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Affaire Mehdi Meklat : implosion morale en médiacratie

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19 août 2017

Temps de lecture : 13 minutes
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Affaire Mehdi Meklat : implosion morale en médiacratie

Temps de lecture : 13 minutes

[Red­if­fu­sions esti­vales 2017 – arti­cle pub­lié ini­tiale­ment le 24/02/2017]

« Nos chouchous sont-ils des monstres ? », telle est la question que les médias officiels semblent se poser depuis qu’a éclatée l’affaire Mehdi Meklat, révélant que les échantillons certifiés banlieue dont ils avaient eux-mêmes promu l’ascension fulgurante — Les « Kids », Mehdi et Badrou —, possédaient aussi un fond idéologique certifié banlieue. Du rififi dans le « Grand Remplacement », ou l’islamo-gauchisme face à ses contradictions.

Il y a six mois, l’OJIM con­sacrait un dossier à Meh­di Meklat et Badrou­dine Saïd Abdal­lah, après qu’ils eurent humil­ié, en com­pag­nie de Widad Kefti, la min­istre Lau­rence Rossig­nol, au cours d’une inter­view Guépéou pour le Bondy Blog. « Vous avez pleuré, suite à vos pro­pos ? », se per­me­t­tait alors le jeune Meh­di, qui, à 24 ans, pou­vait se tar­guer, avec son copain Badrou, de représen­ter le jeune jour­nal­iste le plus pos­i­tive­ment dis­crim­iné de France (France Inter, Canal+, Arte, Le Seuil), pour un tal­ent, un humour, un style, une cul­ture et une per­spi­cac­ité dans l’analyse, qui ne ter­ras­saient pas d’évidence l’auditeur ou le spec­ta­teur hon­nête. Nous pos­sé­dons désor­mais des élé­ments sup­plé­men­taires sur le con­texte dans lequel était posée une si improb­a­ble ques­tion, qui réson­nait d’ailleurs davan­tage comme une men­ace sem­blant insin­uer : « J’espère que vous allez pleur­er pour de tels pro­pos. » Le pro­pos incrim­iné ? Avoir par­lé des « nègres améri­cains qui étaient pour l’esclavage », à l’heure du débat sur le burki­ni, argu­ment recev­able, mais avec un emploi très dis­cutable du mot « nègre » ten­ant du con­texte his­torique évo­qué, certes, mais tout de même… Alors mille plates excus­es avaient été for­mulées par la min­istre pour sa bévue formelle, bien que celle-ci n’inféra pas franche­ment le fait qu’elle fut passée directe­ment du Ku Klux Klan au PS. Son vrai crime moral, aux yeux du Bondy Blog, était en fait de s’opposer au port du burki­ni. Aus­si, en dépit des excus­es, il lui fal­lait encore expi­er, et cela au moins jusqu’aux larmes. L’homme qui posait cette ques­tion, quant à lui, twee­t­ait tran­quille­ment « Faites entr­er Hitler pour tuer les Juifs ».

Grand-remplacez-nous !

