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Bernard Arnault/LVMH injecte 440M€ dans les finances du Parisien

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22 février 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Bernard Arnault/LVMH injecte 440M€ dans les finances du Parisien

Temps de lecture : 3 minutes

On ne prête qu’aux riches, dit le dicton. Il faut être très riche pour s’offrir un titre de la presse quotidienne nationale pourrait devenir un autre proverbe. Si vous avez un peu moins de 600 millions d’euros de côté, vous pourriez vous offrir Le Parisien/Aujourd’hui en France, un titre national qui dispose d’une bonne influence. Par ici la monnaie et la visite.

Amaury jette l’éponge, Arnault rachète

En 2016, la famille Amau­ry décide de se recen­tr­er sur L’Équipe et ses activ­ités (Tour de France, chaîne télé, etc). Et vend pour un peu moins de 90M d’euros la total­ité des activ­ités du groupe Le Parisien : jour­nal, immo­bili­er, dis­tri­b­u­tion, web. À peine instal­lé, LVMH opti­mise la tré­sorerie du jour­nal en l’envoyant bronz­er sous le soleil de sa fil­iale finan­cière belge. Avec un intérêt fis­cal évident.

Vous n’auriez pas 80M€ ?

Vous devez les avoir ! Cette somme (un peu faible, recon­nais­sons le) vous per­me­t­tra de regon­fler en décem­bre 2018 la tré­sorerie du titre que vous avez racheté un peu plus de deux ans plus tôt. Si tout se passe bien (ou pas trop mal), vous devriez éponger les pertes de 2018 (non con­nues en févri­er 2019) et celles de 2019, l’année en cours. Plus sans doute quelques investisse­ments dans le numérique

Passez par la case départ et versez 440M€

Con­traire­ment au Monop­oly, vous ne touchez pas quelque chose en repas­sant par la case départ. Vous remet­tez au pot. C’est la Let­tre A du 15 févri­er 2019 qui nous l’apprend. UFIPAR, une des hold­ings du groupe LVMH est le véhicule financier qui pos­sède Le Parisien. Cette hold­ing vient de se livr­er à ce que l’on appelle une « opéra­tion accordéon ». Pour faire sim­ple, vous aug­mentez le cap­i­tal en injec­tant une somme qui cor­re­spond aux pertes antérieures, puis vous réduisez le cap­i­tal d’autant, les pertes sont alors apurées. C’est ce qu’a fait UFIPAR aug­men­tant le cap­i­tal de 440M€, le por­tant de 520M€ à 960M€ puis le réduisant d’autant, la dette est apurée.

Pourquoi tant d’argent

LVMH est dans le trio de tête des aides directes à la presse pour la péri­ode 2012/2017 avec la coquette somme de 65 mil­lions d’euros. Ce qui cor­ro­bore notre pre­mier dic­ton, on ne prête (et sub­ven­tionne) qu’aux rich­es. Mais si on fait le total, 90M de rachat+ 80M en trésorerie+440M pour apur­er les pertes, cela fait quelques 610M€. Comme les espoirs de prof­its sont mai­gres, la morale de l’histoire est claire : si Bernard Arnault investit des sommes impor­tantes dans les médias ce n’est pas pour dégager un prof­it mais pour gag­n­er en influ­ence. Une influ­ence qui lui per­met de défendre à la fois son empire économique et de se faire quelques ami­tiés utiles en poli­tique. À ne pas oubli­er quand vous lisez Le Parisien ou Les Échos.