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Ali Baddou

26 mai 2020

Temps de lecture : 28 minutes
Accueil | Portraits | Ali Baddou
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Ali Baddou

Temps de lecture : 28 minutes

Philosophe de la pignolade

« Tou­jours plus loin de Der­ri­da, tou­jours plus près de Lady Gaga. Pas encore très à l’aise dans la pig­no­lade, l’ex-prof de phi­lo et ex-ani­ma­teur des Matins de France Cul­ture pour­suit une irré­sistible ascen­sion vers les som­mets de l’in­fo­tain­ment », « Ali Bad­dou, l’a­grégé des plateaux », television.telerama.fr, 03/09/2011

Ali Baddou n’est pas seulement le présentateur-journaliste et professeur de philosophie politique à Sciences-Po, au physique de jeune premier. Ne nous y trompons pas : ce membre de l’hyperclasse mondiale, ex-compagnon de la fille adultérine de François Mitterrand, Mazarine Pingeot est avant tout au cœur des réseaux de pouvoir marocains (famille Baddou et El-Fassi), français (mitterrandiens et socialistes) et médiatiques (Vivendi).

Né en févri­er 1974 dans le 14ème arrondisse­ment de Paris, ses par­ents, des « maro­cains aisés » étaient « diplo­mate » pour son père Saâd Bad­dou, ambas­sadeur en Suède et en Hon­grie et « dans la banque » par sa mère (« Il présente bien », Libéra­tion, 17/10/2008). En 1952, ses deux grands-pères, nation­al­istes maro­cains (source) se sont ren­con­trés en prison. Ils y ont passé trois ans, en com­pag­nie de Meh­di Ben Bar­ka, « avant d’être envoyés en exil par les autorités colo­niales. » (marieclaire.fr). Après l’indépendance du Maroc, le grand-père mater­nel d’Ali, Haj Ahmed Ben­nani, a notam­ment été directeur du pro­to­cole roy­al de feu Mohammed V. Son grand-père pater­nel, Mek­ki Bad­dou, lui aus­si fig­ure mil­i­tante du par­ti de l’Istiqlal, s’est longtemps occupé du min­istère des Habous et a exer­cé au sein du secré­tari­at par­ti­c­uli­er de feu Has­san II (source : Maroc Heb­do n°824). La famille Bad­dou est l’une des « grandes familles bour­geois­es » qui « pré­domi­nent » dans bien des villes maro­caines et notam­ment à Meknès. De 5 à 9 ans, « il réside à Wash­ing­ton DC : “Un âge d’or”, se sou­vient-il. L’essen­tiel de sa vie, il l’a passé ensuite dans le Vème arrondisse­ment de Paris, entre lycée Hen­ri-IV et Sor­bonne. Il habite aujour­d’hui près du Pan­théon ». (« Il présente bien », Libéra­tion, 17/10/2008). Entre 1992 et 1998, Ali Bad­dou a été le com­pagnon de la fille cachée de François Mit­ter­rand, Mazarine Pin­geot, tis­sant des liens intimes avec son père et son entourage. Il ren­con­tre le prési­dent pour la pre­mière fois au Train Bleu lors d’une entre­vue organ­isée par Mazarine, alors que Bad­dou igno­rait tout de l’identité de son géniteur.

Un aspect peu con­nu de sa vie est sa rela­tion avec le prési­dent de la République de l’époque, « François Mit­ter­rand avait de longues dis­cus­sions » avec Ali Baddou.

« Le vieil homme accep­tait volon­tiers la con­tes­ta­tion de Mazarine et de son Sar­rasin [Ali, le com­pagnon de Mazarine] con­cer­nant son rap­port aux Juifs et à Israël. (…) A l’oc­ca­sion d’un voy­age offi­ciel en Afrique du Sud, François Mit­ter­rand s’est con­fié plus avant à Ali. Il lui a ouvert ses pen­sées intimes, l’en­traî­nant dans ses réflex­ions sur la mort », « Mit­ter­rand Plaidoy­er pour un prési­dent », Le Point, n°1533, 01/02/2002, extraits du livre de Pierre Péan « Dernières volon­tés, derniers com­bats, dernières souffrances »).

Ali Bad­dou a d’ailleurs fait par­tie de la liste des intimes, établie par François Mit­ter­rand, des per­son­nes autorisées à venir se recueil­lir sur sa dépouille (Les Ama­zones de la République par Renaud Revel).

Il attend jusqu’à sa 22ème année pour deman­der la nation­al­ité française. Il a désor­mais la dou­ble nation­al­ité fran­co-maro­caine car Ali Bad­dou « sem­ble en fait tenir comme à la prunelle de ses yeux à cette dernière, et con­tin­ue à ce jour, lui l’homme aux métiers mul­ti­ples, à se définir avant tout comme enseignant, “la pro­fes­sion inscrite sur sa carte nationale maro­caine”. » (maroc-hebdo.press.ma). Même né en France, Ali Bad­dou est clair : « je ne conçois pas ma vie sans qu’elle soit chevil­lée de manière très forte au Maroc. Le Maroc, pour moi, c’est la mai­son mère » (source : elle.fr). À l’occasion de sa demande de nation­al­ité, « il con­naî­tra les joies du rég­i­ment d’in­fan­terie durant une semaine, son statut d’é­tu­di­ant — et sans doute quelques rela­tions — finis­sant par le sor­tir de là » (« Il présente bien », Libéra­tion, 17/10/2008).