Le 1er octo­bre dernier, Édouard Louis, plumi­tif suré­val­ué qui s’était fait con­naître avec En finir avec Eddy Bel­legueule (Seuil), roman où il décrivait sa jeunesse d’adolescent homo mal­traité par les rus­tres pro­los de la France périphérique, mal­trai­tance que cer­tains, par­mi la pop­u­la­tion incrim­inée, et jusqu’à sa pro­pre famille, affir­ment être totale­ment imag­i­naire, twee­t­ait, donc : « Depuis le temps qu’on lutte et qu’on espère le Grand Rem­place­ment de la vieille France. Bra­vo Meh­di et Badrou. » On remar­quait, à l’époque, que lorsqu’on s’appelait Renaud Camus et qu’on par­lait de « Grand Rem­place­ment », fus­sions-nous un écrivain d’un tal­ent infin­i­ment supérieur au jeune bour­di­vin prog­nathe, on était automa­tique­ment détru­it sociale­ment ain­si qu’une infâme résur­gence de la Bête immonde ; en revanche, si on en par­lait en le souhai­tant, si au lieu de déplor­er qu’il existe, on se met­tait à désir­er ardem­ment qu’il existât, per­son­ne n’y trou­vait rien à redire, du moins, chez les flics de la cor­rec­tion poli­tique. Pour­tant si le Grand Rem­place­ment appelé par Édouard Louis avec autant d’excitation qu’un masochiste récla­mant son coup de fou­et s’accomplissait vrai­ment, celui-ci ris­querait de regret­ter les pré­ten­dues humil­i­a­tions des blancs pro­los du Nord. « Nah Shei­tan le mariage gay », affirme Badrou, sur son compte Twit­ter, sig­nifi­ant par là que pour des raisons religieuses, il n’est pas spé­ciale­ment ouvert à la pro­liféra­tion des dra­peaux arc-en-ciel. « Vive les PD vive le Sida avec Hol­lande », se réjouis­sait, de son côté, Meh­di. Autrement dit, si le Grand Rem­place­ment peut paraître très agréable au début, il faudrait tout de même qu’Édouard Louis réalise que pour les homo­sex­uels dont il est, cela risque de devenir très douloureux assez rapidement.

Disjonction

Homo­phobes, racistes, anti­sémites et regret­tant Ben Laden, ils ne sont pas très « Char­lie », les Kids devant qui la gauche médi­a­tique se pâmait d’adoration, comme s’il s’était agi des pre­miers nou­veaux nés du pro­lé­tari­at de sub­sti­tu­tion qu’elle espérait voir bien­tôt la remerci­er, les yeux humides de recon­nais­sance et les tatanes piéti­nant les derniers décom­bres de la « France moisie », cette France périphérique pour laque­lle, comme le remar­quait Michel Houelle­becq récem­ment, elle n’éprouve désor­mais plus que de la haine. Non, pas très Char­lie, Meh­di Meklat – « Charb, j’ai juste envie de l’enculer avec des couteaux Laguiole » — ou encore : « Je réclame un autodafé pour ces chiens de Char­lie Heb­do », une cita­tion du rappeur Nek­feu, un autre François Vil­lon des quartiers, relayant finale­ment tout sim­ple­ment l’idéologie dif­fuse qui y règne, celle d’un islam à la fois assiégé et assiégeant, et nour­ris­sant, notam­ment en rai­son de la ques­tion pales­tini­enne, un anti­sémitisme vir­u­lent et le com­plo­tisme le plus som­maire comme grille d’explication du monde – « Sarkozy = la syn­a­gogue = les juifs = shalom = oui, mon fils = l’argent ». En France, en somme, il sem­blerait que « dans les familles arabes, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère », comme l’affirmait Georges Ben­sous­san, mené au tri­bunal pour de tels pro­pos, entre autres par la Licra — dont Alain Finkielkraut démis­sion­nait pour cette rai­son -, la même Licra qui aujourd’hui porte plainte con­tre Meh­di Meklat, lequel con­stitue un indice tout à fait symp­to­ma­tique de l’analyse que la ligue avait, un mois plutôt, crim­i­nal­isée ! C’est l’implosion partout, le grand écart, la schiz­o­phrénie générale, la dis­jonc­tion vis­i­ble, béante, irrat­tra­pable, tout est au rouge, restent le sauve-qui-peut ou l’hypocrisie, l’hypocrisie ou l’acrobatie lamentable.

