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Charlie : de la faillite à l’eldorado

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16 janvier 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Charlie : de la faillite à l’eldorado

Temps de lecture : 3 minutes

Trois semaines avant d’être tragiquement abattu le 7 janvier par les islamistes Saïd et Cherif Kouachi, le directeur de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, alias Charb, avait lancé un appel aux dons tant le titre satirique était sur le fil. Le manque de succès de l’opération tranche avec l’extraordinaire élan de solidarité déclenché envers l’Hebdo. Ce dernier se soldera par l’entrée de plusieurs millions d’euros dans les caisses exsangues de la SARL de presse les Éditions rotatives, qui publient le titre.

30 000 petits euros. Les pre­miers résul­tats de la souscrip­tion lancée mi-novem­bre pour ren­flouer les caiss­es n’é­taient pas à la hau­teur des espérances des dirigeants de Char­lie Heb­do. En novem­bre 2011, lors de l’in­cendie des locaux par les fous d’Al­lah, ils avaient récupéré dix fois plus. Cette manne leur avaient per­mis de démé­nag­er et de s’in­staller dans de meilleures con­di­tions, plus sécu­ri­taires en principe. En perte de 100 000 euros en 2014 pour un chiffre d’af­faires de cinq mil­lions d’eu­ros, Char­lie Heb­do avait fini par lass­er ses lecteurs, con­traints d’as­sur­er ses fins de mois. En cause, un mod­èle économique décli­nant et encore large­ment mar­qué par le print. Faute de capac­ité d’in­vestisse­ment, mais aus­si d’ap­pé­tence pour le numérique, l’heb­do­madaire satirique accu­sait un retard impor­tant sur les nou­veaux médias.

Les ventes record de Charlie Hebdo font des jaloux

Les ventes record de Char­lie Heb­do font des jaloux. Cliquez pour agrandir. Crédit : DR

Désor­mais, le titre pour­ra large­ment se dévelop­per grâce aux mil­lions d’eu­ros qu’il va récolter. D’une part, les dons récoltés auprès des lecteurs par le biais de l’as­so­ci­a­tion Presse & plu­ral­isme s’él­e­vaient au 14 jan­vi­er à un mil­lion d’eu­ros. Ils dépasseront large­ment ce chiffre dans quelques semaines, tant les dons con­tin­u­ent à affluer. D’autre part, le numéro 1178, sor­ti ce même 14 jan­vi­er, a été tiré à plus de cinq mil­lions d’ex­em­plaires. Le pro­duit de la vente sera entière­ment rever­sé à Char­lie Heb­do, sans aucune com­mis­sion perçue de la part des Mes­sageries lyon­nais­es de presse et des kiosquiers. 110 000 abon­nements ont par ailleurs été souscrits en une semaine. Char­lie Heb­do, qui viv­otait à 30 000 exem­plaires au total en moyenne, est devenu un poids lourd de la presse !

Ce change­ment d’ère n’est pas seule­ment économique. Le titre dis­pose aus­si à présent d’un cap­i­tal de sym­pa­thie excep­tion­nel. Ce n’é­tait pas le cas il y a encore quelques mois. Si le lec­torat était con­fi­den­tiel, les poli­tiques, de droite comme de gauche, n’aimaient guère Char­lie Heb­do non plus. Trop provo­ca­teur. Ain­si, en 2006, Jacques Chirac avait con­damné la paru­tion de douze dessins sur Mahomet dans l’Heb­do­madaire. François Hol­lande n’ap­pré­ci­ait pas non plus ce titre, généra­teur de trou­bles poten­tiels auprès des musul­mans de France. Tous sont à présent au coude à coude après avoir peu soutenu, voire cri­tiqué, en son temps Char­lie Heb­do.

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