Son oncle, Tajed­dine Bad­dou, est un ancien ambas­sadeur du Maroc à Rome (après Prague, Ottawa et Vienne). En 2011, Frédéric Mit­ter­rand alors min­istre de la Cul­ture l’a décoré à Casablan­ca de l’insigne d’Officier dans l’ordre des Arts et des Let­tres (source : culture.gouv.fr). Sa sœur, Ghi­ta, pré­pare son doc­tor­at en sci­ences politiques.

Formation

Élève d’Hen­ri-IV et du lycée Fénelon (classe pré­para­toire), nor­malien et agrégé de philoso­phie (2000). En 1997 il enseigne la philoso­phie dans un lycée lyon­nais, ain­si qu’à la Mai­son d’é­d­u­ca­tion de la Légion d’hon­neur de Saint-Denis.

Parcours professionnel

En 1997 il enseigne la philoso­phie dans un lycée lyon­nais, ain­si qu’à la Mai­son d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis.

Pen­dant dix ans, il est chargé de cours en philoso­phie poli­tique à Sci­ences-Po, où il enseigne les enjeux poli­tiques (qua­tre heures de cours heb­do­madaires). Emmanuel Macron fait par­tie de ses élèves.

2003 : Grâce à son «frère» et ami Nico­las Demor­and, il entre à France Cul­ture comme chroniqueur dans « Tout arrive » de Marc Voinchet, puis comme pro­duc­teur du « Ren­dez-vous des poli­tiques » (2003–2008) (source : liberation.fr).

2006 : après le départ de Nico­las Demor­and pour France Inter, le directeur de la sta­tion, David Kessler, lui con­fie la tranche mati­nale (7/9h) de France Cul­ture avec l’émission « Les Matins de France Culture ».

2007 : Ali Bad­dou rejoint l’équipe du « Grand Jour­nal » de la chaîne Canal, rem­plaçant Frédéric Beigbed­er dans la rubrique littéraire.

2008 : Deux nou­velles chroniqueuses arrivent dans la mati­nale de France Cul­ture, Clé­men­tine Autain et Car­o­line Fourest.

En juin 2009, Ali Bad­dou annonce qu’il quitte la mati­nale de France Cul­ture. Marc Voinchet le rem­place à la ren­trée 2009. Ali Bad­dou, ani­ma­teur-pro­duc­teur de l’émis­sion cul­turelle « Radio Libre » le same­di de 15 h 30 à 17 h sur France Cul­ture, est rem­placé Arnaud Laporte.

Entre le 27 juin et le 27 août 2011, Ali Bad­dou a présen­té l’émis­sion « Le Grand Mag » sur Canal tous les samedis à 19 h 10.

Depuis sep­tem­bre 2011, Ali Bad­dou présente « L’Édi­tion spé­ciale » rebap­tisée « La Nou­velle Édition ».

En 2012 : rem­plaçant de Michel Denisot à la présen­ta­tion du « Grand Journal »

En sep­tem­bre 2015, il suc­cède à Maïte­na Biraben à la présen­ta­tion du Sup­plé­ment chaque week-end à 12h45 sur Canal+.

En mai 2016, le déman­tèle­ment d’une fraude au per­mis de con­duire dans les Hauts-de-Seine entre 2013 et 2015 per­met d’établir qu’il en a béné­fi­cié avec d’autres peo­ple, plutôt que de repass­er son per­mis. Sur son compte Twit­ter, il con­fesse avoir fait une grosse bêtise et affirme avoir ren­du le per­mis fraud­uleuse­ment obtenu depuis quelques mois.

En juin 2016, il quitte Canal+ et perd sa fiancée, Char­lotte Le Bon, qu’il avait ren­con­trée sur le plateau du Grand Jour­nal lorsque celle-ci y offi­ci­ait en tant que miss Météo.

En sep­tem­bre 2016, il récupère le ven­dre­di l’in­ter­view de 7h50 sur France Inter. Puis Ques­tions poli­tiques sur France Cul­ture.

En jan­vi­er 2017, il suc­cède à Nico­las Demor­and à la présen­ta­tion du mag­a­zine Drôle d’en­droit pour une ren­con­tre, dif­fusé en sec­onde par­tie de soirée, le ven­dre­di, sur France 3.

Depuis la ren­trée 2017, il ani­me l’émis­sion C l’heb­do, dif­fusée tous les samedis sur France 5 à 19h00 et est égale­ment jok­er d’Anne-Élis­a­beth Lemoine dans C à vous.

Ani­me la col­lec­tion Tapage avec Gilles Achache (ancien pro­fesseur de philoso­phie dans l’enseignement supérieur, à Dauphine, maître de con­férence et chercheur asso­cié à Sci­ences-Po Paris. Il dirige aujourd’hui un insti­tut d’études de marché et d’opinion) et Joël Roman (directeur de la col­lec­tion d’essais au for­mat de poche « Pluriel », col­lab­o­ra­teur de la revue Esprit et de la Ligue de l’enseignement, il est égale­ment mem­bre du con­seil sci­en­tifique de la fon­da­tion Ter­ra Nova et de celui de la fon­da­tion Jean Jaurès.

Parcours militant

Il se recon­naît une sen­si­bil­ité de gauche mais n’est encar­té nulle part (« Por­trait », Libéra­tion, 17/10/2008).