La jeunesse aimée des médias, la jeunesse niée par les médias

Par­mi ceux qui se désol­i­darisent d’autant plus bruyam­ment qu’ils sont mouil­lés jusqu’au cou, on trou­ve le Bondy Blog et Les Inrocks. Le Bondy Blog ayant été la mai­son-mère du Meklat, on voit mal com­ment celle-ci pour­rait s’en désol­i­daris­er sans une très fla­grante mau­vaise foi. Ancien du Bondy Blog et auteur des Nou­veaux Enfants du siè­cle, (Le Cerf) Alexan­dre Devec­chio le con­firme dans Causeur « La généra­tion de Meh­di Meklat, qui est désor­mais aux manettes du site, est plus iden­ti­taire. C’est la jeunesse des émeutes de 2005 : celle de la dés­in­té­gra­tion cul­turelle et de la réis­lami­sa­tion. » Du côté des Inrocks, il faut rap­pel­er que le mag­a­zine avait mis Meh­di et Badrou en cou­ver­ture de leur pre­mier numéro de févri­er, et en com­pag­nie de Chris­tiane Taubi­ra. L’icône alter­na­tive d’une nou­velle gauche utopique que révèrent Les Inrocks, entourée de l’avant-garde de cette utopie. Dans le même numéro, un dossier sur la jeunesse FN. La démarche était aus­si limpi­de que frontale : oppos­er deux jeuness­es. Une jeunesse humil­iée mais bien décidée à réin­ve­stir le champ de la parole. Une jeunesse raciste et misog­y­ne, com­plo­tiste, intolérante, haineuse et vom­is­sant la République. Un seul prob­lème, depuis l’affaire Meh­di Meklat, il est encore plus dif­fi­cile de savoir laque­lle des deux est cen­sée répon­dre à quelle définition…

La vertu de l’inrockuptible

Pierre Siankows­ki, dans un édi­to qu’on sent rédigé dans la panique, fait mine de décou­vrir ahuri ce qu’il aurait tou­jours ignoré, et ter­mine tout prêt de par­don­ner le crime envers lequel il vient grossière­ment de pré­ten­dre n’avoir jamais eu la moin­dre com­plai­sance coupable : « Le par­don existe. Il suf­fit de le deman­der, sincère­ment. Tu en es plus que capa­ble, Meh­di. » Ce tour de passe-passe pour réus­sir à rejoin­dre le camp des pro­cureurs, où Siankows­ki à l’habitude d’avoir son siège, et cela pour faire oubli­er qu’il se trou­vait à l’origine de l’autre côté de la barre, est assez grotesque. Surtout, on décou­vre subite­ment un pro­cureur aus­si mis­éri­cordieux que le Christ, pour des crimes pour lesquels, en général, le mag­a­zine de la « gauche branchée » d’il y a trente ans réclame la mort sociale ! On était moins ten­dre avec Richard Mil­let, mais il est vrai que les livres de ce dernier ne valent sans doute pas les œuvres de nos nou­veaux Flaubert et Balzac des cités. Enfin, l’affaire a révélé d’autres méth­odes du pro­fesseur de ver­tu Pierre Siankows­ki, puisqu’il aurait men­acé Arash Der­am­barsh, maire de Courbevoie, comme celui-ci en témoigne : « Après les retweets de mes­sages dénonçant la Une des Inrocks avec Med­hi Meklat sur mon compte Twit­ter, Pierre Siankows­ki, patron du jour­nal, m’a con­tac­té par télé­phone en me dis­ant : “Reste en dehors de tout ça, sinon on va pub­li­er des trucs sur toi dans le mag­a­zine”. Et d’a­jouter : “C’est là que ça a con­fir­mé ce que je pen­sais, “Les Inrocks” est devenu un mag­a­zine de pro­pa­gande. Et Pierre Siankows­ki s’en sert à des fins per­son­nelles pour plac­er ses amis et les défendre, mais aus­si et surtout pour démolir des personnalités. »

