Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Les petites manip’ anti-russes d’Euronews

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

5 juin 2016

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Les petites manip’ anti-russes d’Euronews

Les petites manip’ anti-russes d’Euronews

Temps de lecture : 2 minutes

Dans un article traitant du vote d’une région italienne en faveur de la levée des sanctions contre Moscou, le service anglophone d’Euronews a cru bon d’insérer un tweet du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Sauf qu’il s’agis­sait en réal­ité d’un faux compte, et le pire c’est que tout indi­quait cette évi­dence. En effet, le pseu­do­nyme Twit­ter du pré­ten­du min­istre n’est autre que « @SovietSergey ». Et si cela n’é­tait pas assez, la courte présen­ta­tion du compte indique qu’il ne s’ag­it « PAS » du min­istre des Affaires étrangères de la Fédéra­tion de Russie. « Le grand pub­lic peut être par­don­né s’il tombe dans le pan­neau, mais il en est autrement pour les jour­nal­istes », note RT France, la fil­iale fran­coph­o­ne de la chaîne russe d’in­for­ma­tion RT, financée par le Kremlin.

Ain­si, « plutôt que de sim­ple­ment rap­porter le choix démoc­ra­tique de la région de la Vénétie, Euronews a essayé de déshon­or­er les élus locaux en inté­grant les com­men­taires du faux Ser­gueï Lavrov ». Et de soulign­er : « C’est la deux­ième fois en une semaine qu’euronews a été pris en fla­grant délit de dif­fu­sion de grave dés­in­for­ma­tion sur la Russie. » En effet, il y a une semaine, dans un arti­cle trai­tant de l’Eu­ro­vi­sion, le cor­re­spon­dant d’Euronews Robert Hack­will a affir­mé que Staline avait déporté « plus de 2 mil­lions de Tatars de Crimée en 1944 ».

Aus­si dra­ma­tique que soit cet épisode bien réel, le nom­bre exact est de 200 000 dépor­ta­tions et non 2 mil­lions, ce qui fait tout de même une assez grosse dif­férence. Hack­will n’a pas hésité par ailleurs à ajouter que près d’un mil­lion de Tatars avaient péri durant la dépor­ta­tion, alors qu’ils seraient, selon l’a­gence RFE/RL, financée par le gou­verne­ment améri­cain, 7 889. Étrange­ment, le départe­ment rus­so­phone d’Euronews n’au­ra pas rap­porté cette grosse coquille au pub­lic russe aver­ti, annonçant lui 200 000 déportés. Seul le départe­ment anglo­phone n’a pas cru bon de rectifier.

« Je pen­sais qu’une telle poli­tique dans le départe­ment anglo­phone de la chaîne était dirigée con­tre la Russie. Mais il ne fait désor­mais aucun doute que cela se retourne con­tre Euronews elle-même, dis­crédi­tant les activ­ités de cette chaîne », a réa­gi Maria Zakharo­va, porte-parole de Sergeï Lavrov.