2000 : Sur les recom­man­da­tions d’une amie tra­vail­lant à l’Assemblée nationale, Anna Aucha­traire, il est nom­mé con­seiller tech­nique au sein du cab­i­net du min­istère de l’É­d­u­ca­tion nationale, Jack Lang, où il est chargé des dis­cours et des ques­tions de dis­crim­i­na­tion pos­i­tive (source : sciences-po.fr). Il entre au cab­i­net « de Jack Lang “par une copine qui bos­sait à l’Assemblée Nationale (elle était la plume de Fabius), j’ai appris que Jack Lang cher­chait quelqu’un” (…) Ce sera Lang, alors min­istre de l’Éducation nationale, où il suit le dossier de l’ouverture de Sci­ences-Po aux ZEP. “J’ai fait ça pen­dant un an et demi, c’était pas­sion­nant.” Pour autant, tient-il à pré­cis­er, “je n’ai jamais eu ma carte dans un par­ti”». (source : ecrans.fr). « Ce que cher­chait à inven­ter Sci­ences-Po remet­tait en cause les principes répub­li­cains égal­i­taristes. C’é­tait exci­tant de chercher à bris­er l’en­dogamie des grandes écoles ! » L’ex­péri­ence poli­tique s’ar­rête là : « Je ne sup­porte pas l’idée de devoir suiv­re une ligne. Et il y a trop de hiérar­chie en poli­tique. » (source : television.telerama.fr) Il devient con­seiller tech­nique en mars 2001 (source : legifrance.gouv.fr).

Ce qu’il gagne

« Ali Bad­dou, le don­neur de leçons lit­téraires, touchait 40 000 € brut jusqu’en 2011 au Grand Jour­nal pour sa rubrique « cul­turelle » quo­ti­di­enne. À la tête de La Nou­velle Édi­tion, qui pro­pose entre 12h20 et 14h les vis­ages fam­i­liers des clowns Wiz­man et Dom­e­n­ach, Bad­dou toucherait plus de 5 000 € par jour (100 000 € par mois) », E&R, 13/03/2015

Cap­i­tal avait pub­lié en jan­vi­er 2016 le classe­ment des ani­ma­teurs les moins renta­bles – Ali Bad­dou était troisième, avec Le sup­plé­ment qui coû­tait 201 euros par heure avec une moyenne de 603.000 téléspec­ta­teurs ; soit une émis­sion qui coûte 190.000 euros.

Son salaire est dénon­cé par Thier­ry Ardis­son (L’Ex­press, 13/06/2016) : « pen­dant des années, les abon­nés fai­saient vivre tout le monde et on payait des ani­ma­teurs qui entre nous n’é­taient pas extra­or­di­naires, des for­tunes. Quand Belmer (Rodolphe Belmer, ex-directeur général du groupe Canal) me dis­ait, il y a trois ans qu’Ali Bad­dou devait rem­plac­er Denisot, j’ai éclaté de rire […] la chaîne est là pour gag­n­er de l’ar­gent, c’est tout, point barre ».

Filmographie

Il joue son pro­pre rôle en 2012 dans le film « L’amour dure trois ans », réal­isé par Frédéric Beigbeder.

Collaborations

2017

Ali Bad­dou prête sa voix aux images de Yann-Artus Bertrand dans le doc­u­men­taire « Le Maroc vu du ciel » dif­fusé à la fois sur France 2 et sur une chaîne maro­caine. Le ton com­plaisant du doc­u­men­taire, qui relaie la posi­tion du roy­aume sur le Sahara occi­den­tal, sus­cite de nom­breuses réac­tions cri­tiques. Selon le MRAP, le doc­u­men­taire est un « pub­li-reportage financé par le pays désireux de se mon­ter sous un jour flat­teur et s’apparente en fait à un out­il de pro­pa­gande du pou­voir maro­cain ».

2015

Rem­place Maïte­na Biraben à la présen­ta­tion de l’émis­sion poli­tique heb­do­madaire de Canal+, Le Sup­plé­ment.

Mars 2011

Il par­ticipe à la cam­pagne de l’association de lutte con­tre le sida (ALCS) au Maroc.

2010

Présen­ta­teur de l’édition du Sidac­tion Maroc. Sa cou­sine Yas­mi­na Bad­dou était alors min­istre de la San­té dans le gou­verne­ment marocain.

2008

Présen­ta­teur de l’édition du Sidac­tion Maroc. Sa cou­sine Yas­mi­na Bad­dou était alors min­istre de la San­té dans le gou­verne­ment marocain.

2006

Une des per­son­nal­ités ren­con­trées par les mem­bres du Haut Con­seil à l’intégration pour son rap­port sur le loge­ment et l’immigration.

2006/2007

Mod­éra­teur des grandes con­tro­ver­s­es sur l’Universalité de l’Université pop­u­laire du quai Branly

2005

Il présente sur la chaine maro­caine 2M, le pre­mier Sidac­tion dans un pays arabo-musul­man. Il par­ticipe alors à l’émis­sion culi­naire « de la célèbre Choumicha en dévoilant un dialecte maro­cain par­fait ! » (source : gazellemag.com).