Taubira et Médiapart

« J’ai ren­con­tré Meh­di Meklat pour cet entre­tien, j’avais lu leurs deux livres. Je main­tiens qu’ils sont bien écrits. Il y a quelque chose à purg­er. Il ne peut résider dans un même esprit la beauté et la pro­fondeur d’une telle lit­téra­ture et la hideur de telles pen­sées. Il faut purg­er, cur­er, cureter. » Voilà com­ment la lyrique Taubi­ra se jus­ti­fie, pour Medi­a­part, de s’être fière­ment affichée entourée de deux racistes com­pul­sifs. Dans son lan­gage empha­tique, brouil­lon, puéril et autori­taire, elle pro­pose de « purg­er, cur­er, cureter », on aurait pu lui sug­gér­er d’allonger encore sa liste de syn­onymes, en tout cas, ses for­mules puent le Goulag. Le fait d’insister sur « la beauté et la pro­fondeur d’une telle lit­téra­ture », dans un pays qui compte par­mi les plus grands écrivains du monde, et en par­lant de deux guig­nols peau­fi­nant leurs rédac­tions de 3e, prou­ve à quel point l’ex-Garde des sceaux ignore tout de la beauté, de la pro­fondeur et de la lit­téra­ture. D’ailleurs, si elle igno­rait moins cette dernière, elle saurait qu’au con­traire, le génie s’acclimate sans prob­lème, à l’occasion, avec le délire et la haine – cf. Louis-Fer­di­nand Céline. « Il serait égale­ment naïf de ne pas voir que l’attaque se pro­duit alors que Meh­di et Badrou, asso­ciés avec Mouloud Achour (le jour­nal­iste de Canal+ présen­ta­teur du « Gros jour­nal ») pour pub­li­er Téléra­madan, la revue annuelle “des musul­mans qui ne veu­lent plus s’excuser d’exister”, ont gag­né en puis­sance et en degré de poli­ti­sa­tion. », remar­que l’article de Médi­a­part. Il sem­ble que Téléra­madan soit surtout la revue annuelle des « musul­mans qui ne veu­lent plus s’empêcher d’envahir » et d’imposer leurs mœurs en terre française, mais en tout cas, l’argument est encore un retourne­ment d’une mau­vaise foi assez invraisem­blable… En gros, ce n’est pas tant que Meh­di soit raciste, le prob­lème, mais plutôt que des racistes méchants, blancs, exploitent les sail­lies du raciste gen­til, arabe, au pré­texte de com­bat­tre le mil­i­tan­tisme iden­ti­taire arabo-musul­man dans leur pro­pre pays, ce qui en effet sacré­ment odieux et sur­prenant. Quand on s’appelle Meh­di, ou bien on est vic­time de racisme, ou bien on est soi-même un odieux raciste mais, comme ce racisme est dénon­cé et qu’on nous le reproche, on est vic­time de racisme. C’est une rhé­torique impa­ra­ble. L’agneau immolé en toute circonstance.

Pascale Clark grille son monde

Pas­cale Clark, la mar­raine des Kids, qui dia­loguait très active­ment avec « Marcelin Deschamps », le fameux « dou­ble malé­fique » de Meh­di Meklat, affirme de son côté que « tout le monde avec con­nais­sance de ces tweets puisque twit­ter est en endroit pub­lic ». « On a été plein à lui deman­der d’arrêter », ajoute-t-elle en cra­mant de la sorte toute la ligne de défense de ses col­lègues. « Il est hors de ques­tion de défendre Marcelin Deschamps, en revanche, oui, je con­tin­ue de défendre Meh­di Meklat. » C’est un peu comme si la jour­nal­iste affir­mait : « Adolf Hitler ? Il est hors de ques­tion de défendre l’homme poli­tique, en revanche, oui, je con­tin­ue de défendre le pein­tre. » Voici en tout cas une nou­velle stratégie de déni promise sans doute à une longue car­rière. Nous savions déjà que lorsqu’un Musul­man est ter­ror­iste, il devient un « déséquili­bré ». Nous savons main­tenant que lorsqu’un Arabe est raciste, il mute schiz­o­phrène. Cette manie de plaider sys­té­ma­tique­ment la folie est-elle bien raisonnable ?

