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Le Vice coûte cher

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12 mai 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Vice coûte cher

Temps de lecture : 3 minutes

Non, nous ne lancerons pas dans un débat sur le rude combat du vice et de la vertu. Plus prosaïquement, nous évoquerons le groupe américain de médias Vice qui vient de lever 250 millions de dollars.

Une existence mouvementée

Né en 1994 à Mon­tréal sous la forme d’un sim­ple fanzine, Voice of Mon­tre­al, ani­mé par trois jeunes étu­di­ants, le titre est racheté par ses rédac­teurs en 1996 et rebap­tisé Vice. Grâce à des investis­seurs comme Rupert Mur­doch et Dis­ney, la société rachète des chaines de télévi­sion, des agences de pub­lic­ité, des mar­ques médias, lance un fil d’informations en con­tinu, Vice News, une mai­son d’édition et un label musi­cal. Après un démé­nage­ment à New-York, le groupe lance sa chaine de télévi­sion payante en 2016. Matthieu Pigasse s’associe à Vice dans Vice France qui ne con­naît qu’un suc­cès mitigé.

Voici comme nous présen­tions le style Vice dans un arti­cle qui date de 2015 :

« Le vivre ensem­ble mou + le brand con­tent = Vice. Le brand con­tent c’est notre vieille pub­lic­ité rédac­tion­nelle pein­turlurée mod­erne. Les mar­ques paient les arti­cles qui font ven­dre leurs pro­duits. Le vivre ensem­ble mou c’est le vieux fond de la doxa conformiste.
Comme il est néces­saire d’attirer les jeunes, Vice glo­ri­fie tout ce qui est branché. Le mag­a­zine a inven­té un ton, entre sérieux, bran­chi­tude et ironie, écrit Libéra­tion. Voici peut-être le jour­nal­isme de demain : divers­es caté­gories d’informations qui se con­fondent dans une cri­tique gen­tille et tolérante, où tous les jour­nal­istes com­mu­nient autour d’une pen­sée crépi­tante et enfer­ment dans un cachot quelques pitres de l’ancien temps (les affreux réac) sur lesquels on crachera aux fêtes sacrées du vivre ensem­ble… pour venir s’y mir­er éro­tique­ment jusqu’à ne plus aimer que soi ».

Mais les voies du Seigneur sont semées d’embûches. Le groupe perd plus de 50 mil­lions de dol­lars en 2017, le fon­da­teur Shane Smith est accusé de har­cèle­ment sex­uel, il est rem­placé en 2018 par Nan­cy Dubuc qui licen­cie 15% du personnel.

Soros en renfort

Le groupe qui est de nou­veau défici­taire en 2018, est de taille moyenne pour les États-Unis : autour de 600 mil­lions de dol­lars. Les activ­ités sont répar­ties entre agences de pub­lic­ité, pro­duc­tion de films, web news, télévi­sion, sites thématiques.

Le groupe pro­duit des films pour Net­flix, HBO, Ama­zon et Ten­cent. Dis­ney qui y a investi 400 mil­lions de dol­lars a déjà enreg­istré dans ses comptes une dépré­ci­a­tion sig­ni­fica­tive de sa par­tic­i­pa­tion. Le besoin de finance­ments deve­nait urgent début 2019.

C’est chose faite avec la mod­ique somme de 250 mil­lions de dol­lars recueil­lie auprès d’un groupe d’investisseurs menés par un des fonds de George Soros, tou­jours act­if après avoir racheté un impor­tant groupe de radios en Pologne.

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