Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Après Google, Twitter annonce un renforcement de la censure

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

16 septembre 2020

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Après Google, Twitter annonce un renforcement de la censure

Après Google, Twitter annonce un renforcement de la censure

Temps de lecture : 3 minutes

Alors que Google déclare ouvertement contrôler les commentaires autour des « évènements sensibles », Twitter à son tour veut sélectionner les « bons messages » et éliminer les « messages qui sapent la confiance dans les élections ». Devinez pour qui et contre qui ?

Modération et censure

Ah la mod­éra­tion ! Et les mod­éra­teurs ! Si vous recevez un mes­sage de Face­book ou YouTube ou Twit­ter dis­ant que votre prose/image/commentaire « n’est pas con­forme aux règles de notre com­mu­nauté » c’est que vous avez eu affaire à un mod­éra­teur (humain ou dig­i­tal). La mod­éra­tion c’est le petit nom, le cache-sexe de la bonne vieille cen­sure avec des ciseaux qui ne sont plus de métal mais sous forme d’algorithmes.

Un système anti Trump

Le 10 sep­tem­bre 2020 Twit­ter annonçait avec le sourire de « nou­velles règles de mod­éra­tion ». Pourquoi ? Pour pro­téger le bon peu­ple ignare des « mes­sages trompeurs » qui pour­raient l’induire en erreur et le con­duire par exem­ple à se tromper de bul­letin de vote.

Le réseau social est très pré­cis dans sa for­mu­la­tion. Seront sup­primés (vous êtes alors un « agent trompeur », vous devien­drez muet avec un bâil­lon dig­i­tal) ou précédés de la men­tion « trompeur » (vous n’êtes peut-être pas un vilain agent trompeur mais on vous aver­tit et on met en garde) cer­tains types de messages :

« les infor­ma­tions fauss­es ou trompeuses qui créent une con­fu­sion sur les lois régis­sant un proces­sus démoc­ra­tique », les « affir­ma­tions con­testa­bles qui sapent la con­fi­ance dans le proces­sus [élec­toral], comme les infor­ma­tions sur la [fraude élec­torale] » ; et les « affir­ma­tions trompeuses sur les résul­tats d’un proces­sus démoc­ra­tique (…), comme les reven­di­ca­tions de vic­toire avant que les résul­tats n’aient été cer­ti­fiés, ou les inci­ta­tions à des com­porte­ments illé­gaux qui empêcheraient une pas­sa­tion de pou­voir pacifique »

Bigre ! Vous allez être bien pro­tégés et en par­ti­c­uli­er les citoyens améri­cains à la veille de leur scrutin de novem­bre. Twit­ter a déjà com­mencé à lim­iter la dif­fu­sion de cer­tains mes­sages de Trump. Cela ne vous rap­pelle rien ? Noam Chom­sky appelle cela « la fab­ri­ca­tion du con­sen­te­ment ». Pour vous met­tre à l’abri des (per­vers­es) ten­ta­tions l’État pro­fond (ou ses pro­longe­ments) vous met dans une bulle. Dans cette bulle ne pour­ront par­venir que les « bons mes­sages » estampil­lés « con­formes aux règles de notre com­mu­nauté ». Dans ces con­di­tions pourquoi encore vot­er ? Pourquoi, en effet.

Voir notre arti­cle de mai 2020 : Trump con­tre Twitter

Voir aus­si notre analyse du 13 sep­tem­bre 2020 sur la cam­pagne élec­torale en cours aux États-Unis.