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Morandini va devoir s’expliquer sur ses pratiques de casting douteuses

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15 juillet 2016

Temps de lecture : 4 minutes
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Morandini va devoir s’expliquer sur ses pratiques de casting douteuses

Temps de lecture : 4 minutes

Le côté obscur de Jean-Marc Morandini dévoilé ? Dans leur dernière édition, Les Inrocks consacrent une enquête au présentateur, montrant ses étranges pratiques en matière de casting…

En effet, Moran­di­ni réalise actuelle­ment une web-série inti­t­ulée « Les Fau­cons », qui met en scène une équipe de foot­ball de ban­lieue « sans tabou ». À cette occa­sion, enquê­tant sur les couliss­es de ce pro­jet, la jour­nal­iste des Inrocks a ren­con­tré plusieurs comé­di­ens qui, sous cou­vert de l’anony­mat, ont accep­té de racon­ter leur étrange expéri­ence. « Nous avons dis­cuté de la série et de mon audi­tion. A la fin, il m’a demandé s’il pou­vait pren­dre des pho­tos de moi nu, ‘pour les besoins du cast­ing’. J’en avais déjà envoyé à Cather­ine aupar­a­vant, mais j’ai accep­té. Là encore, je pen­sais que c’était une procé­dure nor­male. Nous étions tous les deux et il (Jean-Marc Moran­di­ni, ndlr) a pris des pho­tos de moi nu, avec son smart­phone », racon­te ain­si un acteur.

Mails à l’ap­pui, de nom­breux autres par­tic­i­pants se sont livrés pour dénon­cer une ambiance mal­saine. Tous ont tout d’abord été approchés par une cer­taine Cather­ine Leclerc, direc­trice de cast­ing de « Ne Zappez par Pro­duc­tion ». En réal­ité, l’u­nique gérant de cette société est Jean-Marc Moran­di­ni et cette Cather­ine, qui sig­nait par­fois ses mails « Maman », ne serait autre qu’un pseu­do­nyme util­isé par les « mem­bres mys­térieux » de l’équipe de pro­duc­tion, rap­por­tent Les Inrocks. Quoi qu’il en soit, les deman­des de cette dernière aux can­di­dats appa­rais­sent bien curieuses… si ce n’est pire.

Out­re les per­ma­nentes deman­des de pho­tos nues « sans aucun intérêt », dont il est par­fois demandé « une ver­sion plus sex­uelle et provo­cante », cette fameuse Cather­ine est allée bien plus loin. Un jour, « celle-ci » aurait demandé à un can­di­dat de jouer une scène de fel­la­tion avec Jean-Marc Moran­di­ni, en pré­cisant qu’il n’é­tait « pas n’im­porte qui… Star télé et radio »… À un autre comé­di­en, qui ne pou­vait pas se ren­dre au cast­ing car c’é­tait l’an­niver­saire de son petit frère de 14 ans, elle pro­pose car­ré­ment de les faire venir tous les deux, tous frais payés ou d’en­voy­er une vidéo indé­cente. « Si vous voulez vous mas­turber en vous approchant par exem­ple. Ça peut vous amuser, et lui aus­si ? », peut-on lire. Un prob­lème ? Aucun, puisque Cather­ine les ras­sure en dis­ant qu’elle « voit tout le temps son fils nu et en érec­tion et que ce n’est pas un souci »…

Et tout ceci sans par­ler du tra­vail dis­simulé grâce à de sim­ples autori­sa­tions de droit à l’im­age. Aujour­d’hui, le site dédié à la web-série a été sus­pendu et les épisodes retirés de Dai­ly­mo­tion. Depuis les révéla­tions des Inrocks, deux comé­di­ens ont fait part de leur inten­tion de porter plainte, l’un pour tra­vail dis­simulé, l’autre pour har­cèle­ment, abus d’au­torité et tromperie. Un autre comé­di­en, Jonathan Louis, est égale­ment sor­ti du silence. Dans Le Parisien, celui-ci racon­te n’avoir pas été vic­time d’at­touche­ments mais avoir été choqué par cer­taines pra­tiques, notam­ment lorsque Moran­di­ni lui aurait mon­tré, sur son smart­phone, des vidéos d’autres comé­di­ens « se mas­tur­bant et éjac­u­lant », his­toire de le « pouss­er à aller plus loin ».

Pour Me Thier­ry Val­lat, avo­cats de comé­di­ens qui envis­agent un recours en jus­tice, « l’an­i­ma­teur a claire­ment abusé de son statut et de son autorité pour attir­er ces jeunes garçons sur le tour­nage ». Reste à savoir si cette his­toire sor­dide va coûter à l’an­i­ma­teur ses nom­breuses places à la radio et à la télévi­sion. Actuelle­ment en vacances à Chica­go, celui-ci a été rap­pelé par Europe 1 pour fournir « de vive voix » des expli­ca­tions. Du côté de NRJ 12 et d’i>Télé, on attend égale­ment la ver­sion du présen­ta­teur en respec­tant sa pré­somp­tion d’in­no­cence. Mal­gré tout, « la pro­duc­tion d’une web­série porno soft est incom­pat­i­ble avec la présen­ta­tion d’une tranche d’in­fo en pleine année prési­den­tielle », rap­pelle i>Télé.

L’af­faire est loin d’être finie, Les Inrocks ayant d’ores et déjà promis de nou­velles révéla­tions dans leur prochain numéro…

Voir aussi

Jean-Marc Moran­di­ni, portrait

Crédit pho­to : Nico­las Genin via Wiki­me­dia (cc)