Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
L’empire de Patrick Drahi en danger, vers la vente de BFMTV ?

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

3 novembre 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | L’empire de Patrick Drahi en danger, vers la vente de BFMTV ?

L’empire de Patrick Drahi en danger, vers la vente de BFMTV ?

Temps de lecture : 3 minutes

Patrick Drahi a la réputation d’être un as de la négociation du crédit auprès des banques et encore plus de son refinancement quand il devient nécessaire. Une acrobatie financière possible en période de taux très bas, mais qui devient périlleuse en cas de remontée comme depuis le début de l’année 2023.

Effet de levier et dette colossale

On se perd un peu pour éval­uer la dette totale de l’empire Drahi ; 50 mil­liards d’euros ? 60 mil­liards ? Celle de SFR est mieux con­nue. Lorsque l’homme d’affaires rachète SFR en 2014, il le fait à crédit et emprunte 13,5 mil­liards d’euros. Fin 2023 la dette pour le seul SFR se situerait presque au dou­ble, entre 22 et 24 mil­liards d’euros. Car il a fal­lu financer les rachats, entre autres d’opérateurs plus petits comme Cori­o­lis ; le tout par le mécan­isme clas­sique de l’effet de levi­er : j’emprunte pour racheter et je rem­bourse avec les prof­its de l’affaire.

Argent quatre fois plus cher

C’est Le Monde qui donne un exem­ple con­cret à la fois de remon­tée des taux et de la baisse de con­fi­ance des ban­ques envers Altice. La fil­iale inter­na­tionale d’Altice avait négo­cié une ligne de crédit en juil­let 2020 au taux de 2,25%. Cette ligne de 800M€ a bien été renou­velée mais au taux de 10,5%, un taux qua­si usuraire qui entraîne un sur­coût de plusieurs dizaines de mil­lions d’euros par an pour la filiale.

Des résultats médiocres pour SFR

C’est la valse des directeurs généraux chez SFR, cinq en quelques années sur fond de résul­tats insuff­isants … et de dette à rem­bours­er. Sur fond de per­for­mances com­mer­ciales moyennes voire médiocres.

Les gros crédits rem­boursables à venir sont certes en 2027 et 2028. Mais les ban­ques peu­vent renâ­cler à accorder des finance­ments au jour le jour à un taux accept­able. Le vrai patron de SFR c’était Arman­do Pereira, arrêté en juil­let pour de pos­si­bles malver­sa­tions, qui avait passé les four­nisseurs (et les employés) à la paille de fer, avec des économies sub­stantielles mais qui ne rem­pla­cent pas une stratégie d’acquisition de valeur client.

C’est pourquoi rien n’est exclu chez Altice/SFR pour alléger le poids de la dette. Une prise de par­tic­i­pa­tion minori­taire pour l’opérateur télé­phonique ? La ces­sion des par­tic­i­pa­tions dans les médias ? Drahi est sor­ti ou va sor­tir de l’Express, a passé de fac­to le fardeau de Libéra­tion à Daniel Křetín­ský. Le bel act­if pour les médias c’est la chaîne en con­tinu BFMTV, plus de 3,3% de part de marché et béné­fi­ci­aire. On ver­rait bien Xavier Niel, Daniel Křetín­ský, Rodolphe Saadé, ou une alliance à deux entre ces per­son­nes pour s’y intéress­er… dans la per­spec­tive des élec­tions à venir.

Voir aus­si : Patrick Drahi, portrait