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Le vrai du faux au Parisien, Marwane Mehadji

9 février 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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Le vrai du faux au Parisien, Marwane Mehadji

Temps de lecture : 4 minutes

Nos lecteurs assidus le savent, les pudeurs de gazelle des fact-checkers peuvent parfois se distordre sous certaines conditions. Ainsi lorsque le porte-parole de Jeune Garde Raphaël Arnault affabule, aucun esprit critique ne vient lui apporter la contradiction. Ainsi militantisme et journalisme font parfois bon ménage, y compris dans les grands médias, comme le montre notre homme du jour : Marwane Mehadji du Parisien de Bernard Arnault.

Du Figaro à AJ+ puis Le Parisien

Un tour rapi­de sur LinkedIn nous per­met de pren­dre con­nais­sance de son cur­ricu­lum viate. Il fait ses class­es à l’In­sti­tut Européen de Jour­nal­isme entre 2012 et 2015. Durant ses études il effectue quelques stages dans des rédac­tions comme Télé Star ou Le Film Français Mag­a­zine. Son pre­mier poste de longue durée, il le trou­ve au Figaro, où il reste de sep­tem­bre 2015 à févri­er 2018. En 2018 il quitte Le Figaro pour aller tra­vailler pour le Qatar, au sein de AJ+. Enfin, en jan­vi­er 2021, il quitte le média qatari pour exercer son tal­ent au prof­it du Parisien, où il est encore aujour­d’hui. Dans toutes ces rédac­tions, son rôle est celui du jour­nal­iste clas­sique ayant à pro­duire des papiers, mais aus­si celui d’un com­mu­ni­ty man­ag­er chargé de la dif­fu­sion de cer­tains sujets.

AJ+ le média du Qatar

En défini­tive, son par­cours est celui d’un jeune jour­nal­iste clas­sique, hormis ce pas­sage chez AJ+. Rap­pelons que ce média est la fil­iale d’Al Jazeera, la chaîne qatarie, pays dont le con­ser­vatisme religieux n’est plus à prou­ver. Dans un entre­tien accordé en jan­vi­er 2021 à Mus­lim Mak­ers (le nom suf­fit à démon­tr­er le com­mu­nau­tarisme du média), Mer­wane Mehad­ji admet être un jour­nal­iste engagé en faveur de la lutte con­tre le racisme, l’ho­mo­pho­bie, l’is­lam­o­pho­bie, en bref tout le pan­el néces­saire à un jour­nal­iste main­stream. En fouil­lant un peu, il sem­ble que ce soit surtout la lutte con­tre l’is­lam­o­pho­bie qui intéresse le jour­nal­iste, pour des raisons peut-être personnelles.

Voir aus­si : Al Jazeera lance AJ+ en France

Soutien au CCIF et aux frères musulmans

Lui-même musul­man, Mer­wane s’est par­fois fendu sur les réseaux soci­aux de quelques sor­ties pour le moins sur­prenantes. Par exem­ple, sur son compte Twit­ter, en octo­bre 2020, il écrit, après un remer­ciement aux asso­ci­a­tions antiracistes : « Un grand mer­ci au CCIF que j’ad­mire depuis des années #Sou­tienC­CIF ». Pour le con­texte du tweet, pré­cisons qu’en 2020, à la suite de l’af­faire Samuel Paty, le collec­tif con­tre l’is­lam­o­pho­bie en France (CCIF) s’est auto-dis­sous après moult accu­sa­tions de prox­im­ité avec la mou­vance islamiste des Frères Musul­mans. Jetons un œil  sur Face­book où, en avril 2022 il partage une pub­li­ca­tion de Mar­wanne Muham­mad, ancien porte-parole du CCIF, accusé lui aus­si d’être proche des Frères Musul­mans, por­tant sur les « ques­tions les plus drôles pen­dant le ramadan ». Un partage qui indique les incli­na­tions intel­lectuelles de ce jour­nal­iste. Imag­inez un instant les réac­tions des rédac­tions si on appre­nait demain qu’un jour­nal­iste du Parisien avait tweeté : « Un grand mer­ci à Généra­tion Iden­ti­taire que j’ad­mire depuis des années #Sou­tien­GI ».

Salimata et son hidjab, une fable moderne

Dans son entre­tien avec Mus­lim Mak­ers, le jour­nal­iste admet que ses opin­ions peu­vent influer sur son tra­vail, ce qui est com­préhen­si­ble au fond, mais aus­si sur les sujets qu’il met en avant sur les réseaux du Parisien. Il ajoute que ses sujets lui vien­nent, pour cer­tains, d’his­toires enten­dues à la mosquée, par un cousin, un oncle, etc. Est-ce par le bouche à oreille qu’il a enten­du par­ler de Sal­i­ma­ta, jeune bas­ket­teuse de 23 ans exclue des ter­rains pour port du hijab ? Est-ce pour cela aus­si qu’il a décidé à con­sacr­er un arti­cle au #ToucheP­asà­Mon­Hi­jab ? Dans les deux cas, il s’ag­it de vic­timiser les femmes musul­manes en proie à l’is­lam­o­pho­bie sup­posée latente en France.

Nous lais­sons à nos lecteurs toute con­clu­sion utile, avec un regard plus atten­tif pour les lecteurs du Parisien con­sul­tant leur quo­ti­di­en favori.