Acrobatie d’Askolovitch

Askolovitch se mon­tre infin­i­ment plus sophis­tiqué dans l’analyse des abîmes intérieurs du jeune homme. Ah ! On n’explorait pas avec autant de raf­fine­ment la psy­ché d’un Renaud Camus ! Lorsque Mau­rice Dan­tec était épinglé, en 2004, pour un mail aux Iden­ti­taires, lui aus­si écrivain, lui aus­si orig­i­naire de ban­lieue, les mêmes qui aujourd’hui pré­conisent le divan plutôt que le ban­nisse­ment, se noy­aient moins dans des ater­moiements freu­di­ens ou soci­ologiques. Alors, ça lyn­chait sec et dans une même franche una­nim­ité ! Mais Askolovitch, face à l’Antonin Artaud maghrébin, ne peut réfrén­er l’empathie  : « Meh­di Meklat, la moitié du cou­ple Meh­di et Badrou, même pas 50 ans à eux deux, ces enfants doués qui fai­saient le lien entre la hype, les médias et la vigueur des cités – Meh­di Meklat porte les stig­mates de la haine. Lynché par les uns, lâché par les autres, il a été digéré. » Tel un Édouard Louis non pra­ti­quant, Asko ne peut s’empêcher de frémir devant la « vigueur des cités » ! Est-ce de la vigueur que d’osciller entre le fait de tenir les murs en glaviot­tant et celui de brûler des voitures ? C’est à voir. Quoi qu’il en soit, Meh­di, à nou­veau, en rai­son d’un essen­tial­isme pro­pre­ment hal­lu­ci­nant et hal­lu­ci­na­toire, retombe tou­jours vic­time, même quand il est riche et célèbre à 24 ans, même quand il vom­it Char­lie et appelle au pogrom. « Dis­so­ci­a­tion ou logique. Choisir ses cibles. Être vengeur. Dire sa vérité hon­teuse. Ou se sui­cider. Ou s’interdire la tran­quil­lité. S’accomplir, ou se nier. Ou tout cela à la fois. Être vrai, en se niant. » : le ver­biage creux, grandil­o­quent, pseu­do-fou­cal­dien d’Askolovitch cherche à accom­plir la plus spec­tac­u­laire des acro­baties intel­lectuelles : Meh­di n’est plus un mon­stre, il n’est plus sim­ple­ment un schiz­o­phrène, il devient un héros trag­ique dont la part som­bre éclaire le drame de tout un peu­ple humil­ié. Askolovitch ose tou­jours tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît.

Le Grand Remplacement, c’est lui

« Le Grand Rem­place­ment, c’est nous », déclarait fière­ment Meklat en intro­duc­tion du pre­mier numéro de Téléra­madan. Et c’est pour ça que Deschamps twit­tait : « Les Blancs vous devez mourir asap » (as soon as pos­si­ble, soit « aus­si vite que pos­si­ble »). Nulle inco­hérence, nulle rup­ture, tout cela cor­re­spond exacte­ment à la même logique. Une logique de revanche et de con­quête de la part d’une pop­u­la­tion immi­grée en séces­sion d’avec le reste du pays et qui, une fois dépouil­lée des fan­tasmes que la gauche médi­a­tique pro­jette sur elle, se révèle pour ce qu’elle est : même pas si mon­strueuse que le pré­ten­dent les illu­sion­nés déçus, sim­ple­ment, rad­i­cale­ment autre. Le philosophe Slavoj Zizek reprochait à la gauche con­tem­po­raine de n’aimer que des « étrangers lights », vidés de leur véri­ta­ble altérité. Eh bien, la véri­ta­ble altérité, ce sont des valeurs et des per­cep­tions en oppo­si­tion fréquente, et par­fois rad­i­cale, avec nos valeurs et nos per­cep­tions occi­den­tales. Cette dif­férence induit le fait que selon nos valeurs, l’islam paraî­tra tou­jours misog­y­ne, homo­phobe, anti­sémite, vio­lent et intolérant, comme selon l’islam, nos valeurs appa­rais­sent dévir­il­isées, déca­dentes, molles et vides. Mais les médias de gauche ne s’intéressent pas à l’autre, ils s’intéressent à leur fan­tasme. Quand le fan­tasme révèle une part de réal­ité : que le soi-dis­ant « vivre-ensem­ble » recou­vre une ten­sion de pré-guerre civile, les médias de gauche fuient un mon­stre ou diag­nos­tiquent un schiz­o­phrène, le tout dans une panique et des con­tor­sions pour le moins ris­i­bles. Pour­tant, Meh­di Meklat n’est pas schiz­o­phrène, ce sont les médias qui sont, eux, hémiplégiques.