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Loi sur les fake news, le point de vue de François-Bernard Huyghe : une loi idéologique

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6 juin 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Loi sur les fake news, le point de vue de François-Bernard Huyghe : une loi idéologique

Temps de lecture : 3 minutes

François-Bernard Huyghe est un analyste confirmé des médias. Chercheur à l’IRIS, il a publié de nombreux livres sur le sujet. Auteur notamment d’un remarqué La désinformation, les armes du faux (Armand Colin, 2016), il vient de publier aux éditions VA Presse un précieux opus intitulé Fake news, la grande peur. Un trop discret entretien du Figarovox du 25 mai 2018 nous présentait l’ouvrage sous la signature de Paul Sugy. Quelques extraits.

Pourquoi Emmanuel Macron tient-il à ce texte ? François-Bernard Huyghe (FBH) voit trois raisons, un intérêt per­son­nel face aux attaques dont il aurait été la vic­time ; un intérêt idéologique en tant que Prési­dent des élites ; enfin une occa­sion de dis­qual­i­fi­er ses adver­saires, assim­ilés au camp du men­songe, en par­ti­c­uli­er pour les prochaines élec­tions européennes de 2019.

Mais qu’est-ce qu’une fake news ?

« Ce n’est juste­ment pas très clair et on y mêle beau­coup de choses ! Les con­tre-vérités ou les men­songes inven­tés de toutes pièces, mais aus­si l’obscurantisme, les théories du com­plot… Mais le but est sans doute de con­fon­dre toutes ces opin­ions dans une sorte de grand fan­tasme, de men­songe odieux ».

Le projet vise-t-il à responsabiliser les plateformes numériques ?

« Que fait l’État lorsqu’il veut retir­er une Fake News de Face­book ? Il va voir gen­ti­ment Mark Zucker­berg et lui demande : s’il vous plaît vous seriez bien gen­til de… ».

Ajou­tons que lorsque le Par­lement Européen reçoit Mark Zucker­berg, il le fait dans un for­mat respectueux et très favor­able au fon­da­teur du réseau social. En pra­tique le pro­jet per­me­t­tra au juge de s’adresser plus vite à la plate­forme pour retir­er le doc­u­ment incrim­iné. Mais le pro­jet vise explicite­ment Rus­sia Today et Sput­nik, et, observe FHB, sur ce point pré­cis « je crois qu’il est assez ridicule de créer une loi de toutes pièces pour cela ».

Les GAFA sont-ils sincères ?

Il est prob­a­ble que les GAFA déci­dent des règles de cen­sure – comme par exem­ple fer­mer les comptes de Defend Europe et de Généra­tion Iden­ti­taire de façon arbi­traire – par con­vic­tion idéologique sincère.

« Tous les dirigeants des prin­ci­pales entre­pris­es inter­net baig­nent dans un ter­reau idéologique com­plète­ment uni­forme, celui de la Sil­i­con Val­ley et de ses idéaux pro­gres­sistes ». Et bien enten­du « il y a un intérêt économique réel… le busi­ness de ces plate­formes ce sont des sec­on­des de cerveau humain ven­dues à des annon­ceurs… donc le réseau social a tout intérêt à ban­nir les con­tenus haineux ou violents ».

Le mot de la fin ? Les GAFA ser­vent « une idéolo­gie au sens de Marx, c’est à dire faire ce qui est dans son intérêt tout en étant con­va­in­cu que cela sert la con­di­tion humaine dans son universalité ».

François-Bernard Huyghe, Fake news, la grande peur, mars 2018, VA Press, 14 €

Pho­to : cap­ture d’écran vidéo Medi­ashake.