Il l’a dit

« Nous avons beau­coup dis­cuté [avec François Mit­ter­rand] de la mort, du deuil et de la façon dont nous le viv­ions au Maroc, il écoutait atten­tive­ment quand je lui par­lais de ma grand-mère. Il voulait savoir com­ment était vécue la mort chez les musul­mans. Il se posait des ques­tions, il en posait et cher­chait des répons­es mais restait très sere­in. Il y avait chez lui un sens de l’inéluctable qui se mêlait à une sorte d’in­cré­dulité… Com­ment se pré­par­er à la mort ? Malade comme il l’é­tait, il lut­tait encore, c’é­tait un amoureux de la vie tout en pré­parant sa mort. C’est ce qui rendait chez lui ce moment, la mort, si par­ti­c­uli­er… Il a lut­té jusqu’au bout, et à un moment, il a su que c’é­tait per­du… Je n’ai jamais vu un rap­port à la souf­france et à la mort aus­si noble. C’é­tait impressionnant… »

« On lui reprochait tous les deux [avec Mazarine Pin­geot] sa poli­tique à l’é­gard d’Is­raël. Il nous rap­pelait alors qu’il avait sauvé deux fois Arafat, que la charte de l’OLP récla­mant la destruc­tion d’Is­raël avait été déclarée caduque grâce à lui, et qu’il avait été le pre­mier chef d’État occi­den­tal à le recevoir en tant que chef d’État. Et il était très con­scient de s’être alors aliéné une bonne par­tie de la com­mu­nauté juive de France… »

« C’é­tait leur manière de raison­ner et de fonc­tion­ner qu’il trou­vait révoltante. Selon lui, Plenel le trot­skiste partageait la même cul­ture de la cul­pa­bil­ité et le même ressen­ti­ment que Colom­bani le démo-chré­tien. Il dis­ait que cer­tains mou­ve­ments d’ex­trême gauche fonc­tion­naient avec des sché­mas de pen­sée et de raison­nement liés à des doc­trines du salut, au péché… »

« L’en­seigne­ment est le fil rouge de tout ce que j’en­tre­prends », « Ali Bad­dou : un présen­ta­teur TV chic réservé » (marieclaire.fr).

« Jalousée. Les envieux met­tent sa réus­site sur le compte de la dis­crim­i­na­tion pos­i­tive (“J’en­tends dire, der­rière mon dos, que mes orig­ines maro­caines ont joué en ma faveur”), ren­for­cée par un énorme coup de pis­ton poli­tique (“Comme si Mit­ter­rand avait une influ­ence d’outre-tombe ! ”) », « Une journée avec Ali Bad­dou », Elle.fr, 23 juin 2008

« Essay­er de maîtris­er une mécanique con­stru­ite comme de l’hor­logerie suisse, c’est grisant. Relancer l’in­vité, garder simul­tané­ment la main sur le chrono et écouter des direc­tives dans l’or­eil­lette, cela crée des mon­tées d’adré­naline ! » « Ali Bad­dou, l’a­grégé des plateaux », television.telerama.fr, 03 sep­tem­bre 2011

« Les places sont chères. Au lieu de se dire que, peut-être, j’é­tais com­pé­tent, on a pen­sé que j’é­tais là parce que j’é­tais maro­cain. J’ai appris à m’en moquer », Ibid.

« On a beau­coup par­lé d’identité nationale, de la France, qui est une terre de métis­sage, et depuis très longtemps à vous lire, et depuis quelques temps on sait main­tenant que le pre­mier Français c’était un Africain ! (…) C’est affreux aux oreilles de Marine Le Pen mais pas aux nôtres ! (…) En tout cas dans les manuels il fau­dra bien­tôt appren­dre “nos ancêtres les Africains” », La Nou­velle Édi­tion, Canal, 05 avril 2012

« J’ai un vrai truc d’addiction avec les séries de Lost à Shérif fais-moi peur en pas­sant par Urgences. J’aime aus­si les débats, les directs, les infos… », « Ali Bad­dou : « Je sais juste que j’y vais et qu’il fau­dra que je mette une chemise repassée ! », ecrans.fr, 29 août 2009

« Un per­son­nage his­torique… : “Meh­di Ben Bar­ka, l’op­posant maro­cain social­iste assas­s­iné dans les années 1960. J’ai revu récem­ment son vis­age sur un mur de Rabat. C’est une très belle fig­ure de l’his­toire con­tem­po­raine du Maroc. Rarement un homme aura autant mar­qué un pays. Il est devenu une icône pour la gauche.

Une révolte… “Celle du monde arabe pour la démoc­ra­tie et la lib­erté. Ceux qui ont osé, en Syrie ou en Tunisie, descen­dre dans la rue, au péril de leur vie, pour défendre des valeurs qui nous sem­blent totale­ment évi­dentes en France, sont des héros ”, « Ali Bad­dou Si vous étiez… », L’Ex­press, no. 3141, 14 sep­tem­bre 2011

Au sujet du roman Soumis­sion de Michel Houelle­becq : « Sen­ti­ment de lecteur : je suis de cul­ture musul­mane, ça c’est le hasard, je suis pro­fondé­ment laïque, ce livre m’a foutu la gerbe. Autant le dire aus­si sim­ple­ment que ça, je me suis sen­ti insulté, on est en 2015 et l’an­née démarre avec ça, c’est-à-dire avec l’is­lam­o­pho­bie qui est instal­lée, qui est diluée dans le livre d’un grand romanci­er français… C’est une livre qui, au fond, pour moi, habitue au racisme anti-musul­man, c’est mon sen­ti­ment de lecteur. Lisez le et faites vous votre pro­pre opin­ion. » Canal+, 5 jan­vi­er 2015

« Le boulot de présen­ta­teur n’est pas mon truc. Ici, je bosse sans promp­teur. Un vrai plaisir. M’en affranchir a été pour moi une vraie libéra­tion », TéléObs, 26/04/2015 (op. cit.)

