Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Valeurs actuelles condamné après le procès de Danièle Obono

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

1 octobre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Valeurs actuelles condamné après le procès de Danièle Obono

Valeurs actuelles condamné après le procès de Danièle Obono

Temps de lecture : 3 minutes

On ne rit plus en France, il est même interdit de rire dès qu’une « minorité » est en jeu. Valeurs actuelles l’apprend à ses dépens.

Une affaire ridicule

La pseu­do affaire Obono », événe­ment politi­co-médi­a­tique est né de la paru­tion du réc­it satirique inti­t­ulé « Obono l’Africaine » dans Valeurs Actuelles n°4370, daté du 27 août au 2 sep­tem­bre 2020. Après des excus­es for­cées, le directeur de la rédac­tion de Valeurs Actuelles, Geof­froy Leje­une a été exclu pour ce réc­it du plateau de la chaîne de télévi­sion LCI. La députée de La France Insoumise, Danièle Obono avait ensuite porté plainte pour injures racistes.

Voir aus­si : Col­lec­tion Dés­in­tox, nou­velle brochure : Obono con­tre Valeurs actuelles

La condamnation

Le directeur de pub­li­ca­tion du mag­a­zine Erik Mon­jalous, a été con­damné pour « injure publique envers un par­ti­c­uli­er à rai­son de son orig­ine », ain­si que le directeur de la rédac­tion, Geof­froy Leje­une, et le rédac­teur de l’article. Ils sont con­damnés à une amende de 1 500 € cha­cun et à 5000 € de dom­mages et intérêts.

Voir aus­si : Danièle Obono, cham­pi­onne de la com­péti­tion victimaire ?

Après Tintin au Congo, c’est Obono à Paris

D’après sa biogra­phie offi­cielle, Obono, porte-parole de LFI et députée depuis 2017, provient de la bonne bour­geoisie gabonaise. Née le 12 juil­let 1980 à Libre­ville, elle est la fille d’Hortense Sim­bou Mbadin­ga, secré­taire à Air Gabon, et de Mar­tin Edzod­zomo Ela, écon­o­miste, cadre supérieur à la banque Paribas-Gabon de 1975 à 1979. Ce dernier a été écarté de ses fonc­tions pour son oppo­si­tion au régime d’Omar Bon­go, après avoir été can­di­dat à l’élection prési­den­tielle gabonaise de 1998. Il aurait été empris­on­né quelques jours. Obono a vécu au Gabon jusqu’à l’âge de onze ans, puis a rejoint la France au moment de son entrée au col­lège à Montpellier.

Née gabonaise, Danièle Obono a été nat­u­ral­isée française en 2011. Elle est donc Gabono-française et est dev­enue député à peine six ans après avoir été nat­u­ral­isée, un fait assez rare pour être sig­nalé – et pas unique­ment à l’échelle française. Il n’est ain­si pas inter­dit de trou­ver étrange d’entendre la députée de la République Obono, récem­ment française, faire par­tie ou soutenir, cela dépend des moments et des sujets, des mou­vances proches ou liées aux indigénistes pour lesquelles la France actuelle ne serait pas seule­ment « post-colo­niale » mais « raciste » et « colo­niale ». Expli­ca­tions : la sit­u­a­tion faite aux descen­dants ou sup­posés tels des colonies, ou aux descen­dants ou sup­posés tels de l’esclavage, serait une sit­u­a­tion colo­niale actuelle­ment, et par voie de con­séquence « raciste ». Les colonies auraient été importées sur le ter­ri­toire français car les « anciens colonisés » subi­raient la même sit­u­a­tion qu’à l’époque colo­niale, cette dernière étant automa­tique­ment présen­tée comme néga­tive, un éton­nant trou de mémoire au regard des poli­tiques d’alphabétisation, d’hygiène, de médecine, d’infrastructures, de cul­ture… qui y furent menées. Obono et ses amis ou rela­tions deman­dent pour­tant repen­tance et indem­nités, en sus de lois mémorielles telles que la loi Gayssot rel­a­tive à la sec­onde guerre mon­di­ale. Ces reven­di­ca­tions cachent mal en réal­ité une haine de la France et une volon­té de rem­plac­er la pop­u­la­tion d’origine européenne. Ain­si qu’un réel racisme anti-blanc, sou­vent asso­cié à un supré­macisme noir – les deux com­plète­ment niés par les médias officiels.

Ter­mi­nons par une cita­tion d’Henri de Rochefort, le fon­da­teur de La Lanterne :

« Il paraît que la Con­sti­tu­tion anglaise inter­dit à la sou­veraine de par­ler poli­tique. La Con­sti­tu­tion française est moins sévère ; elle ne l’interdit qu’aux journalistes. »
Hen­ri Rochefort, La Lanterne, 15 août 1868

On pour­rait ajouter que les juges français de 2021 inter­dis­ent aus­si l’humour et la satire aux jour­nal­istes, du moins à cer­tains d’entre eux et sur cer­tains sujets.

Illus­tra­tion : cap­ture d’écran vidéo emprun­tée au film Idioc­ra­cy.