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Accueil | Veille médias | Pas d’ananas sur Radio Courtoisie

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30 novembre 2013

Temps de lecture : 2 minutes
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Pas d’ananas sur Radio Courtoisie

Temps de lecture : 2 minutes

Tous les samedis depuis septembre 2008, Thierry Bouzard présentait sur Radio Courtoisie l’émission « Chants traditionnels de France et d’Europe ». Ce samedi 16 novembre, ce fut la chanson de trop.

Dans une émis­sion con­sacrée à « la trans­gres­sion dans la cul­ture pop­u­laire », Thier­ry Bouzard a dif­fusé une série de chants trans­gres­sifs par­mi lesquels « Nazi rock » de Serge Gains­bourg, « Cass­er du noir » de Patrick Sébastien et, surtout, « Shoah­nanas » de Dieudon­né. Un choix qui n’a pas été du goût du directeur de la sta­tion, Hen­ry de Lesquen, qui a immé­di­ate­ment sus­pendu le patron d’émission.

Dans un cour­ri­er adressé à celui-ci dès le 18 novem­bre, Lesquen lui sig­ni­fie la sus­pen­sion de ses fonc­tions, l’accusant d’être « sor­ti du cadre de l’émission » à l’aide de « provo­ca­tions inac­cept­a­bles » et d’avoir choqué « la sen­si­bil­ité des audi­teurs » de Radio Cour­toisie. Pour Thier­ry Bouzard, « le but, ce n’était pas de créer un scan­dale mais d’illustrer la trans­gres­sion en chan­son. Shoah­nanas est une bonne remise en cause du dogme de la loi Gayssot », explique-t-il aux Inrocks.

Sur son blog con­sacré aux chants mil­i­taires, il ajoute que « ces chan­sons ont un rôle com­mun, celui de tester la per­ti­nence des règles qui per­me­t­tent à une société d’ex­is­ter ». Et de s’expliquer : « Il n’é­tait pas ques­tion pour moi de faire de la provo­ca­tion ni de la sub­ver­sion à la radio, mais d’ex­pli­quer un mécan­isme socié­tal dans lequel la chan­son joue un rôle jusqu’i­ci jamais mis en évidence. » 

Mal­gré la polémique, Thier­ry Bouzard « ne regrette absol­u­ment pas d’avoir présen­té ce réper­toire » et con­clut en osant un par­al­lèle, cette fois par­faite­ment dans le cadre : « “Quand le sage mon­tre la lune, le fou regarde le doigt” dis­ent les Chi­nois. Sans avoir la pré­ten­tion d’avoir joué le rôle du sage, en mon­trant les bouf­fons, j’ai subi leur sort, mieux vaut en rire avec eux. »

Ain­si Lesquen et Bouzard sont-ils au final… sur la même longueur d’onde, et tout cela ne serait donc qu’un malentendu…

Crédit pho­to : kodak­gold via SXC (cc)