« Je suis parisien de cœur et, par hasard, de nais­sance », ibid.

« J’ai vrai­ment été élevé dans l’idée qu’avoir plusieurs chez-soi, par­ler plusieurs langues était une vraie richesse. Je me sens très maro­cain et très français. 100% maro­cain quand je suis là-bas dans ma famille et j’y vais beau­coup, au moins une dizaine de fois par an. Le Maroc, c’est une grosse par­tie de mon his­toire et de ma géo­gra­phie. Je n’ai, par ailleurs, aucun prob­lème à me sen­tir français. Je n’ai pas de trou­bles iden­ti­taires », ibid.

Au sujet de la polémique suite au pas­sage dans l’émis­sion du Sup­plé­ment d’un respon­s­able asso­ci­atif proche du salafisme : « Nous avons la con­vic­tion que notre tra­vail ne se pra­tique pas en se voilant les yeux. Et nous con­tin­uerons à recevoir des hommes et des femmes dont les con­vic­tions peu­vent heurter, après avoir rap­pelé le con­texte, mis en per­spec­tive, posé les ques­tions. Il en va de la con­nais­sance de notre pays et de la qual­ité du débat démoc­ra­tique. », 31 jan­vi­er 2016, Le Sup­plé­ment, Canal+

« Les poli­tiques qu’on a l’habitude de recevoir dans les médias ne tien­nent pas la route pen­dant une heure face à des intel­los, des gens qui essayent de pouss­er der­rière les “petites phras­es”. Der­rière le dis­cours pour lequel ils se sont pré­parés, il y a sou­vent du néant. Ils se retrou­vent à com­menter. Beau­coup de poli­tiques aujourd’hui sont des com­men­ta­teurs de l’actualité, ce qu’ils font par­fois très bien d’ailleurs. », Charles, 25 févri­er 2016.

Au sujet de la propo­si­tion de Marine le Pen d’in­ter­dire la dou­ble nation­al­ité : « C’est absurde et fou comme idée. Mais ce n’est pas une nou­veauté dans son pro­gramme », Libéra­tion, 01/03/2017

« C’é­tait le meilleur étu­di­ant de ma confé­rence, mais je me sou­viens surtout qu’il ado­rait pos­er des ques­tions, dialo­guer », au sujet de Macron à Sci­ences-Po, Gala, 09/05/2017

« Babeth [Anne-Élis­a­beth Lemoine, ndr] a fait le plus dur l’an dernier en créant le same­di un ren­dez-vous qui n’existait pas […] C’est à la fois un sprint et un marathon. On débar­que le lun­di au bureau. Jusqu’au mar­di, le tem­po est assez lent. On voit les grands sujets qui com­men­cent à s’imposer dans la semaine, à con­stru­ire le con­duc­teur. Le mer­cre­di, ça s’accélère un petit peu, on pense aux invités et on ajuste le con­duc­teur. Et cela devient un sprint le jeu­di et le ven­dre­di, où très sou­vent on met tout par terre, car il y a un sujet qui s’impose et qu’il faut traiter », au sujet de C l’Heb­do, Le Figaro, 02/09/2017

Sa nébuleuse

Ami d’enfance du jour­nal­iste et ani­ma­teur Nico­las Demor­and « qui l’a ren­con­tré via la dias­po­ra maro­caine en France » (« Il présente bien », Libéra­tion, 17/10/2008). La com­pagne de Nico­las Demor­and, Flo­rence Le Saux, a été pro­duc­trice adjointe de l’émis­sion d’Ali Bad­dou sur France Cul­ture (Téléra­ma, no. 3141).

TéléObs (26/4/2015) revient sur cette rela­tion : « Ali Bad­dou a décou­vert les médias grâce à son ami de tou­jours, le jour­nal­iste Nico­las Demor­and. Tous deux se con­sid­èrent comme « frères » depuis plus de vingt ans. Ils se sont ren­con­trés grâce à Younès, ami maro­cain de Nico­las et cama­rade d’Ali en hypokhâgne. Une vis­ite à Demor­and à France Cul­ture fait fig­ure de révéla­tion ». TéléObs men­tionne une autre rai­son du recrute­ment d’Ali Bad­dou sur Canal+ : « On doit l’ar­rivée d’Ali à ma femme, auditrice pas­sion­née de France Cul­ture. Elle a remar­qué ce garçon cul­tivé », racon­te Michel Denisot ».

Réseaux mitterrandiens/socialistes.

