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LFI : l’obsession pour Bolloré à l’origine d’une nouvelle commission d’enquête ?

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28 octobre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | LFI : l’obsession pour Bolloré à l’origine d’une nouvelle commission d’enquête ?

LFI : l’obsession pour Bolloré à l’origine d’une nouvelle commission d’enquête ?

Temps de lecture : 4 minutes

LFI, à part ses démêlés avec la Nupes, continue son combat contre la montée en puissance des médias dans lesquels Vincent Bolloré a récemment investi. Ils veulent ainsi exercer leur droit de tirage annuel au profit de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’attribution, le contenu et le contrôle des autorisations des chaînes TNT.

Création d’une commission d’enquête parlementaire

« ll est vrai que Vin­cent Bol­loré a porté à un niveau d’in­can­des­cence le non-respect des engage­ments » des chaînes de télévi­sion, le député LFI des Hauts-de-Seine Aurélien Sain­toul sem­ble trou­ver par­ti­c­ulière­ment mal­séant les investisse­ments menés par l’an­cien prési­dent du con­seil de sur­veil­lance du groupe Viven­di. Présent dans dif­férents types de sup­ports médi­a­tiques (Canal +, CNEWS, C8, Europe1, RFM, Vir­gin Radio, Paris Match, JDD), l’entrepreneur avait déjà sus­cité le cour­roux de l’ex­trême gauche à l’Assemblée nationale. D’où la demande, par le groupe LFI, de la créa­tion d’une com­mis­sion d’en­quête par­lemen­taire sur l’at­tri­bu­tion, le con­tenu et le con­trôle des autori­sa­tions des chaînes TNT.

Bolloré, l’obsession de la gauche et l’extrême gauche

Ce n’est pas la pre­mière ini­tia­tive que les groupes des gauch­es mènent au Par­lement : en octo­bre 2022, LFI rédi­geait ain­si une propo­si­tion de loi visant à met­tre fin à la con­cen­tra­tion dans les médias et l’industrie cul­turelle, où elle citait expressé­ment les « dérives » du « cas Bolloré ».

Le 12 sep­tem­bre dernier, c’est l’é­col­o­giste Sophie Tail­lé-Polian qui avait présen­té une propo­si­tion de loi visant à pro­téger la lib­erté édi­to­ri­ale des médias sol­lic­i­tant des aides de l’État, en citant « un action­naire [capa­ble] d’imposer un directeur de la rédac­tion à la tête d’un jour­nal con­tre lavis de 99 % des jour­nal­istes qu’il emploie », évo­quant quelques lignes plus loin le cas du JDD.  Au Sénat, c’est encore le groupe Social­iste, Écol­o­giste et Répub­li­cain, qui a pro­posé la créa­tion d’une com­mis­sion d’en­quête sur la « con­cen­tra­tion des médias en France » ; celle-ci soulig­nait que le groupe Bol­loré avait un chiffre d’af­faires dans les médias plus élevé (16 085 M€ con­tre 333 M€ pour LVMH et 2082 M€ pour Bouygues).

Enfin, c’est donc Aurélien Sain­toul qui a déposé une propo­si­tion de réso­lu­tion, le 13 octo­bre dernier, ten­dant à la créa­tion d’une com­mis­sion d’en­quête sur l’at­tri­bu­tion, le con­tenu et le con­trôle des autori­sa­tions de ser­vices de télévi­sion à car­ac­tère nation­al sur la télévi­sion numérique terrestre.

Une commission qui arrive à point nommé

« Les chaînes de télévi­sion ne peu­vent pas être de sim­ples act­ifs dans les porte­feuilles de mag­nats tels que Messieurs Mar­tin Bouygues, Patrick Drahi ou Vin­cent Bol­loré », indi­quait l’ex­posé des motifs de la PPR avant de déplor­er « le manque de diver­sité [..] la récur­rence des déra­pages racistes et sex­istes [comme ne rel­e­vant pas] du hasard mais [incar­nant] l’effet direct de cette con­cen­tra­tion finan­cière voulue par ces pro­prié­taires, dont cer­tains ne se cachent même pas de men­er à bien une entre­prise idéologique ». Volon­té de con­trôler le respect des engage­ments con­tractuels ini­ti­aux par les chaînes (notam­ment celles dont les con­trats arrivent à échéance), exa­m­en des moyens mis à dis­po­si­tion de l’ARCOM pour con­trôler le respect des engage­ments pris par les chaînes, mise en lumière sur la procé­dure d’at­tri­bu­tion au sein de l’ARCOM : tels sont les objec­tifs d’une PPR qui arrive à point nom­mé puisque l’autorité doit renou­vel­er en 2025 les fréquences de quinze chaînes, par­mi lesquelles plusieurs chaînes du groupe Viven­di (C8 le 25 févri­er, Canal + le 5 juin, et CNews le 31 août). Xavier Niel est d’ailleurs en embus­cade après son échec pour repren­dre la fréquence de M6.

Et un possible débat en séance publique

Le sujet sem­ble tenir au cœur des Insoumis, qui sac­ri­fieraient leur « droit de tirage » annuel dont dis­posent les groupes pour pro­pos­er que cette com­mis­sion soit à l’or­dre du jour de l’Assem­blée. Ces députés LFl pour­raient égale­ment deman­der, comme ils en ont le droit une fois par ses­sion ordi­naire, à ce que cette com­mis­sion soit accom­pa­g­née d’un débat en séance publique.

Curieuse­ment, LFI ne demande pas d’enquête sur les investisse­ments de Xavier Niel dans les médias, on se demande bien pourquoi…

Voir aus­si : groupe Bol­loré, infographie