Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Survivre à la désinformation ?

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

24 juin 2021

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Survivre à la désinformation ?

Survivre à la désinformation ?

Temps de lecture : 3 minutes

C’est le titre du dernier livre d’Alain de Benoist, mais il l’exprime sans point d’interrogation et de manière affirmative : Survivre à la désinformation. Ces entretiens avec Nicolas Gauthier, préfacés par la patronne de Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel, couvrent nombre de sujets dont certains des médias, regardons de plus près.

À deux amis et quatre mains

Ces chroniques parues sur Boule­vard Voltaire de l’automne 2015 au print­emps 2021 regroupent 116 arti­cles ou plutôt entre­tiens menés de main de maître par Nico­las Gau­thi­er chroniqueur à Boule­vard Voltaire, Elé­ments et ailleurs. Comme dans le pre­mier vol­ume du même type, Sur­vivre à la pen­sée unique, paru 6 ans plus tôt, Gau­thi­er œuvre en accoucheur de l’essayiste. Les sujets col­lent à l’actualité, trai­tant entre autres du rôle du ciné­ma améri­cain, des pal­abres de Nuit Debout, du Brex­it, des sondages, des Gilets jaunes, de Salvi­ni, de Trump ou de Michel Onfray. Les ama­teurs de poli­tique intérieure ou étrangère, d’économie sociale, de reli­gion ou de philoso­phie y trou­veront leur miel. Mais intéres­sons-nous à la petite dizaine de papiers trai­tant des médias au sens large.

Intellectuels, état de la presse, état de la « haine »

Les neuf papiers con­cernés trait­ent de la crise de la presse (deux), des intel­lectuels (qua­tre), des sondages, de la post-vérité et enfin d’En finir avec la haine auquel nous allons nous intéress­er. Les dénon­ci­a­teurs de haine sont partout, de la députée Laeti­tia Avia qui voulait l’éradiquer en com­pag­nie des GAFAM, de Tris­tan Mendès-France avec son Stop Hate Mon­ey, aux Sleep­ing Giants qui veu­lent asséch­er les finances des « por­teurs de haine ».

Alain de Benoist remar­que qu’une fois de plus, le mou­ve­ment vient des Etats-Unis, avec le « hate speech ». Il ajoute que le point de vue que l’on défend n’est bien sûr jamais haineux, c’est tou­jours le point de vue opposé qui est cen­sé l’être. Si la gauche aime haïr, la droite préfère mépris­er. Inter­rogé sur l’état de la lib­erté d’expression en France, l’auteur con­state froide­ment « Elle n’est pas men­acée, elle a dis­paru », la nou­velle cen­sure pro­téi­forme « relève d’une ten­ta­tive de con­trôle des pen­sées et d’un cap­i­tal­isme de la sur­veil­lance ». Enfin, si la haine est un mau­vais sen­ti­ment, ce n’est pas un délit et « ce n’est pas en inter­dis­ant la libre expres­sion des dilec­tions et des détes­ta­tions qu’on fera dis­paraître les sen­ti­ments qui les inspirent ». On ne saurait mieux dire, un livre à lire et faire lire.

Sur­vivre à la dés­in­for­ma­tion, Entre­tiens avec Nico­las Gau­thi­er, édi­tions de la Nou­velle Librairie, Paris, 2021, 503p, 24.90 €

« Com­bat­tre la cen­sure, quelle qu’elle soit et sous n’im­porte quel régime, est de mon devoir d’écrivain, ain­si que de défendre la lib­erté de la presse. Je suis fer­me­ment résolu à défendre cette lib­erté-là et j’imag­ine qu’un écrivain s’av­isant de démon­tr­er qu’elle ne lui est pas indis­pens­able se met­trait dans la sit­u­a­tion d’un pois­son procla­mant publique­ment qu’il n’a pas besoin d’eau. »
Mikhaïl Boul­gakov, let­tre à Staline