Famille Bad­dou/El-Fas­si (ou Fas­si) : Out­re son grand-père pater­nel, directeur du pro­to­cole du roi Mohammed V, son oncle pater­nel, Abder­rah­mane Bad­dou a été secré­taire d’Etat maro­cain aux Affaires étrangères dans le Gou­verne­ment Ahmed Osman et dans le Gou­verne­ment Mohamed Maâti Bouabid. Sa fille, l’avocate Yas­mi­na Bad­dou, cou­sine d’Ali Bad­dou, a été min­istre de la San­té de 2007 à 2012 dans le gou­verne­ment El-Fas­si. Son mari, Ali Fas­si-Fihri, est l’actuel directeur général de l’Of­fice nation­al de l’élec­tric­ité et de l’eau potable (ONEE) et prési­dent de la Fédéra­tion royale maro­caine de foot­ball (FRMF). Ali Bad­dou est donc indi­recte­ment lié à la très puis­sante famille El-Fas­si, et donc au chef de gou­verne­ment maro­cain Abbas El Fas­si (2007–12), présent « dans les plus hauts cer­cles de l’E­tat depuis le début du 20e siè­cle » et incar­nant « pour beau­coup de maro­cains (…) une sorte de noblesse de robe, qui truste les fonc­tions poli­tiques et admin­is­tra­tives et à laque­lle tout sourit. » (source : lexpress.fr). L’oncle d’Ali Bad­dou, comme sa cou­sine et la famille El-Fas­si ont des respon­s­abil­ités impor­tantes au sein du puis­sant Par­ti de l’Is­tiqlal, pre­mier par­ti poli­tique maro­cain, fondé pour obtenir l’Indépen­dance éta­tique du Maroc. Actuelle­ment, Yas­mi­na Bad­dou est au cœur d’une polémique con­cer­nant l’achat de deux apparte­ments parisiens (source : yabiladi.com).

Viven­di : Comme le mon­tre son por­trait, Ali Bad­dou est plus qu’un ani­ma­teur (par sa famille, ses réseaux mitterrandiens/socialistes et ses liens avec le pou­voir maro­cain) lancé et choyé par Canal pour tout ce qu’il représente : une porte d’en­trée auprès des instances dirigeantes maro­caines. Car le groupe Viven­di, pro­prié­taire du groupe Canal, est le déten­teur à 53% de Maroc Tele­com, acheté 2,2 mil­liards d’euros à l’État maro­cain. Selon Ali Amar, auteur du livre « Mohammed VI, le grand malen­ten­du », « la pri­vati­sa­tion [Maroc Tele­com] ne mena cepen­dant pas à une véri­ta­ble libéral­i­sa­tion du secteur, ni à un affran­chisse­ment du régu­la­teur de la tutelle de l’É­tat. Le résul­tat aujour­d’hui est sans appel : le coût du télé­phone au Maroc est l’un des plus élevés de la région, car il béné­fi­cie d’un pro­tec­tion­nisme de l’État qui prof­ite surtout aux action­naires de Viven­di et non à ses mil­lions de clients au Maroc. ». L’actuel prési­dent du con­seil de sur­veil­lance, Jean-René Four­tou, a des liens très étroits avec Mohammed VI. Pro­prié­taire d’une mag­nifique vil­la à Mar­rakech, il a été, en 2005, décoré par le roi maro­cain du Ouis­sam Alaouite de l’or­dre de com­man­deur. De plus, Four­tou, a été le coprési­dent du Groupe d’impulsion des rela­tions économiques France Maroc (GIEFM) pour la France, aux côtés de Mustapha Bakkoury (prési­dent du direc­toire de l’A­gence maro­caine de l’én­ergie solaire et prési­dent du Par­ti poli­tique de l’au­then­tic­ité et moder­nité), ancien directeur général de la Caisse de dépôt et de ges­tion, pour le Maroc. En mars 2012, le GIEFM a fusion­né avec le Con­seil de chefs d’entreprise France-Maroc de MEDEF Inter­na­tion­al pour devenir Le Club des chefs d’entreprises France-Maroc. Jean-René Four­tou et Jean-Paul Herte­man, Prési­dent Directeur Général de Safran, prési­dent la par­tie française (source : medefinternational.fr).

Ils ont dit

À l’occasion d’un doc­u­men­taire sur la cri­tique réal­isé par Ben­jamin Wal­ter et inti­t­ulé : Qui veut la peau du cri­tique ?, dif­fusé en juil­let 2011, Frédéric Bon­naud s’en prend à son con­frère Ali Bad­dou en des ter­mes vir­u­lents : « Ali Bad­dou au Grand Jour­nal, ce trou du cul, en train de dire “J’ai rien com­pris, qu’est-ce que c’est que cette merde ?’”. A part qu’il ne com­prend pas que c’est lui la merde, c’est pas le film ».

« La seule chose qu’il avoue crain­dre, c’est la veu­lerie. Et les juge­ments à l’emporte-pièce, pro­duit d’un racisme ordi­naire. Comme celui qu’il a dû subir voilà quelques années de cela à Cannes, quand un polici­er a refusé d’enregistrer sa plainte après qu’on lui ait sub­til­isé son porte­feuille, juste en enten­dant son nom. Ou encore en 1994, lorsqu’en deman­dant à obtenir sa nation­al­ité française, lui qui est né en 1974 dans le XIVème arrondisse­ment à Paris et a gran­di dans le Vème, on exige de lui un pas­sage obligé au ser­vice mil­i­taire. Encore étu­di­ant, il ne passera finale­ment qu’une semaine à la caserne de la Porte des Lilas », « Ali Bad­dou, jour­nal­iste maro­cain à Paris. Le Mon­sieur poli­tique de France Cul­ture », maroc-hebdo.press.ma

Nico­las Demor­and : « Il n’a jamais fait jouer de réseau poli­tique ou de recon­nais­sance des minorités. Il ne veut pas en faire par­tie ! Si Ali est là où il est, c’est tout sim­ple­ment qu’il le mérite », « Por­trait d’Ali Bad­dou », Le Monde, 29/01/2007.

