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Tucker Carlson relance son émission sur Twitter

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14 mai 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Tucker Carlson relance son émission sur Twitter

Tucker Carlson relance son émission sur Twitter

Temps de lecture : 3 minutes

Il n’aura donc pas perdu de temps. À peine écarté de Fox News, la vedette des conservateurs Tucker Carlson a annoncé que son émission allait désormais être diffusée sur Twitter, la dernière plateforme, selon lui, à permettre la liberté d’expression.

Carlson parie sur Musk

Dans une vidéo de trois min­utes, pub­liée sur son compte Twit­ter le 9 mai 2023, Tuck­er Carslon a annon­cé lancer une nou­velle ver­sion de son émis­sion qu’il a présen­té pen­dant six ans et demi sur Fox.

Pass­able­ment agacé par l’atmosphère insouten­able qui règne dans les médias de grand chemin, la pro­pa­gande, les manip­u­la­tions, les biais per­ma­nents, les men­songes et les règles fixées par les bien-pen­sants, Tuck­er Carl­son tourne défini­tive­ment le dos aux médias clas­siques et y préfère la plate­forme désor­mais sous le con­trôle d’Elon Musk.

Un nombre de vues astronomique

Le 27 avril 2023, suite à son limo­geage de Fox, Tuck­er Carslon avait pub­lié un mes­sage vidéo de deux min­utes sur Twit­ter qui affiche aujourd’hui plus 80 mil­lions de vues. Un véri­ta­ble record sur Twit­ter et, surtout, un impact bien plus impor­tant que ses émis­sions sur la chaîne Fox, qui réu­nis­saient pour­tant chaque soir entre deux et trois mil­lions de téléspectateurs.

Quant à sa vidéo d’annonce du lance­ment d’une émis­sion sur Twit­ter, elle en est déjà à plus de 60 mil­lions de vues, un exploit ! Bien que ce résul­tat déto­nant soit à nuancer en rai­son de la pra­tique du « click and close » (« je clique et je ferme »), la leçon à retenir n’en reste pas moins claire : Carl­son sera non seule­ment plus libre sur Twit­ter mais il aura une sur­face plus large.

CNN en état d’alerte

À lire les réac­tions de la presse de grand chemin, il sem­blerait bien que le point de retour entre Carl­son et la bonne société de la caste médi­a­tique ait été atteint pour de bon. CNN est par exem­ple resté sur son reg­istre habituel, sem­blant ignor­er que der­rière les pos­si­bil­ités ouvertes par ce précé­dent Carl­son se cache sans doute une lame de fond qui men­ace de con­sid­érable­ment érein­ter les médias dom­i­nants sur son passage.

Alors CNN colle sur la tête de Tuck­er Carl­son des qual­i­fi­cat­ifs peu glo­rieux, comme à son habi­tude : « extrémiste de droite », « extrême droite », etc. Rien de neuf sous le soleil mais une may­on­naise qui ne prend plus.

Des clivages qui changent et se radicalisent

Carl­son ne sem­ble pas vouloir s’arrêter. Sa volon­té de pass­er totale­ment à Twit­ter, et ain­si de fière­ment boud­er YouTube et Google, risque même de lui faire per­dre les 20 mil­lions de dol­lars que Fox lui doit encore.

Il n’est pas le seul à met­tre le feu aux poudres. Quelques jours avant son limo­geage, il avait don­né la parole à Robert F. Kennedy Jr., can­di­dat à l’investiture démoc­rate et leader de la colère anti-Covid aux États-Unis. Ce dernier ne s’en cache pas : ses prin­ci­paux adver­saires sont les pontes des médias bien-pen­sants, alors que l’avenir est plutôt sur Twitter.

L’affaire Carl­son ouvri­ra peut-être une péri­ode de grands remous dans le paysage médi­a­tique améri­cain — une guerre d’influence en vue des élec­tions prési­den­tielles de 2024, au cours desquelles Carl­son jouera néces­saire­ment un rôle.