hoe­nack­er envoie une dernière sail­lie à la patronne de la radio, Adele Van Reeth. « Cette émis­sion s’est d’abord appelée Si tu écoutes, j’annule tout et je crois que la nou­velle direc­tion a un tout petit peu trop pris cette phrase au pre­mier degré. C’était en référence à Sarko. Adèle, ce n’était pas un con­seil pour gér­er la sta­tion. On a foiré ». Les péti­tion­naires qui avaient appelé à con­serv­er l’émission demeureront déçus : le trio devra se con­tenter du week-end comme plage de diffusion.

Une nomination très conformiste

Qui rem­plac­era donc le trio vul­gaire qui sévis­sait sur les ondes depuis presque dix ans ?

Pro­fil pas franche­ment révo­lu­tion­naire, Marine Baous­son était déjà une inter­venante régulière de France Inter, où elle s’attaque à des sujets aus­si con­tro­ver­sés (sic) que l’Afroféminisme (« Ça fait du bien de s’intéresser à d’autres réal­ités qu’à celles du fémin­isme blanc et notam­ment de l’afroféminisme », con­clue-t-elle sa chronique) ou les pro-vie (« une pro­life mod­éré ça peut son­ner comme fas­ciste raison­né, raciste réfléchi ou CRS paci­fiste »). « Humouriste » et comé­di­enne, les­bi­enne et fémin­iste, cette arrivée ne devrait pas boule­vers­er les habitués de la radio.

Marie Mis­set, jour­nal­iste pen­dant huit ans à Radio nova et direc­trice de la rédac­tion de Kon­bi­ni, enten­dra peut-être faire val­oir son point de vue sur les sujets de société, dont le média qu’elle dirige s’est emparé. La sex­u­al­ité sem­ble être l’objet de son atten­tion accrue, notam­ment face à l’essor de la pornogra­phie – qu’elle n’entend pas pour autant « blâmer. » Elle a fait par­tie des sig­nataires de la péti­tion qui voulait « invis­i­bilis­er Zem­mour » , une belle âme.

Voir aus­si : Les 200 « jour­nal­istes » qui veu­lent « invis­i­bilis­er Zemmour »

Enfin, Maïa Maza­u­rette, âgée de 44 ans, a égale­ment four­bi ses armes à France Inter. Égale­ment chroniqueur au Monde, elle s’était surtout dis­tin­guée par des chroniques et la rédac­tion de livres relat­ifs au sexe. De même, dans l’émission Quo­ti­di­en, elle « analyse qua­tre fois par semaine les nou­veaux com­porte­ments amoureux, les ques­tions liées à l’identité, au genre et au sexe dans une chronique des­tinée aux ados et aux adultes. »

S’adresser aux jeunes générations

Pas beau­coup plus jeunes que les trois quar­an­te­naires qui vien­nent de débar­rass­er le planch­er, le trio féminin choisi par la direc­tion de la radio sem­ble surtout plus au fait des pen­chants actuels d’une frange de la gauche la plus pro­gres­siste. Tourné vers les ques­tions d’identité, de genre, obsédé par les ques­tions sex­uelles, ce nou­v­el arrivage exclu­sive­ment féminin saura pro­duire une soupe inter­sec­tion­nelle, comme il le fait déjà aux manettes de Quo­ti­di­en, de France Inter ou de Kon­bi­ni. Un con­tenu qui se veut des­tiné à un pub­lic plus jeune, biberon­né à la sauce Tik Tok et Insta­gram. Avec deux hommes et une “humouriste” très préoc­cupée de poli­tique, le trio précé­dent était-il devenu trop ringard ? Ne per­dons pas espoir, le nou­veau pour­rait être pire…

Pho­to : Émis­sion “Si tu écoutes, j’an­nule tout” de France Inter enreg­istrée en direct de l’e­space Fran­quin, Fes­ti­val Inter­na­tion­al de la Bande Dess­inée d’An­goulême, le 27 jan­vi­er 2017. Auteur : Sel­by­may. Source : Wikimé­dia