« Pour le meilleur élève du cru 2007, l’engagement pour la diver­sité du Groupe Canal+ s’inscrit dans la con­ti­nu­ité en 2008. Le Groupe Canal + a tou­jours été attaché à la ques­tion de la présence de minorités vis­i­bles sur ses chaînes de télévi­sion. Unique dans le Paysage Audio­vi­suel Français pour son affichage au quo­ti­di­en de la diver­sité : les tal­ents d’Elé Asu au jour­nal télévisé de « La mati­nale », d’Abdel Alaoui dans une émis­sion culi­naire à midi et d’Ali Bad­dou dans le « Grand Jour­nal » du soir sont apparus cette année aux trois ren­dez-vous majeurs de la pro­gram­ma­tion de la chaîne en clair », « Rap­port 2008 la diver­sité dans les médias » du Club Averroes.

Jean-Jacques Delfour, philosophe et jour­nal­iste : « Que fait Ali Bad­dou ? Il fait mon­tre d’une inces­sante agres­siv­ité et d’un ego envahissant. Il coupe sans cesse la parole. Lorsqu’un autre inter­venant pose une ques­tion à l’in­vité, il la nie en posant tout à trac une autre ques­tion, voire deux. Il répète ces tics de lan­gage comme des médailles (la « piqûre de rap­pel », etc.). Il conçoit l’en­tre­tien comme une sorte de match de boxe. Il exige de ses invités des répons­es en quelques mots ; pas le temps de dévelop­per (surtout, cela le con­traindrait de se taire plus d’une minute, chose qu’il ne sait pas faire). Il se prend pour Agatha Christie, évo­quant un sus­pens qui n’a lieu que dans son esprit. Il étale ses préjugés et son incul­ture océanique. Il iro­nise sans qu’on en dis­cerne l’in­térêt intel­lectuel. Favorise le stress qu’il croit fécond et fac­teur d’in­ten­sité. Cul­tive l’in­con­gruité qu’il con­fond avec la per­ti­nence, l’a­gres­siv­ité qu’il prend pour la pugnac­ité. Loin du tra­vail patient de l’élab­o­ra­tion et étranger à la dialec­tique, il cherche le scoop, prend le ton ralen­ti, appuyé et ridicule de celui qui est ébahi devant l’in­croy­able. Il s’imag­ine à la télévi­sion. Il fait le paon médi­a­tique, ne par­venant qu’à lass­er d’abord, à irrit­er ensuite. Une exci­ta­tion affec­tive, un énerve­ment insa­tiable, par­courent ses pris­es de parole », « Le symp­tôme Ali Bad­dou », jjdelfour.blog.lemonde.fr, 02/01/2009.

« Les médias régressent en matière de diver­sité. Le Club Aver­roes, qui s’oc­cupe depuis 1997 de pro­mou­voir la diver­sité dans les médias, tire la son­nette d’alarme. Les chaînes sont épinglées sur leur manque d’en­gage­ment. (…)De façon impi­toy­able, le rap­port fustige chaînes de télévi­sion, radios et presse écrite. Seule Canal Plus reçoit « les félic­i­ta­tions » du Club Aver­roes. Dans les émis­sions de la chaîne cryp­tée, de nou­veaux vis­ages sont apparus (Comme Elé Asu et Sylvère-Hen­ry Cis­sé dans la Mati­nale, Ali Bad­dou et Omar Sy dans le Grand Jour­nal…). Canal pro­pose ain­si “le mod­èle d’une com­mu­nauté nationale aux vis­ages mul­ti­ples dont tous ses mem­bres sont issus du même creuset”, « Les médias régressent en matière de diver­sité », L’Hu­man­ité, 26/11/2009.

« C’est ce qui est chou­ette au Grand jour­nal : on peut pos­er la ques­tion qui fâche, mais une fois, pas deux. Même Ali Bad­dou, aven­turi­er soli­taire armé de sa ques­tion inso­lente, ne revient jamais à la charge. Inter­rogé sur ses casseroles judi­ci­aires, Patrick Balka­ny aura tout loisir de van­ter son bilan lev­al­loisien. La relance et la con­tra­dic­tion sont en fait réservées à des invités en dis­grâce », « Météo, pro­mo, dodo », Téléra­ma, n°3143, 10/04/2010.

« La palme, il en faut tou­jours une, celle de la com­plai­sance, revient au Grand Jour­nal de Canal : le 18 mars, c’est Ali Bad­dou qui a inter­viewé Mazarine… Bad­dou a vécu plusieurs années avec la princesse, et ils ne se sont pas quit­tés fâchés ! Ah, le statut de « fille de… », ça donne du tal­ent », « Tapis rouge pour Mazarine », Bakchich Heb­do n°18, 3 au 9 avril 2010.

Rodolphe Belmer dirigeant de Canal+ : « Non, je sais qu’il en a été ques­tion mais Ali [Bad­dou] a envie de s’in­scrire sur le long terme à Canal. C’est quelqu’un qu’on a envie de faire mon­ter en puis­sance dans la mai­son et de dévelop­per. (…) », «Pop et potache», Libéra­tion, 27/05/2011.

« Après l’af­faire Strauss-Kahn, c’est l’af­faire Luc Fer­ry qui fait grand bruit. L’an­cien min­istre Luc Fer­ry a accusé un ancien min­istre d’avoir eu des rela­tions pédophiles au Maroc. Il a affir­mé avoir eu “des témoignages” à ce sujet de la part “des autorités de l’État au plus haut niveau”. Il n’a cepen­dant pas cité de nom. Ce soir, Ali Bad­dou, qui rem­place pour quelques jours Michel Denisot à la tête du Grand Jour­nal sur Canal+, recevra Jack Lang, ancien min­istre de la Cul­ture et de l’Éducation nationale, qui réa­gi­ra à cette affaire et exposera son point de vue ! », « Le Grand Jour­nal : Jack Lang va réa­gir à l’af­faire Fer­ry ce soir sur Canal », tele.premiere.fr, 03/06/2011.

