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Exit Denis Robert, la valse des directeurs de la rédaction du Média continue

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22 septembre 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Exit Denis Robert, la valse des directeurs de la rédaction du Média continue

Temps de lecture : 3 minutes

La web-télévision officieuse de LFI, en crise permanente depuis sa création en 2018, entre conflits de personnes et conflits financiers et juridiques, vient à nouveau de perdre l’un de ses cadres.

Après les départs de la pre­mière rédac­trice en chef, Aude Rossigneux, de Sophia Chikirou, puis de Aude Lancelin, c’est le jour­nal­iste Denis Robert, directeur de la rédac­tion depuis avril 2019, qui vient d’être gen­ti­ment (brusque­ment dit-il) démis de ses fonctions.

Denis Robert, de l’investigation au Média

Jour­nal­iste d’investigation passé par Libéra­tion, Denis Robert s’est fait con­naître en étant à l’origine de la révéla­tion du scan­dale financier Clearstream au début des années 2000. Il a aus­si pré­facé l’ouvrage “Cré­pus­cule” de Juan Bran­co, rédigé plusieurs livres et co-réal­isé divers doc­u­men­taires, en par­ti­c­uli­er sur le monde des finances.

Un “forfait jour à temps réduit” qui passe mal

Au Média, c’est le “for­fait jour à temps réduit” qui sem­ble la règle en matière de droit du tra­vail. Le prob­lème est que, dès la moitié de l’année, le temps de tra­vail annuel prévu a déjà qua­si­ment été fait par une par­tie des employés de la struc­ture. Ce qui dans un média de gauche passe évidem­ment mal, au moins en théorie on ne joue pas avec le droit du tra­vail. Dès juin 2020, Denis Robert et Serge Faubert (représen­tant du Syn­di­cat nation­al des jour­nal­istes au sein du Média) ont exprimé leur mécon­tente­ment à Julien Théry, le prési­dent de la struc­ture juridique employ­ant les jour­nal­istes du Média.

Début sep­tem­bre, Serge Faubert a accusé la direc­tion, dans un com­mu­niqué, de “mépris­er le droit du tra­vail”, de ne pas assez con­sid­ér­er les inter­mit­tents, d’avoir une rédac­tion “exclu­sive­ment mas­cu­line” (sic), etc.

Mise au placard

Quelques jours plus tard, la riposte était lancée, Denis Robert a reçu de Julien Théry un cour­ri­er ayant pour inti­t­ulé “Change­ment de tes fonc­tions dans l’entreprise” (autrement dit, sa mise au plac­ard si il ne quitte pas le média de lui-même) accu­sant aus­si le directeur de la rédac­tion d’avoir “une mau­vaise ges­tion” de son temps de tra­vail, d’être “agres­sif”, etc. Il aurait eu une “con­cep­tion trop clas­sique et hiérar­chique de la fonc­tion” qui sera d’ailleurs sup­primée après son départ pour “tra­vailler de manière plus col­lé­giale”. Denis Robert a répliqué dans une vidéo Face­book du 18 sep­tem­bre 2020 :

« Je ne renonce pas, et je ne renon­cerai pas. Je suis vic­time d’une cabale à laque­lle je ne m’attendais pas du tout. Il est temps de met­tre les socios et ceux qui nous finan­cent au cœur du pro­jet Le Média ».

S’appuyant sur une aug­men­ta­tion de l’audience, il souhaite faire appel aux asso­ciés du Média pour tranch­er le con­flit qui l’oppose à la « direc­tion ». La sec­tion CGT de l’entreprise a pris par­ti pour la direc­tion et con­tre Denis Robert, ambiance …

Nihil novi sub sole, « faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais” comme l’avaient déjà mon­tré les précé­dents règle­ments de comptes.

Voir notre arti­cle de novem­bre 2018 sur une crise précé­dente.