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Italie : c’en est fini pour ItsArt ?

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27 juin 2022

Temps de lecture : 2 minutes
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Italie : c’en est fini pour ItsArt ?

Temps de lecture : 2 minutes

Face aux géants américains, en particulier Netflix, les Européens peinent à trouver la parade. Entre modèle économique bancal ou absence d’intérêt du public, la récente mésaventure de la plateforme de VOD italienne ItsArt en est l’exemple le plus récent.

Sur le papi­er, il aurait dû devenir le “Net­flix tri­col­ore” ital­ien, la plate­forme tant souhaitée par le min­istre du Pat­ri­moine cul­turel Dario Frances­chi­ni (Par­ti Démoc­rate) pour pro­mou­voir “le diver­tisse­ment et la cul­ture ital­i­enne, en direct, enreg­istré, gra­tu­it et payant, en Ital­ie et dans le monde” ; il s’ag­it d’It­sArt, un pro­jet qui s’avère être un flop mon­strueux, avec des pertes s’él­e­vant à plus de 7,4 mil­lions d’eu­ros en 2021. C’est le mon­tant payé par la “Cas­sa Deposi­ti e Presti­ti”, c’est-à-dire les Ital­iens, action­naire majori­taire avec 51%.

ItsArt, la plateforme de Franceschini, coule

C’est ce qu’a révélé le jour­nal­iste financier Andrea Gia­cobi­no dans la newslet­ter “Finan­za dietro le quinte”, pub­liant les chiffres du bilan 2021 : ItsArt a enreg­istré… 245 000 euros de recette, con­tre 7,7 mil­lions de dépens­es. Par­mi celles-ci, près de 900 000 euros dépen­sés rien qu’en per­son­nel. Les rêves d’imiter Net­flix sont restés, de fait, des rêves : on par­le de 141 000 util­isa­teurs enreg­istrés sur ItsArt, chiffre ridicule com­paré aux 4 mil­lions d’abon­nés Net­flix que compte l’Italie.

Un flop annoncé

C’est peu dire que l’aven­ture ItsArt était mal engagée dès le début. À com­mencer par la procé­dure d’in­scrip­tion : si celle-ci est effec­tive­ment gra­tu­ite, la plu­part des 1 400 con­tenus pro­posés aux util­isa­teurs ne le sont pas. Ces mêmes con­tenus sont, de plus, disponibles gra­tu­ite­ment sur RaiPlay, qui pro­pose une large gamme de pro­grammes cul­turels à un pub­lic pas trop dif­férent de celui d’ItsArt.

Enfin, la plate­forme ne pro­duit pas de con­tenus orig­in­aux — comme le font par exem­ple Net­flix ou Prime Video (Ama­zon) — mais ne dis­tribue que ceux four­nis par les insti­tu­tions cul­turelles. En bref, le mys­tère reste entier quant à la rai­son pour laque­lle Dario Frances­chi­ni a décidé de dépenser des sommes éléphantesques en argent pub­lic pour financer un ser­vice pour lequel les Ital­iens paient déjà : Rai, payé avec l’ar­gent de la rede­vance (un peu moins de deux mil­liards par an) et qui pro­pose le même con­tenu que ItsArt.

Voir aus­si : Les abon­nés Net­flix font une over­dose de wokisme

Source : ilprimatonazionale.it
Tra­duc­tion : Ojim