« À l’in­star d’un Raphaël Enthoven, Ali Bad­dou fait par­tie de cette généra­tion d’in­tel­lectuels – de plus en plus cour­tisés par le petit écran – capa­bles de nav­iguer entre cul­ture grand pub­lic et références pointues, exploités pour leur apti­tude à la vul­gar­i­sa­tion autant que pour leur télégénie », « Ali Bad­dou, l’a­grégé des plateaux », television.telerama.fr, 03/09/2011.

Nico­las Demor­and : « Hyper cinéphile, il s’in­téresse aux jeux vidéo. Le mélange des gen­res, le fait d’en­tremêler l’en­ter­tain­ment et la poli­tique, c’est tout lui ! », Ibid.

« Lui qui fut le petit ami de Mazarine ­Pin­geot a con­nu les affres du désha­bil­lage médi­a­tique. Lorsqu’il débar­que à France Cul­ture, les rumeurs s’in­stal­lent. Tenaces. Bad­dou devrait sa posi­tion aux réseaux mit­ter­ran­di­ens. Ou à la dis­crim­i­na­tion pos­i­tive », Idem.

« Ali appar­tient à la nou­velle vague des ani­ma­teurs-jour­nal­istes qui nour­ris­sent un rap­port authen­tique avec le pub­lic. Il a des con­vic­tions. Une colonne vertébrale », Rodolphe Belmer dans TéléObs, 26/04/2015 (op. cit.)

« J’avais vague­ment enten­du par­ler de l’existence de Mazarine. Minute en avait par­lé mais je ne savais pas si c’était vrai. Avec Sébastien, on s’installe alors face à son domi­cile rue Jacob. À un moment je la vois sor­tir. Je fais des pho­tos au 500 mm. Elle va chercher son petit copain de l’époque, Ali Bad­dou, qui était sco­lar­isé au Lycée Fénelon. Je fais un por­trait d’elle et là je me dis : « C’est dingue, c’est Ton­ton ! » », Pierre Suu, pho­tographe de presse et auteur, avec Sébastien Valelia, de la pho­to de Mit­ter­rand et de sa fille devant le Div­el­lec, cité dans La République des rumeurs, 1958–2016 d’Alexandre Dhuy­ck, 2016.

« Un bosseur mais aus­si un chahuteur, capa­ble d’être à l’an­tenne en y met­tant un bon­heur enfan­tin. Il a fait du chemin. Il a cade­nassé sa vie, il ne provoque pas l’hys­térie », Nico­las Dom­e­n­ach, ibid.

« Il ne s’ar­rête jamais de tra­vailler, il envoie des tex­tos, des mails. Il a un côté “break­ing news”, tout en ayant par­faite­ment inté­gré que nous devons porter un regard dif­férent sur le traite­ment de l’ac­tu. Ali a trou­vé un équili­bre pour ani­mer cette somme d’in­di­vid­u­al­ités. », Christophe Car­ron, ibid.

« On était tous les deux un peu comme les neveux de Mit­ter­rand. Un ton­ton pas comme les autres. Ali a encore un côté enfan­tin, qui fait tout son charme. Il lui faut un cadre. Canal+ est ce cadre et Rodolphe Belmer, son papa de télévi­sion. Il se sent en famille et celle-ci est très impor­tante pour lui. Il est son pre­mier garde-fou. », Matthieu Tarot, ibid.

« Ani­ma­teur télé et intel­lectuel, décon­neur et sérieux, 43 ans et 17, pudique et nar­cis­sique, Maro­cain et Français. Heureuse­ment qu’on ne vit pas dans un monde où l’on deman­derait aux gens de choisir une iden­tité. Ali Bad­dou n’a pas choisi et il ne compte pas le faire. », Titiou Lecoq, Libéra­tion, 01/03/2017.

Hypothèse

Le 30 mai 2011, en pleine affaire DSK/Nafissatou Dial­lo, l’ex-ministre de l’Éducation nationale Luc Fer­ry déclare devant les caméras du « Grand Jour­nal » de Canal présen­té excep­tion­nelle­ment par Ali Bad­dou qu’un « ancien min­istre s’est fait poiss­er à Mar­rakech lors d’une par­touze avec des petits garçons ». Une sor­tie qui va déclencher une tem­pête politi­co-judi­ci­aire, 18 mois d’enquête et l’audition d’une ving­taine de témoins avant que l’affaire soit classée sans suite (source : www.vsd.fr). Devant la polémique sus­citée par ses pro­pos, Luc Fer­ry per­sis­tera dans ses déc­la­ra­tions en étant « ravi d’avoir jeté un pavé dans la mare ». Au regard de la place au cen­tre des réseaux maro­cains, français et médi­a­tiques d’Ali Bad­dou (qui nie con­naître l’auteur de tels actes), on peut s’interroger si Luc Fer­ry n’a pas pré­paré son coup d’éclat sur le plateau du Grand Jour­nal de Canal en voulant faire pass­er un mes­sage aux autorités marocaines ?

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo Elle.fr via Youtube

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